Idées

Le conflit libyen et l’Afrique

Hillary Clinton s’est rendue récemment à Addis Abeba au siège de l’Union africaine pour tenter de convaincre les Etats africains de renoncer à leur soutien au Guide de Tripoli. Mais, pour l’heure, elle n’a pas convaincu les dirigeants  africains de se rallier à la position de l’Otan.

Une crise sévère oppose les Africains et les Occidentaux.

Les Africains reprochent à la coalition de les ignorer alors qu’ils sont les premiers concernés par les conséquences de la guerre en Libye. Des milliers d’émigrés africains perdent leur emploi et sont menacés dans leur vie.

Les armes se répandent et favorisent le banditisme. Ces dangers ont été exposés devant le conseil de sécurité par  le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Hamadi. « La prolongation des opérations militaires en Libye pose chaque jour de nouveaux défis. Notre inquiétude est d’autant plus grande, que la crise libyenne a des dimensions régionales évidentes, et que les pays voisins de la Libye en Afrique du Nord et dans la base Sahélo-saharienne, sont ceux-là mêmes qui paieront le plus lourd tribut à la poursuite et à l’aggravation du conflit. »

C’est pourquoi l’Union africaine a proposé une feuille de route qui demande un cessez le feu immédiat et une négociation entre les parties.

Le président de la commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping (photo) tire la sonnette d’alarme et attire l’attention des occidentaux sur les conséquences de ce qui se passe en Libye sur le sol africain, en Mauritanie, au Niger, au Mali, au Tchad, au Soudan et jusqu’en Somalie. « Les armes qui sont distribuées, soit par Tripoli, soit par Benghazi se retrouveront tôt ou tard dans le désert, des armes parfois sophistiquées entre les mains d’Al Qaida, de terroristes, de coupeurs de route, de trafiquants de drogue, de trafiquants en tout en genre », a-t-il averti.

La divergence Occident-Afrique porte essentiellement sur le sort du colonel Khaddafi.

Les occidentaux exigent avant tout le départ du guide libyen du pouvoir. Les africains souhaitent que son sort ne soit réglé qu’au terme de la négociation.
La prolongation du conflit libyen est en tout état de cause dangereuse et elle risque de déstabiliser nombre de pays africains.

Koffi SOUZA

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