Idées

L’Afrique ‘incubateur’ pour les groupes terroristes

Les affirmations ce mercredi du directeur du renseignement américain (DNI) James Clapper (photo). dans son témoignage écrit aux sénateurs de la commission du Renseignement américain sont inquiétantes. L‘éminent spécialiste estime que :’’L'Afrique subsaharienne est devenue un «incubateur» pour les groupes extrémistes qui mènent des attaques «de plus en plus meurtrières».’’

A  son avis, « les gouvernements de la région du Sahel, particulièrement le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie, courent le risque d'attaques terroristes, essentiellement en représailles à leur soutien à l'intervention militaire française au Mali en janvier 2013».

Il insiste sur le terreau favorable que rencontrent les extrémistes. L’addition des frustrations de la jeunesse et de «groupes ethniques marginalisés», le manque de services publics, les faibles opportunités d'emploi et les mauvaises conditions de vie forment un cocktail explosif et alimentent la menace posée par ces groupes. Au Sahel, les moyens limités des gouvernements, la corruption et les trafics sapent la capacité de ces pays à «absorber l'aide internationale et à améliorer la stabilité et la sécurité, qui permettraient de limiter la liberté de mouvement des terroristes ».

James Clapper porte un jugement mitigé sur l’opération Serval de janvier 2013 au Mali Elle, a permis de repousser les islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays. Mais l'intervention française a aussi provoqué la dispersion de milliers de combattants dans la zone sahélienne, notamment dans le sud de la Libye, devenue une «zone grise» échappant à tout contrôle et le lieu de tous les trafics.

Il faudrait ajouter que le désordre généré par l’explosion de l’Etat libyen est pour beaucoup dans cette situation .Il n’y a plus d’autorité dans ce pays qui disposait d’armements importants  aujourd’hui disséminés et à la disposition du plus offrant.

L’Afrique qui se réunit cette semaine à Addis Abeba en présence du président du Togo, Faure Gnassingbé, doit renforcer son unité pour combattre ce néo-terrorisme à mi-chemin entre le banditisme et la politique. Mais ses ressources mesurées ne lui permettent guère de renforcer ses armées. A la communauté internationale d’aider les gouvernements africains à combattre cette nouvelle gangrène qui la guette.

Koffi SOUZA

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