Eco & Finance

2010 sera encore difficile, selon la BAD

L'Afrique devrait connaître une reprise de la croissance en 2010 avec des taux supérieurs à 5% pour une vingtaine de pays, a estimé mardi le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka (photo).
"J'espère que l'année 2010 sera celle de la reprise économique en Afrique, vingt-deux pays reprendront le chemin de la croissance avec des taux supérieurs à 5%", a-t-il indiqué lors d'une rencontre annuelle avec les ambassadeurs des pays membres accrédités à Tunis, siège provisoire du groupe.
En tête de ce groupe figurent notamment la République du Congo, le Malawi, le Maroc, la Tanzanie, l'Ethiopie et l'Ouganda, apprend-on en outre à la BAD.
En revanche, l'évolution "sera moins certaine" pour douze autres pays à la croissance économique limitée à 3%, soit souvent un taux équivalent à celui de leur croissance démographique, a dit M. Kaberuka.
Parmi ces pays, le Nigeria, le Burundi, le Togo, le Kenya et la République démocratique du Congo.
La crise économique mondiale aura frappé diversement le continent, les pays à économie diversifiée (Afrique du nord) ont "montré une meilleure résistance", a-t-il dit, le degré d'impact variant selon la structure des exportations, le degré de dépendance et la vulnérabilité structurelle des économies.
"La bonne tenue relative de certains cours a contribué à amortir certains effets néfastes", a poursuivi le patron de la BAD, exprimant "la gratitude" de son groupe pour le maintien à son niveau de l'aide internationale à l'Afrique, en dépit de la crise.
L'Afrique devra affronter encore en 2010 des "défis structurels" liés à sa dépendance des matières premières et à son déficit d'intégration régionale, en plus des risques d'instabilité, a-t-il averti.
Signe de l'ampleur de la crise, les approbations de la BAD au profit des pays membres africains ont plus que doublé en 2009, passant de 5 milliards de dollars à onze milliards, ce qui fait d'elle la 1ère institution multilatérale de développement en Afrique (devant la Banque mondiale).
La BAD sera néanmoins confrontée aux besoins croissants de ressources pour ses membres africains. "Le continent doit s'adapter au changement climatique et pour cela, il lui faudra des moyens pour développer ses potentialités propres d'énergies nouvelles", a-t-il plaidé.
Citée comme le continent le plus affecté par les conséquences climatiques (sécheresse, inondations), l'Afrique "ne doit pas attendre", selon lui, un accord international pour s'adapter, prioritairement en matière d'agriculture (40% du PIB).
Le patron rwandais de la BAD se rendra fin janvier en Chine et au Japon pour tenter d'y relancer l'investissement au profit de l'Afrique.
Basé "provisoirement" en Tunisie suite à son repli d'Abidjan, le Groupe de la BAD (78 Etats membres, dont 53 Africains) dispose de 25 bureaux régionaux auxquels s'ajouteront cette année trois autres (Afrique du sud, Algérie, Angola).

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