Eco & Finance

Une réforme à dimension sociale

Après avoir exposé vendredi matin aux milieux d’affaires les objectifs recherchés avec la création de l’Office togolais des recettes (OTR), le ministre de l’Economie et des Finances, Adji Otéth Ayassor, s’est livré dans l’après-midi au même exercice, mais cette fois en direction des journalistes.

En 2014, le Togo va regrouper, en une structure commune, les régies financières de l’Etat, c’est à dire les impôts et la douane.

Il n’y a pas de fusion des deux administrations, mais un rapprochement. Cela signifie que les fonctionnaires conservent leurs prérogatives, mais pourront communiquer plus facilement. Aucun licenciement n’est prévu, juste un redéploiement en interne ou au sein de l’administration générale pour certains agents. ‘Un soin tout particulier sera accordé à la gestion du personnel’, a précisé M. Ayassor.

Mais pourquoi un tel changement ? Il s’agit pour les autorités de rationaliser le système de collecte, ensuite générer davantage de recettes, enfin, de permettre, à terme, une imposition du secteur informel grâce à une rationalisation du système. L’idée est aussi d’offrir un meilleur service aux contribuables ; particuliers et entreprises.

Le président Faure Gnassingbé caresse ce projet d’OTR depuis plusieurs années prenant l’exemple sur une quinzaine de pays africains anglophones qui disposent d’un instrument similaire. Et ça marche.

Adji Otéth Ayassor a indiqué que le Togo était le premier pays d’Afrique de l’Ouest à s’engager dans cette réforme. Il s’est dit conscient des résistances que ces évolutions peuvent engendrer.

Mais, a-t-il souligné, ‘Nous ne pouvons pas continuer à bâtir des budgets dont le financement est assuré à  plus de 50% par les apports extérieurs Nous devons montrer nos capacités et honorer notre indépendance’.

Si cette réforme de fond vise d’abord à accroître significativement les rentrées fiscales, elle a aussi une dimension sociale.

‘Avec la demande forte des populations, nous n’allons pas passer notre temps à quémander à l’extérieur ; nous avons des possibilité de mobilisation en interne’, a-t-il expliqué, invitant les Togolais à faire des ‘efforts endogènes’.

200 milliards de Fcfa sont récoltés chaque année par les douanes et les impôts, insuffisant pour faire face aux besoins.

Avec l’OTR, l’objectif est de parvenir à 800 milliards avec une pression fiscale passant de 18% du PIB (l'une des meilleures performances de l'Espace UEMOA) à 22%.

L’Office devrait être l’arme fatale contre l’évasion fiscale, la fraude et la corruption, espère-t-on à Lomé.

Enfin, cette réforme sera l’occasion d’inculquer aux Togolais la culture fiscale qui participe du civisme nécessaire pour assurer le développement de leur pays.

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