Le paludisme tue plus de 700.000 personnes chaque année, principalement des enfants en Afrique subsaharienne. Deux essais de vaccins suscitent l’espoir.
Le premier mis au point par une entreprise britannique cible une protéine présente à la surface du parasite responsable de la maladie, Plasmodium falsiparum. L’efficacité du vaccin, mesurée sur les 6.000 premiers enfants vaccinés, âgés de 5 à 17 mois au moment de l’injection, serait d’environ 50 % : trois doses réduiraient le risque de paludisme de 47 à 56 % pour les formes les plus graves.
Une deuxième voie de recherche a été révélée récemment. Menée par un médecin français, Pierre Druilhe, elle porte sur un anticorps repéré dans un village sénégalais chez les personnes qui présentaient une résistance à la maladie. Résultat : cet anticorps ciblait une protéine du parasite MPS3. Les premiers résultats des tests effectués au Mali sur 400 enfants sont eux aussi très prometteurs.
On doit se réjouir de ces découvertes. Mais l’effet d’annonce de futurs vaccins qui ne seront disponibles que dans plusieurs années ne doit pas conduire à un relâchement dans la politique de prévention. Il faut ainsi continuer à traquer les eaux croupies que le moustique anophèle apprécie particulièrement et développer l’implantation des moustiquaires imprégnées.
Le vaccin de demain ne doit pas ruiner la prévention d’aujourd’hui.
Koffi Souza