Eco & Finance

Hervé Assah : « Il existe une très forte volonté politique »

«Il existe une très ferme volonté politique au sommet de l’Etat de poursuivre et d’amplifier les réformes au Togo». C’est le sentiment exprimé par Hervé Assah (photo), le représentant de la Banque mondiale au Togo qui s’inquiète toutefois du retard pris dans certains secteurs comme les transports, les télécommunications ou le foncier dont l’inadaptation constitue une contrainte majeure pour le développement de l’agriculture.

Republicoftogo.com : Quel jugement portez-vous sur les reformes économiques entreprises par le Togo ?

Hervé Assah : Des efforts importants ont été déployés et nous tenons à féliciter les autorités togolaises pour les importantes actions qui ont été engagées et pour les sacrifices consentis par tous. Nous saluons également la très forte volonté politique au plus haut niveau de l’Etat pour engager et soutenir ces réformes.

Republicoftogo.com : Quel a été la contribution de la BM pour l’aboutissement de ces réformes ?

Hervé Assah : Depuis notre réengagement au Togo en 2008, la Banque mondiale s’est engagée à travers plusieurs opérations financées entièrement par des dons, notamment les appuis budgétaires et certains projets. 

La Banque  s’est également engagée à soutenir les réformes économiques importantes qui se sont avérées nécessaires pour la relance de l’économie.

Les actions de la Banque dans ce sens ont porté principalement sur des réformes au niveau des finances publiques, du secteur financier, du secteur du coton, du secteur des phosphates, au niveau des la passation des marchés publics.

Republicoftogo.com : Mais les retombées de ces réformes ne sont pas toujours visibles. Pourquoi ?

Hervé Assah : Nous sommes tous d’accord qu’avec la stabilité retrouvée, les populations attendent de voir des améliorations concrètes dans leur vie quotidienne, et cela demande des efforts soutenus de la part de tous pour éviter de rendre la situation plus difficile pour les plus défavorisés.

Mais je dois avouer que depuis un certain temps, la Banque est un peu préoccupée par une certaine lenteur constatée dans la mise en œuvre de certaines réformes. Il s’agit, notamment, de la situation du Togo par rapport aux indicateurs de « Doing Business » ; le pays a récemment régressé. La croissance économique est lente et à peine positive, si on considère le chiffre par habitant et le nombre de pauvres a augmenté de 500 000, lorsqu’on fait une simulation statistique.

Il y a des secteurs essentiels de l’économie pour lesquels les réformes marquent le pas. Il s’agit, par exemple de l’amélioration du climat des affaires, l’entretien routier qui est encore largement sous-financé. S’agissant du coton, les progrès réalisés pour permettre à la NSCT d’à attirer les capitaux privés sont encore trop lents.

Je dois également mentionner le secteur financier et celui des télécommunications. Il faut permettre à la majeure partie de la population d’accéder au téléphone et à internet à des tarifs abordables

Il y a également des progrès à faire dans la gestion des finances publiques.

Enfin, il est indispensable de réformer le foncier qui est inadapté et constitue une contrainte majeure pour le développement de l’agriculture. 

Republicoftogo.com : Comment votre institution peut-elle aider les autorités à corriger ces problèmes ?

Hervé Assah : Je tiens à assurer le Togo que les équipes techniques de la Banque mondiale sont toujours à leur disposition pour mener les réflexions et voir dans quelle mesure accélérer la mise en œuvre des réformes engagées pour atteindre des résultats rapides qui pourront relever le niveau de l’économie et améliorer la croissance économique pour parvenir à la réduction de la pauvreté.

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