Eco & Finance

La CNUCED invite les PMA à opérer des changements structurels

Khardiata Lo N’diaye

La croissance des 48 pays les moins avancés (PMA), dont le Togo, est insuffisante pour les faire sortir de la pauvreté, a affirmé jeudi la CNUCED. Les perspectives pour leurs exportations sont incertaines et leur économie pas assez diversifiée.

L'an dernier, la croissance des PMA a atteint en moyenne 5,6%. Si les PMA ont fait mieux que les autres pays en développement (4,5%) et les pays développés (1,2%), leur croissance reste inférieure aux taux qu'ils avaient connus avant la crise financière de 2008, soit plus de 7%.

En moyenne, les PMA ont réussi à faire passer la proportion de la population vivant dans la pauvreté extrême (moins de 1,25 dollar par jour) de 65% en 1990 à 45% en 2010. Leur croissance n'a pas suffi à réduire de moitié la pauvreté d'ici à 2015, objectif fixé par l'ONU.

Seul un PMA, le Laos, est en bonne voie pour atteindre tous les objectifs du Millénaire fixés par l'ONU d'ici 2015. Pour le secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Mukhisa Kituyi, les PMA souffrent en particulier d'une faible productivité du travail.

L'agriculture continue de fournir l'essentiel des emplois dans les PMA, soit 65%. La part des emplois agricoles a baissé de neuf points de pourcentage depuis 1991, nettement moins que dans les autres pays en développement (-19 points de pourcentage).

Le rapport annuel de la CNUCED dénonce l'incapacité des PMA de procéder à des changements structurels. De surcroît, une reprise fragile et hésitante de l'économie mondiale qui affaiblirait la demande internationale et ferait baisser les prix des produits de base, pourrait nuire à la performance des PMA.

Les résultats de la balance des opérations courantes et la balance commerciale des PMA se sont dégradés l'an dernier. Le déficit de leurs opérations courantes a continué de se creuser, atteignant le montant record de 40 milliards de dollars, tout comme leur déficit commercial, qui s'est accru de 29% pour s'établir à 21,1 milliards de dollars.

Le rapport met en évidence des différences importantes entre PMA. Ceux d'Afrique et Haïti sont restés à la traîne, leur productivité du travail progressant de 1,6% en moyenne annuelle entre 1991 et 2012, soit moitié moins que celle des PMA d'Asie.

La diversification des économies rurales est indispensable

A l'inverse, la croissance s'est ralentie dans les pays exportateurs de combustibles, de services et de produits manufacturés. Le taux de croissance des pays exportateurs de combustibles (4,7%) a accusé un net recul par rapport à l'année précédente (10,3%).

Ce ralentissement résulte d'une réduction des recettes tirées des combustibles en Angola, en Guinée équatoriale et au Tchad. Le secteur a pâti non seulement d'une baisse de la production, mais également du fléchissement des prix du pétrole.

La diversification des économies rurales est indispensable, selon la CNUCED. Les PMA doivent modifier la structure de la production et de l'emploi, en donnant plus de poids aux secteurs à productivité plus élevée et à plus forte valeur ajoutée, recommande l'agence de l'ONU.

Elle avertit que l'objectif fixé par l'ONU d'éliminer d'ici 2013 complètement la pauvreté dans les PMA est beaucoup trop ambitieux au taux de croissance actuel de ces pays.

Réagissant à la publication du rapport, la coordinatrice des Nations Unies au Togo, Khardiata Lo N’diaye, a souligné que 2015 était une année charnière car elle fait le lien entre ce qui a été fait dans le cadre des OMD et ce qui pourrait l’être en ce qui concerne les PMA dans les années à venir.

Pour sa part, le ministre de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques, Kako K. Nubukpo, estime que la stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE) et le projet ‘Vision 2030’, permettront au Togo d’atteindre un début d’émergence.

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.