Idées

Syrie : ingérence ou bras croisés

La communauté internationale hésite. Doit-elle intervenir dans le conflit syrien et porter l’estocade à Bachar-el-Assad ou doit-elle se contenter de condamnations de principe ?

Ce type de question n’est pas nouveau. Deux principes se combattent en la matière. 

Le premier, le plus classique, est celui de la souveraineté des états. Chaque pays se choisit ses propres institutions qui ont seules vocation à définir les méthodes de gouvernement sans immixtion d’aucune puissance  étrangère. La Chartes des nations Unies affirme avec force ce principe. «  Aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un État ni n'oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte; toutefois, ce principe ne porte en rien atteinte à l'application des mesures de coercition prévues au Chapitre VII. » 

Mais des considérations humanitaires ont conduit à consacrer un principe opposé : le devoir d’ingérence qui justifierait l’intervention internationale dans des situations de crise ou face à des gouvernements qui violeraient les droits humains.

Mais deux questions se posent alors : qui a vocation à décider de l’intervention et quelles sont les circonstances qui justifient une telle ingérence.

L’autorité légitime devrait être la communauté internationale c'est-à-dire le Conseil de Sécurité des Nations unies mais il est paralysé dans le dossier syrien par la Chine et la Russie qui estiment- sans doute à juste titre- que la résolution qu’ils ont votée dans l’affaire libyenne a été déformée dans son application. Limitée à des actions ciblées, elle a été utilisée pour changer le régime libyen. Chine et Urss s’accrochent donc au principe de souveraineté des Etats.

Une autre controverse porte sur le type de violation des droits humains qui autoriserait une action extérieure. Personne ne peut oublier que l’action en Irak s’est appuyée sur des faits qui se sont révélés postérieurement faux. La Chine et la Russie estiment qu’il n’existe pas pour l’instant de preuves déterminantes de l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien.

Enfin, une dernière question se pose. Quelle doit être la vigueur d’une éventuelle action armée extérieure : de simples frappes aériennes ciblées ou une action lourde pour chasser  du pouvoir le gouvernant syrien ?

On comprend dans ces conditions l’hésitation des puissances occidentales.  Il faut secourir les populations syriennes qui souffrent mais le remède ne doit pas être pire que le mal et créer une situation d’anarchie qui entrainerait plus de souffrances que la terrible situation actuelle

Koffi Souza

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