Eco & Finance

Coopération sur mesure

Le ministre des Affaires étrangères togolais, Elliott Ohin, vient d’achever une visite à New Delhi au cours de laquelle il s’est entretenu avec le chef de la diplomatie indienne, SM Krishna. Les deux hommes ont parlé coopération politique, mais surtout développement des échanges économiques.
M. Krishna a souligné que son pays souhaitait 
développer « une relation privilégiée avec le Togo en accord avec ses besoins et ses aspirations ».
Dans quelques semaines, le Premier ministre, Gilbert Houngbo se rendra à son tour en Inde.
Un signe manifeste de la volonté des deux pays de renforcer leurs échanges. New Delhi développe une stratégie africaine qui ne se limite pas au seul Togo, mais à tout le continent.
Adesh Kumar est professeur d’économie à l’Université de Mumbaï ; il précise les contours de la politique indienne en Afrique, à l’opposé de celle pratiquée par la Chine, explique-t-il.
Republicoftogo.com : L’Inde et la Chine se livrent désormais à une concurrence sévère en Afrique.
Adesh Kumar : Effectivement, ces deux pays sont particulièrement actifs sur la scène africaine. Cependant, leur démarche est bien différente.
La Chine s’est servie pendant des années des pays africains comme relais politiques dans les grandes enceintes internationales, comme à l’Onu. Aujourd’hui, les préoccupations sont essentiellement économiques, principalement pour les matières premières.
En outre, la Chine accorde des financements préférentiels pour les grands travaux à condition que ceux-ci soient exécutés par des entreprises chinoises. Elle est donc gagnante sur les deux tableaux. Ma crainte, c’est que dans 10 ans, certains pays africains risquent de se retrouver en grande difficulté à l’heure ou il faudra rembourser tous les prêts concessionnels.
Enfin, l’offensive chinoise en Afrique est largement étatique.
Ce n’est pas du tout le cas de l’Inde qui actionne le secteur privé. Le gouvernement incite les entreprises privées à investir en Afrique dans des secteurs porteurs, mais ce n’est pas l’argent de l’Etat.
De son côté, Exim Bank of India aide les pays africains à réaliser des projets de développement, mais les financements sont accordés avec le souci de ne pas étrangler les bénéficiaires par des taux d’intérêts et de commissions trop élevés.
Republicoftogo.com : New Delhi semble manifester un intérêt particulier pour le Togo
Adesh Kumar : Certainement. Ce pays n’est pas riche en hydrocarbures, mais il d’autres atouts. Des entreprises indiennes sont déjà sur place dans le secteur du ciment et du commerce. D’autres pourraient s’implanter.
Les entrepreneurs indiens sont très dynamiques et n’hésitent pas à investir dès lors que le potentiel existe et que les conditions d’une économie libérale sont réunies. Ce qui est le cas au Togo.

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.