Médias

Black out

Ca fait désordre. Lors des cérémonies marquant le 6e anniversaire de la disparition du président Gnassingbé Eyadema, le Palais des congrès de Kara s’est soudainement trouvé plongé dans le noir le plus complet avec de nombreux VIP à l’intérieur, dont Faure Gnassingbé et le leader congolais Denis Sassou Nguesso. Le ministre de l’Energie a demandé un audit pour comprendre les raisons de ce black out, indique mardi L’Union.
Et rebelote lundi au Palais des congrès de Lomé lors de la conférence de l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin. Cette fois, la cause est identifiée, un câble défectueux branché par un technicien de la télévision.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
Eyadéma, un ami fidèle
Six ans déjà que le vieux nous a quittés. Le Général a laissé derrière lui des orphelins politiques, militaires, civiles, militants, des amis, des admirateurs, des opposants, des ennemis et des enfants. Dans ce lot, chacun de nous doit savoir où se loger. Ce qui est sûr, chaque Togolais adulte est lié d’une manière ou d’une autre à cet homme qui a marqué la grande partie de notre histoire commune contemporaine dont il aura été même l’épicentre. Au moment de son règne, il est régulier d’entendre, pour ceux qui ont été victimes d’une injustice quelque part, "c’est à cause d’Eyadéma que nous sommes pauvres". Et de ceux qui se sentent mieux, "c’est grâce à Eyadéma que nous sommes ce que nous sommes aujourd’hui". Il y a aussi des indifférents, mais peu nombreux. En tout cas, Feu général Gnassingbé Eyadéma a façonné le Togo à sa manière. Sa force résidait dans sa fidélité en amitié.
Le président Sassou N’guesso, présent lors des cérémonies commémoratives des six ans de disparition du Père de la nation, a rappelé cette qualité de l’"homme du 13 janvier". "Je revois ce grand village de Pya où je m’étais rendu en 1996 lors de ma traversée du désert. Le président Eyadéma m'avait reçu avec chaleur et amitié", a-t-il indiqué. En termes clairs, pendant que le président congolais avait quitté le pouvoir suite à la conférence nationale de son pays au profit de Pascal Lissouba, le Général ne l’avait pas abandonné. Il avait préservé les relations qui les liaient pendant son règne. Beaucoup d’hommes politiques, d’Etat, de Gouvernement, d’Institutions internationales avaient aussi bénéficié du même soutien du Général quand ils avaient quitté leur gouvernail.
Aussi, était-il raconté dans les milieux proches de la Présidence que le passage de Feu président Mobutu à Lomé était un signe de fidélité et non d’un quelconque soutien à un dictateur. Quand Mobutu avait demandé à passer par Lomé avant de se rendre à Rabat, le Général n’avait pas hésité un seul moment pour donner son accord. Quand au Président Patassé, il a accepté lui accorder l’asile politique au Togo à cause de leurs relations très poussées.
Au Togo, beaucoup sont ces directeurs, ces ministres, ces chefs d’entreprise, ces cadres qui ne cessent de vanter la fidélité du vieux. Pour la petite anecdote, il est raconté qu’un ancien ministre avait lourdement fauté un jour. L’un de ses collègues l’ayant découvert avait expliqué au vieux le comportement malveillant de notre ministre. Ce dernier fut convoqué expressément à Lomé II. Pendant que d’autres ministres et proches collaborateurs du Chef de l’Etat le chargeaient, Feu Eyadéma lui demandait des explications. A la grande surprise de tous, le ministre fautif eut reconnu ses erreurs et eut présenté ses excuses. Immédiatement, le Général s’était levé et était rentré dans son bureau. Au prochain remaniement, le ministre a été relevé de son poste sans recadrage. Quatre mois plus tard, il a été rappelé pour servir aux côtés du Général au grand dam de tous. En racontant cette histoire, un "baron" disait que le Général appréciait le travail du ministre et que c’est sa vérité qui l’a remis sur les selles. Comme quoi, "Le vieux n’abandonnaient jamais ses amis", a conclu le "baron". Cela a également été le cas de certaines personnalités revenues au pays après leur déboire avec le régime et qui ont été encore plus proches du vieux jusqu’à ses derniers instants.
Voilà un peu ce qu’a été le vieux pour ceux qu’il portait dans son cœur. Et justement, certains en avaient abusé pour créer des situations qui lui avaient porté préjudices.

De la discipline respectée à l’ANC
Jean-Pierre Fabre conforte le "comportement hégémoniste" de Codjo Délava
Visiblement, c’est la discipline au sein de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), le nouveau business-parti créé par l’ancien député et secrétaire général de l’Union des forces de changement (UFC) pour sortir de la nouvelle politique de cohabitation de Gilchrist Olympio. Depuis le verdict de la dernière présidentielle, Jean-Pierre et ses adeptes se sont mis dans un jogging hebdomadaire à la plage de Lomé pour dire « contester la réélection de Faure Gnassingbé ». Et le changement de couleur (du jaune de l’UFC à l’orange de l’ANC) n’a pas émoussé la conviction des ex-affidés de l’opposant historique togolais.
Un titre que rêve de ravir désormais le patron de l’ANC, malgré la jeunesse de son business-parti. « J’ai discuté, en tant que chef de l’opposition au Togo, avec des gens à Genève, Bruxelles et surtout avec certains responsables français », a-t-il lancé à la plage le week-end dernier. Soit deux jours après le show de populisme à l’aéroport de Lomé pour signaler son retour de l’Europe, dans un air de déjà vécu comme ce que les mêmes orchestraient à la frontière d’Aflao pour accueillir le mentor venu de chez lui (formule de Gilchrist lui-même), le Ghana.
En clair, que ceux qui ne voient pas venir Jean-Pierre se rendent compte de son titre. Il se veut le chef de l’opposition et veut être ainsi respecté. Pas seulement à la plage. Donc, que ceux qui sont déjà catégorisés de "vieux fatigués" du combat politique laissent la place au jeune bouillant de Kodjoviakopé : Gnininvi et Agboyibo pour ceux qui ne sont pas encore totalement partis. Et parmi les jeunes, c’est le président du Comité d’action pour le renouveau (CAR) qui doit s’en vouloir. Lui qui n’a pas digéré l’écart de langage du Secrétaire général de l’ANC à la plage, en l’absence de son maître. Jean-Claude Codjo Délava déclarait le 22 janvier dernier : « c’est regrettable que les partis politiques qui ont obtenu un score insignifiant lors du scrutin du 4 mars 2010 se bousculent pour ce dialogue, alors qu’ils devraient s’aligner derrière l’ANC, le parti soutenu majoritairement par le peuple. Ces formations de l’opposition s’agitent car elles ambitionnent d’aller occuper des postes ministériels ». Ce que le CAR a fustigé dans un communiqué largement médiatisé, disant ne pas comprendre « pourquoi, lors du meeting, les dirigeants de l’ANC ont cru devoir mettre en avant le score que le pouvoir leur a attribué à la présidentielle de 2010 pour s’attaquer en des termes injurieux au CAR et à d’autres partis d’opposition qui ont pris des initiatives similaires ». En somme, des « propos arrogants et des comportements hégémonistes » qui ont divisé et affaibli l’opposition par le passé au profit de l’ancien parti unique au pouvoir.
Il y a deux semaines, le CAR réitérait avec insistance qu’il est impératif que l’opposition aille au rendez-vous en perspective (ndlr : dialogue inclusif annoncé par le président Faure Gnassingbé) avec des positions harmonisées pour ne pas rater à nouveau une opportunité historique qui doit ouvrir la voie à l’alternance, à la bonne gouvernance et au bien-être des populations par la réalisation des réformes prescrites à cet effet par l’Accord Politique Global (APG). A l’ANC, on s’en fout de cette harmonisation telle que définie dans le langage des héritiers de Madji Agboyibo. La démarche est toute simple : que tous s’alignent derrière le nouveau parti pour avancer ensemble dans sa direction. Sinon, que chacun évolue et on verra.
Décidément, ils ne changeront pas et ils n’apprendront rien de ce qui leur arrive. Fabre ne pouvait désavouer son homme. Tant pis si la méthode de la plage ne prend plus grand nombre. En l’absence de Fabre, et devant la baisse de l’affluence des marcheurs, Patrick Lawson répondait qu’il fallait prochainement descendre dans les fédérations pour expliquer aux gens ce que le parti est en train de faire par ses marches. De retour, Fabre se prononce : « nous attendons que les Togolais se mobilisent davantage samedi pour décider de la conduite à tenir ». Le message du référendum local est lancé : voulez-vous que celui en qui vous croyez continue de venir à la plage ? Vivement le remède pour faire revenir les gens. Sacré politicien !

Cherté toujours grandissante de la vie
L’ATC veut remonter les suggestions du bas peuple consommateur
Malgré la récente diminution du prix de l’essence super et du pétrole lampant, les prix des produits pétroliers restent toujours élevés par rapport au pouvoir d’achat. Les prix des transports et du courant électrique ont connu une hausse des tarifs qui ont affecté les coûts des denrées alimentaires. En décembre 2010, le niveau général des prix à la consommation a enregistré une augmentation de 3,0%, contre une hausse de 0,4% en novembre. La hausse du niveau général des prix au cours de ce mois est principalement due à l’augmentation de prix des fonctions de consommation «Produits alimentaires et boissons non alcoolisées» et «Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles» et «Restaurants et hôtels» qui ont enregistré respectivement une hausse de 4,4%, 3,9% et 6,0%.
Concernant la fonction de consommation «Produits alimentaires et boissons non alcoolisées», la hausse observée est à attribuer principalement aux «céréales non transformés», «poissons et autres produits séchés ou fumés», «légumes frais en fruit ou racines» et «sel, épices, sauces et autres produits alimentaires» qui ont enregistré respectivement une augmentation de 8,0%, 7,2%, 8,1% et 9,8%. Selon les statistiques, les produits qui ont eu une forte contribution à la hausse de l’Indice harmonisé des prix à la consommation sont le maïs en grains crus (14,2%), anchois (doevi) fumé (18,5%), chinchard (Akpala) fumé (6,5%), gombo frais (28,1%), piment rouge frais (35,2%), charbon de bois (28,6%), café au lait avec omelette (6,1%), plat de riz plus sauce poisson (28,2%), plat de riz-haricot communément appelé ayimolou (7,0%) et plat de pâte de farine de maïs (8,9%). Au Togo, le taux de croissance du pouvoir d’achat est passé de 3,9% en 2006 à -0,5% en 2007, -0,8% en 2008 et -0,9% en 2009, soit un taux annuel moyen de 0,32%. Un vrai problème de "cherté publique" qui interpelle populations et pouvoirs publics.
Et, pour la bonne cause, l’Association togolaise des consommateurs (ATC), particulièrement active sur ce plan, tient actuellement des rencontres sectorielles à Lomé, Atakpamé, Sokodé, Kara et Dapaong (les deux prochaines étapes) pour « échanger sur les facteurs et les causes de la cherté de la vie au Togo ». Par ce travail de collecte, les préoccupations, doléances et suggestions de la population consommatrice feront l’objet de recommandations à transmettre aux pouvoirs publics et autorités. Donc, remonter le mot du bas peuple qui subit dans le silence la cherté. Et de « lancer un appel à tous les acteurs d’œuvrer en synergie pour lutter contre les spéculations, les faux frais et les fausses taxes douanières qui gonflent abusivement les prix de revient des produits, des biens de consommation et des services ».
L’Association de défense des droits du consommateur ne se lasse de réclamer à l’Exécutif une révision conséquente à la hausse des revenus des Togolais (salaires, pensions de retraite, bourses d’étude, allocations familiales, etc.). Et pour répondre à une situation actuelle, elle rêve une action par la subvention des transports publics, la subvention ou suppression de certaines taxes et faux frais sur les produits essentiels, la subvention du prix de l’eau potable, des soins de santé et des produits pharmaceutiques.
En rappel, courant 2010, le dynamisme a fait intégrer l’ATC dans la Commission Nationale des Crédits, le Comité National du Système d’analyse Stratégique et de Gestion des connaissances sur la Sécurité Alimentaire (SAKSS), le Comité National de Suivi du plan d’actions des recommandations du Programme d’Evaluation du Secteur Financier (CNS-PESF) régional et le Comité Interministériel de Pilotage (CIP) du Projet d’urgence de réhabilitation des infrastructures. Pour 2011, il est dit que les actions consisteront à dénoncer les manquements dans la prestation des établissements financiers au Togo, ceux relevés dans la prestation des compagnies d’assurances, et à tenir un lobbying pour amener les autorités à revoir à la baisse les coûts du téléphone à Togotélécom, Moov togo et Togocel.

Apports du contribuable au budget 2010
Les recettes publiques ont dépassé les prévisions budgétaires et du FMI
Suivant le dernier tableau de bord mensuel que vient de publier la Direction de l’Economie, les régies ont finalement fait plus qu’on attendait d’elles. Après les baisses inquiétantes au premier trimestre de l’année. En début d’année 2010, les prévisions budgétaires avaient respectivement fixé le plafond de 99,7 milliards de francs Cfa, 125,1 milliards de francs Cfa et 26,8 milliards de francs Cfa pour les Impôts, les Douanes et le Trésor public. Les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), elles, dans le même ordre, indiquaient 105,8 milliards de francs, 129,0 milliards de francs Cfa et 32,8 milliards de francs Cfa. Mais, en tout, de janvier à décembre, les Impôts ont collecté 113,5 milliards de francs Cfa, les Douanes 133,2 milliards de francs et le Trésor 45,7 milliards de francs Cfa. Soit au total pour toute l’année 292,4 milliards de francs Cfa, y compris les versements au trésor public, chèques trésor, subventions aux produits pétroliers, lettres de crédit par les Douanes pour un total d’un milliard de francs Cfa.
Face à cela, les dépenses montrent en cumul un global de décaissements de 86,46 milliards de francs pour les « Traitements et salaires », à raison de 32,81 milliards en Education, 6,82 milliards en Santé, 1,56 milliards en Agriculture et 45,26 milliards pour les autres secteurs. Dans les « Biens et services », l’Etat a englouti en 12 mois la somme de 40,21 milliards de francs Cfa, 61,34 milliards de francs Cfa dans les « Subventions et transferts » avec 9,24 milliards de francs en reste à payer comprenant des dépenses ordonnancées, consignées mais non encore payées. Quant aux investissements, ils ont coûté 99,41 milliards de francs, et les amortissements de la dette 61,77 milliards de francs Cfa. Au bas mot, l’Autorité a budgétairement payé 364,18 milliards de francs, pour 372,08 milliards de francs Cfa d’ordonnancement, 359,65 milliards de francs de cumul des engagements (janvier-décembre). Alors que 470,15 milliards de francs Cfa ont été autorisés contre 470,72 milliards prévus.
Pour le seul de décembre 2010, les Impôts ont fait en recettes 9 milliards de francs, les Douanes 11,5 milliards de francs et le Trésor 1 milliard de francs. Soit un total de 21,5 milliards de francs qui ne pouvaient suffire, à eux seuls, à supporter le global de 54,82 milliards de francs engloutis dans les paiements du mois. Sur la même période mensuelle, les «Traitements et salaires » ont pris 8,50 milliards de francs, les «Biens et services» 5,13 milliards de francs, les « Subventions et transferts» 4,01 milliards de francs. Et 10,22 milliards de francs et 23,82 milliards de francs payés respectivement en Intérêts et en Amortissements sur la dette intérieure et extérieure.

En manque de potentiel halieutique
Les autorités envisagent une augmentation de 50% annuelle
Le potentiel halieutique du Togo est assez faible, admettent les autorités. La production nationale, estimée à 25 000 tonnes en moyenne par an, ne couvre que le tiers des besoins de la population estimé à plus de 70 000 tonnes par an. Au ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, on réfléchit à combler le déficit du pays en produits halieutiques à travers le renforcement des capacités des producteurs et des structures d’encadrement afin d’accroître la production. L’accent est ici mis beaucoup plus sur la pisciculture qui fournit près de 20% de production nationale en protéines animales. Il est attendu que la production piscicole augmente de 50% annuellement.
La pisciculture est sous développée au Togo, malgré les atouts dont dispose le pays. On cite, entre autres, l’existence de sources d’eau (rivières et fleuves) permanentes dans les régions des Plateaux et le climat très favorable pour beaucoup d’espèces. Les performances de l’élevage des espèces à croissance rapide tels que Oreochromis niloticus et Clarias spp ont déjà été prouvées au Togo. La pisciculture est pratiquée dans toutes les régions du pays, mais la région des Plateaux demeure la zone d’élevage par excellence. Les systèmes de production y sont de types extensifs ou sémi-intensifs et la production nationale est d’environ 100 tonnes par an.
Les fermes piscicoles qui sont détenues par des groupements ou par des particuliers sont pour la plupart dans un mauvais état et envasés. Il est aussi constaté que les pisciculteurs, dont le nombre avoisine 500, ne maîtrisent pas la construction et les techniques d’exploitation des étangs. Plus encore, ils utilisent des aliments constitués généralement de déchets de cuisine et des sous-produits agricoles pour nourrir les poissons. Il s’agira alors de renforcer les capacités de ce beau monde, ainsi que les structures d’encadrement afin d’accroître la production piscicole.
La formation des pisciculteurs porterait sur les techniques de construction des étangs et de gestion des exploitations piscicoles ; et sur la fourniture d’alevins et d’intrants aux pisciculteurs. On pense à un budget estimatif de 300 millions de francs Cfa pour l’ensemble du secteur pour une durée de trois ans. De toute évidence, la production halieutique du Togo a drastiquement baissé avec des techniques aussi rudimentaires, et la relance du secteur piscicole s’impose ici comme une alternative viable, affirme-t-on de source officielle. Le tout participe de la réalisation du Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA) sur la période 2010-2015.
En même temps qu’elles pensent augmenter la production halieutique par la pisciculture, les autorités sont préoccupées par la réglementation de la pêche et la lutte contre la pêche illicite dans leurs eaux continentales ou maritimes. Le but en est de préserver ce qui doit l’être, car ces pratiques créent un manque pour le pays en termes de sa principale source de protéines animales. Il est indiqué que, sur les 25 000 tonnes de production halieutique par an, près de 80% proviennent de la pêche artisanale maritime.
Or, en matière de surveillance des pêches, le Togo ne dispose d’aucun dispositif. Sur le lac de Nangbéto, qui constitue un grand pourvoyeur de poisson au niveau continental, la réglementation sur la pêche n’est pas respectée. Ce qui a pour conséquence de produire une pression sur les ressources halieutiques et d’entraîner des pratiques de braconnage. Il est attendu que les pêcheurs soient sensibilisés sur le respect de la réglementation sur la pêche, que les activités dans les pêcheries continentales soient surveillées, et que des comités de surveillance des activités de pêche soient mis en place partout où besoin sera. La mission des comités sera appuyée par l’acquisition de moyens matériels tels des pirogues, des moteurs bord, des appareils de communication…
Sur la durée, ces actions vont accompagner la relance du secteur de la pisciculture pour les besoins de résultats. Tout compte fait, il apparaît plus que nécessaire de garantir une exploitation durable des ressources halieutiques du Togo. Le potentiel annuel exploitable du pays est de 19 000 tonnes pour les pélagiques et de 800 tonnes pour les démersaux dans les eaux maritimes. Sur le continent, les statistiques donnent une estimation de 5 000 tonnes annuelles. Il se murmure qu’avec 150 millions de francs, ces activités de surveillance des pêches peuvent être conduites à leur terme, sur une durée de 3 ans.

Pour la libre circulation des biens et des personnes
L’UE finance un poste frontière mixte à Noépé
Les contrats pour la construction de trois postes frontières mixtes en Afrique de l'ouest ont été signés vendredi à Abuja, la capitale nigériane, au cours d'une cérémonie co-présidée par le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), Victor Gbeho, et le vice-représentant de la délégation de l'Union Européenne (UE) au Nigeria, Kazimierz Romanski. Les trois contrats pour les études de faisabilité, de conception et de construction des postes frontières juxtaposés seront financés par l'UE pour un montant total de 37.083.363 euros (environ 24,235 milliards de francs Cfa). Ils seront implantés à Seme, à la frontière entre le Nigeria et le Bénin, à Noepe, à la frontière entre le Ghana et le Togo et à Malanville, entre le Bénin et le Niger.
Les contrats ont été signés dans le cadre du soutien de l'UE aux activités régionales en Afrique de l'ouest dans le domaine des transports du neuvième Fonds européen de développement (FED) 2000-2007 pour un montant total de 82 millions euros. «Cette initiative que nous avons prise aujourd'hui revêt une importance capitale, parce que nous allons, non seulement installer des édifices, mais également favoriser l'intégration de nos populations. Les officiels en poste dans ces JBP (ndlr : l’équivalent en anglais de postes frontières juxtaposés) vont travailler dans le même bâtiment ce qui va faciliter leur travail», a expliqué le diplomate ghanéen de la Cedeao cité par la PANA. Précisant par ailleurs que la formation des agents de douanes des pays respectifs a déjà démarré et les manuels de formation déjà disponibles.
Pour le diplomate européen, la signature des contrats marque «le début d'une phase importante pour un projet phare en Afrique de l'ouest, qui devrait stimuler les échanges et la croissance économique dans la région». Selon lui, le Nigeria va directement bénéficier de ce projet et il lui incombe, en tant que principal moteur sur le plan économique de la Cedeoa et l'un de ses plus grands pays membres géants, la responsabilité de veiller à son succès.
Pour ce qui concerne le Togo, un appui est prévu par la Banque mondiale à la mise en place des postes frontière juxtaposés comprenant le financement d’un parking à Kodjoviakope, la fourniture d’équipement, une assistance technique pour une meilleure gestion des flux et la mise en place de procédures conjointes, en complément du financement de l’UE. Il faut également rappeler que la capitale togolaise prévoit d’avoir deux voies de contournement. La plus grande, dont l’étude de faisabilité a été financée par l’Union européenne, est prévue, à partir de la cimenterie CIMTOGO, dans la zone portuaire, pour traverser le quartier Attiégou, côtés est et nord de l’aéroport de Lomé, pour longer le golf club d’Agoè, avant de déboucher à Noépé, à la frontière avec le Ghana à quelque 25 km au nord-ouest de la capitale. Sa construction est prise en compte par un récent financement chinois. C’est cet axe qui est susceptible de desservir le futur poste frontière juxtaposé de Noépé.
Avant Noépé, et éventuellement Hillacondji, le Togo fait l’expérience depuis plusieurs mois d’un poste frontière juxtaposé à Cinkassé, à l’extrême nord, à la frontière avec le Burkina Faso. Le tout premier en Afrique de l’ouest mise en service par l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).

Face à la coupure brutale du courant en pleines cérémonies
Un audit énergétique du palais des congrès de Kara annoncé
L’information a été révélée hier à la presse par le ministre de l’Energie, Noupokou Damipi. Le gouvernement togolais vient d’annoncer un audit énergétique du palais des congrès de Kara (420 km au nord de Lomé) pour connaître les besoins réels et renouveler les équipements d’un bâtiment construit il y a une trentaine d’années. Et ce, trois jours après un incident de coupure de l’électricité en pleines cérémonies commémoratives de l’anniversaire du décès de Gnassingbé Eyadéma (disparu le 5 février 2005). Pendant que toutes les autorités, y compris le président Faure Gnassingbé et son homologue Sassou N’guesso du Congo, étaient concentrées sur le déroulement de la veillée de prières, et qu’à la suite une réception devait se tenir sur les mêmes lieux la nuit du 4 au 5 février dernier, une brusque rupture dans la fourniture du courant électrique intervint. Avec une fumée noire qui était concentrée dans la salle des équipements électriques. Ce n’était pas le délestage, mais le réseau de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) venait de lâcher.
Par la forte probabilité d’une surcharge des équipements, selon les mots du membre du gouvernement. Les câbles, visiblement fatigués au préalable, ont pété. Et il y a eu des brûlures sur au moins 30 mètres. Les câbles sont devenus aujourd’hui inutilisables après l’incident, selon M. Damipi. L’électricité produite par le groupe électrogène (pour le plan B de secours en pareille circonstance) ne pouvait pas prendre la relève, à cause de la rupture du câble principal. Il a fallu plusieurs minutes pour rétablir le courant, mais les cérémonies en ont pris un coup. «Ceci a empêché la cérémonie de se dérouler normalement», confie Damipi Noupokou.
Comme par coïncidence, hier au palais des congrès de Lomé, une brève rupture du courant était intervenue en pleine conférence de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Mais, en fait, rien à voir avec l’incident de Kara. A Lomé, c’est un journaliste «haute tension» qui était venu brancher son projecteur de plus de 200 watts, muni de câbles rafistolés, et provoquer une petite explosion suivie de fumée. Et il a fait couper, pour quelques secondes, le disjoncteur des micros.

Un Togolais prend la tête du holding de la Banque régionale de solidarité
Martial Goeh-Akué devient directeur régional de la BRS
L’information est tombée mardi dernier. La direction de l’une des plus importantes institutions bancaires sous-régionales de la zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) change de directoire. Le Sénégalais Séga Baldé a été remplacé par le Togolais martial Goeh-Akué. Le toujours directeur national de la Banque régionale de Solidarité (Brs) prend ainsi désormais les commandes de cette institution spécialisée dans le re-financement des institutions de micro finances et des micro-entreprises évoluant dans les secteurs agricoles, industriels, commerciaux et artisanaux. Il a pris fonction courant semaine dernière après la passation de service en présence des principaux administrateurs de la banque. Nous souhaitons bon vent à notre compatriote.
La Brs est un groupe bancaire des huit pays membres de l’Uemoa, Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo créée par l’Union, la Banque ouest africaine de développement (Boad) et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao). Elle a pour principale mission la lutte contre la pauvreté et la promotion de la création d'emplois et la création de richesse dans les pays membres.

Economie
Sur le marché interbancaire
Les banques du Togo prêtent près de 3 milliards Cfa fin janvier
Les opérations effectuées sur le marché interbancaires de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), au cours de la période du 26 janvier au 1er février 2011, ont atteint le niveau de 54,7 milliards de francs Cfa, dont la moitié consacrée aux prêts. Les banques et établissements de crédits du Togo ont enregistré 2,85 milliards de francs de prêts, sans contracter d’emprunts. Le taux moyen pondéré de ces opérations était fixé à 4,80% alors que le taux minimum était à 3,25%. Quant au taux maximum, il s’est retrouvé à 7,50%.
Dans l’espace monétaire, les banques sénégalaises ont enregistré le gros des opérations, à 9,00 milliards de francs de prêts contre 12,00 milliards de francs d’emprunts. Suivies du Bénin (6,00 milliards de francs contre 8,50 milliards), du Mali (5,00 milliards de francs contre aucun emprunt) et du Niger pour 4,00 milliards de francs de prêts et 0,30 milliards d’emprunts. Les établissements de la Guinée-Bissau n’ont enregistré aucune opération.

A la Bourse régionale d’Abidjan
La cotation a clôturé en hausse lundi
La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a clôturé sa séance de cotation du lundi 7 février 2011 en hausse par rapport à la séance précédente. L’indice BRVM Composite est passé de 159,43 à 161,53 points; soit une progression de 1,32%. L’indice BRVM 10, pour sa part, a gagné 1,66% à 186,47 contre 183,43 points précédemment, a indiqué la bourse dans un communiqué.
La valeur des transactions s’établit à 1,35 milliards F CFA contre 84,03 millions F CFA réalisés le vendredi dernier. La négociation a porté sur 16 sociétés pour un total de 39 inscrites sur le marché des actions. Le nombre de titres échangés s’est élevé à 14 459.
Au total, 15 Sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) dont 7 hors Côte d’Ivoire ont participé au marché sur les 22 agréées. La capitalisation boursière du marché des actions s’est chiffrée à 3 544 664 246 463 F CFA. Celle du marché obligataire s’élève à 616 066 669 910 F CFA. Sur le marché obligataire, 502 obligations ont été échangées pour une valeur totale de F CFA 5,02 millions, coupons courus non compris.

Besoins de liquidités dans l’Umoa
La Bceao injecte 184,295 milliards Cfa sur le marché
La Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao) a procédé, valeur 7 février 2011, à une injection de liquidités d'un montant de 184.295 millions de FCFA, dans le cadre de ses adjudications régionales hebdomadaires. Cette opération arrive à échéance le 13 février 2011, d’après un communiqué de la Banque centrale. L'opération a enregistré des soumissions de 20 établissements de crédit provenant de 7 places de l'Union monétaire ouest africaine (Umoa). Le taux marginal issu de l'adjudication est demeuré à 3,2500% et le taux moyen pondéré est passé de 3,4016% à 3,4047%.
L'Institut d'émission a également procédé à une injection de liquidités à 28 jours, valeur 7 février 2011, d'un montant de 114.306 millions de FCFA. Cette opération arrive à échéance le 6 mars 2011. Pour cette opération d'appel d'offres, 20 soumissions ont été reçues de 6 places de l'Union. Le taux marginal et le taux moyen pondéré se sont établis respectivement à 3,5041% et 3,7170% contre 3,6000% et 3,7127% précédemment.
Tenant compte de l'évolution prévisible de la liquidité bancaire, la Banque Centrale décide de lancer une nouvelle opération d'injection de liquidités sur le guichet des appels d'offres à une semaine à taux variables, d'un montant maximum inchangé de 210.000 millions de FCFA, avec comme date de valeur le 14 février 2011. Cette opération est assortie d'un taux minimum de soumission de 3,2500%.

Finances
Le Fonds de Solidarité Africaine et Finadev désormais partenaires
L’accès facile au financement bancaire de ses filiales africaines, c’est l’objectif du partenariat que la Holding Finadev a conclut le 04 février dernier avec Le fonds de solidarité africain (FSA) au siège de Financial Bank.
Cet accord va permettre aux institutions de Finadev d’accroître de manière durable et réellement efficace leur impact économique et social grâce à l’obtention de financements à moyen et long terme garantis par le FSA. Car, selon le Directeur Général de Finadev Bénin, M. Mahamane Chitou, les financements à moyen et long terme représentent la clé pour pouvoir prêter sur de maturités plus longues sans déséquilibrer le bilan de son institution.
Le micro-crédit est un des outils efficaces de réduction de la pauvreté, objectif prioritaire de la communauté internationale depuis le lancement, en 2000 par l’ONU, des Objectifs Millénaires pour le Développement (OMD). Depuis son explosion dans le milieu des années 90, la micro-finance a démontré son efficacité dans la lutte contre la pauvreté. Malgré la valeur ajoutée créée par leur micro-entreprise de nombreux entrepreneurs sont toujours exclus des services bancaires classiques dans leurs pays. Habituées à s'adresser à une clientèle disposant de revenus plus importants, les banques commerciales tendent à facturer des frais de gestion de compte hors de leur portée. Ce positionnement commercial a favorisé l’émergence de nouvelles entreprises bancaires qui s'adressent aux populations les plus pauvres, souvent majoritaires. Les organisations de micro-finance ont aussi démontré qu'il est possible de rentabiliser des services bancaires complets pour une clientèle à revenus modestes. Conséquence : de nombreuses banques commerciales investissent ce marché.
Ainsi, la rentabilité exceptionnelle que peuvent offrir les services bancaires destinés aux populations défavorisées incite de nombreuses banques commerciales à investir ce marché potentiel. Certaines d’entre elles cherchent à étendre leur niveau de services afin de pouvoir offrir des tarifs compétitifs aux clients traditionnels des organisations de micro-finance. « le micro investissement comme par exemple l’acquisition d’équipements modernes pour un garage ou de presses et séchoirs pour transformer le manioc en gari est générateur d’emploi, d’investissements, bref de développement local et de réduction de la pauvreté », poursuit M. Mahamane Chitou.
A l’origine la mission assignée au FSA est de participer au développement économique et à la lutte contre la pauvreté dans ses Etats membres en facilitant le financement de projets d’investissement dans les secteurs privé et public d’une part, l’accès aux crédits destinés à financer des projets d’investissements productifs, et d’autre part, en leur facilitant la mobilisation de l’épargne locale extérieure notamment par des interventions en garantie sur les marchés financiers. Conscient du rôle de plus en plus déterminant de la microfinance les organes de tutelle du Fonds ont décidé de s’y impliquer. «Cet accord est destiné à mettre en œuvre des mécanismes à la porté d e Finadev pour étendre sa couverture et augmenter le volume de ses interventions», a déclaré M. Pierre Sédjro, D.G. du FSA
Le FSA est une institution internationale dont le capital est détenu par treize membres – le Bénin le Burundi, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali, le Maurice, le Niger, le Rwanda, le Sénégal, le Tchad et le Togo-.
Après l’acquisition de par ECP du Groupe Financial Bank en mars 209, l’activité de banque commerciale et celle du micro-crédit ont été scindées afin que chacune se développe séparément. Ainsi fut créé Finadev Africa Holding LLC qui se veut être une plate-forme pour la création ou le regroupement d’autres institutions de micro-finance en Afrique de l’Ouest et Centrale. Il conçoit la microfinance comme un outil de développement générateur de retours financiers positifs et veut investir dans un secteur porteur économiquement et socialement performant. Pour les cinq prochaines années, finadev constituera un réseau de 5 à 10 institutions de microfinance en Afrique subsaharienne figurant parmi les références du secteur en terme de gouvernance et de performance. Il est présent au Bénin, au Tchad et en Guinée.

6 février : Le jour où le téléphone doit être aux abonnés absents...
La journée sans portable n’est pas une simple lubie née de l’imagination d’un homme se mourant d’ennui. A vrai dire, quand Phil Marso crée la journée Mondiale sans téléphone mobile en 2001, il a quelques idées derrière la tête : "Au départ, je suis écrivain : j’écris sur les faits de société. J’ai publié un roman policier sur le téléphone mobile en 1999 : Tueur de portable sans mobile apparent (éditions Megacom-ik), et j'ai voulu prolonger le propos du livre en créant une journée internationale." Et pour trouver la date de célébration de cette journée, Phil s’est souvenu d’un personnage haut en couleurs : Gaston et son téléphon (souvenez-vous, il s’agit de la célèbre chanson de Nino Ferrer : "Gaston y'a l'téléfon qui son, Et y'a jamais person qui y répond"?). Et c’est ainsi que naquit la journée sans téléphone mobile le 6 février, jour de la Saint Gaston. Depuis 2004, la journée et célébrée durant trois jours : les 6, 7 et 8 février. Disons le tout net : Phil Marso n’est pas "anti portable". Son idée était d’ouvrir la réflexion et de faire en sorte que chacun se questionne sur les bienfaits et les méfaits de ce petit objet devenu quasiment indispensable.
Une petit tour d’horizon des raisons pour décrocher du portable, ne serait-ce qu’une journée. Souvenez-vous, il y a peu, 10 ans à peine, le mobile était un luxe, son usage limité et sa principale fonction était ... de téléphoner ! "Incroyable !", diront certains, pour qui le portable est devenu plus utile qu’un ordinateur. Et oui, à présent, le mobile sert à tout : jouer, photographier, filmer, surfer sur Internet, servir de GPS et accessoirement de téléphone. Les accros du mobile ne s’en passent plus et c’est bien là que le bât blesse. Tous les effets du mobile ne sont pas connus mais les études récentes incitent à la prudence. Le plus bel exemple des dangers du téléphone est le phénomène croissant des personnes souffrant d’électro hypersensibilité.
Après ce tableau au vitriol du mobile, essayons malgré tout de positiver car celui-ci n’a pas que des inconvénients, loin s’en faut. Un atout des plus évidents du portable : il peut vous tirer de situations délicates. Et oui, si, comme le dit Phil Marso, "vous tombez en panne en pleine brousse", vous serez bien content d’avoir votre téléphone avec vous. Bien entendu, cela nécessite qu’il y ait du réseau...

Vient de paraître
Rose et Eros de Serge Azialé
La logique du cœur défie la raison ; elle est insolente, impertinente voire fracassante. Se moquant allègrement des conservatismes sociaux, elle brise les frontières et vainc les clivages sociaux. En ce sens, l’amour entre un homme et une femme, peut constituer un puissant facteur de pacification voire d’unification des peuples.
C’est grosso modo, la pensée de Rose et Eros, le conte du journaliste togolais Serge Azialé, publié aux très entreprenantes Editions Awoudy.
Il y raconte l’idylle tumultueuse entre Rose, une fille du Nord dont la famille est présente au sein d’un pouvoir politique dont la nature est indéfinie, et son anagramme Eros, journaliste-reporter, originaire du Sud, dont la famille milite au sein de l’opposition.
On peut y voir très vite, comme un cliché, le clivage politique Nord-Sud du Togo, ramené maladroitement dans une fiction à l’eau de rose. Et, quand les choses se présentent de cette façon, on connaît facilement la fin de l’histoire.
Serge Azialé a vite dépasser cet écueil, en nous donnant une histoire, certes digne d’une bibliothèque rose, mais assez émouvante, le suspense étant garanti jusqu’au bout.
Tous les éléments d’une passionnante histoire d’amour étaient là : deux amoureux aux antipodes de par leurs origines sociales et tribales dans un pays politiquement et ethniquement divisé, un mariage presque tabou, d’énormes obstacles sur leur chemin, notamment la presse à sensation. Pour pouvoir en sortir, il va falloir effectivement beaucoup d’amour et de volonté.
Difficile de savoir combien le Togo compte d’écrivains à l’eau de rose, mais Serge Azialé se situe dans une expérience pionnière. Il a réussi en très peu de lignes, dans une langue concise et simple à tisser une merveilleuse histoire d’amour, un conte de fées dignes des Mille et une nuits.
Certes, il y a ça et là des erreurs de composition, des coquilles (impardonnables à l’éditeur), des pistes à explorer abandonnées sans raison ; une enquête de police laissée en bout de chemin de manière incompréhensible, mais on peut penser que l’auteur a fait un choix esthétique pour ne pas embarrasse le lecteur de fioritures ; il a juste préféré aller à l’essentiel.
Cette littérature de Serge Azialé, est le résultat d’un phénomène social que l’on peut constater au contact d’un certain public, intéressé de plus en plus par les histoires d’amour et les Harlequin. Le phénomène s’est répandu également dans les journaux avec des histoires d’amour de quatre sous plus ou moins pornographiques qui n’ont rien à envier à Sami Tchak, que l’on rencontre souvent dans les journaux, notamment Liberté et Changement, des émissions radiophoniques et les feuilletons mexicains, brésiliens et autre indiens qui passent en bouclent sur la plupart de nos chaînes.
Les Editions Awoudy ont fait le pari d’attirer ce lectorat là vers des romans togolais. Et c’est en ce sens que ces jeunes gens ont crée la collection « Jaime » destinée à une certaine littérature populaire. Pourquoi pas ? Il y a une maison célèbre ivoirienne qui a réussi ainsi, pourquoi Awoudy ? Et tant mieux, si par ce genre de littérature, on amène des milliers de Togolais au livre, la première matière par laquelle on accède à la culture véritable. Rome n’a pas été bâtie en un seul jour. On se plaint à tous les échelons de la baisse du niveau en français, qu’une telle initiative, avec des livres parfaitement écrits, entraînerait ipso facto la hausse du niveau du français, notre langue de travail.
Serge Azialé n’est pas à son premier texte. Il a déjà écrit une pièce inédite « Comment chasser deux lièvres à la fois sans mordre la poussière », joué au Sahara Bar de Hahotoé en 1998 ; il a écrit également un sketch intitulé « Avec ou sans carburant » joué au CCF de Lomé en 1999.
Il vient de faire paraître également « Le livre de l’année ou le secret du bonheur », un petit recueil de poèmes.
Il faut souhaiter à M. Azialé beaucoup de courage pour qu’il arrive à écrire un grand livre d’amour.

© L’Union N° 367 du 8 février 2011

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