Eco & Finance

Les ambassades africaines privées de comptes

La Bank of America a décidé de fermer les comptes d’une trentaine d’ambassades sur le territoire américain, dont au moins la moitié représentant des pays africains.
Il s’agit, notamment, de l’Angola, du Burkina, du Burundi, du Cap Vert, de la Centrafrique, de la RDC, du Congo, de Guinée Equatoriale, de Gambie, du Lesotho, de Madagascar, du Malawi, de Mauritanie, ou encore du Mozambique.
Le Togo, n’est pas concerné par ces restrictions.
Ces banques suspectent en effet certaines représentations diplomatiques d’opérer des transferts dont la nature pourrait ne pas être tout le temps liée au travail de l’ambassade et de son personnel.
Les établissements financiers redoutent, sans l’avouer officiellement, que certains mouvements soient liés à du blanchiment, du trafic de drogue ou de financement du terrorisme. Ils redoutent aussi d’être la cible d’ONG comme Transparency international et Global Witness très actives dans les campagnes anti-corruption.
Par précaution, ils ont donc demandé la fermeture des comptes. Des dispositions similaires pourraient être prises à l’encontre des missions aux Nations Unies à New York.
Problème, aucune autre banque américaine ne veut plus désormais accueillir le Burkina, le Congo ou l’Angola qui a d’ailleurs du annuler à la dernière minute le cocktail prévu à l’occasion de la fête nationale il y a quelques jours à Washington, faute de disposer d’argent bloqué par Bank of America.
« Le Département d’Etat regrette profondément ces inconvénients et, pour certaines ambassades, ces très sérieux problèmes », a déclaré en début de semaine Johnnie Carson, le sous-secrétaire d’Etat US en charge de l’Afrique.

Appliquer la réciprocité

Mais au même moment, des officiels américains ont rappellé que le gouvernement américain « n’exerçait aucun contrôle sur les banques aux Etats-Unis et n’était pas en mesure de leur imposer des clients ; c’est à elles de choisir et de déterminer leur politique commerciale ».
Une situation absurde et plus qu’embarrassante pour les ambassades qui ne sont plus en mesure de payer les salaires, les loyers, l’eau et l’électricité ou l’essence pour les voitures de service.
Les ambassadeurs africains dans la capitale fédérale se sont réunis en début de semaine pour adopter une position commune et faire pression sur la Maison Blanche, le Département d’Etat et le Trésor.
Si l’administration US n’a effectivement aucun poids sur la décision de Bank of America ou d’autres banques, les pays africains envisagent cependant d’appliquer la réciprocité.
L’ambassade des Etats-Unis à Brazzaville, Luanda, Ouaga ou Conakry pourrait ainsi se trouver privé de comptes bancaires dans les semaines qui viennent.

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