Eco & Finance

Capital confiance

L’exclusion financière est l’un des facteurs de pauvreté dans l’ensemble des pays en voie de développement. Comment, en effet, monter son business sans appui des banques et des institutions de micro finance ?

Au Togo, le contexte semble plus favorable aujourd’hui qu’il y a quelques années avec l’apparition de structures performantes tournées vers les populations les plus modestes pour les aider à monter de petits projets générateurs de ressources et d’emplois.

Plusieurs sont actives à Lomé, dont WAGES (Women and associations for gain both economic and social) créé en 1994 par Ramanou Nassirou (photo) qui est également le président de l’Association professionnelle des institutions de micro finance. 

« Au 30 juin 2011, les statistiques révèlent l’existence de 83 Institutions de micro finance au Togo qui touchent plus de 969.000 bénéficiaires directs », souligne M. Nassirou.

Republicoftogo.com : Comment se porte le secteur de la micro finance ?

Ramanou Nassirou : Je tiens tout d’abord à exprimer notre profonde gratitude aux autorités togolaises pour avoir institué un climat  propice aux affaires et pour l’importance qu’elles accordent à la micro finance comme outil de développement à la base. 

Ce secteur est aujourd’hui en pleine expansion du point de vue de la population touchée, de la couverture géographique, de la diversité des produits offerts, de la compétitivité. Il est animé par une variété d’institutions dynamiques qui affichent des performances très bonnes en comparaison avec les années précédentes. 

Au 30 juin 2011, les statistiques révèlent l’existence de 83 Institutions de micro finance au Togo qui touchent plus de 969.000 bénéficiaires directs. L’encours total de crédit à cette même date s’élève à plus de 77 milliards de francs CFA (117 385 743,27 Euros) et l’encours d’épargne à près de 96 milliards de francs CFA (146 351 056,55 Euros). 

La micro finance s’est consolidée au Togo grâce aux actions menées par l’APIM (Association professionnelle des institutions de micro finance) à travers les différentes formations dispensées par des experts locaux et internationaux aussi bien à l’endroit des clients que du personnel des IMF. 

Dans le même sens, l’APIM a organisé au mois de novembre une semaine de d’information sur le thème «Une micro finance de qualité au service de la Communauté de Base » pour sensibiliser les différents acteurs sur l’offre les différentes offres proposées.                                      

Republicoftogo.com: La société que vous dirigez enregistre d’impressionnantes performances ; à quoi attribuez-vous son succès ?

Ramanou Nassirou : C’est la résultante d’un travail bien fait et de l’engagement du personnel qui avec courage et détermination a permis à WAGES de créer des bases solides. Les efforts sont récompensés, en dépit des nombreuses difficultés qui ont jalonné son parcours.

Nos collaborateurs ont travaillé d’arrache-pied et de façon méthodique pour construire une institution viable dont la vision est en phase avec les attentes des populations. 

En développant de nouveaux produits adaptés aux besoins réels des clients et en restant en permanence à leur écoute, WAGES a s’est forgée un capital confiance au Togo et à l’étranger.

Republicoftogo.com : Quels sont les projets de développement à venir ? 

Ramanou Nassirou : A ce jour, notre société compte plus de 153.000 membres, en majorité des femmes, issues des couches défavorisées avec un encours de crédit de plus de 13 milliards de francs CFA (19 818 372,24 Euros). 

Pour être plus proche de ses membres, WAGES va étendre son réseau dans les quartiers périphériques de Lomé et dans les zones rurales pour couvrir les populations exclues du système financier. Nous disposons déjà de 11 agences et de 5 points de services dans le pays.

Nous sommes actuellement présents dans la région maritime, la région des plateaux, la région Centrale et intervenons dans la région de la Kara. La couverture totale du territoire est un objectif à atteindre, elle se fait progressivement et cela va s’accentuer dans les années à venir.

En matière de services, nous nous confirmons bien évidemment aux directives gouvernementales qui préconisent la suppression des garanties matérielles et la réduction des taux d’intérêt.

Tout cela devrait faciliter notre taux de pénétration.

Republicoftogo.com : Votre société est partie prenante du PSAEG, le Projet de soutien aux activités économiques des groupements, initié par le ministère du Développement à la base. Concrètement que faîtes-vous ?

Ramanou Nassirou : Notre apport consiste à offrir des services de crédit et d’épargne aux populations à la base en vue d’améliorer leurs conditions de vie.

A ce jour, uniquement dans le cadre de ce partenariat, WAGES a accordé plus de 1,2 milliard de FCFA (1 829 388,21 Euros) à près de 6000 bénéficiaires répartis dans 625 groupements au taux d’intérêt annuel de 9%. 

Ces crédits sont octroyés sans garantie matérielle aux groupements de femmes, d’hommes ou mixtes exerçant dans l’agriculture, l’élevage, la transformation et le commerce.

Par ailleurs, WAGES  renforce les capacités des bénéficiaires dans le domaine de la gestion des crédits, de la culture de remboursement à date, de la gestion des exploitations agricoles, du développement de l’esprit coopératif et de la culture de l’épargne.

Nous nous félicitons de l’étroite coopération qui s’est développée avec le ministère et de la confiance qu’il nous a accordé.

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