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Ayassor : la croissance sera soutenue en 2013

Les ministres de l’Economie et des Finances des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine* ont achevé, en fin de semaine à Dakar, leur 2e réunion statutaire. Ce rendez-vous, qui se tient 4 fois par an, est destiné à faire le point sur la situation économique et monétaire dans les pays de la région.

Il réunit  également le gouverneur de la BCEAO, le président de la BOAD, le président de la Commission de l’UEMOA et le président du Conseil régional de l’épargne et des marchés financiers. Le Togo était représenté par Adji Otéth Ayassor (photo), le ministre de l’Economie et des Finances. 

Plus de 30 points étaient à l’ordre du jour avec, notamment, l’examen du rapport sur la situation économique et monétaire dans la Zone UEMOA au 31 mars 2013, l’étude du rapport semestriel d’exécution de la surveillance multilatérale au 30 juin 2013 avec un projet de recommandations et d’orientations sur la politique économique des Etats membres au titre l’année 2014. Autre dossier abordé, l’autorisation accordée à la Banque africaine de développement (BAD) d’accéder au marché obligataire pour émettre des emprunts et la question de l’avenir de la Banque régionale de solidarité (BRS) qui reste à trancher,

En terme macro économique, l’UEMOA a publié des chiffres encourageants.

Le taux de croissance attendu du produit intérieur brut (PIB)  sera de 6,4 % en termes réels, en 2013 et d’environ 6% pour le Togo.

La situation à court terme de l’Union est globalement très favorable, ne laissant apparaître aucun risque majeur, estime le Comité de stabilité financière.

Adji Otéth Ayassor confirme la forte résilience des pays membres à la crise internationale, mais se déclare préoccupé par la poursuite des difficultés en Europe qui pourraient avoir un impact négatif sur les exportations.

Republicoftogo.com : Quels ont été les principaux dossiers évoqués lors de cette 2e réunion statutaire de l’année ?

Adji Otéth Ayassor : Il y avait plus de 30 points à l’ordre du jour. Je ne vais pas tous vous les détailler. Citons le rapport sur la situation économique et monétaire de l’UEMOA, l’adoption du code de déontologie et d’éthique applicable aux chefs des différentes institutions (Gouverneur de la BCEAO, président de la Commission, président de la BOAD, …), l’approbation des comptes 2012 pour l’ensemble des institutions de l’UEMOA. Nous avons également validé le projet de révision des statuts de la BOAD. S’agissant de l’avenir de la Banque régionale de solidarité (BRS), rien n’a été encore décidé on doit se revoir ultérieurement. Le conseil des ministres de l’UEMOA a également autorisé la Banque africaine de développement à aller sur le marché obligataire.

Republicoftogo.com : Quelles sont les perspectives économiques pour la région ?

Adji Otéth Ayassor : Elles sont plutôt bonnes avec un taux de croissance estimé à 6,4% en 2013. Au Togo, il devrait être de 5,8 ; mais il s’agit là d’une prévision prudente car en 2012, nous avions tablé sur 5% et la croissance a finalement été de 5,9%. 

S’agissant de l’inflation, elle devrait se situer autour de 3%.

Il faut toutefois rester prudent. La Zone UEMOA a certes montré une forte résilience face à la crise économique et financière internationale, mais la poursuite des difficultés en Europe est toujours une menace pour nos exportations.

Republicoftogo.com : Concernant spécifiquement le Togo, quelles sont les grandes tendances soulignées par l’Union ?

Adji Otéth Ayassor : Je vous le disais à l’instant, la croissance sera conforme aux prévisions des experts de l’UEMOA.

On peut observer une progression des dépenses publiques liée aux investissements réalisés dans les infrastructures.

L’UEMOA a recommandé à l’ensemble des pays membres, y compris le Togo, la poursuite de l’assainissement des finances publiques et l’accroissement des recettes. Elle a salué le projet de création de l’Office togolais des recettes (OTR) qui va permettre de gagner en ressources et en efficacité.

Il y a encore des efforts à faire pour mobiliser les ressources et pour maîtriser les dépenses. Cela passe par une certaine rigueur.

L’UEMOA préconise une croissance inclusive qui créé de la richesse et de l’emploi. C’est exactement ce que nous faisons au Togo. Elle est directement orientée vers l’agriculture, les infrastructures, les phosphates, le coton et, dans une moindre mesure, vers la relance de la filière café/cacao.

Republicoftogo.com : A la lumière des données fournies par l’UEMOA, peut-on attester d’une relance de l’économie au Togo ?

Adji Otéth Ayassor : La croissance a été soutenue par l’ensemble des secteurs d’activité. En ce qui concerne le secteur primaire, la progression est de 4,9% grâce aux activités agricoles.

Le secteur tertiaire a connu une hausse de 3,1%, mais avec des variables notables. Ainsi, le secteur banque/assurance est à +8,8% et celui du commerce à +4,7%.

Les industries manufacturières, le BTP, l’extraction minière et les services sont en forte progression.

Les efforts vont se poursuivre avec des investissements accrus dans les infrastructures, particulièrement en ce qui concerne les axes routiers ; Nationale N°1 et transversales (Atakpamé-Badou, Kpalimé-Atakpamé, Tsévié-Tabligo, Kouméa-Pya, etc…).

Les investissements vont continuer dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. Les infrastructures sociales contribuent à la croissance.

Signalons également le projet de corridor ferroviaire piloté par le Holding d’Etat ‘Togo Invest’.

La réalisation de ces chantiers permettra au Togo de renforcer ses performances en matière de croissance, ceci afin de lutter contre la pauvreté et pour permettre la création d’emplois pour les jeunes.

Par ailleurs, nous tablons sur des recettes accrues avec la mise en place de l’Office togolais des recettes, bientôt opérationnel.

Globalement, je reste optimiste sur l’avenir économique. Nous attendons à présent la signature d’un nouveau programme avec le Fonds monétaire international qui portera sur la 2e vague de réformes majeures impulsées par le président Faure Gnassingbé.

* Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo 

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