Eco & Finance

La contrefaçon est une pandémie

Les contrefaçons inondent le marché africain. Textile, pièces pour l’automobile, électronique, médicaments; tout ce qui peut être copié sortent des usines chinoises et indiennes pour venir se déverser sur les échoppes de Lomé, de Cotonou, de Ouaga ou d’Abidjan.

Comment lutter contre ce que Christophe Zimmermann, le coordonnateur de la lutte contre la contrefaçon et le piratage à l’Organisation mondiale des douanes (OMD) qualifie de pandémie.

« Des millions de conteneurs arrivent chaque année dans les ports africains et on ne peut pas tous les vérifier », explique-t-il. Et puis, il y a aussi le manque de moyen des douanes africaines. Raison pour laquelle l’OMD va intensifier son opération commune « Biyéla » qui regroupe 16 Etats africains, dont le Togo.

Republicoftogo.com : Le combat contre les produits contrefaits semble difficile à gagner

Christophe Zimmermann : Prenons l’exemple des médicaments, lors de la dernière opération (le Vice Grips) menée en juillet 2012 dans 16 pays africains dont le Togo, 82 millions de doses thérapeutiques contrefaites ont été saisies en 3 jours et dans seulement 3 pays. A partir de ces chiffres, une extrapolation statistique permet d’affirmer que dans ces 3 pays circulent pour 10 milliards de faux médicaments. Au mieux inactifs, au pire dangereux pour la santé.

Il s’agit donc d’une véritable pandémie. Il n’y a pas que les médicaments. Jouets, pièces de rechange pour l’automobile, petit électronique aux normes de qualité et de sécurité pour le moins contestables sont importés et vendus en Afrique.

Republicoftogo.com : Les douanes africaines ont-elles les moyens de combattre la pandémie ?

Christophe Zimmermann : Au moment où je vous parle, plus de 500 millions de conteneurs circulent sur les océans. Il est impossible de placer un douanier derrière chaque conteneur, d’autant que la facilitation du commerce international est un impératif.

Mais nous ne baissons pas les bras. L’opération Biyela va permettre de former les douaniers à de nouvelles techniques de ciblage et d’analyse des risques 

Pour combattre la contrefaçon avec efficacité, il faut une volonté politique au plus haut niveau, une législation en adéquation avec les risques que génèrent les trafics, une formation et des moyens techniques que l’OMD met à la disposition des 179 pays membres dans le monde.

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