Le 9 avril, le nouveau président du Kenya, Uhuru Kenyatta, a prêté serment, devant des milliers de ses partisans rassemblés dans un stade de Nairobi .Une quinzaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains assistaient à la cérémonie tandis que, timidement, étaient présents quelques diplomates occidentaux.
L’embarras était causé par le fait que le nouveau chef d'Etat est poursuivi, depuis mars 2011, par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité accusé d’avoir suscité des violences après le scrutin présidentiel de décembre 2007. L'ouverture de son procès est prévue le 9 juillet.
Ainsi, une nouvelle fois après le cas Omar El Béchir, un chef d’état en exercice se trouve placé sous les foudres de la CPI et la concurrence entre deux principes fondamentaux du droit rebondit.
Le premier est celui de la souveraineté populaire qui exige que l’on respecte l’onction du suffrage universel et que rien n’entrave l’exercice de ses fonctions par l’élu.
Le second est le respect des conventions qui ont fondé la justice pénale internationale.
La controverse s’accentue lorsque l’on fait valoir que les Présidents africains sont les cibles préférées de la CPI qui tolère des abus autrement plus graves venant d’autres régions. C’est pourquoi le président ougandais. Yoweri Museveni a salué les Kényans pour avoir " rejeté " la Cour et ceux qui " abusent cette institution à leurs propres fins ".
Une façon de dire que si le suffrage universel ne lave pas plus blanc, il ne doit pas pour autant être négligé lorsqu’il émane d’un peuple noir.
Koffi Souza