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Cherche architectes désespérément

Le Togo manque d’architectes. Ils sont 200 alors qu’il en faudrait au moins 800. C’est le constat dressé récemment par le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle et qui est rapporté par L’Union.
Deux raisons expliquent ces pénuries ; d’abord les particuliers qui bâtissent leur maison s’improvisent eux-mêmes architectes avec tous les risques que cela représente ; ensuite l’absence de centres de formation.
L'EAMAU, installée à Lomé, ne peut répondre à elle seule à toutes les demandes d’autant qu’elle couvre les besoins de l’ensemble de l’Afrique francophone et pas seulement du Togo.
Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
Diaspora consciente
Gilbert Fossoun Houngbo, le premier ministre togolais était le 26 juin dernier devant la diaspora togolaise installée chez la Reine Elizabeth II. Il a profité de sa participation à l’Africa Business Forum, organisé par le Commonwealth Business Council à Londres pour échanger avec la communauté togolaise de Grande Bretagne. Pour la diaspora togolaise, l’occasion était bonne pour s’enquérir des nouvelles du pays avec le Chef du gouvernement qui a rassuré ses interlocuteurs des avancées notables du Togo vers une démocratie apaisée et un nouvel élan de son développement économique.
En introduction, le Premier ministre a fait un bref résumé du scrutin présidentiel du 04 mars jugé libre, transparent et apaisé remporté logiquement par le Président Faure Gnassingbé. Il s’est ensuite félicité de l’accord historique intervenu entre le parti au pouvoir le Rassemblement du Peuple Togolais (Rpt) et l’Union des Forces de Changement (Ufc) avec à la clé l’entrée au gouvernement de la formation politique de Gilchrist Olympio qui détient désormais sept postes ministériels. Il a insisté qu’il s’agit de la vision du Chef de l’Etat contre "le tout au gagnant". Cependant, a-t-il reconnu, cela n’a pas reçu l’assentiment de tous dont surtout le Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac) manifestant pour le compte du candidat malheureux Jean-Pierre Fabre de l’Ufc. Il a rassuré ses compatriotes que lesdites manifestations ne seront pas interdites au nom de la démocratie qui se construit au Togo.
Gilbert Houngbo a souligné que l’actuel mandat sera plus économique et espère beaucoup le concours de la diaspora. Ainsi pour faciliter cela, il espère prendre des mesures importantes pour faciliter le transfert de fonds aux Togolais de l’extérieur ; installer un projet pour permettre aux compétences togolaises de l’extérieur de se mettre au service du pays sans perdre leur place dans leur pays de résidence…
La diaspora togolaise a, pour sa part, apprécié le ton et le contenu du message du premier ministre à qui, tout en faisant des propositions, a posé des questions pertinentes sur le développement du pays. Elle a voulu tout savoir sur le taux de chômage encore très élevé, la précarité des populations togolaises, l’insalubrité de nos villes surtout celle de la capitale Lomé, l’éducation, la santé, l’eau, l’électricité, etc.
En ce qui concerne sa contribution, la diaspora togolaise en Grande Bretagne a souhaité : la création dans un délai court d’un consulat du Togo à Londres pour leur faciliter le renouvellement de leurs pièces et autres documents citoyens ; des mesures pour faciliter les procédures d’envoi des dons aux populations ; beaucoup de communications du gouvernement, etc. Elle a, par ailleurs, réclamé une place de la diaspora dans le gouvernement togolais.
En somme, l’échange entre le Premier ministre et la diaspora togolaise en Grande Bretagne a été à la fois instructive et constructive et donne le sentiment que cette diaspora est mûre et peut réellement faire de bonnes choses pour ce pays. Pourvu qu’on lui en donne les facilités !

Lecture de la journée du 2 juillet
Le risque réel d’un front social sans leader
« Que le gouvernement prenne acte de ce qui s’est passé ce vendredi. Nous ne faisons rien contre le gouvernement ». Voilà la conclusion du secrétaire général de l’Association togolaise des consommateurs (ATC), Aladjou Agouta, qui résume l’approche que devraient avoir les pouvoirs publics au lendemain d’« un vendredi comme une samedi à Lomé » (expression du site officiel republicoftogo.com). Le 2 juillet, presque tous les commerces ont baissé leur rideau, la circulation est paralysée par l’absence de taxis. On peut même jouer au grand marché, centre névralgique du commerce dans la capitale togolaise, ironisait-on. Dans le secteur privé, on n’a pas voulu prendre de risque. La grève a été suivie. A la FUCEC à Atikoumé, on pouvait s’imaginer un déménagement de l’institution faîtière des coopératives d’épargne et de crédit. Dans certaines banques, on n’a pas traité plus de cinq chèques durant toute la journée, contre une moyenne traditionnelle journalière de 40 à 50. Dans les régies financières de l’Etat, l’affluence était en berne. Et par ricochet les entrées de fonds. Les clients ont simplement fait défaut ce 2 juillet. Aux frontières terrestres, les commerçants et les voitures qui paient les taxes ont manqué.
Dans l’administration publique, des cahiers ont été particulièrement déposés pour des contrôles de présence aux heures réglementaires d’arrivée et de départ de l’administré. Par défaut de taxi, certains ont dû manquer à l’appel. Et pour ceux qui étaient présents de corps, on a plus compté le passage des huit heures de travail du jour qu’à véritablement travailler. « On peut aussi respecter la grève tout en étant sur son lieu de travail », nous confiait un habitué du CASEF. Dans l’après-midi, on a sorti la tête pour observer le dehors. Les exemples peuvent se multiplier. Ce qui est sûr, le citoyen et l’Etat ont perdu en termes de gains financiers.
Syndicats et pouvoir ont failli
Quelques heures auparavant, l’Intersyndicale des travailleurs du Togo (ISTT) a pourtant décrété la suspension du mot d’ordre de grève après l’accord du gouvernement de diminuer les prix des produits pétroliers de 20 francs Cfa. Du 30 juin jusqu’à la mi-journée du 1er juillet, les responsables syndicaux ont réitéré le maintien de la grève après avoir rencontré leur base respective. Le motif étant que la mesure d’augmentation doit être simplement retirée par l’Exécutif. Et là, on a respecté la base sans rien lui expliquer. Brusquement, dans les dernières 10 heures de l’expiration de l’ultimatum, on a plus tenté de dispenser le cours sur les techniques de négociation. Ce qui a embrouillé la base syndicale qui n’a plus été consultée dans l’acceptation d’une condition qui n’était pas la sienne.
Surtout que, dans le même temps, l’ATC dénonçait sa mise à l’écart des négociations. Car, brusquement, on a brandi le Cadre de dialogue qu’est le Conseil national du dialogue social (CNDS). Pourquoi avoir accepté l’alliance voulue par l’ATC pour une action citoyenne, sachant qu’elle n’est qu’une simple association n’ayant pas le droit de lancer un mot de grève ? Qu’est-ce qui a pu justifier le défaut de communication entre l’ISTT et l’ATC entre la soirée du 30 juin et la matinée du 1er juillet ? Finalement, les arguments de Ephrem Tsipkolnou, l’un des leaders de l’ISTT, n’auront pas convaincu le consommateur. Peut-être le syndiqué de la CGCT, sa base.
Et pour soutenir la circoncision du dialogue au CNDS, les responsables de l’ISTT ont brandi une opposition de la partie gouvernementale. Motif pris de ce que l’ATC n’en est pas membre. Alors même qu’elle ne parlait pas au nom des travailleurs. Il s’agissait dans tous les cas d’une réunion de crise du CNDS qui pouvait adopter des mesures exceptionnelles de discussions. Surtout que l’ATC est membre de près d’une vingtaine de structures étatiques (voir encadré) et qu’elle a voyagé à plusieurs reprises aux frais de l’Etat. La démarche aurait permis d’emballer le consommateur qui n’est pas forcément le fonctionnaire. On a minimisé le fossé réel entre les leaders et les membres des syndicats. En témoigne la grève des 22 et 23 juin. On a sous-estimé ce que ressent la population et ce que disait l’ATC. Qu’à cela ne tienne, l’ISTT a rejoint les pouvoirs publics dans l’erreur de communication.
Le risque ouvert
Visiblement, l’ATC ne pensait pas être écoutée en maintenant le mot de grève. Chose normale, car elle n’a pas forcément en adhérents le nombre de tous ceux qui ont boudé la suspension de la grève. Avec les tergiversations d’un passé récent, elle ne devrait pas se sentir dans sa peau. C’est le remake des premiers mouvements de mécontentement qui ont suivi la hausse des prix le 18 juin dernier. Et c’est la crainte des responsables de l’ATC. « C’est le consommateur qui a manifesté et, sûrement, le syndiqué pour qui le mouvement était pourtant suspendu. Alors il faut craindre que, demain, un mouvement social ne s’ouvre sans qu’on ne trouve le leader qui l’aura déclenché et avec qui discuter dans ce cas », avance Aladjou Agouta qui parle d’effort insuffisant dans la diminution des prix car « le gouvernement sait les taxes énormes qu’il fait supporter au consommateur ». Il y a quelques années, l’Association en avait déjà appelé au principe d’ajustement automatique des prix des produits pétroliers, même de façon mensuelle comme dans certains pays voisins. De la nécessité donc de maintenir un dialogue inclusif pour éviter des situations de crise évitables.
En rappel, les prix sont à nouveau réajustés à la pompe : 560 Fcfa par litre d'essence sans plomb, 555 Fcfa par litre de gasoil, 455 Fcfa par litre de pétrole lampant et 630 Fcfa par litre de mélange deux temps.
En encadré
L’ATC est une ONG de développement autonome et apolitique qui a signé un Accord Programme avec l’Etat le 6 juillet 2006. Elle existe depuis le 9 janvier 1999 sous le numéro de récépissé 121/MISD-SG-DAPSC-DSC du 01/09/2000. La reconnaissance de son statut d’ONG est faite sous le No 228/MPATHUI/2001.
L’ATC représente les consommateurs et usagers dans les structures suivantes : le Comité National pour la Protection de la Couche d’Ozone, le Comité National de la Biodiversité, le Comité National de Pilotage du programme de mise en place d’un système d’accréditation, de normalisation et de promotion de la qualité au sein de l’UEMOA, le Conseil d’Administration de l’EPAM (Etablissement Public Autonome des Marchés), le Comité National de Coordination et de Suivi (CNCS) pour l’analyse des systèmes de passation des marchés au Togo, le Conseil National de la Normalisation, le Comité National de Prévention et de Lutte contre la Grippe Aviaire, le Comité National de Lutte contre la Contrefaçon, le Comité de Pilotage du PNE (Partenariat National Eau), le Quadrilogue National pour l’accès aux services essentiels, la Commission Nationale de la Concurrence et de la Consommation (CNCC), le Comité National du Mécanisme pour un Développement Propre (MDP), le Comité Interministériel sur la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD), le Comité de Réflexion sur la Vie Chère, le Comité Interministériel pour la préparation de la reforme institutionnel dans le secteur de l’Eau et de l’Assainissement, le Comité National pour la Fortification des Aliments (CNFA), le Comité National de suivi du Programme d’Evaluation du Secteur Financier Régional (PESF), la Commission Nationale de l’Organisation Africaine pour l’Harmonisation des Droits des Affaires (OHADA) et l’Autorité de Régulation des Marchés Publics.
Ses partenaires sont OIC (Organisation Internationale des Consommateurs) dont elle est membre, RAC-UEMOA (Réseau des Associations de Consommateurs de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine), UFC–Que Choisir (Union française des consommateurs), BEUC (Bureau européen des consommateurs), Consumentenbond (Association néerlandaise des consommateurs) et CUTS–CIER (Centre for International Trade, Economics and Environment).

L’ATC a vu venir l’amalgame de Fabre
« Ce qui nous intrigue dans tout ça, c’est que les politiques vont vouloir récupérer le mouvement, surtout la bande à Jean-Pierre Fabre dans sa pagaille des samedis. Le gouvernement ne veut pas comprendre ça en faisant baisser la grogne. Au même moment, d’autres du pouvoir veulent y voir une manipulation politique », nous confiait le mercredi dernier l’un des responsables ayant lancé le mot d’ordre de grève pour contester la hausse des prix des produits pétroliers. Il n’aura finalement pas tort d’avoir prédit. A la suite du footing du samedi dernier, le président élu de l’Union des forces de changement (UFC, branche révolutionnaire) lançait son invitation à la foule : « le mouvement social et politique doivent se rejoindre. Et je profite de cette tribune pour lancer un appel pour que les deux mouvements s’alimentent mutuellement, car au finish, c’est le même objectif que nous poursuivons ». Fabre et ses FRACistes veulent rebondir. Ils ont certainement mesuré l’impopularité et l’échec cuisant de leurs opérations « Togo mort » et « Togo jaune ». Suivant le bon sens, les ressentiments sociaux et politiques ne sont pas les mêmes. Dans le second cas, on vise uniquement la conquête du pouvoir d’Etat, c’est-à-dire qu’il faut débarquer ceux qui y sont. Alors que, dans le mouvement du 2 juillet, les tenants du pouvoir sont en place, mais ils font autrement.
Dans tous les cas, il ne peut en être autrement. Puisque les marches de samedi sont toujours arrimées à l’actualité de la semaine. On prie seulement qu’une reproche soit faite à une action du pouvoir en place par la masse. Et le sujet est bien décortiqué. Vive la marche ! Il suffit d’y aller en période de soudure en information pour se rendre compte de l’ennui des organisateurs et des invités. Qu’à cela ne tienne, il y a longtemps que la démission du vainqueur Faure Gnassingbé ne fait plus recette dans la foule de marcheurs. Ce qui reste à vider, c’est l’imminence très proche du gouvernement de Fabre qu’on ne voit jamais venir depuis que la promesse est faite, il y a quatre mois.
On s’accrochera à la balle du pétrole jusqu’à ce qu’on trouve autre chose. C’est ça aussi la démocratie sur la Terre de nos Aïeux. Courage !

Pour mettre de l’ordre dans les infrastructures
L’obligation d’agrément dans les B&TP prend effet dès le 1er janvier 2011
Depuis la mi-juin, le délai est fixé par un arrêté conjoint des ministres des Travaux publics et de l’Economie : pour compter du 1er janvier 2011, aucun bureau d’études, aucune entreprise des sous-secteurs du bâtiment, des travaux d’infrastructures routières, de l’hydraulique et de l’assainissement ne sera admis à soumissionner à un marché public ou à une délégation de service public s’il n’est pas agréé par la Commission d’agrément. D’ici là, les chefs d’entreprises sont censés s’approprier les nouvelles conditions su ministère de l’Economie et des Finances. La mission de la Commission est d’évaluer les entreprises en vue de leur habilitation éventuelle à soumissionner aux marchés publics et délégations de service public suivant la loi du 30 juin 2009.
Ce sera la phase pratique d’un chantier entamé courant décembre 2008. A l’époque, le Secrétariat permanent de suivi de la politique des réformes était clair : «Les Entreprises de Bâtiments et des Travaux Publics devront désormais être sur la liste des entreprises agréées suivant des dispositions règlementaires en cours de préparation avant de pouvoir soumissionner aux appels d’offres. Ceci pour discipliner la profession». En clair, il s’agit d’identifier clairement qui fait quoi, qui postule à quoi. A un moment où les usagers expriment une désolation totale dans l’exécution des marchés publics par les entreprises locales. En témoigne la durée très abrégée des ouvrages qui ne résistent pas à la moindre intempérie. Contrairement à ce qui se fait dans les pays voisins. Nous écrivions dans des parutions précédentes que les entreprises nationales de bâtiments et travaux publics (BTP) ont perdu la main ; elles n’ont plus les ressources humaines et matérielles pour accomplir leurs tâches. A ceci s’ajoute aussi la complaisance des bureaux de contrôle qui, comme la chaîne d’attribution des marchés, ferment les yeux sur des irrégularités. Au nom des commissions, dit-on. Et le drame «s’explique par la profusion d’entreprises de bâtiments et de travaux publics qui n’ont aucune capacité tant en ressources humaines que financières comme cela est exigé par la profession sur le plan international».
Le gouvernement a lui-même fait le constat. Des entreprises sont obligées de déplacer de nuit, d’un chantier à un autre, les engins lorsqu’un contrôle doit passer. Et souvent, on fait appel à la population bénéficiaire qu’on ne paie pas au finish. En décembre 2009, l’ancien ministre de la Coopération, Gilbert Bawara, a dû rassembler les entrepreneurs et les bureaux de contrôle intervenant dans la construction des pistes rurales dans les zones de culture. Pour en appeler à leur sens civique et à leur responsabilité.
Déjà, la même formule de l’agrément est imposée aux commissaires aux comptes pour éviter des rapports de complaisance qui cachent des combines financières dans la gestion des entreprises publiques. Ce qui a entraîné le renouvellement des commissaires aux comptes et la nomination de commissaires aux comptes suppléants, conformément à la loi du 4 décembre 1990 portant réforme du cadre institutionnel et juridique des entreprises publiques. Plus de contrat à vie. Désormais, la durée du mandat d’un commissaire aux comptes pour une même Entreprise publique, un Fonds ou un Organisme bénéficiant des subventions de l’Etat est de trois ans renouvelable une seule fois. Depuis le 6 juin 2008, le ministère Adji Ayassor a validé une liste de 16 experts comptables et comptables agrées à l’expertise comptable et au commissariat aux comptes, 15 cabinets agréés à l’expertise comptable et au commissariat aux comptes, 2 comptables agréés à toutes sortes d’audits excepté l’audit financier et le commissariat aux comptes et 3 Sociétés agréées au titre de consultants.
Vivement que, dans le nouveau domaine ciblé, il ne faut manquer des matériels requis, mais continuer par toujours gagner les marchés.

Un constat pas reluisant
Le Togo n’a que le ¼ de son besoin en architectes et urbanistes
Au compteur, 200 architectes et urbanistes disponibles au Togo. Pour un besoin actuel de 800 têtes afin d’affronter les problèmes qui se posent au pays. Les chiffres sont révélés par le ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, Hamadou Brim Bouraïma-Diabacte, au moment de présider la cérémonie de remise de diplôme à la promotion 2010 des étudiants de l'Ecole africaine des métiers de l'architecture et de l'urbanisme (EAMAU). Le constat n’est pas enviable au vu de l’impact que devront avoir ces professionnels pendant que le pouvoir veut remettre en chantier l’urbanisation de la capitale d’ici 2013. Les urbanistes interviennent dans l’établissement du plan directeur des villes, conçoivent les plans de construction. Ils font partie des bureaux de contrôle des ouvrages réalisés (immeubles, ponts, tracées des routes).
Les privés, dans leur écrasante majorité, n’ont toujours pas la culture de l’architecte dans leurs différents projets de construction. Chacun s’improvise architecte. On pense généralement que les coûts de consultation sont trop élevés, après toutes les tracasseries liées à l’achat du terrain et à sa reconnaissance officielle.
Le schéma directeur de Lomé est totalement dépassé et la ville donne l’impression, par une vue aérienne, qu’il faut tout reconstruire suivant un ordre nouveau.
L’urbanisation est à terre par le manque de routes adaptées, d’équipements, de logements, etc. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Lomé et les autres villes du pays ne peuvent que prendre leur mal en patience pendant qu’on parle de politique de logements sociaux (ndlr : 2.500 logements par an, dont 300 à 350 logements au profit des couches sociales ciblées). La Stratégie nationale du logement (SNL), validée en 2003 et actualisée en 2007, veut « fournir, à l’avenir, un logement décent, à tous mais surtout aux ménages à revenus faibles et intermédiaires », répondant à des normes minimales de sécurité, d’assainissement, d’occupation et de stabilité structurelle et temporelle, convenablement desservi par les infrastructures. On parle d’une dotation des localités de plus de 5.000 habitants – en tout 132 localités – de schémas directeurs pour faciliter l’intégration urbaine harmonieuse des futures opérations d’habitat. On envisage la création d’une Société d’équipement des terrains urbains (SETU) chargée de produire des parcelles assainies accessibles aux ménages pauvres, ainsi que la mise en place d’un Fonds spécial de développement de l’habitat et d’une Epargne logement.
Face à ce besoin, on ne produit pas de bons architectes et urbanistes du jour au lendemain. Même si le centre de formation sous régionale est basé à Lomé. Créée en 1975, l'EAMAU forme des Architectes Urbanistes (BAC+6) et des Gestionnaires Urbains (BAC+3), avec le credo « Nous formons des Femmes et des Hommes pour que les villes soient durables en Afrique ». Elle a été secouée en 2009 par un mouvement revendicatif des étudiants.
A l’EAMAU, on parle aussi d’attente de payements des Etats membres pour la poursuite des actions. Et on annonce l’arrimage de l’école au système Licence Master Doctorat (LMD) qui passe par l’aménagement des programmes pédagogiques pour la rentrée 2010-2011. C’est l’UEMOA qui recommande vivement aux structures de formation supérieure le passage au LMD pour au plus tard la rentrée 2010-2011. Ceci ouvre de nouveaux défis et challenges à l’EAMAU pour affronter les difficultés.

Pour répondre aux normes internationales de sécurité
Des patrouilles instaurées au Port autonome de Lomé
Annoncé depuis deux mois déjà par son directeur général-adjoint et responsable de la sécurité portuaire, Rock Balakiyém Gnassingbé, le nouveau système de sécurité du Port autonome de Lomé (PAL) se met en place peu à peu. La démarche répond des recommandations internationales relatives à la sécurité des grands ports internationaux. Le cadre s’est déjà équipé en télésurveillance et a formé et équipé des agents spécialisés, apprend-on. L’accès à l’enceinte portuaire est désormais subordonné à la présentation de badges personnalisés et des fouilles systématiques seront bientôt opérées à tous points d’entrée.
«Le PAL n'est pas encore certifié et l’ensemble de ces nouvelles dispositions visent à obtenir l’agrément international pour garantir les meilleures conditions aux navires et aux marchandises», avait expliqué Rock Gnassingbé lors d’une conférence de presse fin avril Lomé. A l’intention des clients et des partenaires du port, il annoncé depuis un moment, par médias interposés, le calendrier de délivrance des badge et vignettes d’autorisation d’entrée à l’enceinte. Les demande d’établissement de ces pièces sont déjà ouvertes, et ce jusqu’en août, pour leur remise aux demandeurs en décembre. Il est à retenir que leur utilisation, pour l’accès et la circulation au sein du port, est décrété « systématique » par la direction du port pour permettre de percevoir le sérieux qui est attaché aux nouvelles mesures.
Pour couronner le tout, dans le but de rassurer davantage la clientèle, il est instauré depuis le jeudi 1er juillet des patrouilles de jour et de nuit à l’entrée et à l’intérieur du port. Essentiellement, il s’agira de s’assurer que «toute personne qui se trouve au Port porte un badge valide et y exerce une activité licite», indique la direction. Ainsi, «les personnes utilisant l’entrée et l’intérieur du Port comme lieu de repos, de promenade, de commerce et d’activités illicites seront arrêtées et confiées aux Forces de l’ordre», ajoute le directeur général Fogan Kodjo Adégnon.
Fondé en 1967 comme un établissement public à caractère industriel, le Port de Lomé sera d’abord transformé en une Direction Générale sous la tutelle de l’Etat en 1980, avant de prendre le statut de Société d’Etat par décret en 1991. Aujourd’hui son caractère autonome lui octroie une relative indépendance dans la gestion administrative du port.
A sa création le Port autonome de Lomé assurait la gestion administrative du port mais également des activités industrielles et commerciales. Depuis 2001 ces activités, notamment la manutention ont été remises en concession, laissant au Port la charge de l’exploitation des installations, le pilotage et le remorquage des navires, la protection des marchandises, la gestion des phares, des balises, de la vigile et de la radio. Par ailleurs le PAL conserve la manutention de certaines catégories de marchandises, notamment le blé, le clinker et les hydrocarbures. Le PAL assure également la gestion du système informatique intégré prenant en compte les mouvements des navires et la facturation des différentes prestations portuaires.
Le PAL représente l’élément moteur de l’activité économique du Togo, plus de 80% des échanges commerciaux y transitent. Il sert les besoins du Togo et des pays de l’hinterland (Burkina Faso, Mali et Niger).
Enfin le PAL, chapeaute la bonne mise en place des projets d’extension du Port de Lomé, ses principaux projets sont la construction d’un 3éme quai en vue d’augmenter les capacités d’accueil du port, le prolongement du môle pour offrir deux postes à quai supplémentaires, la construction d’un port sec à l’intérieur du pays, ainsi que la mise en place d’un guichet unique. En augmentant ses infrastructures, les autorités visent les gros navires, afin de faire du port un point de transbordement pour la sous région. En plus d’un troisième quai, il sera construit une nouvelle darse.
Il est annoncé des travaux de réhabilitation des infrastructures et des équipements du port dont le financement partiel de 5,4 milliards de francs Cfa vient d’être approuvé par la Banque ouest africaine de développement (Boad). Au final, ces actions devront permettre au Port autonome de Lomé de tirer le meilleur profit de ses avantages comparatifs et lui permettre de porter son trafic annuel actuel de 350.000 conteneurs à 1.200.000 à partir de 2012, afin de contribuer davantage au développement du pays, avait expliqué le Premier ministre Gilbert Houngbo dans programme.

Quand des mineures se livrent à la prostitution

A Lomé, des hôtels et des maquis poussent comme des champignons. Et, c’est dans ces lieux qu’on trouve les prostituées de toutes catégories dont les mineures. Tina D. jeune togolaise de 15 ans vivant à Doulassamé avec ses parents est au nombre de celles-ci. Elle est prostituée depuis un an et demi. Son père fait un petit boulot dont elle ignore le nom et sa mère est mariée à un autre homme. «Je fais cela pour payer mes petites affaires parce que ma maman n’a pas d’argent. Elle ne travaille pas. Je bois mais je ne fume pas comme les autres le font. Je me protège. J’accepte de sortir avec des vieux quand ils me donnent beaucoup d’argent, sinon je n’aime pas les vieux. Moi je préfère les jeunes. Je travaillais avec une femme mariée à un blanc mais elle est sévère c’est pourquoi je suis partie, mais si je gagne beaucoup d’argent je vais abandonner ce métier. Je voudrais travailler quelque part où on ne me maltraite pas », a- t- elle déclaré. Pendant qu’elle parlait, certaines de ses camarades dans des tenues suggestives faisaient des démarches lascives pour mieux appâter les clients. D’autres filles beaucoup plus audacieuses s’accroupissent carrément pour mieux faire voir leur postérieur bien habillé aux passants.
Céli S., 17 ans, filiforme à l’allure sahélienne vivait avec sa sœur aînée à Atakpamé. Depuis deux ans, elle racole les rues à Lomé. «J’ai quitté Atakpamé pour venir travailler ici, ma sœur arrivait à peine à s’occuper de moi. Mes parents ne savent pas que je fais ce job. Je leur ai dit que je suis serveuse dans un bar de la place. Mais je me protège à cause des maladies et des grossesses non désirées» affirme t-elle. Combien gagnent-elles par nuit ? Les réponses varient car les chiffres d’affaires sont instables. D’après Céli, chaque fille a sa chance, parfois, elle peut n’avoir rien gagné durant une nuit rien ou seulement 1000 Cfa si Dame chance daigne lui sourir. «Je fume et je prends de l’alcool pour ne pas avoir honte, il y a des hommes qui nous violentent souvent mais on fait avec. Ce sont les risques du métier », indique t-elle avec un brin d’humour. Pour Ruth G., 16 ans, la vie n’est pas facile car elle est orpheline de père et de mère. Elle a un enfant qu’elle a laissé à sa tante au village.
Elle soutient n’avoir personne pour lui venir en aide. Elle vivait auparavant à Kpalimé avec ses sœurs et cousines qui se débrouillent. « Je me débrouille. Quand je vais avoir de l’argent, je vais rentrer à Agotimé-Nyitoé pour voir mon enfant », confie t-elle en mentionnant les difficultés qu ‘elles rencontrent très souvent avec les clients sans cœur. «Ces brigands, quand ils viennent, ils veulent nous faire l’amour avec violence. Sans payer ils s’en vont. On ne peut rien faire». Il y a un qui m’a donné trente (30.000f) pour me faire l’amour sans capote mais j’ai refusé, il a pris son argent et est parti», a t-elle expliqué. A la question de savoir si elles sont lesbiennes aussi, voici ce que quelques unes d’entre elles ont déclaré «moi, je les envie ces lesbiennes. Elles sont très propres.
Elles sont fières d’elles. Elles ne nous approchent même pas parce qu’elles se disent que, nous, les prostituées nous sommes sales». «Mais c’est vrai parce que tout le monde couche avec nous, vieux comme jeunes », s’exclame une autre du nom de Ginette K. une fille vivant à Lomé depuis 6 mois. Ginette, elle, a 20 ans. Elle ne fait rien dans la vie si ce n’est que la prostitution. En ce qui concerne Cynthia, 21 ans, Nigériane, vivant à Lomé depuis 5 ans, elle est venue au Togo pour les affaires commerciales. Ces affaires ayant périclité, et ne sachant où aller, elle a donc décidé de s’adonner au plus vieux métier du monde. «J’ai commencé à faire la prostitution il n’y a pas longtemps de cela, comme j’ai fait faillite et je ne sais plus où aller, j’ai décidé de venir ici, le temps d’économiser un peu de sous pour monter une nouvelle entreprise », dit-elle.
Ce sont les difficultés de la vie, notamment la pauvreté et la démission des parents qui ont amené toutes ces jeunes filles sur les chantiers de la prostitution. La ruée vers Lomé s’explique par le fait que c’est la capitale politique et économique, un lieu où se tiennent régulièrement des séminaires, des réunions politiques, forums etc. Alors, le marché de la prostitution flambe à cause de la demande de plus en plus forte. Prostituées malgré elles ? Peut -être, mais toutes ces filles n’ont en commun qu’un seul rêve : se constituer un petit capital et tirer un trait sur ce métier qu’elles trouvent toutes répugnant.

© L’Union du 6 juillet 2010

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