Idées

Une liberté dévoyée ?

L’utilisation des insultes, des menaces est devenue monnaie courante dans les medias togolais.

Que l’on en juge un journal du 11 octobre  2011 qualifie deux officiers supérieurs de « tortionnaires » voire de « diables », « deux hommes naguère associés dans le gangstérisme’’. Ce même journal traite  le Président de l’Assemblée Nationale de « négationniste », le président de la Cour Constitutionnelle de « brigadier », un « proche » du président de la République  de « promoteur d’un réseau de prostitution ». 

Pour une autre feuille du même jour, le Togo serait « un Etat voyou », « une dictature militaire ». Pour un hebdomadaire du 10 octobre, le gouvernement est « réfractaire de la démocratie et des droits de l’homme ». Un autre du même jour parle à propos des membres du CDPC de « traitres politiques à visage découvert ».

Ce déferlement d’excès obéit à plusieurs stratégies.

Il s’agit tout d’abord d’exciter le gouvernement pour l’encourager à la répression. La moindre poursuite contre un journal donnera lieu ensuite à des protestations au nom de la liberté de communication.

Le second but poursuivi est de salir la réputation du Togo pour tenter d’affaiblir le pouvoir. Chacun sait que la matière imprimée fait souvent foi jusqu’à preuve contraire et que les rapports diplomatiques s’en nourrissent. Comme le dit la sagesse populaire : « Diffamez, il en reste toujours quelque chose ».

La troisième visée est commerciale. Il  s’agit d’aiguiser l’appétit des lecteurs qui aiment les medias pimentés. N’oublions pas non plus les articles qui s’achètent ou se vendent pour encenser un tel ou démolir tel autre.

Au Togo, la liberté de la presse ne sort pas grandie de cet océan de putréfaction. A force de peindre en noir le tissu social, le rideau peut finir par se déchirer.

La démocratie est une vertu qui ne tolère pas les excès.

Koffi Souza

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