Diplomatie

Un engagement à long terme de la communauté internationale

La fin de la période de transition en Somalie et l'adoption d'une nouvelle constitution provisoire représentent un « point de départ historique » pour ce pays d'Afrique de l'Est, qui doit toutefois pouvoir compter sur l'engagement de long terme de la communauté internationale, a déclaré vendredi le secrétaire général de l'ONU.

Ce message a été adressé par Ban Ki-moon à l'occasion de la Conférence d'Istanbul sur la Somalie, qui a rassemblé pendant deux jours les autorités somaliennes et les responsables des Nations Unies aux côtés des donateurs et des représentants du secteur privé et de la société civile. Le Togo était représenté par son ambassadeur au Conseil de sécurité, Kodjo Menan.

Son objectif ? Galvaniser le soutien à cette nation qui s'apprête à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire politique dans un contexte marqué par des défis persistants – terrorisme, piraterie et sècheresse.

« La fin de la transition marque le début d'une nouvelle phase dans le processus politique, celle d'un dialogue inclusif où les voix de tous les Somaliens devront être prises en compte à part égale », s'est félicité le Secrétaire général.

Après des décennies de conflits, la Somalie s'est engagée dans un processus de réconciliation nationale dont la réussite dépend de la mise en œuvre par les institutions fédérales de transition, avant l'échéance du 20 août prochain, des mesures prévues par la feuille de route préparée en septembre 2011.

Le 23 mai, à Addis-Abeba, en Éthiopie, les signataires de cette feuille de route ont convenu que le groupe des 135 « aînés » traditionnels seront chargés de sélectionner les 825 membres de l'Assemblée nationale constituante. Cette Assemblée se réunira ensuite le 2 juillet pour adopter la nouvelle Constitution provisoire avant le 10 juillet, puis les membres du Parlement avant le 15.

Les « aînés » seront assistés par un Comité technique de sélection qui aura pour tâche d'assurer que les futurs parlementaires répondent aux critères d'éligibilité définis par la Conférence de Garoowe, qui fixe des échéances claires pour la fin de la transition et appelle de ses vœux un ordre constitutionnel dans le cadre d'une nouvelle Somalie fédérale.

Le secrétaire général a salué les dirigeants somaliens pour leur engagement à réserver 30% des sièges à des femmes. Selon lui, la nouvelle constitution devra être conforme aux normes internationales en vigueur en matière de respect et de protection des droits de l'homme : « En route pour un avenir meilleur, la Somalie devra veiller à ce que les femmes trouvent la place qui leur revient de droit dans la société. »

M. Ban a réitéré le soutien des Nations Unies à la Somalie dans l'établissement des institutions judiciaires et sécuritaires dont le pays aura besoin pour consolider les progrès sur le long terme, soulignant l'exigence de respect de l'état de droit et de la lutte contre l'impunité.

« Le succès de la réforme du secteur de la sécurité exigera des engagements très clairs de long terme de la part des Somaliens et de la communauté internationale », a-t-il prévenu. « J'exhorte les donateurs à contribuer à cet effort », a-t-il lancé.

Egalement présent à la Conférence d'Istanbul, le Président de l'Assemblée générale, Abdulaziz Al-Nasser, a souligné qu'il restait encore beaucoup à faire pour consolider les progrès significatifs accomplis par la Somalie dans le cadre de son processus de transition.

« Nous continuons à faire face à de nombreux obstacles, en particulier la fréquence des graves violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international », a-t-il relevé, dénonçant les attaques dirigées contre les travailleurs humanitaires ou destinées à empêcher la livraison de l'aide humanitaire aux populations en détresse. M. Al-Nasser également attiré l'attention sur la persistance du phénomène de la piraterie aux larges des côtes somaliennes.

En décembre 2011, MM. Ban et Al-Nasser avaient effectué une visite surprise à Mogadiscio pour témoigner la solidarité des Nations Unies au peuple de Somalie. C'était la toute première fois qu'un Secrétaire général et un Président de l'Assemblée générale se rendaient ensemble dans ce pays, et la première fois en près de vingt ans pour un Secrétaire général en exercice.

En photo : Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, président du gouvernement de transition et Ban Ki-moon vendredi à Istanbul

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