Médias

Le Togo n’est pas la Côte d’Ivoire, mais …

L’éditorialiste de l’Union dresse mardi un parallèle entre la situation en Côte d’Ivoire et au Togo.
« S’il y a report de la date du scrutin au-delà du 7 mars (au Togo, ndlr), le délai constitutionnel du Président de la République n’est plus respecté. En ce moment, le scénario ivoirien est envisageable. Là, c’est l’opposition qui préfère le Président sortant au pouvoir sans réélection. Tandis qu’en Côte d’Ivoire, le Président se maintient au pouvoir en repoussant sans cesse le scrutin présidentiel aux calendes grecques. Paradoxe africain ! ».
Le journal commente abondamment la décision de trois candidats (UFC, CAR et CDPA) de suspendre leur participation au processus électoral. Vont-ils tout même se présenter et faire campagne ou décider de boycotter le scrutin ? Un véritable mélodrame, note L’Union.
Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
Le paradoxe électoral en Afrique
L’opposition togolaise préfère garder Faure au pouvoir
En décembre dernier, l’élection présidentielle ivoirienne a été reportée pour la sixième fois consécutive depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005. Prévue désormais pour se dérouler entre fin février et début mars 2010, cette élection est censée clore la longue crise sociopolitique qui sévit dans le pays depuis le coup d'Etat manqué de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) de M. Guillaume Soro. Le peuple ivoirien se croyait alors arriver au bout du tunnel. Malheureusement, avec le développement de l’actualité politique ces derniers jours, cet espoir est une fois encore contrarié.
En effet, dans un discours prononcé le vendredi 12 février dernier à la télévision ivoirienne, le Président ivoirien Laurent Gbagbo a annoncé la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei).
Cette décision, en ce qui concerne la Cei, met une fois encore fin au processus électoral en cours dans ce pays. Elle est la conséquence du bras de fer opposant M. Robert Beugré Mambé le Président de cette institution et le Front Patriotique Ivoirien (Fpi) le parti du Président qui souhaitait le voir démissionner de la tête de l’organe d’organisation du scrutin.
Dans ces conditions, le report de l’élection étant inévitable renforce la crise ivoirienne dont l’issu est encore incertaine. L’opposition crie à un coup de force et dénonce l’attitude du Chef de l’Etat qui ne respecte plus l’accord de Paix de Ouagadougou entre les différents protagonistes de la crise ivoirienne dont lui-même a été signataire le 4 mars 2007.
Au Togo, la date de l’élection présidentielle a été repoussée du 28 février au 4 mars prochain suite aux revendications de l’opposition. Toutefois, ce report n’a aucune incidence sur le délai constitutionnel réclamé au début du processus par la Cour Constitutionnelle.
Malgré cela, l’opposition togolaise continue de mettre la pression en avançant des raisons telles que : la reprise de la révision des listes électorales, en raison des graves anomalies ayant entaché celle qui a eu lieu, la définition de mesures consensuelles devant garantir le respect des dispositions du code électoral concernant le vote par procuration, la suppression pure et simple du vote par anticipation, l’adoption des bulletins à souche pour en assurer une meilleure traçabilité, l’authentification des bulletins par la signature de deux membres des bureaux de vote à raison d’un par sensibilité politique, le consensus au sein de la CENI sur la procédure de centralisation des résultats, et le report du scrutin à une date qui prenne en compte les problèmes à résoudre.
Ces principales revendications sont contenues dans une lettre que le Car de Me Agboyibo a adressée au Président de la Céni, M. Tabiou, pour l’informer de la suspension de leur participation au processus électoral.
En termes clairs, les deux membres du Car à la Ceni arrêtent leur fonction et le candidat du parti me Agboyibo n’est plus candidat. Le Car, à la recherche de sa popularité écornée, a emboîté les pas de l’Ufc.
S’il y a report de la date du scrutin au-delà du 7 mars, le délai constitutionnel du Président de la République n’est plus respecté. En ce moment, le scénario ivoirien est envisageable. Là, c’est l’opposition qui préfère le Président sortant au pouvoir sans réélection. Tandis qu’en Côte d’Ivoire, le Président se maintient au pouvoir en repoussant sans cesse le scrutin présidentiel aux calendes grecques. Paradoxe africain !

Présidentielle du 4 mars 2010
La CENI établit un fichier de 3.281.146 électeurs
Le chiffre est révélé par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui s’adressait hier aux électeurs dans le traditionnel message de lancement de la campagne électorale. « Après les opérations de révision des listes électorales qui se sont globalement bien déroulées malgré quelques difficultés conjoncturelles, nous avons désormais établi un fichier électoral fiable comportant trois millions deux cent quatre vingt et un mille cent quarante six (3.281.146) électeurs», avance Taffa Tabiou. Et d’ajouter qu’à compter de ce mercredi 17 février les listes électorales provisoires seront affichées dans tous les centres de révision et de vote (CRV) ayant abrité les opérations de révision des listes. Lesquelles listes provisoires représentent la fusion des listes de 2007 et les données issues de la révision des listes de décembre 2009 et janvier 2010.
L’opération d’affichage ouvre du coup la voie aux recours de 48 heures, c’est-à-dire les 18 et 19 février 2010 auprès des CELI. Et aussi auprès de la CENI, puis du tribunal de première instance compétent jusqu’au 26 février prochain suivant l’article 69 du code électoral.
Courant janvier, la CENI avançait l’hypothèse d’une augmentation de 11% du fichier final par rapport à 2007. Pour les législatives d’octobre 2007, 2.908.000 étaient appelés aux urnes.
A en croire le président de la CENI, les membres se sont accordés pour l’utilisation d’un bulletin à souche comportant des numéros séquentiels. De même, le principe de l’authentification du bulletin de vote dans le bureau de vote est un acquis dont les contours seront définis et transmis aux membres des bureaux de vote lors de leur formation.
« La campagne est le temps de la propagande. Elle doit être une période de confrontation d’idées et d’idéaux. La campagne est aussi le temps des promesses saines qui favorisent l’émulation de l’électeur, du citoyen et de son environnement. Malheureusement, la campagne peut être aussi la période des promesses démesurées et des discours enflammés destinés à séduire l’électeur et à emporter son adhésion. Et donc, fatalement, la période de campagne peut être une période de passions (…) La CENI appelle au sens élevé de responsabilité des uns et des autres notamment des partis politiques, de leur candidat et des militants afin que la campagne se déroule dans un climat pacifique, de respect réciproque dans le seul but de préserver la paix sociale dans notre pays », rappelle Taffa Tabiou.
La campagne s’achève le 2 mars à minuit, soit 48 heures avant le scrutin proprement dit. Les électeurs devront choisir entre sept candidats dont le sortant et celui du parti au pouvoir, Faure Gnassingbé.

Un long week-end d’embrouillamini pour l’opposition

On ne peut éternellement remplacer une dictature par une nouvelle. Le clan de Fabre & Cie veut désormais s’approprier la méthode décriée de Fo Gil. Il décide de suspendre la participation du parti aux travaux de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Sans daigner impliquer les concernés dans la prise de décision. Simplement, l’Union des forces de changement (UFC) a voulu empêcher la machine électorale de tourner. Le parti dit le mieux structuré, ne soulevant plus des foules (exemple pris sur ses deux derniers meetings), a ainsi sorti sa dernière carte. Mais c’est sans compter avec la profonde division qui secoue le parti de Gilchrist Olympio.
Depuis samedi en fin de matinée, soit quelques heures après l’acte du reliquat du parti –autour du candidat de recours–, Jean-Claude Homawoo s’est désolidarisé des siens. Il dit attendre un signal du président national du parti qui reste sa première caution à la CENI.
Un signal qui ne viendra sûrement, surtout que Fo Gil continue de refuser de soutenir la candidature de recours de Jean-Pierre Fabre. Le rebelle (même s’il n’aime pas le mot) ne comprend toujours pas le retrait de l’institution technique d’organisation du scrutin alors même que le candidat se maintient dans le processus. Aberration ! «Je ne suis pas d’accord avec cette décision et je ne la comprend pas. Le travail à la CENI consiste à organiser les élections auxquelles participe l’UFC. Son retrait n’a aucun sens. Je prendrais part à tous les travaux de la CENI en tant que technicien de l’UFC. L’UFC est vraiment en crise. S’agissant de la candidature de l’UFC à l’élection présidentielle, il y a deux courants au sein du parti. D’abord celui qui se nomme des Amis de Gilchrist Olympio (AGO) et l’autre partie constitué par les réformateurs de l’UFC», avance M. Homawoo.
Et d’accuser le chargé de communication et le clan des réformateurs d’avoir fait rétention du dossier de candidature de Fo Gil.
Seulement, entre-temps, le communiqué de l’UFC a emballé le Comité d’action pour le renouveau (CAR) et la Convention démocratique des peuples africains (CDPA). A moins de 24 heures, le clan de l’avocat de Kouvé n’a pas voulu rester à la traîne de la découverte du candidat de recours Jean-Pierre Fabre. Yawovi Agboyibo a décidé de suspendre sa participation au processus électoral et la présence des deux représentants de son cher parti à la CENI. Pour les revendications sur la révision des listes électorales, la suppression du vote par anticipation, l’adoption des bulletins de vote à souche et le report de l’élection présidentielle «à une date qui prenne en compte les problèmes à résoudre».
Et la candidate de la CDPA n’a pas voulu se faire étiqueter. Elle brandit les mêmes arguments du candidat du CAR et ne comprend pas que de telles irrégularités puissent persister pendant que les représentants de l’opposition (qui sont les premiers concernés) ont toujours séjourné à la CENI. Plus est, elle ne trouve pas les raisons de rester dans le processus alors même que les membres de l’opposition à la CENI claquent la porte. C’est sans compter le mélodrame ayant conduit à cette position de l’UFC. La CDPA ne veut pas parler de boycott ; elle restera.
« Le quorum est largement atteint, nous sommes aujourd’hui 14 à rester et continuer le travail », lâchait à la presse Taffa Tabiou, le président de la CENI, au moment d’officialiser la suspension de l’UFC aux travaux de la CENI. En retranchant les trois délégués de l’UFC et les deux du CAR, en ajoutant le retour de l’UFC, il reste 13.
On ne peut parler de vide législatif ou juridique. La loi a imaginé les cas. En clair, la position de Fabre & Cie et d’Agboyibo & frères n’a pas d’effet. Pis est, pour les plus sévères, elle n’est pas bien réfléchie. N’empêche, le vice-président Patrick Lawson précisait déjà qu’il ne s’agit pas de retrait mais de suspension. Dans le camp de Solitoki & associés, on ne veut nullement paniquer. Passons !
Suivant le code électoral, la CENI siège valablement lorsque neuf de ses membres au moins sont présents. Un membre peut donner procuration à un autre membre à l’effet de le représenter à une séance. Les décisions sont adoptées par consensus. A défaut de consensus, il est procédé au vote à la majorité qualifiée des deux tiers des membres présents, au premier tour, ou à la majorité relative des membres présents au second tour. Une disposition qui est reprise par le règlement intérieur qui guide le fonctionnement de l’institution en charge de l’organisation et de la supervision du scrutin présidentiel du 4 mars 2010. Autrement, l’institution devra logiquement statuer au cas où la suspension devient définitive.
C’est l’hypothèse de la démission des membres, aussi réglée par la loi électorale. En cas de démission d’un membre, il est pourvu sans délai à son remplacement suivant la procédure ayant conduit à leur nomination par l’Assemblée nationale. En cas de vacance de celle-ci (ce qui est actuellement le cas), le remplacement se fait exceptionnellement par la CENI, sur désignation par le parti ou l’organisation politique auquel appartient le membre. Seulement, étant l’initiateur du retrait, on peut comprendre que l’UFC et le CAR ne voudront pas pourvoir au remplacement après la démission. Ici, le législateur a également prévu : « la non désignation de son ou ses représentants par le parti ou l’organisation équivaut à une renonciation constatée par la CENI. Dans ce cas, la Cour constitutionnelle, sur saisine de la CENI, prend les dispositions pour pourvoir au remplacement de ce membre défaillant ». Au-delà, la règle du quorum prime.
L’autre scénario du parti dit le plus populaire est de se retirer totalement du processus électoral. Et avec son candidat de recours dont le dossier est validé par le juge constitutionnel. Selon la loi, avant l’ouverture de la campagne, tout candidat peut se retirer. Dans ce cas, le cautionnement est remboursé. Le retrait est immédiatement porté à la connaissance de la Cour constitutionnelle qui le notifie à l’Administration électorale ainsi qu’à la CENI et le rend public sans délai. Dès l’ouverture de la campagne, aucun retrait de candidature, aucun désistement n’est admis. Les héritiers de Fo Gil ont, du coup, toutes les dates pour se fixer. Il en est de même si le CAR veut aller dans le même sens.

A la veille de la campagne
Faure ne veut pas de score dithyrambique avec fraudes
Pendant que les candidats s’empêtrent dans leur instabilité, le candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) continue ses sorties. Mieux, Faure Gnassingbé ne veut arborer son manteau de candidat que dès ce mardi. Pour l’heure, il sensibilise sur la non violence et la transparence d’un scrutin.
A Agbodrafo, le 14 février, il a demandé à la population d’accueillir tous les candidats, les écouter afin d’opérer un choix lucide et responsable. «Nous n’avons pas le droit d’échouer», a-t-il lancé. Et échouer veut aussi dire que le résultat final doit refléter la voix populaire et surtout coller avec la nouvelle ambition du Togo : rassembler les fils pour désormais parler développement. Faure ne veut pas de score dithyrambique à la soviétique si cela n’est pas le miroir du choix unanime des Togolais. Lorsque vous avez 98 ou 99% mais avec des fraudes, vous n’aurez pas les moyens de gouverner et de rassembler les Togolais. Et d’ajouter que le Togo doit appartenir à ceux qui ont fait un autre choix et non aux seuls vainqueurs.
Du coup, «le Togo aura un président doté de toutes les légitimités pour mettre en œuvre son programme avec l’aide de toutes les bonnes volontés», selon les mots de Faure Gnassingbé samedi à Sagbado (une banlieue au nord-ouest de Lomé).

Kagbara dénonce l’hypocrisie et la non sincérité de l’opposition
Le président du Parti démocratique panafricain (PDP), Bassabi Kagbara, candidat à l’élection présidentielle du 4 mars a rencontré la presse vendredi dernier. Il s’est prononcé sur le projet de candidature unique qui agite l’opposition. «Nous sommes tous favorables à ce projet, mais en même temps, chacun veut être le candidat unique. Il n’y a donc aucune sincérité.
On perd le temps et on tourne autour du pot pendant que l’autre candidat (Faure Gnassingbé, ndlr) est sur le terrain», a déclaré M. Kagbara. Et d’ajouter que personne ne veut céder. «Nous nous sommes rendus compte que nous disons tous oui à la candidature unique, mais au même moment, chacun pense que c’est lui ce candidat unique».
Le patron du PDP souhaite par ailleurs que la Commission électorale nationale indépendante mette à profit le report de quatre jours de l’élection pour corriger les imperfections constatées dans l’établissement du fichier électoral. Il réclame le droit de vote pour la diaspora togolaise.
Un sujet qui est classé depuis, aucune disposition pratique n’étant mise en place pour la cause. Depuis 2007, il est acquis qu’un Togolais de la diaspora qui veut voter doit se déplacer au Togo pour se faire inscrire au préalable sur la liste électorale numérisée avec photo.
En fin de semaine dernière, le candidat du Comité d’action pour le renouveau (CAR), Yawovi Agboyibo a dénoncé un guet-apens dans une rencontre de forcing orchestré par MM. François Boko, Kofi Yamgnane et Jean-Pierre Fabre qui, trois jours auparavant, a crié à Lomé n’avoir pas besoin de l’appui des autres partis pour gagner le scrutin du 4 mars.
Dans l’intervalle, Agbéyomé Kodjo qui avait aussi crié n’avoir aucun motif pour s’aligner derrière le candidat de l’UFC, après le forfait de Fo Gil, a fini par avaler son propre crachat : il a jeté l’éponge, à temps, pour devenir le directeur de campagne de l’inexpérimenté Jean-Pierre Fabre.

Par le démarrage des séminaires de formation
La guerre à la résistance aux réformes a commencé
Suivant un chronogramme incompressible, une série de séminaires de formation sur les questions de résistance aux réformes à l’attention des décideurs, des chefs de service de l’administration publique et des collectivités locales, des représentants du secteur privé et de la société civile a effectivement démarré le 11 février 2010. Prévus pour se tenir à Lomé, Tsévié et Sokodé, lesdits séminaires sont financés par le Projet Secteur Financier et Gouvernance de la Banque Mondiale. Le séminaire de Lomé a lieu les 11 et 12 février et a impliqué les Directeurs de cabinet, les Secrétaires généraux, les Directeurs généraux de l’administration publique et des entreprises publiques, les représentants du Conseil National du Patronat et de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo.
D’autres sessions de formation sont également prévues dans la commune de Lomé courant mars 2010.
L’assise de Tsévié concerne, les 15 et 16 février, les Directeurs régionaux de l’administration publique, les Chefs de services publics, les représentants du secteur privé (la Chambre Régionale d’Agriculture, la Chambre Régionale des Métiers), le représentant des travailleurs du secteur informel, les membres de la société civile (ONG). Quant au séminaire de Sokodé, il regroupera le même panel de décideurs les 18 et 19 février 2010.
Après ces trois régions, les séminaires de formation s’étendront au cours du mois de mars aux autres régions économiques (Plateaux, Kara et Savanes). Ils ont pour objectif principal de contribuer à créer, au sein de l’administration publique togolaise, du secteur privé et de la société civile, un déclic positif capable d’accélérer l’émergence du Togo et de faire connaître au public togolais l’importance que revêtent les réformes dans un pays et que les autorités togolaises s’emploient activement à mettre en œuvre. Spécifiquement, ces séminaires permettront de créer chez les participants une nouvelle forme de croyance au développement en les aidant à s’approprier les méthodes universelles d’innovation et de créativité, à contribuer à leur épanouissement individuel par un changement positif des participants afin qu’ils deviennent de véritables acteurs de développement, à créer un climat de sérénité et de confiance en soi et mutuelle dans l’économie togolaise.

Politique nationale de logement
La MUGET peut déjà rêver ses 180 logements sociaux
De sources confirmées, il est acquis le financement de la première phase de la construction de 180 logements sur des propriétés foncières de la Mutuelle générale des enseignants togolais (MUGET) et répartis dans les chefs-lieux des cinq régions économiques du pays, en plus de Lomé.
Baptisé « Cité MUGET », le projet a un caractère social et à but non lucratif. En plus du financement, le gouvernement s’apprête à accorder une exonération fiscale et douanière sur les différents matériaux entrant dans la construction desdits logements.
Plus de 15.000 membres actifs de l’enseignement des 1er, 2ème et 3ème degrés composent la MUGET. Ils sont dans la catégorie des bas et moyens revenus visés par la Stratégie nationale du logement actualisée en 2007. Constat de l’Exécutif : ces enseignants n’ont pas la facilité d’accès à une propriété immobilière qui tient compte de leur statut particulier et nombreux partent à la retraite sans pouvoir construire la petite case. A la retraite, ils sont acculés par les frais de loyer en constante augmentation.
A la fin, on va finir ses jours au village ou occuper une « pièce » avec sa ou ses femmes et les enfants. A juste titre, la MUGET initie son projet pour la construction des maisons à coût réduit destinées à la location vente pour les mutualistes.
La Politique nationale de logement adoptée le 24 juin 2009 inscrit des actions comme la création d’une société d’Etat offrant des parcelles assainies et viabilisées à des coûts acceptables, l’aide aux acquéreurs individuels à se mettre en coopérative d’achat pour bénéficier de réductions sur les prix des matériaux de construction, etc.

Pour construire l’Hôpital l’Espérance de Mango
L’ABWE exempt de droits de douanes et de TVA
Son expérience, mais aussi son sérieux ont joué en sa faveur. L’association des Baptistes pour l’Evangélisation du Monde (ABWE) est exemptée de droits de douanes (DD) et Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour la construction d’un hôpital dénommé Hôpital de l’Espérance dans la ville de Mango (nord). D’un coût de 2 milliards de francs Cfa, la structure d’une capacité de d’accueil de départ de 43 lits est reconnue « d’utilité publique », indique un décret pris à cet effet par le chef de l’Etat en conseil des ministres mercredi dernier.
Ainsi, les matériaux, les équipements et les mobiliers utilisés pour l’assainissement, la viabilisation, la construction et l’aménagement de l’Hôpital de l’Espérance «sont exonérés aussi bien à l’importation que lors des achats locaux des droits et taxes », indique le décret. Le droit de douanes (DD) et la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) s’entend. Ce projet de construction d’un hôpital confessionnel autorisé en février 2007 prévoit une clinique, une pédiatrie, la maternité, la chirurgie en blocs opératoires, un laboratoire d’analyse, une radiologie et la pharmacie. Il est également prévu la création d’une centaine d’emplois. Pour ce faire, la mission a acheté plus de 25 hectares de parcelles et procédé à la pose de la première pierre le 22 octobre dernier.
L’ABWE est enregistrée au Togo depuis juillet 1975. Son expérience et son sérieux dans le domaine médical ont été démontrés depuis plus de 20 ans. D’autant qu’elle a ouvert l’hôpital Tsiko dans le Kpélé qui fonctionne avec succès, constatent les autorités.
Le traitement particulier accordé à la mission baptiste répond de la volonté des autorités «d’améliorer les conditions sanitaires de la population à travers le DSRP complet et le PNDS 2009-2013», déclare le ministre de la Santé Komlan Mally. Il est à noter les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) prévoient notamment de réduire de deux tiers la mortalité infantile, et de moitié la mortalité maternelle d’ici à 2015.

Réhabilitation des infrastructures et développement communautaire
Près de 32 milliards décaissés au retour de la Banque mondiale
La Banque mondiale, nous l’annoncions dans la précédente parution, a fortement appuyé les autorités togolaises a son ré-engagement avec le pays. Environ 200 millions de dollars, soit près de 90 milliards de francs Cfa, avaient servi d’appui budgétaire pour l’apurement des arriérés de dette. Mais la banque s’est également illustrée dans la réhabilitation des infrastructures, surtout urbaines, et dans le développement communautaire.
Sur le premier volet, le pavage du Boulevard de l’Oti II, en cours d’achèvement, pour un montant de 1,5 millions de dollars (plus de 650 millions de francs) en est un exemple. A cela s’est ajouté un deuxième projet d’infrastructures urbaines plus important, et dont le montant prévu initialement dans la Stratégie intérimaire (12 millions de dollars) a plus que doublé (26,2 millions de dollars), a annoncé en début de la semaine dernière le représentant résident. Ses travaux vont démarrer bientôt, et permettront de construire des voiries urbaines à Lomé, mais également de donner l’accès à l’eau potable, et contribuera à l’électrification des rues de la capitale.
Sur le volet communautaire, un projet avait été financé (17,2 millions de dollars) qui est venu renforcer les actions démarrées sur le terrain par la Banque depuis 2005 dans le cadre du Projet d’urgence pour la réduction de la pauvreté dans les régions Maritime et Savanes. Le nouveau projet s’est étendu à toutes les 5 régions du pays pour faciliter l’accès des communautés à la base aux services sociaux de base, et offrir des opportunités aux populations bénéficiaires pour engager des activités génératrices de revenus. En exemple, des écoles, des centres de santé, des pistes rurales, etc.. ont été construits à la demande des communautés bénéficiaires qui se sont occupées elles-mêmes à suivre les travaux de bout en bout.
Le Projet de développement communautaire a reçu un financement additionnel de 7 millions de dollars pour aider le Togo à faire face aux effets de la crise alimentaire. Il a permis la mise en œuvre d’un programme de nutrition en milieu scolaire (2,5 millions de dollars) et d’un programme d’appui aux agriculteurs (4,5 millions de dollars) pour les aider à accroître les productions, à travers la subvention des engrais et la fourniture de semences améliorées.
En dehors de toutes ces actions, la Banque a financé la réalisation des études économiques, telles que la « Revue des dépenses publiques et de la gestion financière de l’Etat » qui a aidé le Togo à identifier certains problèmes clés qui doivent être traités pour une gestion saine des finances publiques. Une étude est par ailleurs démarrée sur les sources potentielles de croissance économique dont la validation est prévue pour le mois de juin, indique-t-on.
Joseph Baah-Dwomoh, le représentant résident, étant en fin de mission après 4 ans, le souhait du Togo est de voir son remplaçant poursuivre dans le même sens afin de booster la croissance, et de permettre aux communautés rurales de s’affranchir de la pauvreté.

Campagne électorale
Le MTDLDH invite à un comportement républicain
Visiblement regardant sur le respect des droits de l’homme en période électorale, le Mouvement togolais de défense des libertés et des droits humains (MTDLDH) s’intéresse aux quinze jours de campagne électorale qui s’ouvre dès ce 16 février. Pour la cause, il lance un appel pour une campagne apaisée et conviviale, préalable d’un scrutin lui-même réconciliateur. Pour l’organisation, tout doit tourner autour de la non violence, la non provocation et la sauvegarde d’une citoyenneté responsable.
Et les cibles sont les acteurs politiques et les candidats, les forces de sécurité, les électeurs et les médias. Le constat est fait que ce sont les premiers qui orchestrent et alimentent les clivages sociaux au moment de faire la cour aux voix des électeurs. C’est l’heure de la démagogie et souvent des attaques entre les candidats en lieu et place d’un vrai débat sur les programmes, selon les mots de Claude Vondoly, président du MTDLDH. Du coup, les discours doivent être désarmés. «Il faut toujours garder à l’esprit que tout le monde survivra à ce qui reste un moment d’arrêt dans la vie d’une Nation : les élections», ajoute M. Vondoly dans un entretien à L’Union. Chacun devant rester dans son rôle, l’aspect technique de l’élection doit être laissé à l’organe consensuellement créé (la CENI, ndlr).
Pour leur part, les forces de sécurité doivent garder la hauteur et servir tous les candidats avec la même détermination. A cet effet, le MTDLDH exhorte à une meilleure sécurisation des personnes et des biens. Ce qui coupera court aux fausses allégations de menaces et de violations des droits humains pendant «cette période cruciale après les législatives réussies de 2007». Sur le terrain, les 6.000 agents de la FOSEP ne doivent se lasser de sensibiliser les uns et les autres sur le contenu de leur mission. «Ils ne la connaissent pas souvent», poursuit M. Vondoly.
Les populations, elles, n’ont que l’obligation d’être disciplinées et d’écouter toutes les équipes de campagne qui animeront les débats. «le plus important, c’est d’aboutir à un résultat transparent, démocratique et crédible qui fera la fierté des Togolais», avertit le Mouvement.
Enfin, les médias – les pompiers et les pyromanes – doivent se coller au respect de la législation qui guide le processus, allant de la campagne au scrutin proprement dit. «Il faut se dire que ce n’est pas par moi que le dérapage arrivera», conclut-il.
Le MTDLDH entend déployer sur le terrain 160 observateurs des droits de l’homme et promet un rapport général sur tout le processus électoral.
Créé en Août 2000, le Mouvement Togolais pour la Défense des Libertés et des Droits de l’Homme (MTDLDH) est l'une des grandes organisations de défense des droits de l'homme au Togo. Très actif sur le terrain, il a mené ces dernières années plusieurs actions.

Présidentielles : «L’élu n’appartiendra pas à un clan ou à une famille mais à tous les togolais »
Le président qui sera élu au lendemain du 04 mars «n’appartiendra pas à un clan ou à une famille » a déclaré le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, le 14 février devant les populations du canton d’Agbodrafo, dans la préfecture des Lacs, à 35 km au sud est de Lomé. «Nous ne devons plus échouer cette fois. C'est-à-dire des élections sans violence, apaisées, libres, crédibles et transparentes» a-t-il ajouté tout en demandant aux habitants de la localité de renoncer à toutes formes de violence car toujours selon lui, «il est temps de mettre fin à toutes les actes inutiles qui nous retardent».
En effet, le chef de l’Etat était à Agbodrafo dans le cadre d’une cérémonie de remise d’équipements agricoles à une quarantaine de groupements maraîchers et de transformation de produits agricoles de ladite localité. C’est une initiative inscrite dans le Programme de Soutien aux Activités Économiques des Groupements (PSAEG) du ministère du développement à la base. Lequel programme a permi à des groupements surtout féminins d’avoir accès à des crédits et les investir ensuite dans des activités rémunératrices.
Plusieurs cadres de la localité, des chefs traditionnels, des membres du gouvernement dont la ministre Kuévi Amédjogbé était présents.
Mme Victoire Tomégah-Dogbé, la ministre, directrice de cabinet du président de la République, en charge du développement à la base était également sur les lieux.
«Les actions que nous menons aujourd’hui est le sens que je donne à ma mission à la tête du pays», a renchérit Faure Gnassingbé.
Des matériels notamment des groupes électrogènes, des brouettes, des bottes, des arosoirs, des bassines à eau et des motopompes ont été répartis aux groupements
Le ministère du développement à la base a entrepris depuis quelques mois, un vaste projet visant à appuyer les groupements à la base en mettant à leur disposition des outils de travail. Et, plus de 5.000 groupements ont déjà bénéficié de ce projet.
Créé en octobre 2008, le ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé du développement à la base a pour mission d’impulser la dynamique nécessaire pour promouvoir et soutenir le développement harmonieux des communautés de base et de mettre en œuvre, les plans stratégiques de développement communautaire sur la base du cadre de référence des priorités nationales, régionales et locales.
Les ministres Gilbert Bawara, Pascal Bodjona, Kossi Ewovor ont également fait acte de présence, ainsi qu’une foule nombreuse d’habitants du canton d’Agbédrafo et de ses environs.
Enfin, le président de la république a promis que la clôture du lycée d’Agbodrafo sera construite dans les plus brefs délais. L’absence de cette clôture expose les apprenants à des risques d’accidents causés par les engins qui empruntent la Nationale n°2.

© L’union du 16 février 2010

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.