Eco & Finance

Garder le cap

Faure, Gnassingbé, président en exercice de la Conférence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s’est exprimé jeudi à l’occasion du sommet de l’organisation.

‘Notre Union a globalement  réussi, malgré les vicissitudes, garder le cap, en puisant dans les succès encourageants qu’elle a enregistrés dans divers domaines. Elle a su relever les immenses défis  qui jalonnent encore notre processus d’intégration, tout en en faisant avancer les sujets clefs, au cœur des préoccupations de nos pays et de nos populations’, a souligné le président du Togo.

Il a invité les Etats membres à accélérer leur action et à mettre en place des mécanismes efficaces non seulement pour la résolution des crises alimentaires mais également pour leur prévention. Ce thème est l’un des dossiers du sommet.

Autre thème évoqué, celui de l’énergie. L’indépendance énergétique est un défi majeur pour la région et une condition indispensable au développement et à l’amélioration des conditions de vie des populations, a expliqué le chef de l’Etat qui a invité ses homologues à poursuivre les chantiers dans une vision de long terme.

Enfin, Faure Gnassingbé a évoqué la situation économique internationale qui a des répercussions en Afrique de l’Ouest.

‘La récente crise financière qui a frappé de plein fouet les économies de la planète continue de produire çà et là des effets résiduels. La résilience dont nos économies ont fait preuve durant cette période difficile doit simplement nous inciter à un regain de vigilance’, a prévenu le président togolais.

Il a invité à poursuivre les efforts et la discipline qui ont permis aux Etats de l’Union  de préserver l’essentiel.

Voici l’intervention de Faure Gnassingbé à Dakar

Permettez-moi, tout d’abord,  d’exprimer la joie qui m’anime de pouvoir m’adresser à vous, au moment où s’ouvrent nos assises.

Je tiens à remercier, en particulier, le Président Macky Sall ainsi que tout le peuple sénégalais, pour leur bon accueil et pour tous les efforts qui ont été consentis,  dans la pure tradition hospitalière de la « Téranga », pour  la bonne tenue de la session de ce jour.ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de notre Union.

Depuis sa création, l’UEMOA n’a cessé d’œuvrer pour la réalisation de l’intégration économique des Etats membres , à travers le renforcement de la compétitivité dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et grâce au développement d’un environnement juridique rationnel et harmonisé.

J’aimerais saluer les progrès que nous avons réussi à accomplir ensemble, grâce aux valeurs de solidarité qui nous unissent. En mettant en commun notre potentiel, nos compétences et nos expériences, nous avons su nous montrer à la hauteur des enjeux qui se présentaient à nous.

Notre Union a globalement  réussi, malgré les vicissitudes, garder le cap, en puisant dans les succès encourageants qu’elle a enregistrés dans divers domaines. Elle a su relever les immenses défis  qui jalonnent encore notre processus d’intégration, tout en en faisant avancer les sujets clefs, au cœur des préoccupations de nos pays et de nos populations.

Je voudrais  saluer très chaleureusement le Président malien,  Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA qui participe pour la première fois à nos travaux et dont la seule présence parmi nous, est un témoignage éloquent de la victoire historique que le peuple frère du Mali vient de remporter. Le bon déroulement  du processus électoral qui a permis au peuple malien, après une longue et douloureuse  épreuve, de confier  sa destinée à l’homme de son choix, est un couronnement, un véritable triomphe pour la démocratie et un motif de fierté  profonde pour toute notre Union.

Je souhaite vivement, au nom de l’ensemble des pays de notre Union, que sous la conduite du Président Ibrahim Boubacar KEITA, le Mali puisse gagner la lutte qu’il a engagée  pour la réconciliation nationale et la reconstruction économique. La prise en compte des questions de paix et de sécurité est un sujet particulièrement cher à mes yeux car, comme je l’ai souligné, il est le seul moyen d’asseoir nos projets d’intégration sur des bases saines et durables.

Nous devons au sein de l’Union accélérer le développement et la mise en place de mécanismes d’alerte, de prévention ainsi que des solutions efficaces pour garantir la stabilité des investissements et la continuité des activités économiques et financières, même en période de crise.

 Notre Union a besoin d’un Mali fort, d’un Mali prospère, d’un Mali réconcilié avec lui-même et  qui apporte son précieux concours au succès de nos projets communs. 

Le retour de la paix au Mali consacre aussi  une évolution positive et une normalisation de la situation au sein de notre Union qui se veut un espace de paix et de concorde. Et pour préserver et rendre durable cet équilibre retrouvé,  il est essentiel que nous restions vigilants et plus que jamais solidaires.

C’est dans cet esprit que je salue les avancées du processus électoral en Guinée-Bissau et exhorte l’ensemble des parties prenantes, à contribuer activement à son succès. Notre  vœu le plus ardent , est que ce processus électoral, connaisse un heureux aboutissement,  comme ce fut le cas au Mali. 

J’en saisis l’occasion pour saluer la présence parmi nous de Son Excellence Monsieur Manuel Serifo NHAMADJO, à qui nous réitérons tous nos encouragements pour les efforts qu’il déploie afin de conduire la transition dans la paix et la sécurité.

Nos frères Bissau-guinéens ont  besoin de notre appui,  de notre soutien, de notre solidarité et je suis à cet égard heureux de la décision prise par notre Union de contribuer, tout comme la CEDEAO, au financement des élections qui se tiendront dans les prochains mois. Ce bel exemple de collaboration entre les deux plus grands groupements, aidera, je l’espère, à replacer ce pays frère qu’est la Guinée-Bissau sur la voie de la paix et du progrès. 

CAPI

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement

Distingués invités, 

Mesdames et Messieurs

Nous devons tirer les leçons de nos expériences, et créer toutes les conditions d’un avenir stable et prospère pour nos populations. Nous devons agir en amont pour que la croissance économique que nous souhaitons atteindre au sein de l’Union, se traduise de manière concrète dans les réalités quotidiennes de nos citoyens.

Lors de notre dernière rencontre, les menaces à la sécurité alimentaire ont été ai cœur de nos préoccupations. Des progrès ont certes été enregistrés, mais la sous-alimentation n’a pas disparu de notre Union, puisque 40% de nos populations sont encore en situation d’insécurité alimentaire.

Le travail du Comité de haut niveau présidé par Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou nous a permis de définir les axes stratégiques de la relance de l’agriculture. Nous avons besoin d’avancer par rapport à la situation où nous trouvons aujourd’hui.

L’Union doit accélérer son action et mettre en place des mécanismes efficaces non seulement pour la résolution des crises alimentaires mais également pour leur prévention.

Le sujet est reconnu d’importance au plan international puisque depuis 2011, il est également inscrit au rang des priorités de l’action du G20. Mais qui mieux que l’UEMOA est capable de proposer dans le cadre d’une coopération internationale fructueuse, des solutions pertinentes adaptées à nos réalités et aux attentes de nos pays, de nos économies, de nos populations.

L’agriculture constitue une part importante du PIB de nos pays. Si nous voulons mettre fin à l’insécurité alimentaire, les solutions doivent venir de nous car nous sommes les mieux placés pour reconnaître les modèles qui fonctionnent.

Nous ne devons pas traiter le sujet comme un problème isolé. La sécurité alimentaire touche à de nombreux domaines essentiels à notre développement.

J’aimerais qu’au sein de l’Union nous soyons innovants, en réfléchissant à des modèles modernes qui permettent d’organiser nos agriculture de manière à créer de nouvelles opportunités, des débouchés économiques dans les zones rurales tout en prenant en compte les autres défis qui nous préoccupent.

Les rapports entre agriculture, alimentation, développement et environnement, sont des enjeux essentiels du développement durable. Nous devons donc avancer sur tous ces sujets de manière concertée afin d’optimiser l’impact de nos actions.

Cela m’amène à un autre sujet essentiel, celui du développement du secteur de l’énergie. L’indépendance énergétique est un défi majeur pour notre région et une condition indispensable au développement et à l’amélioration des conditions de vie de nos populations. Sur ce point nous devons poursuivre les chantiers de l’Union dans une vision de long terme.

Les statistiques établissent que l’électricité coûte encore 5 fois plus cher dans la zone UEMOA que dans d’autres parties du continent. La vétusté de nos parcs électriques génère des pertes élévées tandis que la taille de la plupart de nos systèmes nationaux est trop petite pour attirer les investissements privés.

L’initiative régionale pour l’énergie durable que supervise Son Excellence Monsieur Yayi Boni a défini une ambition claire à l’horizon 2030 : celle de faire accéder  l’ensemble des citoyens de l’Union a une énergie à bas prix, au sein d’un vaste marché d’échanges d’énergie électrique intégré et harmonisé à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest, produisant une énergie propre et s’appuyant sur un partenariat public-privé dynamique.

Notre région dispose d’un immense potentiel que nous devons valoriser dans le cadre de projets régionaux et transfrontaliers afin de réduire les disparités et parvenir à une large interconnexion.

Je tiens à saluer les nombreux efforts de l’Union dans ce domaine et également à réitérer notre engagement pour réaliser les ambitions que nous nous sommes fixées.

De manière concertée, nous avons toutes les capacités nécessaires pour réaliser, à terme, la mise en place d’un véritable marché régional de l’électricité qui permettra de la vente, l’achat et l’échange d’énergie sur une base compétitive.

Les progrès directs et indirects que représente l’émergence d’un tel marché pour le quotidien de nos populations et la croissance économique de nos pays respectifs sont immenses. C'est la raison pour laquelle je voudrais nous engager à œuvrer sans relâche pour y parvenir.

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement

Distingué invités

Mesdames et Messieurs

La récente crise  financière qui a frappé de plein fouet les économies de la planète continue de produire çà et là des effets résiduels. La résilience dont nos économies ont fait preuve durant cette période difficile doit simplement nous inciter à un regain de vigilance. 

Les efforts et la discipline qui  ont permis aux Etats de l’Union  de préserver l’essentiel, doivent être poursuivis et approfondis.

Dans cette optique, les progrès que nous avons pu enregistrer dans l’exécution du Programme économique régional 2006-2011 doivent nous servir à la fois de balise et d’aiguillon dans toutes les actions que nous sommes appelés à mener au quotidien, notamment pour une mise œuvre effective du Programme économique régional 2012-2016.

Nos populations attendent beaucoup de notre processus d’intégration régionale. 

Elles souhaitent, à tous les niveaux,  pouvoir en mesurer la portée dans leur vie quotidienne et voir des améliorations concrètes de leur existence, dans des domaines essentiels tels que l’accès à l’eau potable, aux soins de santé, à une éducation de qualité, l’accès à un emploi décent et aux microcrédits.

Les défis de la convergence macro-économique qui conditionne le succès de tout processus d’intégration économique, se doublent ainsi d’une exigence de proximité. Proximité  avec les populations de l’Union mais surtout proximité avec les franges les plus vulnérables de nos sociétés, en particulier les femmes et la jeunesse. 

 Il s’agit en somme de consolider les bases d’un processus d’intégration à visage humain qui  appelle  des actions de grande envergure dans le cadre de politiques sectorielles  centrées sur le mieux-être de nos concitoyens.

En réussissant cela nous permettrons aux populations de notre Union d’envisager avec sérénité la vie et l’avenir dans nos pays, évitant ainsi les drames qui ont pour fond commun la détresse humaine, la quête d’une vie meilleure sur des rivages lointains. Accélérons le rythme de l’intégration de nos Etats afin que nos politiques communes soient véritablement le reflet de la société inclusive et de la communauté de destin que nous voulons bâtir.

A cet effet, il est important de traduire en actes, notre décision d’institutionnaliser  une revue annuelle de la mise en œuvre de nos réformes communautaires, sous la conduite  des Chefs de gouvernement.

Ce mécanisme sera un puissant levier pour le renforcement de l’intégration régionale. Il sera un tableau de bord précieux pour l’exécution des projets intégrateurs essentiels à la pleine réalisation des objectifs de croissance et de développement de l’UEMOA.

L’intégration économique régionale étant un processus progressif et complexe nous devons nous battre simultanément sur plusieurs fronts. La préservation du climat de paix et de sécurité va ainsi de pair avec  la consolidation des bases de l'Union, notamment à travers l’approfondissement du marché commun et du marché financier régional.

Cependant, faut-il le rappeler, les grands desseins qui guident  l’édification de l’UEMOA vont bien  au-delà de la seule sphère économique. En effet, notre ambition est aussi de bâtir un espace politique stable avec pour socle la démocratie, la paix et la stabilité. Ces valeurs sont le soubassement d’une intégration réussie car elles jettent les bases d’un fonctionnement optimal des institutions communautaires et créent les conditions pour une participation citoyenne active aux projets communautaires.

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Distingués invités ; 

Mesdames, Messieurs ;

Dans quelques semaines et dans quelques mois,  nous célébrons,  le 20e anniversaire de la création de l’UEMOA. Je voudrais anticiper sur l’hommage qui sera rendu à cette occasion, aux pères fondateurs de notre Union et à tous ceux qui auront contribué à écrire l’histoire passionnante de décennies d’intégration économique et monétaire  riches en péripéties. Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance au personnel qui se dévoue corps et âme, souvent dans l’anonymat le plus complet, pour faire avancer  les différents chantiers de l’intégration.

Au nom de l’Union, je voudrais les remercier et les encourager à continuer à relever les défis quotidiens avec la même abnégation et la même  foi  dans la justesse et la noblesse des nos idéaux.

Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;

Mesdames, Messieurs ;

Notre vision épouse et s’adapte constamment aux grands défis de l’heure.  Hier comme aujourd’hui, il s’agit de renforcer l’espace de solidarité qu’est l’UEMOA pour une prospérité partagée.

Le chemin à parcourir est encore long, mais à l’épreuve du temps et des réalités, nous avons tous acquis la conviction que  cette intégration est, à la fois, indispensable et réalisable, si nous voulons offrir de meilleures perspectives aux générations présentes et futures.

En réitérant cette certitude partagée,  je déclare ouverte la 17ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.

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