Eco & Finance

L'Afrique de 2014 n'est pas l'Afrique de 2000

Le président Barack Obama

Les dirigeants des Etats-Unis et de l'Afrique, réunis en sommet historique à Washington, parlent depuis mardi commerce et investissements, avec l'espoir pour l'Amérique de refaire une partie de son retard sur l'Europe et la Chine.

Le président Barack Obama va annoncer qu'un ensemble de sociétés américaines se sont engagées à investir 14 milliards de dollars sur le continent, selon un responsable de la Maison Blanche.

Ces investissements, dont le calendrier n'a pas été précisé, se concentreront sur les secteurs de la construction, des énergies propres, de la banque et des technologies de l'information.

Le sommet USA-Afrique doit se recentrer sur l'objectif central de cette réunion préparée pendant un an par le président Barack Obama qui voit dans le continent africain la "prochaine 'success story' mondiale".

L'administration américaine et les géants de l'industrie espèrent tisser des liens économiques solides avec l'une des régions les plus prometteuses de la planète au taux de croissance plus élevé que ceux du reste du monde. Le FMI table sur un taux de 5,8% en 2015.

Il faut dire que la première puissance mondiale est largement distancée en Afrique par l'Union européenne, solidement en tête grâce aux liens historiques et coloniaux de certains Etats membres, et par la Chine qui a soif de matières premières.

En 2013, les échanges commerciaux entre l'Afrique et Pékin ont atteint 210 milliards de dollars, contre 85 milliards de dollars entre Washington et les pays africains.

Le secrétaire d'Etat John Kerry n'y est pas allé par quatre chemins lundi: "Je le dis sans complexe: nous voulons et nous allons travailler dur pour que davantage d'entreprises américaines investissent en Afrique".

"Nous voulons également qu'il y ait plus d'entreprises africaines qui investissent ici, aux Etats-Unis, et il n'y a pas de raison qu'elles ne le puissent pas", a martelé le ministre des Affaires étrangères.

Le président Obama, son prédécesseur Bill Clinton, John Kerry et un aréopage de capitaines d'industrie (General Electric, Coca-Cola, Walmart) devraient s'exprimer mardi devant le forum des Affaires USA-Afrique.

Mais même des responsables officiels américains reconnaissent que le principal outil d'échanges entre l'Amérique et l'Afrique - l'Agoa (African Growth and Opportunity Act) - n'est plus adapté. Ce programme américain accordant des avantages commerciaux à certains produits africains date de 2000 et doit en principe être renouvelé en 2015.

"Il est clair que l'Afrique de 2014 n'est pas l'Afrique de 2000", a reconnu le représentant américain au Commerce, Michael Froman.

"Beaucoup d'entre vous se détournent de ce système unilatéral d'avantages et scellent des accords avec des partenaires commerciaux, comme le fait l'Union européenne", a-t-il dit devant des chefs d'entreprise.

Mais il faudra aussi rompre avec une image de l'Afrique trop souvent associée "aux conflits, à la maladie et la pauvreté", comme l'a reconnu Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale de la Maison Blanche, admettant que les Américains avaient "encore beaucoup de travail pour faire évoluer une vision dépassée dans laquelle l'Afrique est souvent marginalisée".

Le Forum économique organisé mardi et auquel prend part le président Faure Gnassingbé doit permettre d’impulser une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale. Plusieurs thèmes sont proposés : nouvelle ère pour faire des affaires en Afrique, financer l’Afrique de demain, développer les infrastructures, 

Cette rencontre est aussi l’occasion pour le Togo de promouvoir son potentiel économique et de montrer les progrès réalisés en quelques années dans le secteur des infrastructures, de l’énergie ou de l’industrie.

Le pays, de par sa situation géographique, est un Hub commercial et industriel de premier choix pour les investisseurs US. Il dispose d’un système ultra-libéral et d’avantages fiscaux pour les entreprises installées en zone France.

Présents au Forum, la ministre du Commerce  et de la Promotion du secteur privé, Bernadette Legzim-Balouki et sa collègue de l’Economie numérique, Cina Lawson ont multiplié les rencontres avec les opérateurs américains.

Le sommet se poursuit mercredi ; il sera question de sécurité, de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et la piraterie maritime.

Car in fine, une Afrique forte et prospère doit avant tout offrir les garanties de stabilité.

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