Eco & Finance

Lagarde veut être proactive

Christine Lagarde a pris ses fonctions mardi à la tête du Fonds monétaire international (FMI).Toute l'attention se porte à présent sur les priorités qui attendent la première femme à être nommée à la tête de l'institution depuis sa création en 1944.

« Le FMI a été au service de ses 187 pays membres pendant la crise économique et financière mondiale, ce qui l'a amené à évoluer profondément. Mon objectif premier sera de faire en sorte que notre institution continue de servir tous les pays membres avec la même détermination et le même engagement », a déclaré Mme Lagarde lorsqu'elle a accepté sa nomination par les 24 membres du Conseil d'administration du FMI. 

« Comme je l'ai dit au Conseil d'administration du FMI au cours du processus de sélection, l'action du FMI doit être pertinente, proactive, efficace et légitime, pour assurer une croissance plus forte et durable, la stabilité macroéconomique et un avenir meilleur pour tous, » a-t-elle ajouté. 

Mme Lagarde a été désignée pour un mandat de cinq ans au terme d'un processus de sélectiond’un mois qui a débuté le 20 mai à la suite de la démission de M. Dominique Strauss-Kahn. 

Un programme de travail exigeant attend la nouvelle directrice générale. 

L’économie mondiale est toujours secouée par les incertitudes en Europe, les soulèvements au Moyen-Orient, les signes de surchauffe dans certaines économies de marché émergents en croissance rapide et par la hausse des prix des produits de base qui sont un défi particulier pour les pays à faible revenu. « Le FMI a du pain sur la planche avec une reprise mondiale inégale, l'apparition de nouveaux déséquilibres mondiaux, des flux de capitaux potentiellement déstabilisateurs, des niveaux élevés de chômage, la hausse de l'inflation et des situations difficiles dans certains pays", a déclaré Mme Lagarde. 

Les perspectives sont assombries, entre autres, par la crise non résolue de la dette souveraine en Europe. Les problèmes les plus aiguës se posent en Grèce où le gouvernement tente de faire adopter par les députés un plan de sauvetage draconien pour asseoir l'économie sur une base plus solide.

Mme Lagarde, Ministre des finances pendant la crise financière mondiale, connaît bien les problèmes auxquels est confrontée la zone euro.

Lors d'une interview avec la chaîne française TF1, elle a lancé un appel à l'opposition grecque pour qu'elle soutienne le gouvernement. « Il s'agit de l'avenir du pays, de sa sécurité. Et je pense qu'à ce stade, pour le bien du pays, il faut ignorer les grandes et petites différences politiques. »

En novembre 2010, le FMI a décidé de réformer son cadre décisionnel afin de tenir compte de l'importance croissante des économies de marché émergentes et en développement. Mme Lagarde a appelé à une rapide mis en œuvre de ces réformes et à un travail plus approfondi sur la représentation des pays.

Le président du Comité monétaire et financier international du FMI, M. Tharman Shanmugaratnam, appuie l'appel de Mme Lagarde à de nouvelles réformes. « J'ai parlé avec Mme Lagarde et nous sommes d'accord qu'il est primordial de poursuivre les réformes de la 

gouvernance du FMI afin de prendre en compte l'évolution des équilibres dans l'économie mondiale et le système financier. Il faut pour cela que  les réformes de 2010 soient intégralement mises en œuvre et accélérer la revue de la formule de calcul des quotes-parts qui débutera avant l'Assemblée annuelle de septembre cette année, » a-t-il déclaré. 

Christine Lagarde prend ses fonctions alors que FMI étoffe ses travaux sur les « retombées » c'est-à-dire les ramifications des politiques économiques d'un pays sur d'autres du fait de la multiplication des échanges et des liens financiers dans l'économie mondiale. Ce travail s'inscrit dans les efforts du FMI en vue de renforcer la collaboration stratégique au niveau international. 

Comme elle l'a dit au Conseil d'administration, Mme Lagarde préconise une surveillance plus stricte, plus efficace et plus cohérente afin de mieux prévenir les crises et d’adapter les avis de politique économique. « Au-delà de son mandat premier qui consiste à assurer la stabilité des taux de change, le FMI doit mieux intégrer l'expertise du secteur financier dans sa surveillance et travailler en coopération avec le Conseil de stabilité financière et autre organes pertinents, » a-t-elle ajouté. 

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