Diplomatie

Les succès de la politique extérieure togolaise

Hillary Clinton, en janvier 2012 à Lomé

Ostracisé, systématiquement critiqué, le Togo avait perdu son prestige, sa crédibilité et son influence sur la scène internationale. Quand Faure Gnassingbé arrive aux affaires en 2005, le pays est isolé, y compris au sein des grandes organisations africaines.

15 ans de troubles socio-politiques, plus d’une décennie de sanctions imposées par l’Union européenne, l’Allemagne et les Etats-Unis, n’ont pas arrangé les choses.

Par quoi faut-il commencer pour remettre le pays sur les rails ? Faure Gnassingbé privilégie la relance de l’économie, la lutte contre la pauvreté et un programme de modernisation des infrastructures à la politique étrangère. Question de priorités.

Ce n’est donc qu’en 2010 que la diplomatie togolaise sort de la léthargie dans laquelle elle était plongée depuis 20 ans.

Le chef de l’Etat entame une série de visites à l’étranger, sa présence au sein des organisations africaines (Cédéao, UEMOA, Union africaine, …) est de plus en plus active.

De 2012 à 2013, le Togo siège au Conseil de sécurité des Nations Unies en qualité de membre non-permanent. Au sein de l’enceinte internationale, le pays fait de la criminalité transfrontalière, de la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime son credo. Prémonitoire car Boko Haram au Nigeria, Daech en Syrie et en Irak, le chaos en Libye et la menace islamiste au Sahel n’ont pas encore révélé leurs capacités de nuisance et la menace qu’ils constituent pour l’Afrique et le Moyen-Orient.

Le ministre des Affaires étrangères, Elliott Ohin, issu des rangs de l’opposition, ne ménage ni son temps, ni ses efforts pour mobiliser la communauté internationale sur ces thèmes.

L’arrivée en septembre 2013 d’un nouveau chef de la diplomatie marque une nouvelle étape et scelle définitivement le retour du Togo sur le devant de la scène.

La feuille de route remise à Robert Dussey par le chef de l’Etat est claire. Mettre en œuvre une diplomatie économique, élargir le cercle des partenaires, ouvrir de nouveaux marchés susceptibles de favoriser le développement.

M. Dussey multiplie les déplacements en Europe, au Moyen Orient, en Asie ou en Océanie toujours flanqué de représentants du secteur privé et de membres de la Chambre de commerce et du patronat.

Si la politique étrangère reste au cœur des discussions, il est aussi question d’économie et d’aide publique au développement.

Parallèlement, la diplomatie togolaise procède à l’établissement de relations avec de nouveaux pays : Kazakhstan, Seychelles, Estonie, Lettonie, Turkménistan, Kosovo Lituanie, …

Notre diplomatie se veut plus préventive et s’implique davantage sur les questions de sécurité car nous sommes conscients que l’émergence et le développement économique de nos pays reposent sur la paix et la sécurité, souligne Robert Dussey.

Une orientation soutenue par l’Union africaine qui a décidé d’organiser en novembre prochain à Lomé une conférence internationale sur la sécurité maritime.

Au sein des instances régionales, l’influence du Togo est de plus en plus marquée. Pour preuve, le président Faure Gnassingbé est le coordinateur de la lutte contre Ebola pour le compte de la Cédéao. 

Modernisation de l'administration centrale

La modernisation de la politique étrangère passe également par une amélioration des conditions de travail des diplomates et une réorganisation de l'administration centrale.

2014 a été l’année d’un vaste mouvement diplomatique avec la nomination de nouveaux ambassadeurs et l’ouverture de représentations à Londres, à l’UNESCO et à la Francophonie.

Le Maroc, l’Afrique du Sud, le Sénégal, la Turquie et Brésil devraient bientôt étoffer le réseau diplomatique.

Le ministère a également décidé d’ouvrir la carrière diplomatique à des membres de la Diaspora pour des postes de consul et d’ambassadeur, une première. Il encourage et aide les Togolais à postuler au sein des organisations internationales 

La diplomatie togolaise n’est pas celle d’un parti, mais d’une nation, aime à rappeler M. Dussey.

Quelque soit l’issue du scrutin présidentiel du 25 avril prochain, le prochain président ne changera sans doute pas grand chose à une politique étrangère qui a démontré sa pertinence. 

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