Eco & Finance

La Banque mondiale met en garde contre tout dérapage politique

Depuis 2006, la Banque mondiale (BM) joue un rôle essentiel dans la relance de l’économie togolaise et dans l’assainissement des finances publiques ; elle assiste également le gouvernement dans ses efforts de lutte contre la pauvreté. Au terme de son mandat au Togo, le représentant résident de la BM, Joseph Baah-Dwomoh (photo), fait le point et met en garde contre tout dérapage politique qui aurait des conséquences négatives sur la reprise.
Republicofotogo.com : Quel bilan faites-vous de l’action de la Banque mondiale au Togo ?
Joseph Baah-Dwomoh : En un peu plus de trois ans, notre institution a fait beaucoup en faveur du Togo. 150 millions d’arriérés ont été apurés, 17 millions de dollars ont été accordés comme appui budgétaire, 17,2 millions ont été investis dans des programmes de développement, 7 millions ont été offerts pour financer un programme d’urgence pour la réduction de la pauvreté, 1,5 million pour réaliser les travaux de réaménagement du boulevard de l’Oti et 26 ont été décaissés pour des travaux d’assainissement de la ville de Lomé. Mais ce n’est pas tout. Pour assainir le secteur financier, notre institution a débloqué 12 millions de dollars et 7 ont été accordés pour réduire les effets de la crise alimentaire.
Il est clair que la Banque mondiale s’est totalement réengagée au Togo.
Republicoftogo.com : Justement, ces fonds ont-ils été bien gérés par le gouvernement ?
Joseph Baah-Dwomoh : Pour être honnête, je dois dire que le gouvernement a bien travaillé pour mettre en place les réformes sans lesquelles nous n’aurions jamais pu convaincre notre Conseil d’administration d’apurer les arriérés et de mettre en place de nouveaux financements.

Republicoftogo.com : La situation économique s’est elle améliorée depuis 2006 ?
Joseph Baah-Dwomoh : Oui, mais pas suffisamment pour inverser la tendance de la pauvreté et les conditions de vie difficiles de la population. Le pays doit continuer ses efforts au niveau de la croissance économique.
Depuis trois ans, le monde est confronté à une crise alimentaire et énergétique qui a affecté pratiquement tous les pays et, récemment, une crise financière qui a également de graves conséquences sur les économies mondiales. Le Togo n’y échappe pas ce qui explique que le pays n’a pas enregistré de croissance importante en dépit des efforts consentis par le gouvernement pour inverser la tendance.
Ce qui pourrait avoir un impact positif pour l’économie togolaise, c’est l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE qui devrait permettre l’annulation complète et définitive de la dette du Togo à l’égard de la Banque mondiale, mais aussi des autres institutions financières internationales.
Pour le moment, Lomé est contraint de continuer à payer ses dettes en attendant le point d’achèvement. Nous espérons qu’en 2010, le pays y parviendra et cela aura des conséquences positives sur l’économie.
Toutefois, il est essentiel que les élections présidentielles se déroulent dans de bonnes conditions, dans le calme et la sérénité, car tout dérapage politique peut avoir un impact immédiat sur la mise en œuvre de ces mesures.

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