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Haro sur la Lettre du Continent

« Tendancieux, haineux et tribaliste ». C’est ainsi que L’Union qualifie l’article publié récemment par la Lettre du Continent qui laisse entendre que le pouvoir à Lomé privilégie une gestion tribale du Togo.
« Depuis l'arrivée de Faure au pouvoir, le pays est dans une nouvelle dynamique où les problèmes ethniques ne constituent plus un frein à notre volonté de développement », assure le bi-hebdomadaire.

Voici une sélection d’articles publiés par l’Union.
Verbatim
Balle à terre mon "con de frère" La Lettre du Continent !
La bande à Kofi Gnamgnane poursuit sa basse besogne pour enfoncer notre petit lopin de terre. Il ne se passe plus de jour où il ne trouve une nouvelle formule pour ternir l'image de notre pays afin de se remplir les poches au nom de la démocratie. Leur terrain de prédilection est évidemment la France où ils exploitent les services du Parti socialiste et de journalistes acquis à leur cause. Cela me dérange énormément d'enfreindre à la règle élémentaire de confraternité en m'attaquant aux écrits de l'un de ces "cons de frères" d'un magazine de droit français malheureusement consacré à l'Afrique.
La Lettre du Continent, tout comme d'autres organes de presse sérieux installés en Afrique ou non, est un outil indispensable pour dénoncer les dérives commises sur le continent dans tous les domaines.
Comme tel, il contribue à l'enracinement de la démocratie dans nos divers pays. Ce qui lui confère un travail scientifique dans le strict respect des règles déontologiques et de l'éthique et surtout et avant tout de la considération pour les gouvernants et gouvernés de tout pays africain.
Dans son numéro N°595 du 14 octobre 2010, il publie un article tendancieux, haineux et tribaliste sur le Togo: "Méfiant à l'égard de son parti, le RPT, et déçu de l'ouverture vers l'opposition, le président togolais Faure Gnassingbé n'a jamais été aussi proche de ses conseillers. Pour les questions économiques, le président togolais, Faure Gnassingbé, s'appuie sur le premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo et le ministre des finances Adji Otèth Ayassor, mais il mise davantage sur son "amie" Ingrid Awadé, directrice générale des impôts et conseillère à la présidence. Surnommée la "dame de fer", cette femme d'ethnie kabyé comme le chef de l'Etat, poursuit un but: développer progressivement une "bourgeoisie financière" kabyé dévouée au président." Pour justifier ses radotages, le "con de frère" charge dame Ingrid : "Alors qu'elle contrôle également la zone franche du port de Lomé, Awadé réunit chaque mois des opérateurs économiques de l'ethnie présidentielle dans sa grande villa de La Résidence du Bénin, à Lomé. Parmi les visiteurs du soir figure Kpatcha Bassayi, directeur de la société Centro et "monsieur BTP" du régime. Mais aussi Germain Meba, patron de la société CIB-INTA, qui a une exclusivité sur le marché des produits informatiques et des nouvelles technologies appliquées. Tout comme le docteur Michel Kodom, gérant d'une clinique à Lomé, très fréquentée par la nomenklatura locale."
Cette démonstration est trop légère pour conforter la thèse d'une régionalisation de la "bourgeoisie financière" dévouée au Chef de l'Etat. A Lomé, il existe des centaines d'associations de ressortissants de différents ethnies, villages, cantons, quartiers, etc. qui se retrouvent de temps à autres, généralement chaque mois, pour réfléchir sur le développement de leur groupe social. En quoi une réunion entre Ingrid et quelques frères porte-elle alors préjudice au Togo ?
Un organe sérieux devrait produire un procès verbal ou recueillir des propos de l'un des membres de cette "bourgeoisie" ou à la limite ceux d'un accusateur pour trancher. La conclusion hâtive sans aucune preuve tangible du "Barbouze (ainsi qualifie-t-on Antoine Glaser le rédacteur en Chef ou chef de La Lettre du Continent au Sénégal à cause de ses basses besognes)" vient certainement de cette volonté de casser le tissu social au Togo et provoquer l'indésirable chez nous. Même si l'on est payé pour colporter des mensonges, il faut avoir une dignité humaine en pensant à un peuple qui sort d'une longue crise socio-politique et que le bon sens aurait voulu qu'on assiste pour se relever.
Aujourd'hui, le pouvoir en place au Togo, n'a pas besoin qu'on l'encense -une pratique en règle chez La lettre du Continent pour recevoir des pécunes de certains dirigeants et hommes politiques véreux-. Néanmoins, lorsqu'on découvre un manquement, qu'on le dise décemment sans en ajouter à la fragile stabilité socio-politique de notre pays.
Depuis l'arrivée de Faure au pouvoir, le pays est dans une nouvelle dynamique où les problèmes ethniques ne constituent plus un frein à notre volonté de développement. S'il existe encore des poches de résistance, nous laverons le linge sale en famille. Alors balle à terre cher "con de frère".

Prospection et production pétrolière au Togo
L’italien ENI l’emporte sur le français TOTAL
Jusqu’aux dernières heures avant la signature, jeudi dernier, du contrat d’exploration et de production offshore avec le groupe italien ENI, celui-ci n’était pas seul dans la course. Sur la liste d’attente, les autorités togolaises avaient mis le français TOTAL. De l’avis des experts, ces deux font partie des sociétés majeures du secteur de la recherche et de l’exploitation du pétrole. Elles disposent toutes deux de longues expériences et d’une très grande expertise dans l’exploration offshore et particulièrement dans les eaux profondes. Elles devancent d’une bonne profondeur – en tout cas – la société BRENHAM des Etats-Unis, le troisième concurrent, qui est une jeune société sans grande expérience dans le domaine de l’exploration en mer profonde.
Mercredi, en conseil des ministres à Lomé, Faure Gnassingbé et son équipe sont briefés par le ministre Dammipi Noupokou des Mines et de l’énergie de l’avancement des discussions. Sur le plan engagement, l’italien ENI prend de l’avance par le fait qu’il est intéressé par les deux Blocs 1 et 2, pendant que les autres ne sont préoccupés que par le 2. Côté offres, ENI creuse encore l’écart, et se positionne comme la meilleure société aux yeux des autorités togolaises. Autorisation est alors donnée par le conseil des ministres pour que les discussions soient approfondies jeudi, et la négociation soit menée avec ENI par le ministre Noupokou pour une signature. Tout en laissant TOTAL en stand-by. Au cas où. C’est très logiquement qu’à la fin de la journée, l’information circule sur la signature de deux contrats d’exploration et de production offshore au Togo. En présence du chef de l’Etat.
Ce qui a intéressé le Togo
La signature de ces deux accords permettra à ENI de procéder à toutes les études nécessaires pour valoriser la zone située dans le bassin du Dahomey, une région peu exploitée du golfe de Guinée et bordée à l'ouest par le bassin de Tano, où des découvertes significatives ont déjà été effectuées et où ENI est déjà présent. ENI est l'opérateur des Blocs d'exploration 1 et 2 avec une participation de 100%. Mais les avantages pour le Togo sont tout aussi appréciables.
L’Etat participe au capital de la société d’exploitation à hauteur de 10% gratuit, conformément au code des hydrocarbures. Une participation supplémentaire payante de l’Etat est possible et fera l’objet de négociation. A la signature du contrat de partage de production, le code prévoit un bonus à verser à l’Etat. Son montant est à négocier. A ce stade, le Togo pourra toucher une partie du pétrole ou du gaz produit après récupération des coûts d’investissement et de la redevance pétrolière par la société ENI. Ce pourcentage, explique le ministre Dammipi Noupokou, varie en fonction des quantités de production journalière.
Avant ce stade de partage de production, l’Etat touchera des royalties (redevance pétrolière), qui est le pourcentage de production donné au pays du fait que le produit lui appartient. Ceci est apparenté à la redevance minière pour les industries extractives. Sur le recouvrement des coûts de production, l’Etat peut également tirer profit, au cas où le maximum de production annuel sur lequel la société ENI peut recouvrer son investissement est faible. Sur ce coup, l’Etat maximise ses chances d’autant que le délai de la phase d’exploration pourrait permettre de forer plus d’un puits afin d’apprécier l’existence réelle ou non de produit d’hydrocarbures.
L’intérêt pour l’offshore togolais est justifié par le fait que le pays, au bout d’un long processus de recherches et d’études, dispose de données techniques fiables, notamment les données 3D, 2D et les données numérisées de puits couvrant les Blocs 1 et 2 de l’offshore. "Avec cette opération, ENI consolide son leadership dans la région subsaharienne, où il est déjà présent au Nigeria, en République démocratique du Congo, au Ghana, en Angola, au Congo, et au Mozambique, avec une production globale de 450.000 barils/jour", indiquait, jeudi en milieu d’après-midi, un communiqué du groupe daté de Rome, en Italien.
Des recherches intermittentes
Le contrat avec le groupe ENI intervient cinq ans après le dernier forage pour l’exploration pétrolière dans l’offshore togolais par la société HUNT Oil des Etats-Unis. Ce forage a été un forage sec, c’est-à-dire sans découverte de pétrole. Mais les premières campagnes de recherche et d’exploration en offshore, menées de façons intermittentes, ont été effectuées de 1967 à1986 par plusieurs compagnies pétrolières internationales, notamment Union Carbide, Ashland, Texaco… Au cours de ces campagnes, quatre forages ont été réalisés dont deux secs, un avec une découverte testée à 400 barils/jour, et le dernier avec des traces d’huile.
De 1997 à 1999, à la demande du Togo, la société norvégienne PGS a réalisé des travaux de prospection géophysique 3D. A la suite de ces travaux, le Togo et PGS ont mené, aux Etats-Unis, une campagne de promotion des données 3D à travers de grandes réunions internationales sur l’exploration pétrolière. Un programme d’études réalisé par TGS-Nopec, en 2004, a décidé le gouvernement à séparer l’offshore en deux Blocs sismiques 1 (moins de 500 m de profondeur d’eau) et 2 (plus de 500 m de profondeur), négociables séparément.
Le 22 janvier 2007, un contrat de partage de production a été signé avec la société ORANTO, d’origine nigériane, qui, après 3 ans d’évaluation, vient notifier à l’Etat sa décision de se retirer et de libérer le Bloc 1. Par contre, pour le Bloc 2, quelques sociétés pétrolières, non moins importantes, se sont manifestées, notamment AmberPetroleum, ONGC, DGS Energy, Tullow. Les discussions préliminaires avec ces sociétés n’ont pas pu aboutir à la signature d’un contrat de partage.

Pour mieux gérer les fonds
Les Agetur d’Afrique se recyclent à Lomé
L’Association africaine des agences d’exécution des travaux d’intérêt public (AFRICATIP) – qui regroupe pas moins de 17 Agences d’exécution des travaux urbains (Agetur) – soumet ses membres à quelques réglages à Lomé, afin de remettre le niveau et la compétence en ces moments de grands travaux dans certains pays. L’ouverture des travaux de formation s’est déroulée lundi à l’hôtel Eda-Oba à Lomé, en présence de la ministre Dédé Ahoéfa Ekoue en charge de la Planification, du développement et de l’aménagement du territoire.
Pendant neuf jours, les directeurs administratifs et financiers des Agetur, pour la plupart, des pays francophones, devront être outillés en matière de gestion de trésorerie et d’audit de contrôle interne. Les Agetur gèrent aujourd’hui des fonds colossaux, ils ont donc besoin des notions pour l’établissement des comptes, a expliqué en substance Alawui Momboza, directeur général de Agetur-Togo.
Les Agences d’exécution de travaux à haute intensité de main d’œuvre sont une initiative de la Banque mondiale. Elles ont souvent le rôle de maîtrise d’ouvrage ou de maîtrise d’ouvrage déléguée. C’est le cas notamment pour le Projet d’aménagement de la zone lagunaire (PAZAL), lancé jeudi dernier à Lomé pour la réhabilitation et l’assainissement de cinq rues dans la zone lagunaire-sud à Lomé. Face à la dégradation avancée des infrastructures routières, et les gros annoncés par les autorités, Agetur-Togo a particulièrement des responsabilités à assumer.
Le projet PAZOL sera suivi par la réhabilitation d’une demi douzaine de rues à Lomé, notamment Maman N’Danida Nord et Sud, la rue de la Gare, la rue de l’Eglise, l’avenue Augustino de Souza… Et le Boulevard du 13 Janvier.

D’après les chiffres officiels déclarés
Seconde chute consécutive en recettes publiques aux Impôts et Douanes
Pour le mois de septembre 2010, les régies financières déclarent avoir recouvré et versé à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) un total de 20,2 milliards de francs Cfa, à raison de 8,6 milliards par les Impôts, 10,8 milliards par les Douanes et 0,8 milliard par le Trésor public. En août, elles ont fait 22,4 milliards de francs Cfa répartis, dans le même ordre, en 9,9 milliards, 11,6 milliards et 0,8 milliard. Contre, en juillet, 10,6 milliards pour les Impôts, 11,8 milliards pour les Douanes et 6,6 milliards pour le Trésor. Soit un total de 29 milliards de francs Cfa déposés à la BCEAO. Avec la précision que le montant de la Direction générale des impôts comprend toujours les versements au Trésor public et au Fonds d’entretien routier (FER), alors que celui de la Direction générale des douanes renferme les versements au Trésor public, les chèques Trésor, les subventions aux produits pétroliers, les traites et les lettres de crédit.
L’autre remarque au neuvième mois d’exécution du budget 2010 est la diminution dans les dépenses publiques. Un total de cumul des paiements de 13,08 milliards de francs Cfa en septembre, contre 24,18 milliards le mois précédent. Dans le premier cas, le reste à payer est de 7,21 milliards de francs alors qu’il était de -4,11 milliards en août. En détails, tous les «Traitements et salaires» ont coûté 7,15 milliards en septembre. Le secteur de l’Education, seul, en a englouti 4,39 milliards contre 2,31 milliards un mois auparavant. La Santé et l’Agriculture ont respectivement fait 0,78 milliard et 0,18 milliard. En août, les «Traitements et salaires» avaient fait 7,06 milliards de francs Cfa. En juillet, la même ligne budgétaire faisait un cumul de paiement de 10,95 milliards de francs.
En «Biens et services», les dépenses publiques ont valu en tout 1,25 milliard de francs Cfa, avec la grande partie au secteur de la Santé (0,51 milliard), suivi des autres secteurs publics (0,37 milliard) hormis l’Education (0,30 milliard) et l’Agriculture (0,08 milliard). Comparaison faite, en août, on a dépensé pour la même rubrique un cumul de 4,73 milliards de francs. 0,63 milliard de francs étaient allés à la Santé, l’Education et l’Agriculture.
Alors que l’Etat supportait 3,52 milliards de francs Cfa en août et 7,03 milliards de francs le mois précédent, les « Subventions et transferts » ont donné cette fois-ci un chiffre négatif de -0,03 milliard, selon le tableau de bord de septembre.
Pour leur part, les « Dépenses d’investissements » ont pesé à hauteur de 0,06 milliard contre 2,37 milliards et 4,05 milliards de francs, respectivement en août et en juillet. Toujours totalement engloutis en contrepartie domestique dans l’Energie.
Et pour la seconde fois consécutive, les finances publiques ne signalent rien en « Intérêts sur la dette intérieure et extérieure » et « Restructuration bancaire ».
Enfin, pour amortir la dette publique, on a dû débourser 4,64 milliards de francs Cfa dont 3,43 milliards en dette intérieure et 1,21 milliard en dette extérieure. Sur ce global, il reste à payer -4,38 milliards de francs. En août, l’« Amortissement de la dette intérieure et extérieure » a fait dépenser 6,50 milliards de francs Cfa, à raison de 4,53 milliards en interne et 1,97 milliard en externe. Ici aussi, le reste à payer était négatif : -5,93 milliards de francs Cfa. Ce qui s’explique par la prise en compte des dépenses prévues au budget, payées et en cours de régularisation. Les restes à payer, eux, correspondent à des mandats en instance de paiement et non à des arriérés.
Au seul mois de septembre, les dépenses publiques ont atteint des taux de 84,9% de mandatement et 64,5%de paiement. Pour un engagement de 5,3%.

Adoption et application des textes de la République
Les députés, finalement accusés accusateurs
La stigmatisation continue de se vivre dans le monde du Sida au Togo. Les malades sont toujours vus en paria. En la matière, le pays dispose d’une loi depuis 2005. Et, il y a une semaine, des députés se réunissaient pour relever les insuffisances dans la mise en œuvre de la loi et la nécessité des modifications en vue de maîtriser les complexités inhérentes au Sida. C’est ici que Yaowaï Nambou, Coordonnateur du réseau parlementaire de lutte contre le Sida, a lancé son pavé. Le Togo a été l’un des premiers pays à adopter cette loi. Souvent, il y a un problème : nous votons des lois et elles ne sont pas appliquées parce qu’on n’a pas pris le décret d’application. Sans détours, l’accusation est portée vers l’Exécutif qui a les prérogatives de garantir la plénitude des lois et règlements de la République. Ce qui repose l’absence de réorganisation de bien de départements ministériels relevée par la dernière revue à mi-parcours des réformes à entamer dans les ministères.
L’UNION en a largement fait écho dans son numéro 332. Pis est, des décrets d’application sont attendus depuis décembre 2009 et janvier 2010. C’est le cas à l’Environnement et aux ressources forestières où on attend l’adoption en conseil des ministres de quatre décrets d’application portant sur le statut, organisation, attributions et fonctionnement de la Police de l’Environnement au Togo, les modalités de réalisation des études d’impacts sur l’environnement et la liste des travaux et activités soumis à ces études, les modalités de mise en œuvre de l’audit environnemental, l’organisation et le fonctionnement de la Commission nationale du développement durable. De quoi exécuter une partie de la loi-cadre sur l’environnement (L’UNION n°333).
Qu’à cela ne tienne, les tenants de l’Exécutif devront sourire. La léthargie de l’appareil gouvernemental est connue et se ressent par les administrés. Au même moment, les locataires du Palais des congrès ne sont pas aussi sans reproches. Le mal est peut-être plus profond avec l’Assemblée nationale. Des projets de loi déjà adoptés et envoyés par le gouvernement sont rangés dans les placards depuis quinze ans. Si ce n’est plus. Au point qu’on peut légitimement avoir des doutes à retrouver certains projets de loi pour les dépoussiérer. Par manque d’un bon système d’archivage. Bien de textes ayant été délaissés dans l’ancien siège du Parlement, au bord de mer. A l’époque, nous écrivions que rien ne garantit qu’on puisse aisément y retrouver des traces dans les archives du gouvernement. Il se souvient encore de ce cri de détresse de l’Alliance nationale des consommateurs et de l’environnement (ANCE) qui ne comprend pas que le projet de loi réglementant la production et la commercialisation du tabac au Togo se trouve depuis deux ans en souffrance à l’Assemblée nationale. C’est la vie de deux des pouvoirs constitutifs de l’Etat.

Besoins de liquidités dans l’UMOA
Le Togo injecte 1,9 milliard Cfa dans le marché
Répondant à un appel d’offres de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), les établissements de crédit de la place Togo viennent d’injecter le montant de 1,90 milliard de francs Cfa sur le marché de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa). Du coup, la Banque centrale a procédé, valeur 25 octobre 2010, à une injection de liquidités d'un montant de 110.000 millions de FCFA, dans le cadre de ses adjudications régionales hebdomadaires. Cette opération arrive à échéance le 31 octobre 2010.
L'opération a enregistré des soumissions de dix-huit établissements de crédit provenant de sept places de l'Umoa, sauf la Guinée-Bissau. Le taux marginal et le taux moyen pondéré issus de l'adjudication se sont établis respectivement à 3,4280% et 3,4796 % contre 3,4000% et 3,4516% lors du précédent appel d'offres. Le Bénin (49,384 milliards), le Sénégal (22,597 milliards), le Burkina Faso (17,00 milliards) et la Mali (13,900 milliards) ont le plus contribué à l’injection des fonds par la Banque centrale.
nt compte de l'évolution prévisible de la liquidité bancaire, la Banque Centrale décide de lancer une nouvelle opération d'injection de liquidités sur le guichet des appels d'offres à une semaine, à taux variables, d'un montant maximum porté à 130.000 millions, avec comme date de valeur le 1er novembre 2010. Cette opération est assortie d'un taux minimum de soumission de 3,2500%.
Par contre, les établissements de crédit du Togo n’ont prêté qu’un demi milliard de francs, et emprunté autant, au cours des opérations effectuées sur le marché interbancaire de l’’Umoa au cours de la période du 13 au 19 octobre 2010. Ces opérations ont été particulièrement dominées par les établissements de crédit du Bénin (3,00 milliards de prêts, 3,00 milliards d’emprunts) et du Sénégal (6,10 milliards de prêts et 9,00 milliards d’emprunts). Le taux moyen pondéré était fixé à 5,00%, le taux minimum à 4,25%. Et le taux maximum à 7,00%.

Francophonie
Abdou Diouf rempile pour un troisième mandat
Sans surprise, Abdou Diouf a été réélu le 23 octobre dernier à sa propre succession à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) lors de la conférence de cette institution à Montreux, Suisse. C’est plutôt sa non réélection qui aurait constitué plutôt une surprise, tant son adversaire, l’écrivaine franco-camerounaise Calixte Beyala, en dépit de son envergure intellectuelle ne fait pas du tout le poids. Cette dernière militait par trop pour une francophonie culturelle alors que tous les chefs d’Etat, visiblement satisfaits de ses huit années à la tête de l’OIF, soutenaient fermement Abdou Diouf pour un troisième mandat de quatre ans.
C’est dire que l’OIF a beaucoup changé depuis sa création, il y a une quarantaine d’années. L’Organisation a dépassé sa dimension de joujou culturel rassemblant les peuples ayant en commun l’usage de la langue de Voltaire. Le sommet de Montreux a montré que l’on évolue plus vers un regroupement politique en vue de pouvoir s’imposer sur la scène internationale, notamment dans un monde dominé, malgré la fin de l’ère Bush et l’élection de Barack Obama, par l’hyper-puissance américaine, l’émergence effarante de la Chine, et les soubresauts d’un islamisme politique dont l’onde de choc menace la paix mondiale.
Dans ces conditions, on ne pouvait que militer pour une francophonie d’avantage plus forte, n’en déplaise à l’historien Achille Mbembe qui demande à ce qu’on oublie la France et la Francophonie. Le mandat d’Abdou Diouf intervient dans un contexte politique des plus difficiles pour les pays francophones : soubresauts de coups d’Etat au Niger, en difficile transition démocratique, guerre civile larvée en Guinée-Conakry, sous fond d’élection présidentielle de plus en plus improbable.
Et on a pu découvrir l’efficacité de la Francophonie dans la résolution des conflits. La plus récente des interventions de l’OIF est la nomination d’un Malien à la tête de la commission électorale en Guinée quand les protagonistes du second tour de la présidentielle n’arrivaient pas à s’entendre sur le nom d’un président de cette institution. Au Niger, la Francophonie a accepté le coup d’Etat contre le président Tandja comme un moindre mal tout en poussant la junte à remettre rapidement le pays sur le chemin de la démocratie.
Au Togo, Abdou Diouf, en visite à Lomé, a apporté un soutien aux autorités togolaises dans le processus de réconciliation. Et l’OIF a été des toutes premières institutions à féliciter Faure Gnassingbé pour sa réélection. Le chef de l’Etat togolais n’a d’ailleurs pas lésiné sur les moyens pour apporter son soutien à la réélection de l’ex président du Sénégal.
Reste que le troisième mandat de M. Diouf ne sera pas de tout repos. Le secrétaire général de l’OIF aura à faire face au déclin du français dans le monde, même si on constate son évolution en Afrique. Un déclin qui se fait à l’avantage de la langue anglaise.
Le secrétaire général de l’OIF a souligné sur RFI que ce déclin peut être enrayé par une forte politique d’éducation dans le primaire. On ne peut souhaiter qu’il accroisse alors les moyens de cette politique.

La loterie de visas américains
Pourquoi veulent-ils tous partir aux USA?
Dans un contexte de chômage structurel et au moment où la délivrance des visas ordinaires se fait de manière parcimonieuse au niveau de presque toutes les ambassades occidentales, la loterie américaine de visas est comme du pain béni pour bon nombre de jeunes togolais qui ne se privent pas de tenter leur chance.

Le lancement le 05 octobre de la loterie de visas américains, a mis la puce à l’oreille des plus dubitatifs. ‘J’avais l’habitude de passer devant les cyber café de certains coins de la ville pour inscrire ceux qui veulent tenter leur chance à la loterie américaine de visas. Mais je n’avais jamais franchi le pas pour me faire inscrire. Ce matin en écoutant l’interview de l’ambassadeur des Etats-Unis sur une radio de la place, cela m’a davantage convaincu de venir tenter ma chance’, atteste, après avoir accompli de remplir le formulaire d’inscription à la loterie, un jeune de 20 ans au look de rappeur américain et qui fait la terminale.
Les jeunes en majorité, saluent l’initiative de la mise en place de cette loterie de visas américains. Pour une jeunesse africaine qui, pour rejoindre l’Eldorado européen, a payé un lourd tribut dans la mer en empruntant des pirogues de fortune ces dernières années, une telle initiative est forcément bien perçue. Et elle est gratuite en plus. «De nos jours, le visa est tellement difficile à obtenir dans les ambassades occidentales. Cette initiative des Américains est une bonne chose pour les jeunes africains dont une partie est morte dans l’océan. Ce que nous voulons, c’est que les autres occidentaux copient l’exemple des Usa», lance Clémentine, la quarantaine et qui rêve de gagner à la loterie.
Embouchant la même trompette, Jean Agbési, la trentaine passée et qui se définit comme un «businessman», pense que la loterie de visas américains est un espoir pour les petits ouvriers qui ne peuvent pas avoir de visas ordinaires. «Car avoir un visa aujourd’hui demande beaucoup d’argent. C’est la croix et la bannière. Et comme ce sont les Américains, nous espérons’. ‘C’est une excellente idée. Et aussi bien le gouvernement américain que les émigrés y gagnent. Car tout le monde connaît le dynamisme dont sont porteurs les émigrés. En même temps, le gouvernement des Etats-Unis aura une main d’œuvre qualifiée à bon marché pour relancer son économie», souligne Jean Agbési. Avant de faire remarquer que la plupart de ceux qui désertent le pays, ont au minimum le Bac, sans compter tous les surdiplômés au chômage ou les actifs aguerris qui s’en vont.
Cependant, un jeune que rencontré dans un cyber et qui était venu prendre des informations, ne croit pas à cette loterie de visas américains. «C’est du marketing simplement. En plus, je n’ai pas de chance pour gagner à la loterie», dit-il. Et notre interlocuteur qui a préféré taire son nom, de confier qu’il a un grand frère qui est aux Usa depuis douze ans, mais qui n’est jamais revenu. «Avant, il appelait, mais maintenant il n’appelle plus. Pourtant, il a des papiers légaux. S’il n’est pas revenu jusqu’à maintenant, à mon avis c’est qu’il lui manque de moyens financiers», déclare-t-il en s’élançant sur son scooter.
En tout état de cause, ce qui est manifeste, c’est la forte envie d’émigrer aux Etats-Unis de ces jeunes au chômage qui sont des étudiants sans perceptive d’emplois et des travailleurs désabusés. Tous évoquent des raisons économiques pour justifier leur obsédante envie de s’expatrier, en abandonnant parents, famille et amis derrière eux. «Je veux partir pour gagner de l’argent et revenir investir dans mon pays. Je n’ai nullement envie de rester éternellement en dehors de mon pays. J’ai de la famille et j’arrive difficilement à la satisfaire. Car ici, les temps sont durs et il n’y a d’espoir que cela change de sitôt», soutient un candidat à la loterie sous couvert de l’anonymat. En attendant de voir son rêve d’avoir le statut de résident légal au pays d’Obama, notre interlocuteur continue à gagner son pain quotidien en tant que commerçant ambulant.

De l’avis de Julien, un autre candidat à la loterie de visas américains, «devenir commerçant est la seule perspective de travail qui s’offre à la jeunesse. Mais si tout le monde vend, qui va acheter ?», s’interroge-t-il. Le sort de Julien ressemble à celui de milliers de jeunes togolais sur qui la famille a placé beaucoup d’espoir, mais qui, conjecture difficile oblige, n’arrivent pas à réaliser ces attentes. «Tout le monde veut rester dans son pays et s’y réaliser. On n’émigre pas par plaisir. Mais, on y est contraint. Car chez nous, il n’y a pas de boulot», peste-t-il.

© L’Union du 26 octobre 2010

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