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Le continent africain tourné vers l’Inde

«Avec l’Inde, l’Afrique peut espérer une transformation de la vie quotidienne de ses fils, à condition que le partenariat lui profite également. En même temps, les autres partenaires de l’Afrique seront obligés de s’aligner s’ils ne veulent pas voir tout le contient tourné vers l’Inde », écrit vendredi L’Union dont l’un de ses journalistes a accompagné le Premier ministre lors d’un Forum économique qui s’est tenu la semaine dernière à New Delhi.
L’Inde s’intéresse à l’Afrique pour d’évidentes raisons économiques, mais a également des arrières pensées politiques, estime le journal.
« (…) l’Inde a besoin de soutiens pour s’imposer sur l’échiquier international et faire face à la menace régionale que constitue l’autre mastodonte voisine, la Chine », écrit L’Union.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union 
Verbatim
De la solidarité avec Houngbo
Le Premier ministre Gilbert Houngbo ne doit pas être déçu, en tout cas pour l’instant, de ses voyages d’affaires avec les opérateurs économiques togolais.
A chacun de ces déplacements d’importance capitale pour notre économie, le PM joue au père des hommes et femmes qui l’accompagnent. Quelques instants avant le démarrage des contacts avec leurs hôtes, il a pris l’habitude de briffer ses ouailles sur les enjeux de leur présence sur sol étranger.
Généralement, c’est lui qui prend la parole pour orienter le débat. "Nous sommes ici avec des objectifs précis et je reste persuadé que nous allons tous profiter de l’occasion pour nouer des relations économiques indispensable à notre pays et à nos entreprises respectives." l’entend-on dire souvent. Et ce après les civilités mutuelles. A la suite, un débat est ouvert où les membres de la délégation approfondissent avec le Chef de la délégation les contours de leur démarche.
Il y a deux semaines,  Gilbert Houngbo a encore respecté la tradition avec sa forte délégation à New Dehli pour le 7ème Conclave Inde-Afrique. Sur place et séance tenante, les Chefs d’entreprise ont voulu s’assurer que les difficultés administratives observées quotidiennement ne vont pas constituer une barrière pour la concrétisation des partenariats éventuels avec leurs collègues indiens. C’était l’occasion rêvée des hommes d’affaires togolais d’apostropher le gouvernement sur la mise en œuvre des projets en cours avec l’Inde. On a recensé des dénonciations, des interpellations, des  interrogations et des doutes.
Pour tout, le Premier ministre était à l’aise, calme mais très concis dans les réponses données.
Quelques fois, le ministre en charge de l’Energie et des mines Damipi, le Président du Patronat, M. Nakou et le Président de la Chambre du commerce, M. Fiawo étaient intervenu pour appuyer ses propos et galvauder la troupe. Les Chefs d’entreprise étaient rassurés lorsque Gilbert Houngbo leur a promis tout le soutien du gouvernement pour leur faciliter la tâche quelle que soit la difficulté.
A partir de ce moment, il ne restait plus rien aux patrons togolais que d’aller au front. Nous avons surpris des gens parler des avancées démocratiques qui leur permettent aujourd’hui d’être associer aux voyages officiels du Chef du gouvernement. Car, disent-ils, les nouvelles autorités croient beaucoup au secteur privé l’épine dorsale du développement du pays. Certains sont allés plus loin en insistant sur la stabilité politique très apaisée au Togo. D’autres ont aussi parlé des réformes en cours dans le milieu des investissements.
Visiblement, les hommes d’affaires togolais ont livré un  discours identique aux propos de leur Premier ministre à l’ouverture et à la clôture du conclave. Cela a convaincu beaucoup de sociétés dont les dirigeants se sont approchés du premier ministre qui a reçu un record d’audiences en moins de trois jours. Il s’agit d’une solidarité exemplaire dont nous aurons toujours besoin à l’extérieur pour sortir notre pays de l’ornière. 

Coopération Inde-Afrique
A quoi sert un rapprochement entre l’Inde et l’Afrique ?
La capitale indienne New Dehli a accueilli le 7ème conclave Inde-Afrique du 27 au 29 mars 2011avec plus d’une quarantaine de délégations africaines dont un pays partenaire, le Mozambique et un pays d’honneur, le Togo. A la fin des travaux, le satisfécit était général. A quoi sert en fait un rapprochement entre l’Inde et l’Afrique ?
A l’instar des sommets Union européenne/Afrique ou Chine/Afrique, le sommet Inde/Afrique est une assise économico-financière. Il en est de même pour les conclaves annuels qui balisent le terrain pour la grande messe. Tout compte fait, l’Inde et l’Afrique se frottent pour un partenariat Sud-sud gagnant-gagnant selon les ambitions des deux parties.
Ce que cherche l’Inde…
Depuis quelques années, le pays du Mahamat Gandi a une forte croissance économique et a de plus en plus besoin de matières premières et de ressources énergétiques pour son industrie en pleine expansion. Aussi ses entreprises ont-elles des envies extérieures fortes pour écouler leurs produits. Les indiens développent des machines indispensables à l’agriculture, à l’adduction d’eau potable, des solutions intégrées en télécommunications et technologie de l’information et de la communication (Tic), des laboratoires de fabrication de produits pharmaceutiques…, autant de possibilités pour satisfaire les besoins locaux et internationaux. Cependant, il lui faut des partenaires sûrs capables d’absorber cette masse industrielle.
Sur le plan politique, l’Inde a besoin de soutiens évidents pour s’imposer sur l’échiquier international et faire face à la menace régionale que lui constitue l’autre mastodonte voisine, la Chine présente sur tous les continents. Des appuis lui sont aussi indispensables devant les instances onusiennes.      
En vrai, l’Inde est intéressée par le sous-sol africain qui regorge de réserves importantes de minerais et de pétrole. Les populations africaines, pauvres constituent un marché potentiel pour les produits indiens bons marchés, surtout pour les produits génériques.
…Et l’Afrique
Au cours du 7ème conclave Inde/Afrique, le ministre indien du Commerce a fait l’historique des relations privilégiées qu’entretiennent les deux continents. Il a indiqué que plusieurs dirigeants indiens ont eu pour base l’Afrique d’où ils ont mené des révolutions qui ont changé profondément la société indienne. Une façon de dire que la présence indienne en Afrique n’est que la continuité des rapports amicaux. Deux amis qui ont presque les mêmes histoires…Cependant l’Afrique manque de tout alors qu’elle dispose des ressources minières et énergétiques considérables qui devraient lui permettre de se développer si elles décidaient du coût de ses matières premières. Logiquement, l’Afrique a besoin d’un partenaire influent dont la voix portera pour réguler les échanges mondiaux.
La technologie africaine est en deçà des normes industrielles pouvant lui permettre de transformer ses matières premières en produits finis, elle doit faire recours à des puissances émergentes par des partenariats solides. L’Inde constitue également un pôle intéressant en ce qui concerne les études, les formations professionnelles pour les étudiants africains.
Au cours du conclave, les africains ont présenté des projets agricoles dont l’objectif est le développement de ce secteur par l’apport des nouvelles techniques d’exploitation des domaines agricoles. D’autres ont évoqué des difficultés financières
En gros, l’Afrique a besoin surtout des capitaux, de la technologie et du soutien indiens pour lutter contre la faim, les maladies dont surtout le Vih/Sida et les Ist, l’alphabétisation, etc. bref, pour lutter contre la pauvreté.
Aujourd’hui, faire de l’Afrique un partenaire économique est devenu une priorité pour les autorités indiennes. Il s’agit d’une ambition clairement affichée au cours du 7ème conclave lorsque le Manager de Exim-Bank, l’organisateur, exprimait les prévisions des échanges entre les deux continents. Le commerce entre l’Inde et l’Afrique pourrait atteindre bientôt les 100 milliards de dollars.
Partout sur le continent africain, plusieurs industries appartiennent à des privés indiens. Au Togo, par exemple, des indiens sont dans la zone franche avec l’extraction de matières premières comme le fer, le clinker ; la fabrique de produits pharmaceutiques ; dans l’hôtellerie, etc. Au demeurant, plusieurs africains ont noués des partenariats commerciaux avec leurs homologues indiens surtout dans la vente des produits manufacturés indiens et les services.
Avec l’Inde, l’Afrique peut espérer une transformation de la vie quotidienne de ses fils, à condition que le partenariat lui profite également. En même temps, les autres partenaires de l’Afrique seront obligés de s’aligner s’ils ne veulent pas voir tout le contient tourné vers l’Inde. Gagnant-gagnant désormais !

Pour le développement du pays
La diaspora togolaise à recenser d’ici 2013
Devant les députés le 4 juin 2010 pour sa déclaration de politique générale, le Premier ministre Gilbert Houngbo relevait l’expertise de la diaspora qui s’impose dans la reconstruction du Togo. Le vœu semble prendre près d’un an après, surtout qu’il est démontré le fort impact financier que représentent ces Togolais de l’extérieur. Selon les projections retracées dans la matrice unifiée des réformes (2011-2013), récemment validée, il est prévu dans l’agenda du ministère des Affaires étrangères et de la coopération de recenser la diaspora d’ici 2013. Une action qui sera renforcée par la nomination des responsables de la Direction des Togolais de l'Extérieur (DTE) courant 2011 et l’élaboration de la Stratégie Nationale de la Diaspora avant 2012. Voilà qui doit conforter des idées qui ont germé depuis la prise de pouvoir de Faure Gnassingbé. De quoi rompre avec une époque récente pendant laquelle le Togolais de l’extérieur est toujours étiqueté comme un opposant à qui il ne faut point faciliter le retour au pays, même s’il ne se mêle en rien aux affaires politiques.
Comme dans tous les pays modernes, la diaspora est une expertise de haute main dont le pays a besoin pour son développement. Pour le concrétiser, le gouvernement entérinait déjà, en conseil des ministres le 16 septembre 2009, une nouvelle disposition du décret n°71-173 du 6 septembre 1971 relatif aux agents contractuels et décisionnaires. Ainsi, il est désormais permis à l’administration publique togolaise de recruter, par contrat, des citoyens togolais expatriés disposant de compétences utiles pour des activités ponctuelles nécessités par les besoins de service. Une possibilité qui n’était nullement possible par le passé. Aujourd’hui, il faut les recenser pour en déterminer le nombre exact et les différentes compétences qu’on peut y trouver afin de savoir les positionner pour renforcer les capacités nationales, notamment en matières scientifique, technologie, financière ou encore académique d’une administration qui en a fortement besoin. «Ces expatriés, qui bénéficient de bons niveaux de formation, notamment dans les professions libérales, dans les secteurs scientifiques et technologiques de pointe ou des finances et des investissements, ont, aujourd’hui, trouvé dans ces pays d’accueil des opportunités de travail et d’insertion sociale et ont acquis une expérience impressionnante. Ils constituent une chance pour le pays», affirmait à juste titre le Premier ministre.
De façon formelle ou informelle, la diaspora fait déjà beaucoup pour l’économie du pays. Tous les ans, et de loin, la diaspora togolaise contribue au développement du pays par des soutiens financiers à leurs familles, et permet à des compatriotes surplace de survivre par des investissements dans des activités génératrices de revenus. 855 milliards de francs Cfa transférés en 10 ans au Togo. Un montant qui représente 111,0% de l’encours de la dette extérieure du Togo à fin décembre 2009. Au Togo, les fonds reçus des travailleurs migrants ont fortement progressé (+1 166,5%) entre les années 2000 et 2009, en passant de 11,2 milliards de francs Cfa à 141,6 milliards de francs, soit une croissance annuelle moyenne de 43,3%.
Rapportés au Produit intérieur brut (Pib), ces fonds sont passés de 1,2% en 2000 à 9,5% en 2009. Sur la période 2000-2009, le cumul des fonds reçus se chiffre à 855,1 milliards de francs, soit 111,0% de l’encours de la dette extérieure du Togo à fin décembre 2009, selon une récente note de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Ces fonds réceptionnés au Togo entre 2000 et 2009 sont passés de 1,2% à 8,7% du Revenu national disponible brut (RNDB). Rapportés à la Consommation finale privée (CFP), ils sont passés de 1,5% en 2000 à 11,5% en 2009, avec une moyenne de 8,2%. Donc, mieux que l’Investissement direct étranger (IDE) et l’aide au développement.
La hausse des entrées de ces flux financiers au Togo est consécutive notamment à l’augmentation du nombre des migrants togolais, particulièrement dans les pays développés. Selon les estimations de la Banque mondiale, près de 370.000 Togolais vivent à l’extérieur du pays en 2010, soit 5,4% de la population résidente. Les pays d’accueil sont principalement le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Gabon, la France, l’Allemagne, l’Italie et les Etats-Unis.
L’insertion croissante des migrants togolais dans les pays d’accueil s’est accompagnée d’une amélioration de leurs revenus et, par conséquent, de leurs capacités de transfert.
Il est donc révolu le temps des discours qui font de la diaspora un regroupement nuisible au pouvoir en place…et opposé aux intérêts du peuple.

Consolidation de la démocratie
L’Autorité fixe les contours des réformes constitutionnelles et institutionnelles
L’information est contenue dans la matrice unifiée des réformes 2011-2013. Au tableau du ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, on y retrouve l’engagement de concrétiser le volet « Mettre en œuvre les réformes constitutionnelles et institutionnelles » d’ici deux ans. A priori, on se dit voilà encore un groupe de mots qui doit rappeler tous ces discours que raffolent les leaders politiques togolais. Avec la précision que beaucoup n’arrivent pas à en définir le vrai contour, malgré les indications de l’Accord politique global (APG) de 2006 (lire encadré). Souvent, le vocable « Réformes constitutionnelles et institutionnelles » se résume au retour pur et simple à la Constitution de 1992, celle qui prévalait avant le toilettage de décembre 2002.
Aujourd’hui, par ce document produit par le Gouvernement, les contours sont fixés, avec des délais de réalisation précis. Ainsi, pour réaliser les fameuses réformes, il sera créé et institutionnalisé un cadre de dialogue et de concertation entre l’Etat et les acteurs sociopolitiques et économiques, la loi fondamentale et le code électoral seront toilettés et le découpage électoral devra être revu. Le tout en cette année 2011. A cela s’ajoutera la mise en place et le fonctionnement effectif du Sénat à l’échéance 2013. Selon la Constitution, le Sénat est l’autre assemblée du Parlement à créer en dehors de l’Assemblée nationale. Il est composé de deux tiers (2/3) de personnalités élues par les représentants des collectivités territoriales et d'un tiers (1/3) de personnalités désignées par le Président de la République. Pour un mandat de cinq (5) ans.
Voilà qui est de nature à rassurer les contestataires sur la volonté de l’Autorité à ne pas jeter à la poubelle le reliquat de l’Accord politique global.
En encadré
La poursuite des réformes constitutionnelles et institutionnelles nécessaires à la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance
1 - Les Parties prenantes au Dialogue s’engagent à poursuivre toutes les réformes visant à consolider la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance.
Les Parties prenantes au Dialogue s’accordent pour que le Gouvernement d’Union Nationale engage les réformes dans un esprit de large consensus.
Ces réformes porteront sur les questions d’intérêt national suivantes :
- le fonctionnement régulier des institutions républicaines ;
- le respect des droits humains ;
- la sécurité et la paix publique ;
- le caractère républicain de l’Armée et des Forces de Sécurité ;
- l’équité et la transparence des élections à savoir : les conditions d’éligibilité, le mode de scrutin, le découpage électoral, le contentieux électoral, etc.
- le renforcement des moyens d’action de la Haute Autorité de l’Audio-visuel et de la Communication (HAAC).
2 - Les Parties prenantes au Dialogue National, engagent le Gouvernement à étudier les propositions de révision constitutionnelle, notamment: le régime politique, la nomination et les prérogatives du Premier Ministre, les conditions d’éligibilité du Président de la République, la durée et la limitation du mandat présidentiel, l’institution d’un Sénat, la réforme de la Cour Constitutionnelle.
Le Gouvernement prendra en charge ces propositions pour la prochaine législature.
3 - Les Parties prenantes au Dialogue conviennent que le programme de réforme et de modernisation de la justice demeure un des chantiers prioritaires du Gouvernement.
4 - Les Parties prenantes au Dialogue National recommandent au Gouvernement de mettre en place une Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) reformée.
5 - Les Parties prenantes au Dialogue National recommandent au Gouvernement d’étudier les questions relatives à la réforme de l’Armée et des Forces de Sécurité.
6 - Ce processus de réformes devra s’inscrire dans la durée, et constituer une des priorités du Gouvernement.
Le Gouvernement prendra les textes qui réglementent l’intervention des Forces de Défense et de Sécurité en matière de maintien de l’ordre dans le strict respect de la légalité républicaine.

Economie
Pour la relance économique et la gouvernance (DREG-4)
La Banque mondiale décaisse 14 milliards Cfa pour le Togo
Dans le cadre de la mise en œuvre de la relance économique et la gouvernance (DREG-4), le Conseil d’administration de la Banque mondiale vient d’approuver, mardi, un appui au budget du Togo de 28 millions de dollars, environ 14 milliards de francs Cfa. Cet appui budgétaire vise à appuyer l’exécution des réformes de gouvernance économique lancées dans le cadre des opérations précédentes, à savoir les DREG-1, DREG-2, et DREG-3, que la Banque a financés pour le Togo respectivement en 2008, 2009 et 2010, indique un communiqué de la Banque. De manière spécifique, précise le texte, le DREG-4 vise principalement la poursuite et l’approfondissement des réformes destinées à améliorer la gestion des finances publiques et la gouvernance des secteurs clés de l’économie.
La nouvelle opération va ainsi mettre l’accent sur deux axes principaux, à savoir : le renforcement de la gouvernance, en vue d’améliorer la formulation, l’exécution et le contrôle du budget, et la passation des marchés publics ; et la consolidation des bases pour une croissance solide et durable, incluant la poursuite des réformes dans les secteurs du phosphate, du coton et de l’énergie. Des réformes qui apparaissent très importantes pour le Togo et qui permettront d’utiliser les ressources publiques de manière optimale et efficace pour financer la relance économique et sociale du pays.  L’approbation du DREG-4 se justifie par la réalisation d’un certain nombre d’actions dans des secteurs clés de l’économie togolaise.
Il s’agira, pour la gestion des finances publiques, de la préparation de projets de décrets et de lois d’application des six directives de l’UEMOA relatives aux finances publiques ; de la publication de rapports trimestriels sur l’exécution du budget 2010, et présentation au parlement du projet de loi de finances 2011 avec un cadre de dépenses à moyen terme pour les secteurs éducation, santé et agriculture. Il s’agira également de l’adoption d’un décret sur la programmation de la gestion de la trésorerie, de la soumission par le liquidateur de la SOTOCO Société togolaise de coton (ancienne compagnie cotonnière), de a CEET Compagnie d’énergie électrique du Togo, de la SNPT Société nouvelle des phosphates du Togo et de Togo Télécom de leurs bilans financiers respectifs pour 2007 et 2008 à la Cour des comptes ; et de la création d’un site web consacré à la passation des marchés, publication et diffusion d’un journal sur la passation des marchés.
Pour le secteur cotonnier : la mise en œuvre d’un système de comptabilité analytique pour la nouvelle société de coton (NSCT, Nouvelle société cotonnière du Togo) conformément aux recommandations du rapport d’évaluation ; et la formation des dirigeants des producteurs afin de renforcer leur participation au conseil d’administration de la NSCT. Les objectifs visés sont d’améliorer la gestion financière de la NSCT et de renforcer la représentation et la capacité des producteurs pour assurer leur meilleure participation au processus de prise de décision.
Pour le secteur phosphatier : adoption d’un plan d’action détaillé et d’un budget pour les activités à mener dans le cadre de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). L’objectif visé est de renforcer la gouvernance en améliorant la transparence et la responsabilisation, contribuant ainsi à accroître la confiance du secteur privé et des bailleurs de fonds.
Pour le secteur énergétique enfin : adoption d’un décret sur l’ajustement tarifaire des services d’électricité. Cette action préalable contribuera à améliorer la situation financière de la CEET, Compagnie énergie électrique du Togo, au moment où elle répercute sur les consommateurs les effets de l’ajustement tarifaire effectué par la CEB Communauté électrique du Bénin en juin 2009.
«(…) Nous restons convaincus que le DREG-4 aidera à poursuivre l’exécution du programme de réforme du pays, pour appuyer le redressement économique et social, et faire face aux problèmes institutionnels et économiques», a déclaré Madani M. Tall, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Togo.

Perspectives des campagnes agricoles à l'Uemoa
Hausse de 3,0% de la production céréalière en 2011-2012
La pluviométrie a été globalement satisfaisante au cours de l'année 2010. Selon les estimations du Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), la production agricole 2010/2011 ressortirait supérieure à son niveau de l’année précédente dans tous les pays de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), sauf au Bénin et au Togo, ces deux derniers pays ayant subi les effets négatifs des inondations.
Conformément à leur tendance saisonnière, les prix des céréales locales dans l'Union devraient augmenter au cours des deux premiers trimestres 2011 dans la plupart des pays. La hausse des prix des céréales locales dans l'Union pourrait être accentuée par la perturbation des circuits de distribution induite par la situation politique en Côte d'Ivoire et le conflit dans le nord du Nigeria.
D’après le Rapport sur la Politique monétaire dans l’Uémoa, publié en mars, les prévisions tablent sur une hausse tendancielle de 3,0% de la production céréalière au cours des campagnes agricoles 2011/2012 et 2012/2013. Toutefois, le potentiel de ce secteur est encore dépendant des aléas climatiques. Un déficit pluviométrique ou une mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies affecterait de manière significative la production.
Les risques inflationnistes liés à l'évolution de la liquidité globale devraient être modérés. En effet, les perspectives d'évolution de la situation monétaire pour les années 2011 et 2012 font ressortir, à orientation de politique monétaire inchangée et en l'absence de chocs exogènes sur les entrées de ressources et de dégradation importante des déficits budgétaires, une progression modérée de la masse monétaire, autour de 11%.

Société
Inadéquation  entre la formation et l’emploi
Un forum à partir du 13 avril prochain
Aujourd’hui, la problématique de l’emploi des jeunes constitue un casse tête pour tous les pays du monde. Nombreuses sont les stratégies qui ont été mises en œuvre pour venir à bout de ce phénomène. Notamment, la création de l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE) et d’une maison de l’entrepreneuriat, illustre la volonté manifeste de l’Etat à le maîtriser dans des proportions raisonnables. Cependant, le problème reste récurrent. A cet effet, les universitaires togolais, après une analyse de la situation,  essayent de résoudre le problème de  l’inadéquation entre le système éducatif et le marché de l’emploi. Ainsi, organisent-ils à partir du 13 avril 2011 et ce pour trois jours, le premier Forum national de coopération universitaire sur le Campus de l’Université de Lomé. « La problématique de l’emploi est une question très délicate. Sa résolution ne relève pas de la seule compétence de l’Etat. La société civile, les partenaires au développement, en bref, tout le monde doit y participer », souligne le Pr. AYITE Etienne, président du comité d’organisation, lors de la cérémonie de lancement le 06 avril.
Avec pour thème : «Formation, emploi, métiers, coopération», ce forum se veut une occasion d’échanges entre le monde universitaire et socio-économique susceptible de promouvoir la culture entrepreneuriale chez les jeunes. Pendant ces 72 heures les participants discuteront des offres de formation, d’emploi et de métiers ainsi que des besoins des collectivités locales en matière de recherche. Les questions relatives aux opportunités de bourses d’études à l’étranger seront aussi abordées. Au finish, ce forum doit relever le défi selon lequel les établissements d’enseignements supérieurs doivent se révéler utiles pour le Togo.
Sont attendus à ce grand rendez-vous, tous les étudiants des établissements d’enseignement supérieur (public et privé), les élèves des classes de terminales, les parents d’élèves  et les partenaires du monde socio-économique.
Le phénomène du chômage qui est entrain de paralyser la jeunesse, n’est pas uniquement lié au manque d’argent, mais à notre comportement face à nos produits. On les consomme moins, même s’ils sont de très bonne qualité. On est tourné vers l’extérieur. Là où le bât blesse, c’est notre système éducatif. Il n’est pas en adéquat avec la réalité sociale. En effet, nombreuses sont les écoles qui ne font que former des jeunes dans des filières dont les débouchés sont saturés. L’économie du Togo repose sur les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Ces secteurs sont dans la plupart des cas marginalisés dans le cadre de l’élaboration des programmes de l’enseignement. Tous les promoteurs d’école ne créent que des sections de secrétariat, de comptabilité ou de secrétariat. Les jeunes montent des projets, mais ils ne sont pas financés. «Il faut financer les recherches si l’on veut se développer. Car le moteur de tout développement repose sur des initiatives privées », renchérit le Pr. AYITE Etienne.

La TCE 2011
En route pour les pays des éléphants
La Tranche Commune Entente 2011 a été lancée le 05 avril au siège de la Loterie Nationale Togolaise (Lonato)
Présentée sous forme d’un coupon unique à grattage, cette loterie qui fait gagner sur le plan national comme régional revêt deux caractéristiques : un programme national harmonisé et un programme extraordinaire régional.
Le premier programme, commun aux cinq pays du conseil de l’entente a un principe de jeu très simple. Si vous achetez un ticket de jeu et que vous découvrez trois fois le même montant, vous gagnez une fois ce montant. Et les heureux parieurs peuvent gagner jusqu’à 500 mille Fcfa. En bonus,  si vous grattez et que vous trouvez trois fois le mot «ticket» vous aurez un ticket gratuit. 
Le second programme concerne les cinq loteries des pays du Conseil de l’Entente et comme les éditions précédentes le signe retenu est la jarre tenue par des mains. Ainsi pour gagner à ce programme il faut découvrir trois fois la jarre tenue par des mains sur un même ticket. Et là vous gagnez immédiatement 500000fcfa et un voyage sur Niamey (les frais d’hôtel et la pension alimentaire seront prises en charge par la Lonato en plus de 200 mille francs comme argent de poche), pour participer au tirage au sort de la Tranche Commune Entente 2011 le 10 juin.
A Abidjan, le moins chanceux aura 1.000000 et le plus chanceux 500.000. 000. «Nous voudrions vivement que cette année  le Togo qui remporte le jackpot » a souhaité le Directeur Commercial et Marketing de la Lonato, M. AMEDOME Justin. Le Togo aura à commercialiser les séries Q et X  et compte distribuer plus de tickets que les années précédentes raison pour laquelle elle a mise en place une politique de vente de porte à porte avec la présence tout endroit de ses agents commerciaux.  
Les pays du Conseil de l’Entente sont le Niger, le Burkina-Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire.

Financement de micro projets
Togo Telecom pour le développement à la base
Togo Telecom vient de s’engager aux côtés  du ministère du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes en signant un protocole d’accord le 07 avril à l’Hôtel Sarakawa, pour le financement de micros projets. Ce partenariat qui s’étend sur cinq ans, prévoit un décaissement de 300.000.000 Fcfa par an, dont 100.000.000 Fcfa d’aide direct au financement de projets et 200.000.000 Fcfa de dépôts auprès des institutions de micro finance pour servir de caution aux emprunteurs.
L’opérateur téléphonique exprime ainsi son apport au programme d’accroissement des richesses et d’offres d’opportunités d’auto-emploi entamé par le gouvernement. «Nous voulons bien accompagner le gouvernement dans ses initiatives qui font de chaque togolais un acteur de développement qu’un éternel assisté», a expliqué le D.G de Togo Telecom, M. BIKASSAM Pétchétibadi. Avant de préciser que «les télécommunications sont au service du développement à la base»
Cette aide sera consacrée à la création de dizaines de Projets avec des milliers d’emplois tout en contribuant à la croissance des richesses au Togo. «Les fonds seront utilisés à bon escient » a rassuré, Mme Tomégah-Dogbé Victoire, Ministre du développement à la base.

Culture
Théâtre
Frédéric Gakpara démissionne du Centre culturel Denyigba
La démission de Frédéric Gakpara de la direction du Centre culturel Denyigba sonne comme un véritable coup de tonnerre dans un ciel serein. Nul n’imagine que ce comédien de théâtre passé à l’humour depuis quelques années, et dont la réussite dans ce genre est croissante, puisse du jour au lendemain démissionner de la direction d’un des centres culturels institutionnels privés les plus féconds et avant-gardistes de Lomé. D’autant plus que sur le plan du théâtre au Togo, beaucoup de choses restent à faire…pour que le théâtre joue véritablement son rôle de facteur de changement social.
Les raisons de son départ ne sont pas totalement évidentes mais l’humoriste avance le besoin de scruter d’autres horizons. «Je regarde un autre horizon », dit –il sur son Facebook. « Il arrive à tout un chacun des fils de l'Homme, à un moment ou à un autre, d'abandonner ce qu'il aime pour ce qu'il "doit" aimer », ajoute-il.
Il semble que des motivations d’ordre politique et professionnel soient à la base de son renoncement à continuer à animer le Centre culturel Denyigba.
« (…) Désormais pour vivre, j'aurai ma plume et mon expertise entrepreneuriale; et pour donner un sens à ma vie, je m'engagerai politiquement à faire de chaque Togolais, un ROSA PARKS », dit-il de manière explicite sur son Facebook. L’humoriste a tenu presque les mêmes propos lors de sa conférence de presse dans la matinée de mardi 5 mars dernier.
Le centre sera désormais dirigé par un autre comédien, Alain-Valère KOUASSI-AHOUDJO qui est aussi Directeur-Fondateur du Village Culturel Adokpo.
Auteur de la pièce « La Charcuterie de la République » (Editions Graines de pensée), Frédéric Gakpara a quelque peu dérangé les puristes du genre théâtral avant de crever totalement l’écran lors d’un spectacle au Centre culturel français (CCF). Plein d’humour caustique, d’une rare acidité, La Charcuterie de la République tourne en dérision le quotidien, frappant aussi bien le manant que l’homme de l’élite, surtout le politique. Proprement irrévérencieux, Frédéric Gakpara donne dans le registre de l’impertinence et du scatologique. Son humour, très loin de celui d’Azékokovivina ou de Kokouvito, en passant par les Gbadamassi et Gogoligo, sonne comme un acte délibéré de subversion.
L’humoriste non seulement passe outre son rôle de « clown » et devient un éclaireur de conscience. A ce titre Gakpara se met dans une posture de l’artiste engagé. On le rapprocherait aujourd’hui beaucoup plus de l’humour tel qu’il se présente aujourd’hui sur les scènes françaises,  avec cette différence que l’ex directeur du CC Denyigba lui donne particulièrement une touche africaine, enfin…togolaise.
M. Gakpara dit vouloir vivre de sa plume et de son expérience d’entrepreneur culturel. Il s’agit là d’un  défi immense, quand on mesure la difficulté de vivre du métier d’écrivain. Mais que peut-il faire d’autre que d’abandonner ses activités du centre ? L’écriture est un virus qui prend à la fois l’âme et le temps. En ce sens, on ne peut que lui donner raison.
Reste son engagement politique : on espère que sur ce plan, il ne nous fera pas rigoler. Il y a tellement de bouffons sur le théâtre politique qu’en avoir un de plus constituerait l’eau qui ferait déborder le vase des insanités. On est déjà assez malade des hommes politiques.
 
 
 
© L’Union N°384 du 8 avril 2011

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