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Le Togo attend le classement

La Société Financière Internationale (SFI, Groupe de la Banque mondiale) publiera le 4 novembre le rapport « Doing Business 2011 ». Un document qui étudie le climat des affaires et les conditions d’investissement dans 183 pays. L’Union, paru mardi, explique que le Togo espère faire mieux que l’année précédente en se hissant à une bonne place du classement général.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union

Verbatim
Une justice réelle pour tous
Le 19 février 2008, la Haac a interdit définitivement les éditoriaux, billets, commentaires, analyses et réflexions de notre "confrère " Daniel Lawson-Drackey sur la Radio Nana FM, au motif que ses analyses violent de façon constante les règles déontologiques et de la dignité humaine.

Après plusieurs mois de suspension l’Homme à la plume "dangereuse" selon ses détracteurs ou "véridique" pour ses supporters, retrouve sa voix grâce à la justice togolaise.
Selon une décision de la chambre administrative de la Cour suprême rendue le jeudi 28 octobre dernier, "la décision de la Haac est annulée". Il est ordonné à la Haute Autorité de l'Audiovisuelle et de la Communication (Haac) de rétablir le journaliste et son organe dans leurs droits. En définitive, aucune charge n’est retenue contre eux et Daniel pourra reprendre ses émissions dans toute leur plénitude. Dans la corporation, la surprise était agréable. Plusieurs messages de félicitations sont allés au confrère et à son organe pour avoir poussé au bout la justice togolaise à dire le droit. Dans les milieux politiques, c’est le mutisme total, du moins jusqu’à ce jour. Au sein de la population, l’heure est à l’appel à plus de responsabilité de la part des journalistes et de la Haac.

Plusieurs voies demandent aux journalistes d’épingler les gens avec politesse tout en étalant leurs mauvaises œuvres. "Je suis d’accord que les journalistes nous éclairent sur toutes les situations en citant nommément, pourquoi pas, les auteurs mais en prenant soin d’être objectifs et corrects." a conseillé un concitoyen sur une radio de la place. Un autre d’ajouter : "…il faut que les membres de la Haac, les nouveaux, soient plus coopératifs avec leurs confrères en utilisant le dialogue plutôt que la répression systématique… Mais lorsqu’il y aura la récidive, qu’on mette tout le monde devant le fait accompli et qu’on applique la loi."
La décision de la chambre administrative de la cour suprême a étonné plus d’un. En se remettant à cette juridiction pour trancher son différend avec la Haac, j’avoue que Daniel lui-même ne s’attendait aucunement à une décision différente de celle de la suspension définitive de ses émissions. Le fait est que, la majorité de la population togolaise a perdu confiance en sa justice dont l’habitude est de trancher en faveur du plus fort. Ainsi, elle est taxée de justice corrompue et de justice aux ordres, inféodée au pouvoir Rpt.

Ce constat préoccupe aujourd’hui les plus hautes autorités qui ont pris le taureau par les cornes en initiant un vaste programme de modernisation de la justice au Togo. Il vise à conforter l'Etat de droit et la démocratie par une justice équitable et accessible à tous. Cela requiert la réécriture des principaux textes qui régissent les différentes professions juridiques au Togo, la mise en place de nouvelles dispositions pour l’appui en matériels et en personnel judiciaire qualifié pour toute la chaîne. Bref, une revalorisation de la profession judiciaire.
Après quatre années de mise en application de cette réforme chère au régime de Faure Gnassingbé, nous osons croire que le droit est en train de prendre réellement forme dans les faits. Agbéyomé Kodjo avec son parti Obuts ne me dira pas le contraire… Remettons-nous alors en confiance !

Conséquences des malversations à la CAMEG
Une commande urgente des antipaludiques pour éviter la rupture
« Un contrôle interne intervenu courant août 2010 a permis de constater des malversations consécutives à l’émission des bons de commandes irréguliers et au détournement de stocks débuté depuis le mois de janvier de l’année en cours. Ces détournements à l’issue d’un rapport d’enquête préliminaire se chiffre à 277 millions de francs Cfa. La procédure judiciaire, qui est donc en cours, a permis l’identification de cinq responsables de la hiérarchie de la centrale d’achat des médicaments essentiels et génériques. Les enquêtes et interrogatoires se poursuivent ». Ces termes du conseil des ministres du 28 octobre dernier retracent les anomalies de la gestion des produits antipaludiques du fonds mondial à la Centrale d’achat des médicaments essentiels et génériques (CAMEG).
Et, en fouillant, on découvre que les conséquences de ces malversations sont multiples. D’abord un risque avéré de rupture à court terme de stocks à compter de ce mois de novembre 2010. Du coup, le ministère de la Santé en appelle à une commande urgente qui s’impose aujourd’hui pour assurer la disponibilité d’un stock tampon de médicaments en attendant le relais du round 9 du Fonds mondial. L’évaluation de cette commande imprévue est estimée à 266.097.501 francs Cfa pour couvrir les besoins de novembre 2010 à juin 2011. Le contraire sera préjudiciable à la santé des populations, surtout que le paludisme est un problème de santé publique et représente 53% des consultations et 50% des hospitalisations.

En fait, les auteurs des détournements ont créé des soucis au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Les médicaments antipaludiques (Coartem), irrégulièrement sortis avec une forte intensification en juin-juillet, sont acquis sur un financement du Fonds mondial, en l’occurrence le round 4. Un contrat liant le PNUD, bénéficiaire principal du round 4 et la CAMEG, charge cette dernière de la réception, du stockage, de la distribution et du recouvrement des coûts. Malheureusement ! Le chef d’orchestre, le directeur général adjoint de la CAMEG, et sept autres employés sont passés par-là. Ils ont été placés en garde à vue à titre conservatoire.
A la suite de l’enquête, quatre agents sont inculpés après que leur responsabilité soit établie : le directeur général adjoint, le chef magasinier, le magasinier et le chef section déballage. Le Conseil d’administration de la CAMEG a confirmé la décision de suspension des contrats des intéressés. La poursuite judiciaire est en cours.

Déjà, on annonce que le PNUD va effectuer un audit externe du circuit de stockage, distribution, dispensation portant sur l’ensemble des intrants médicaux financés par le Fonds mondial pour lesquels le PNUD est bénéficiaire principal (rounds 4 et 6, paludisme et tuberculose). Le contrôle interne du mois d’août a évalué les fraudes à 277 millions de francs Cfa, un montant qui serait revu à la hausse lorsque tous les frais d’approche (fret, assurance, frais locaux) auront été pris en compte. En application de l’article 20 des « standard terms and conditions » de la convention de financement du Fonds mondial précisant que le bénéficiaire principal doit rembourser le coût d’achat des médicaments au Fonds mondial, le PNUD a déjà informé la CAMEG qu’il se retournera contre elle en raison du contrat qui les lie. Dans ce cas, l’Exécutif togolais doit secourir la Centrale d’autant plus que ses créances non recouvrées sur l’Etat s’élevaient fin 2009 à près de 374 millions de francs Cfa. D’ores et déjà, l’Etat s’y est engagé sur toute la ligne : statuer sur le remboursement des médicaments détournés après l’audit, faire la commande urgente. Il ne peut en être autrement. Car le Fonds mondial et les autres partenaires sont très attentifs à la rigueur et à la transparence avec lesquelles ce problème sera traité par l’Autorité. Il faut éviter une éventuelle suspension des subventions en cours par ce seul fait.

Lancement du rapport « Doing Business 2011 »
Le Togo attend son classement 2011 en climat des affaires
La Banque mondiale et la Société Financière Internationale (IFC) procèdent ce 4 novembre 2010 au lancement du Rapport « Doing Business 2011 ». Ces rapports ont pour objectif principal de contribuer à la création des conditions qui facilitent la pratique des affaires, et de permettre aux décideurs de tirer leçon des meilleures pratiques pour pouvoir prioriser les réformes au niveau de leurs pays respectifs.
Intitulé « Faire la différence pour les entrepreneurs », Doing Business 2011 analyse les réglementations des affaires dans 183 pays qui ont une incidence sur le cycle de vie des petites et moyennes entreprises locales et qui facilitent la pratique des affaires. Les domaines traditionnels que le Rapport étudie sont la création d’entreprise, les permis de construire, l’embauche des travailleurs, l’enregistrement des propriétés, l’obtention du crédit, la protection des investisseurs, le paiement des taxes, le commerce transfrontalier, l’exécution des contrats et la fermeture d’entreprise. De nouvelles données dans le rapport 2011 révèlent comment la réglementation des affaires de chaque économie a changé au cours des cinq dernières années.
Pour cette année, il a été introduit dans le programme du lancement une session d’apprentissage « Peer-to-Peer » (« pair-éducateurs ») pour permettre aux pays de partager non seulement les bonnes pratiques dans la mise en œuvre des réformes Doing Business qui ont donné de meilleurs résultats, mais aussi d'échanger sur les réformes qui ont été les plus difficiles. Le Togo a été retenu pour faire partie d’un groupe de 5 pays francophones (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Mali, Togo) pour le lancement par vidéoconférence.
Positionné au 165ème rang selon le rapport 2010, le Togo a réduit l’impôt sur les sociétés de 37% à 30%. La création d’entreprise a été simplifiée par la mise en place d’un guichet unique (même si des grains persistent dans la machine du Centre de formalités des entreprises, CFE) qui permet d’éliminer six procédures et de diminuer les coûts de près d’un cinquième. Il resterait à réguler la fermeture d’une entreprise, l’embauche des travailleurs, l’obtention des prêts, la protection des investisseurs, les droits et le transfert de propriété, la résolution des conflits commerciaux, etc. Pour espérer titiller le peloton de tête de Doing Business. Wait and see !
Le Rwanda est le réformateur le plus actif dans le monde, selon ce dernier classement. En rappel, le 1er rapport annuel Doing Business a été publié en 2004.

De l’oxygène pour l’Education togolaise
C’est parti pour le PERI 2010-2013 !
Financé par l'Initiative Fast Track / Education pour tous, le Projet Education et Renforcement Institutionnel (PERI) est parti avec les 45 millions de dollars US (environ 22,5 milliards de francs Cfa) accordés au Togo le 29 octobre 2010. C’est la mise en œuvre du Plan Sectoriel de l’Education du pays. Avec ce financement, le pays envisage la construction de 815 nouvelles salles de classe, à raison de 163 salles de classes au cours de la 1ère année d’exécution du projet, 285 la 2ème année et 367 la 3ème année. Et autres infrastructures d’accès pour les enfants vivants avec des handicaps, des latrines avec de l’eau (indispensable pour la fréquentation et le maintien des filles à l’école) dans les zones rurales et urbaines.

Une partie des fonds servira également à l’achat de manuels scolaires dans les disciplines fondamentales (mathématiques et lecture), destinés aux écoles publiques et aux écoles d’initiatives locales (EDIL). La qualité de l’enseignement va ainsi être améliorée grâce à la fourniture de 1,5 million de manuels scolaires accompagnés de 50.000 guides du maître (pour la lecture et le calcul), la mise à disposition de subventions aux écoles pour un montant total de 2,5 milliards de francs Cfa sur les trois ans du projet et la construction de trois Ecoles normales d’instituteurs (ENI). L’objectif assigné à ces ENI est de porter les capacités de formation initiale à un total de 1.800 nouveaux enseignants par an, ainsi que d’assurer le recyclage des enseignants en fonction.
Aspects quantitatifs des scolarisations, du préscolaire au secondaire

Education préscolaire

Entre 1998 et 2007, le nombre d’enfants scolarisés dans l’éducation préscolaire est passé de 10.862 à 34.400, soit un accroissement moyen de 2,2% par an sur la période. Jusqu’ici, le développement du préscolaire s’est fait essentiellement de manière formelle avec des coûts unitaires qui ne favorisent pas une couverture large des tranches d’âge concernées. Ainsi, le Taux Brut de Scolarisation du préscolaire en 2007 est-il de 8,6% pour les 4-5 ans en moyenne nationale, avec des disparités régionales fortes. Dans la région de Lomé Golfe, le Taux Brut de Scolarisation est de 32%, 7% dans les régions de Kara et des Savanes, et de 5% dans les autres régions (Maritime, Plateaux et Centrale).

Enseignement primaire

Au cours de la dernière décennie, le Togo a connu des niveaux de scolarisation élevés par rapport à ce qui est observable en moyenne en Afrique subsaharienne, notamment francophone. Le Taux Brut de Scolarisation est passé de 102% en 2000 à 112% en 2007. Le Taux Net de Scolarisation quant à lui s’établissait à 65% en 2000 et ce chiffre est de 75% en 2007. Les indicateurs actuellement utilisés pour la mesure de la couverture scolaire sont les taux d’accès en début et en fin de cycle. Ainsi, le Taux d’Accès au CP1 est passé de 85% en 2000 à 90% en 2007. Le Taux d’Achèvement du Primaire (taux d’accès au CM2) quant à lui était de 68% en 2000, 74% en 2004 et 66% en 2007. On observe autour de la moyenne nationale des disparités régionales fortes. Le Taux d’Achèvement du Primaire en 2007 varie de 48% dans la région des Savanes, 56% dans les Plateaux, 63% dans la région Maritime, 65% dans la région de Kara, 77% dans la région Centrale à 95% dans la région de Lomé-Golfe. Cette évolution correspond à une dégradation de la situation dans la période récente, sous l’effet d’une augmentation des abandons en cours de cycle primaire (le taux d’abandon dans le primaire est passé de 21% en 2000 à 26% en 2007).

Enseignement secondaire premier cycle

Dans le secondaire premier cycle, si on considère tout d’abord l’accès en 6ème, on observe une évolution similaire à celle de l’achèvement du primaire, avec une augmentation entre 2000 et 2004 (le taux d’accès en 6ème passant de 56% à 58% entre 2000 et 2004) puis une diminution entre 2004 et 2007 (52%) essentiellement sous l’effet de la contraction de l’achèvement du primaire, mais aussi d’une légère diminution de la transition entre les deux cycles d’enseignement. Concernant ensuite l’achèvement du secondaire premier cycle, l’évolution globale sur la période est la même que pour l’achèvement du primaire et pour l’accès en 6ème. Le taux d’accès en 3ème passe de 25% en 2000, à 38% en 2004 et à 35% en 2007.

Enseignement secondaire second cycle

L’évolution de la couverture au secondaire second cycle correspond à une augmentation continue entre 2000 et 2007, notamment au niveau de l’accès. La proportion de la population qui accède en seconde est passée de 11% en 2000 à 14% en 2004 et 20% en 2007. L’accès en terminale quant à lui est passé de 6% en 2000, à 10% en 2004 et à 9% en 2007.

Enseignement technique et formation professionnelle

La couverture dans l’enseignement technique et la formation professionnelle a augmenté de manière significative entre 2000 et 2007. Le nombre d’élèves pour 100.000 habitants est passé de 274 en 2000 à 394 en 2004 et 484 en 2007. Cette expansion de l’enseignement technique et de la formation professionnelle est fortement liée à l’accroissement de l’enseignement privé, les effectifs de cet ordre ayant augmenté de 23,5% entre 1998 et 2007 contre 9% pour l’ensemble des effectifs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

Inondations 2010 au Togo
Plus d’eau, plus de dégâts et de décès
21 morts, 85 blessés, 82.767 personnes touchées, 947 maisons inondées, 7.320 maisons écroulées, 194 maisons décoiffées, 921 maisons abandonnées et autour de 7.744,24 hectares en superficie des champs de cultures dévastés. Pour préciser et compléter les 2.896 sinistrés sur les sites de Tokpli, Afagnan et Aklakou, les 11 morts, les noyades de Blitta et Tchamba, l’écroulement de cases en terre battue dans l’Assoli, la Kozah et le Tône, l’effondrement de certains ponts à Nadoba et Ponio, les zones inondées de Nyékonakpoé, Todman, Auba, Agoè, Adakpamè, Baguida, Kagomè, Kagnikopé, Dévégo, la détérioration très avancée des voies de circulation etc. C’est le nouveau bilan des inondations au Togo, édition 2010.

« Il ressort donc de cette évaluation un besoin d’assistance aux victimes à court terme en vivres et en non vivres et en intrants agricoles. Le gouvernement avec le concours des partenaires intensifie les efforts en vue de mettre les populations touchées par ces intempéries à l’abri des besoins primaires », précisait le communiqué du conseil des ministres du 28 octobre 2010.
L’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), l’Egypte et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont déjà apporté au pays leur assistance, avec respectivement un chèque de 200 millions de francs Cfa, des médicaments estimés à environ 500.000 dollars et un chèque de 58 millions de francs. Le Togo attend, comme l’année passée, les faveurs de l’Union européenne et autres partenaires et bailleurs. Et ce après l’adoption par le gouvernement du Plan ORSEC et du Plan de Contingence National, instruments précieux dont l’absence pénalise sur tous les plans.

En 2010, la période d’hivernage a été très longue avec des précipitations plus abondantes que la moyenne. Pour le mois de septembre, Lomé a enregistré 205,5 millimètres d’eau contre une normale de 65,4 millimètres, soit 314% d’excédent. Sur l’ensemble du territoire, le cumul pluviométrique mensuel de janvier à septembre par rapport à la normale (1971-2000) est excédentaire et varie de 66,5 à 175 %.

La CVJR et les dépositions
"Convergence" restitue son travail d’accompagnement auprès des victimes
Pas question de faire le diagnostic de cette Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR). Ils n’en ont pas le désir. Mais les responsables du Collectif des associations de défense des droits des victimes de violences politiques (Convergence) font le diagnostic du travail d’accompagnement auprès des victimes. « Il est à noter qu’un début de controverse tend à s’instaurer sur le choix des instances habilitées à recevoir les plaintes des victimes. Pour certaines organisations de la société civile, il est souhaitable que les tribunaux acquiescent la compétence de recevoir les plaintes des victimes », avance Convergence. Précisant que seule la CVJR est « habilitée à connaître des dépositions des victimes et des présumés auteurs des actes incriminés ». De quoi éviter les dépositions tous azimuts qui créent la confusion et, par ricochet, génèrent des lourdeurs dans le traitement des différents dossiers.

Déjà des faiblesses à corriger. Les victimes et les témoins regrettent qu’ils ne soient pas suffisamment informés sur le programme de protection, surtout à long terme dont ils pourraient bénéficier. La commission ne délivre pas à ceux qui font des dépositions un récépissé servant de preuve de l’acte de déposition.

Maintenant doit-on aller devant les tribunaux ? Pour une véritable justice sociale et pour une pleine et entière réparation aux victimes, et surtout pour éviter la récurrence des actes de violations des droits humains commis par le passé, la question invite à une sérieuse réflexion, estime l’organisation. Simplement. « Le processus de réconciliation en cours offre aux politiques de tous bords et aux organisations de la société civile une occasion de premier choix pour une confrontation d’idées sur la question de l’impunité et de la violence à caractère politique ».
En attendant, il faut avoir des interlocuteurs moins assommés par la situation sociale. Convergence recommande la création en urgence d’un fonds de soutien en faveur de ces victimes des plus désespérées.

Pour arrêter l’établissement de vrais faux passeports togolais
De nouvelles mesures sécuritaires envisagées pour les Ministères
En optant, le 7 août 2009, pour le passeport à puce, répondant ainsi aux recommandations de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI), les autorités togolaises pensaient véritablement se mettre à l’abri de faussaires patentés. Le système est l’un des plus modernes et le dernier de la technologie en matière d’émission des documents de voyage, affirment les services de sécurité. Pour preuve, depuis le début de la production de ce type de passeport, aucun cas de faux n’a été établi. C’est sans doute se tromper sur l’ingéniosité de certains agents de l’administration publique qui, plutôt que de s’attaquer de front aux complexités du nouveau passeport togolais, le contournent par de fausses pièces à fournir pour son établissement.

A ce jour, les sieurs Sossou Koffivi Mawuto et Edoh Komi Dodji et Woglo Komlanvi alias Efoe Komi sont derrière les barreaux, «poursuivis pour faux et usage de faux, faux intellectuel et groupement de malfaiteurs».
Les deux premiers sont des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, et le dernier un ancien chef de la Division des privilèges et immunités diplomatiques et consulaires.
Ils devront répondre devant les juridictions compétentes des faits qui leur sont reprochés. Au jour de leur arrestation, ils ont admis avoir réussi à faire établir en tout 7 passeports diplomatiques, 25 passeports ordinaires et 8 de service à des personnes loin d’en avoir le droit. Une perquisition opérée à leur domicile à permis, par ailleurs, de mettre la main sur divers objets, à savoir 4 passeports diplômatiques, 2 passeports de service, 2 ordinaires établis à des gens.
Le matériel saisi sur place se résume à un ordinateur complet et une imprimante, deux ordinateurs portables et des sacs de service contenant d’autres documents «compromettants», d’après le ministre de la Sécurité et de la protection civile, le colonel Atcha Titikpina.

A ce jour, leurs recettes se montent à plusieurs dizaines de millions de francs Cfa. Car, le passeport diplomatique fait par eux se délivre à 5 millions de francs pièce ; et les autres types de passeports entre 2 et 3 millions de francs. Ces faussaires du ministère des Affaires étrangères étaient à mille lieux de se croire vulnérables.
Sauf que, très récemment, à l’aéroport de Casablanca, les services d’immigration du Maroc ont interpellé Woglo Komlanvi – détenteur d’un vrai faux passeport diplomatique togolais au nom de Efoé Komi établi le 3 janvier 2009 –, alors qu’il s’apprêtait à s’embarquer pour les Etats-Unis. Tout pour lui était en ordre, y compris son vrai visa américain, si son ordre de mission n’avait pas suscité des doutes chez les services marocains. L’enquête a révélé que l’ordre de mission n’était pas du vrai, et n’émanait aucunement du ministère des Affaires étrangères. Tout le point faible des faussaires réside là précisément.

Au départ, «ils simulent des missions officielles des organismes internationaux au nom des différents ministères, des lettres de demande de passeports, des notes verbales à l’aide des paraphes imitées et des cachets fabriqués par eux-mêmes. Ces faux documents sont introduits dans le circuit normal afin d’obtenir des passeports et des visas», explique le ministre de la Sécurité. Les exemplaires de correspondances de ministère à ministère sont soigneusement copiés par le sieur Edoh Komi Dodji – précédemment chef de la Division des privilèges et immunités diplomatiques et consulaires –, qui en change les dates en imitant la signature du ministre.
Les fausses correspondances sont acheminées à la Direction générale de la documentation nationale pour l’établissement du passeport. Une fois celui-ci établi, des faux documents sont confectionnés, notamment les notes verbales, des arrêtés de nomination et d’affectation, des bulletins de pays et autres documents exigés pour la demande de visa. «Il leur est arrivé, à cet effet, de ressusciter de vieilles missions qu’ils antidatent suivant le même procédé», précise le ministre Titikpina.

Pendant que Folikoué Tètè, en fuite, est activement recherché pour les mêmes chefs d’accusation, il est difficile d’établir le nombre de ces vrais faux documents de voyage actuellement en circulation au Togo. On suppose jusque-là que les services de la Documentation se sont fait berner. Et recommandation leur est faite de ne plus se fier aux documents officiels de demande de passeport. Quelle qu’en soit l’origine, une vérification minutieuse préalable est faite toutes les fois qu’une demande de passeport d’un ministère ou d’autres administrations est reçue.
Les demandes officielles des différents types de passeports doivent être contrôlées par les ministres de tutelle afin de permettre aux seuls agents les méritant de les solliciter et de les obtenir. Il sera dorénavant désigné un point focal dans chaque ministère chargé de renseigner les services techniques du ministère de la Sécurité et de la protection civile à chaque fois que le besoin se fera sentir. Au final, au regard de la sensibilité de ce type de document, toute demande de passeport diplomatique devra faire l’objet d’une enquête préalable par les services de renseignement pour aider à en apprécier l’opportunité, estime le ministre Atcha Titikpina.

Adoption du projet de loi de finances 2011
Augmentation de près de 100 milliards Cfa de la prévision des ressources
Estimées à 536,8 milliards de francs Cfa pour 2011, contre 432,7 milliards en 2010 – à 96,1 milliards d’augmentation –, les ressources budgétaires enregistrent une hausse de 24,1% en glissement annuel, d’après le conseil des ministres consacré vendredi à la seconde lecture et à l’adoption du projet de loi de finances gestion 2011. Comparées aux charges, le projet de budget 2011 ne dégage qu’un besoin de financement – éventuellement par les bailleurs – de 11,9 milliards de francs. Ce gap a été d’ordinaire très important de par le passé. Il s’entend que, de plus en plus, les autorités tendent à équilibrer le budget de l’Etat. Et surtout à maîtriser les dépenses.
«L’une des orientations majeures de la politique de redressement économique lancée en 2007 est la poursuite en 2010 de l’assainissement des finances publiques par le maintien de la stabilité macroéconomique basée sur une politique budgétaire rigoureuse et la relance de l’économie, en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations togolaises et à la réduction de la pauvreté...», souligne le gouvernement dans un communiqué. Le maintien de la stabilité macro-économique et la consolidation d’une croissance plus forte passe par la poursuite des efforts consentis par le gouvernement dans l’exécution du programme de Facilité élargie de Crédits (FEC), explique-t-il. Ces efforts devront également intégrer au niveau sous-régional, les politiques de réformes et d’harmonisation des finances publiques engagées par l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).

Les recettes attendues en 2011 sont d’ordre propres (321,2 milliards), en hausse de 27,4% par rapport à l’année précédente, et d’ordre extraordinaires (215,6 milliards), elles aussi en augmentation de 19,4% par rapport à 2010. Il sera assigné, pour ce qui est des ressources propres, à la fiscalité de réaliser 269,2 milliards de francs, soit 45 milliards de plus que ce qui est prévu l’année en cours. Les recettes non fiscales sont estimées à 39 milliards de francs, contre seulement 15,6 milliards cette année, soit un accroissement de 150%. Une augmentation qui s’explique notamment par la licence d’une troisième téléphonie mobile. Les produits des privatisations et des participations financières sont prévus pour rapporter 13 milliards de francs (contre 11,7 milliards) à l’Etat. De manière schématique, l’administration des Douanes sera chargé de recueillir 150,7 milliards de francs (un accroissement de 16,8%), l’administration des Impôts 118,5 milliards de francs (hausse de 12%) et le Trésor public 52 milliards de francs, contre seulement 27,3 milliards (une augmentation de 90,5%) prévus cette année.

Pour ce qui est des ressources extraordinaires, les emprunts, les dons et les appuis budgétaires sont estimés respectivement à 79,6 milliards (une hausse de 5,6%), à 66,7 milliards de francs (une régression de 12,8%) et à 22,3 milliards de francs (une chute de 22,3%). Il est prévu un emprunt obligataire pour 47 milliards de francs. «Tout comme les années passées, la règle qui s’impose au gouvernement est le renforcement de la rigueur dans l’exécution de la loi de finances en 2011. Cette rigueur sera observée aussi bien dans la mobilisation de nos ressources propres que dans l’exécution des dépenses. Pour ce faire, la lutte contre la fraude et la corruption sera accrue, de même que la réduction des exonérations afin d’assurer l’accroissement de nos recettes internes», affirme le gouvernement.
«De même, les dépenses publiques seront exécutées avec la plus grande rigueur en vue d’éviter les dépenses extrabudgétaires et tout dérapage préjudiciable à l’équilibre du budget», ajoute le gouvernement. Résultats attendus : mieux lutter contre la pauvreté, relancer l’économie par l’investissement dans les secteurs porteurs de croissance… Et améliorer les conditions de vie des travailleurs.
Le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel serait de 3,7% en 2011 contre 3,4% en 2010. Le taux d’inflation mesuré par la variation de l’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) a connu une hausse de 0,9% sur la période de juin 2009 à juin 2010, passant de 104% à 104,9ù. Le taux d’inflation mesuré par la variation de l’indice de déflateur du PIB serait de 2,1% en 2011. En 2011, la balance des paiements enregistrerait un solde excédentaire de 96,7% milliards de francs résultant d’un déficit courant et d’un excédent de flux nets de capitaux et des opérations financières.

Société
La dangereuse course des vendeurs ambulants
On les voit tous les jours, à chaque carrefour, sur les grandes voies et artères publiques de la ville de Lomé, se faufilant entre les véhicules, et très souvent au risque de leur vie. En main, ils transportent des confiseries (bonbons et chewing-gum), des mouchoirs, des appareils électroménagers, des objets décoratifs, des ustensiles de cuisine et autres. Jeunes filles et garçons, peu importe, ils sortent de la maison assez tôt, souvent à six du matin, pour une interminable journée. A la question de savoir pourquoi ils se lèvent aussi tôt, la réponse est la même : «il faut bien aller au travail !». Romuald, âgé de 28 ans, est un jeune togolais, en qui l’espoir d’un lendemain meilleur grandit de jour en jour. Il se rend à son lieu de travail, à Déckon, à 7 heures. A pied ou en voiture, il se démène pour s’y rendre.
Origine de ces produits
Cela dépend des produits vendus bien évidemment. Selon Jean, un autre vendeur, leurs produits leur sont livrés par des Libanais, ou des femmes propriétaires de grands magasins au Grand marché …

Certains disent être des employés de ces gros bonnets mais préfèrent vendre à la criée. Les plus chanceux s’octroient la marchandise à leurs propres frais. Et côté revenus, ceux qui ont de la poigne s’en sorte en fin de journée avec près de 15 à 20 000 FCFA. «Il y a des jours où nous ne vendons rien et cela peut durer des semaines» précise Romuald. Hermine, quant à elle, vend des mouchoirs jetables, des chewing-gums, bonbons et biscuits. En fait, elle n’a pas eu de choix : «On ne mange pas tous les jours à la maison et j’ai décidé, avec l’aide de ma tante, de faire ce commerce qui me rapporte au moins 2500 FCFA par jour.» Pour Peter., jeune artiste en herbe, vendre les montres, bracelets et autres chaînes lui permettra de terminer sa maquette. Sous la pluie comme sous le soleil, ces jeunes ne baissent pas les bras, au contraire. Marchandises en main et visiblement fatigué par la course qu’il mène derrière toutes les voitures qui passent Alain raconte comment lui et son frère se sont retrouvés dans cette activité : «Les parents n’ont pas eu assez d’argent pour que nous puissions poursuivre nos études. Après le départ de notre sœur pour l’Europe, la vie est devenue tellement difficile à la maison qu’il a fallu trouver des moyens pour s’en sortir. Ceci était l’une des solutions. C’est dur, mais on fait avec».

Selon certains automobilistes abordés, ces vendeurs ne font pas de mal, même si parmi eux il y a quelques brebis galeuses qui donnent une mauvaise image de leur travail. Au final, une seule et grande idée ressort des propos de ces vendeurs ambulants: «Nous voulons juste avoir de quoi manger, sans avoir besoin de quémander ou de voler», ajoute Alain.

Rafiou, un vendeur de journaux à la criée

Rafiou, est un jeune de 25 ans qui, malgré son handicap physique, essaye tant bien que mal d’assurer son unique gagne-pain « honnêtement » et qui consiste à vendre quotidiennement les journaux à Atikoumé.
Il est le plus jeune à vendre les journaux en ce lieu et ce, depuis cinq ans. Très tôt le matin, Rafiou a déjà un programme très chargé. A commencer par la virée indispensable par le dépôt du distributeur des journaux, où il doit sélectionner les journaux aux Unes sensationnelles car, ils sont généralement mieux vendus que les autres. Ils se distinguent aussi par leur contenu du jour, notamment ceux qui font l’actualité de la presse et bien sûr des Infos diverses sur le Togo et ses villes de l’intérieur.

Ces journaux ont la chance d’être montrés en premier aux passants. «J’achète les journaux avec mon propre argent. Et j’ai donc intérêt à vendre le plus possible Je montre en priorité, ceux dont les titres semblent plus vendables ! Il m’arrive aussi d’avoir des clients réguliers mais ils ne sont pas nombreux. » Explique Rafiou qui demeure très estimé par ces clients, car sa simplicité et son sens de l’humour, le distingue des jeunes de son âge. Ce qui lui a équivalu d’ailleurs, le respect de tout le monde.

Toutefois, il espère toujours avoir, pour bientôt, les moyens pour construire son propre kiosque et pourra ainsi subvenir, par un travail stable, aux besoins de sa petite famille.
© L’Union du 2 novembre 2010

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