Après des décennies de combats fratricides, deux millions de morts et, enfin, un referendum populaire, le cent-quatre-vingt-treizième Etat du monde, le cinquante-quatrième Etat africain-le SUD-Soudan est né. Ainsi est consommée la partition du Soudan désormais divisé en deux Etats le Soudan du Nord musulman et le Sud-Soudan animiste et chrétien.
On ne sait s’il faut s’en féliciter ou s’en inquiéter. En effet, tous les Etats africains ont leurs provinces sécessionnistes et leurs velléités indépendantistes.
Mais, à tout prendre, dès lors que les populations n’arrivent plus à cohabiter dans un même Etat mieux vaut, à titre exceptionnel, autoriser la partition plutôt que de maintenir indéfiniment une guerre civile. Rappelons-nous, en 1947, la partition de l’Inde en raison de l’hostilité des communautés sikhes et hindoues d’une part, et musulmane d’autre part, qui conduisit à la naissance du Pakistan.
Le problème est que la partition laisse subsister des conflits territoriaux--comme la question du Cachemire entre l’inde et le Pakistan ou celle d'Abyeie entre les deux Soudan-t que l’hostilité continue à se manifester aux frontières. Le partage des ressources aquifères ou du sous-sol pose également problème. Enfin, est-il normal qu’un siècle qui devrait être celui des lumières et de la transparence s’enferme dans les obscurantismes ethniques ou religieux ?
Koffi Souza