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« Les Chinois nous pourrissent l’existence »

« Comme d'autres pays d'Afrique, le Togo fait face depuis plusieurs années à l'arrivée massive sur son marché de produits +Made in China+. Pour les commerçantes de tissus-pagnes, la situation est difficile à affronter mais pour les consommateurs, c'est une autre histoire », écrit mardi L’Union. Le journal consacre un dossier à ce sujet indiquant que cette présence devient « envahissante »
"Les Chinois copient tout et mettent de la contrefaçon sur le marché impunément, ça nous pourrit l'existence", déclare à L’Union une commerçante du centre ville de Lomé.

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Verbatim
Ils veulent tous la Présidence

C’est parti.
Tous les postulants, au total huit têtes, au poste de Président de la République se sont manifestés la semaine dernière. Ils se sont présentés, par forcément eux-mêmes, à la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) avec à la main le dossier de candidature comportant : un acte de naissance ou le jugement supplétif en tenant lieu ; une copie légalisée du certificat de nationalité togolaise ; un bulletin N°3 du casier judiciaire datant de moins de trois mois ; le récépissé du versement du cautionnement de 20 millions de francs Cfa ; un acte de domiciliation délivré par l’autorité compétente ; une attestation par laquelle un parti politique légalement constitué ou une coalition de partis politiques légalement constitués déclare que ledit parti a investi l’intéressé comme candidat, ou une liste d’électeurs (2000 inscrits au moins domiciliés dans dix préfectures soit 200 par préfecture) appuyant la candidature indépendante et comportant les noms, prénoms et lieu de naissance, l’indicatif de la liste électorale d’inscription et la signature des intéressés ; une attestation sur l’honneur que le candidat remplit les conditions d’éligibilité requises et un certificat médical constatant l’aptitude physique et mentale du candidat.
Après cette étape, les compétiteurs ne sont pas encore déclarés candidats. Ils doivent attendre encore quelques jours, le temps que la Ceni examine les dossiers en procédant aux vérifications administratives nécessaires et qu’elle les achemine au ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation pour les mêmes fins et qu’enfin tout soit renvoyé à la Cour constitutionnelle par la Ceni. Le juge constitutionnel doit publier la liste définitive des candidats au plus tard 25 jours avant ce scrutin du 28 février prochain. Je n’invente rien. Ce ne sont que les dispositions de la loi électorale en cours de validité.
Avant de s’engager dans cette folle course à la magistrature suprême, six des huit "assoiffés de pouvoir –ne m’en voulez pas, mais vous aimez ça-" sont passés par l’épreuve de popularité dans leur ensemble politique. L’indépendant des indépendants Kofi Gnamgname président de l’Association française, pardon togolaise mais de droit français puisque non reconnu au Togo et le candidat "à titre conservatoire" de l’Union des Forces du Changement (Ufc) Jean-Pierre Fabre n’ayant pas eux recours à cet essai. Eux tous, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des Peuples Africains (Cdpa), Yawovi Agboyibo du Comité d’Action pour le Renouveau (Car), Faure Gnassingbé du Rassemblement du Peuple Togolais(Rpt), Bassabi Kagbara du Parti Démocratique Panafricain (Pdp), Agbéyomé Kodjo de l’Organisation pour Bâtir dans l’Unité un Togo Solidaire (Obuts) et Nicolas Lawson du Parti pour le Renouveau et la Rédemption (Prr) ont dit "oui" à leurs militants pour la "confiance" portée sur leur personne pour représenter leur parti.
Une manière de dire qu’ils sont prêts à assumer la plus haute fonction de la République. A condition que les Togolais leur fassent confiance le 28 février prochain. Autrement, ils ne seront que des présidentiables.

Présidentielle du 28 février 2010
Huit dossiers à soumettre à une double validation
Dans le cadre de la présidentielle de 2010, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a officialisé les huit candidatures enregistrées à la fin du délai légal, soit le 15 janvier. Ainsi, sur la ligne du premier départ, on retrouve Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson (CDPA), messieurs Yawovi Agboyibo (CAR), Jean Pierre Fabre (UFC), Faure Gnassingbé (RPT), Bassabi Kagbara (PDP), Agbéyomé Kodjo (OBUTS), Nicolas Lawson (PRR) et Kofi Yamgnane (candidat indépendant).
Suivant la loi électorale, après les premières vérifications matérielles des pièces exigées par la CENI, les dossiers sont actuellement envoyés au ministre de l’Intérieur qui doit procéder à d’autres vérifications administratives avant leur renvoi à la CENI. Il s’agit de contrôler l’authenticité des pièces fournies par les huit candidats. Les candidatures et les résultats des vérifications seront finalement à la Cour constitutionnelle par la CENI. Et la Cour devra publier la liste définitive des candidats au plus tard 25 jours avant le scrutin, soit le 3 février prochain. Ce qui devra ouvrir la voie de la campagne électorale le 13 février à zéro heure conformément à l’article 177 du code électoral.
Bon à savoir pendant que des candidats déjà enregistrés brandissent le spectre de la candidature unique pour battre le candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir), Faure Gnassingbé. Avant l’ouverture de la campagne électorale, tout candidat peut se retirer. Dans ce cas, le cautionnement de 20 millions de francs Cfa est remboursé. Ce retrait doit être immédiatement porté à la connaissance de la Cour constitutionnelle qui e notifie à l’Administration électorale ainsi qu’à la CENI et le rend public sans délai. Dès l’ouverture de la campagne, aucun retrait de candidature, aucun désistement n’est admis. En cas d’inéligibilité constatée d’un candidat avant l’ouverture de la campagne ou pendant celle-ci, le juge constitutionnel procède à l’annulation de sa candidature. Le cautionnement n’est pas remboursé.
En cas de décès d’un candidat avant l’ouverture de la campagne, le remplacement du candidat défunt est autorisé. Le décès d’un candidat pendant la campagne électorale entraîne le report du scrutin à 30 jours par rapport à la date initialement prévue. Dans ce cas, le remplacement éventuel du candidat doit être effectué dans les 8 jours suivant la date du décès.
L’élection, organisée et supervisée pour la première fois par la CENI, a lieu le dimanche 28 février prochain. La dernière présidentielle au Togo s’est tenue le 24 avril 2005, après la disparition brutale de Gnassingbé Eyadéma le 5 février 2005.

Gilbert Bawara à propos du scrutin du 28 Février
« Un choix de la raison plutôt qu'un choix de l'émotion »
Invité principal à la Journée de réflexion de l’association InterAfrica autour du thème «Ensemble pour des élections présidentielles sans violences au Togo», le citoyen du grand canton d’Agoè (selon ses expressions) n’avait pas arboré son manteau de ministre de la Coopération. Histoire de se faire accepter dans ses mots, surtout par un auditoire de jeunes qui ont souvent des doléances et des besoins à formuler à l’Autorité. Gilbert Bawara l’a compris et veut agir sur la fibre citoyenne, passant par la sauvegarde des acquis. «Quelles que soient les conditions dans lesquelles cette élection va se dérouler, faisions en sorte qu’au lendemain nous continuons à vivre ensemble dans la cohésion et la fraternité dans le grand Agoè, comme avant les élections.
Et, surtout, que nous restions des frères et des sœurs, unis pour le même objectif à savoir comment développer davantage notre grand canton et apporter une contribution au progrès et au bien-être de tout le pays», lançait-il d’entrée de jeu à la foule de chefs traditionnels et de représentants de mouvements associatifs. Mieux, l’exemple doit être donné par Agoè. «Les populations du grand Agoè ont cette particularité de regrouper des gens de tous les coins du Togo, dans un esprit de fraternité, de convivialité et de concorde. Jamais, sinon très rarement, on note dans le grand Agoè de la bagarre, de la violence, des querelles, et je crois que nous pouvons donner l’exemple à toute la préfecture du Golfe et à tout le Togo», témoigne le membre du gouvernement.
Dans le concret des exemples, l’exposé du ministre Bawara s’est appuyé sur son canton de résidence. «Quand il pleut nos mamans sont sous la pluie au marché, nous n’avons pas un centre de santé adéquat pour soigner nos malades, le nombre d’écoles dans le grand canton d’Agoè est insuffisant. En cas d’inondation, il y a beaucoup de rues qu’on ne peut plus pratiquer, même à pied». Aussi la question est-elle de savoir comment, en tant que citoyens, nous pouvons commencer par agir au profit de notre localité afin que l’Etat soit encouragé à nous venir en aide. «Ce que je souhaite est qu’au lendemain de l’élection présidentielle, ce travail soit étendu aux autres cantons pour commencer petit à petit à cotiser, ici pour faire une école, un forage, ici pour réhabiliter un dispensaire, ici pour boucher un trou sur la route. Et qu’on s’accorde, au moins une fois par mois, comme par le passé, à sortir pour la propreté de notre canton», poursuit-il. Encore que le seul passage obligé reste le maintien de la paix.

Au demeurant, il faut que chacun joue un rôle en contribuant par son comportement individuel à une campagne électorale et un scrutin sans violence et dans l’apaisement total. «Dans une maison où vous êtes à deux, il n’y aura jamais de querelle si celui qu’on provoque oppose plutôt un pardon à son voisin. Je sais qu’il y a certains qui vont chercher à provoquer et à obtenir les troubles et les violences, mais il n’en sera pas ainsi si nous décidons par notre mobilisation de ne pas répondre à la provocation», raconte M. Bawara.
Au finish, le bon choix devra revenir à celui qui tendra la main pour dire qu’il ne pourra pas à lui seul poursuivre les chantiers, quel que soit son génie ou la popularité de son parti. Car il y a beaucoup de besoins en attente, beaucoup de souffrance dans la population. «Nous avons envie que l’école et la santé s’améliorent, qu’il y ait plus de forage pour l’accès facile à l’eau potable, qu’on nous arrange les rues, qu’on crée des emplois pour nos frères qui ont un diplôme, etc.», rappelle Gilbert Bawara. Et d’ajouter que la question du 28 février n’est pas de savoir si nous allons élire telle ou telle personne comme Président de la République, si nous allons reconduire le Président en exercice. Le choix est simple : est-ce que nous continuons à renforcer notre envie et notre désir de vivre ensemble.
Est-ce que nous allons faire en sorte que toute la période qui a été consacrée aux querelles et débats entre les politiciens soit derrière nous et nous mobiliser pour le développement et le bien-être des Togolais ? «Je ne suis pas venu vous dire voter pout tel, ne voter pas pour tel, je ne cherche pas à connaître votre bord politique. Je suis venu vous dire que la paix actuelle et les réalisations ne soient pas perturbées par l’élection. Ce que je vous demande, c'est de faire un choix de raison plutôt qu'un choix de l'émotion afin de préserver nos acquis», conclut-il après un autre constat de citoyen : entre 1990 et 2005, il y a eu trop de querelles, de violences, de débats, et seulement entre les politiciens. Il y a eu trop de jeunes qui sont restés dans le chômage, nos rues et marchés se sont dégradés, les écoles et centres de santé ont vieilli, nous n’arrivions plus à vivre heureux. Depuis 2005, il faut remarquer que le Président a apaisé les cœurs, les esprits, a fait en sorte que les politiciens recommencent à se parler pour le développement du pays. Depuis 2005, nous avons commencé à faire de petits pas en avant, mais c’est insuffisant. Ce que tout le monde doit souhaiter est que, quel que soit le vainqueur de l’élection, le Togo continue par faire des pas en avant. Que le peu de chose réalisé ne soit pas détruit !
Ce que partage Freddy Nkurikiye, coordonnateur de InterAfrica, en tant qu’originaire du Burundi qui a connu une guerre fratricide : «Ne faites rien qui vous fasse perdre le bénéfice de la paix que vous avez ici. Pour avoir perdu des gens de ma famille, pour avoir vu des gens mourir devant moi sans que personne ne puisse les sauver, je puis vous dire que je mesure cette paix que vous avez ici. A un moment donné, il faut que nous nous élevions des considérations partisanes, que nous allions au-delà des clivages pour entrer en nous cet esprit de citoyenneté. Encore que nous connaissions notre pays pour qu’il ne soit pas étranger à nous-mêmes».
Basée depuis 1996 à Genève, InterAfrica agit pour la promotion de la paix et du développement au Burundi et au Togo. Depuis 2007, elle a une antenne à Lomé. La Journée de réflexion a rassemblé les cantons de Sanguéra, Togblékopé et Agoè.

Gilchrist déclare être toujours
le candidat de l’UFC
Candidat de substitution, candidat d’infortune, candidat impopulaire dans son propre camp, candidat du moindre mal, …
Autant de qualifications qui contrastent avec l’accalmie de façade qui sous-tend la candidature de Jean-Pierre Fabre au nom de l’Union des forces de changement (UFC).
Ce qui est sûr, l’officialisation tardive de la fragile santé de Gilchrist Olympio aura le mérite de remuer le navire. Et de prouver que la méthode de gestion du parti n’est pas aussi moins dictatoriale qu’on l’imagine.
Dès l’annonce de la malheureuse retraite forcée de l’opposant de tous les temps, c’est la multiplication des réunions de conciliation.
Il faut gérer les humeurs des prétendants, il faut éviter de faire des dissidents, il faut calmer les ardeurs et les commentaires qui font perdre la popularité. A un dernier coup de fil de la presse au soir du 14 janvier, il est répondu : «nous avons une réunion nocturne et on vous tiendra informés». La certitude étant que le parti ne devait rater de présenter un candidat. A juste titre, un émissaire du parti se présenta à la CENI en fin d’après-midi du 15 janvier (dernier jour des dépôts) pour transmettre le message : «juste pour vous dire que nous avons un candidat, mais nous poursuivons la réunion».
Parallèlement, dans la matinée, Jean-Pierre Fabre allait rassembler les pièces. En attendant. Peut-être l’onction du tout-puissant Gilchrist qui rêvait que les autorités allaient prolonger le délai pour sa seule satisfaction ; il se considérait toujours comme le candidat investi par le congrès du parti. Pis est, il se prend toujours ainsi. Même si, la branche locale du parti semble constater la fin du mythe Olympio par le fait de la maladie. Le député du groupe parlementaire est «investi» candidat. Sans trop de bruit, à moins de trois heures de la fin du délai légal.
Maintenant, place à l’argumentation par les idées constructives ! Pendant les deux semaines de campagne, on verra le candidat Fabre rabattre les oreilles par le rêve d’un triomphe qui est loin de se dessiner. Lui qui a longtemps hurlé qu’il n’y aura pas d’élection au Togo sans l’effectivité des deux tours. Il faut désormais changer de langage pour rassurer les populations. Avec l’élimination naturelle de Fo Gil.
Incompréhensible ! Au lendemain de la candidature par son parti, le timonier balance une précision à ses adeptes depuis son «exil sanitaire».
«La question de l’acceptation de ma candidature reste en cours de règlement avec les autorités togolaises qui donneront, je l’espère, une réponse favorable à notre requête dans ce même souci de paix. Bien que nous ayons introduit en dernière minute une candidature de recours auprès de la CENI dans la soirée de vendredi, je reste bien sûr le candidat investi par le Congrès de l’Union des Forces de Changement pour l’élection présidentielle au Togo», lit-on sur le site Internet du parti.
Autrement, Fo Gil n’aura pas donné sa caution pleine, entière et sincère. Pour lui, le candidat officiel est à titre conservatoire. C’est un candidat de recours, c’est-à-dire à utilier au dernier moment, si la doléance du Chief n’est pas acceptée.

Après le retrait du Togo de la CAN 2010
L’ATC veut la fin des retenus sur les prix
C’est le corollaire de l’augmentation des prix du ciment par le gouvernement début janvier. Pendant que les produits, soumis à cette mesure de soutien aux Eperviers durant la Coupe d’Afrique des Nations (Angola 2010), sont nommément cités, le constat est fait de ce que d’autres produits non considérés ont augmenté de prix sur les marchés. Phénomène de la spéculation oblige. Les commerçants ont vite fait le lien avec ce qu’ils devaient débourser pour l’achat du ciment.
Ce qui préoccupe l’Association togolaise des consommateurs (ATC) qui n’a pas été associée à l’idée. L’organisation a lancé par la presse un message au gouvernement. «A ce jour, la participation du Togo à la CAN étant écourtée à cause des incidents malheureux de Cabinda, l’ATC demande au gouvernement de mettre fin à ces retenus afin d’éviter toute spéculation sur le marché», déclare le secrétaire général, Aladjou Agouta. Et de souhaiter que la Commission chargée du recouvrement de ces fonds fasse un point complet de la situation à la population. «En ce qui concerne les fonds déjà récoltés à partir de l’augmentation des prix de certains produits, l’ATC suggère qu’une partie de ces fonds soit versée aux familles des deux compatriotes morts à Cabinda, aux blessés et aux joueurs de l’équipe nationale», poursuit le texte rendu public ce 15 janvier 2010 à Lomé.
La consommation ne se limitant pas uniquement aux denrées, mais aussi au foot, l’organisation de défense des droits du consommateur se sent concernée par le drame de Cabinda et la perte en vies humaines. Elle salue la mémoire des «braves combattants» et exprime ses félicitations au gouvernement pour toutes les actions mises en œuvre pour ramener au pays l’équipe nationale et les membres de la délégation togolaise. Seulement, elle juge le temps trop long pour exprimer une réaction publique. Une simple action citoyenne imposée par le seul sentiment d’appartenir à une Nation touchée dans son âme. Aussi injecte-t-elle l’idée d’une marche de protestation pacifique qui devra inclure toute la société civile, les médias, … bref tous les groupements qui se sentent meurtris.
«L’ATC invite tous les 6 millions de consommateurs togolais à prendre leur responsabilité citoyenne afin de dénoncer à la face du monde entier cet odieux attentat contre le Togo et surtout le comportement peu responsable de la Confédération africaine de football et des autorités angolaises. Elle lance un appel pressant aux organisations de la société civile, syndicales, aux médias, confessions religieuses, élèves, étudiants et travailleurs, bref à toute la population pour un élan de solidarité nationale à travers une grande marche pacifique de protestation contre l’attitude de la CAF et pour dire «Non, plus jamais ça»», conclut la déclaration.
Pour l’heure, tout est à l’étape embryonnaire.
En rappel, par une opération baptisée «Prix ciment Epervier», le prix du paquet de ciment a augmenté depuis le 4 janvier de 100 francs Cfa pour une mobilisation du Togo en faveur des Eperviers. «Pas une hausse des prix, mais une campagne de solidarité», expliquait à l’époque le ministre en charge du Commerce, Guy Lorenzo.

Santé au Togo
5 milliards de l’AFD pour renforcer le secteur
Malgré les progrès réalisés par les nouvelles autorités en vue de l’amélioration du secteur, l’état de santé de la population togolaise est encore jugée « précaire » par les partenaires. Rien qu’en 2009, 909 agents ont été recrutés pour le secteur, contre un total de 6.886 recrutés par l’Etat au profit de cinq secteurs en tout. Le poste « hospitalisation des indigents » a subi, au niveau du budget exercice 2010, une augmentation appréciable de 25%, passant de 660 millions à 825 millions de francs Cfa. Son exécution couvrirait tout le pays, assure le gouvernement. D’autre part, et dans le même budget, une dotation de 200 millions de francs a été prévue pour l’appui à la césarienne. Elle permettra d’acquérir des kits pour la césarienne. Avant cela, le gouvernement tâchera d’harmoniser le coût – à revoir à la baisse – de cette opération.
Mais, hélas, il en reste davantage à faire. C’est le but d’un projet soumis par le gouvernement pour améliorer son système de santé et la qualité des soins. Un financement de 8 millions d’euros, soit 5,24 milliards de francs Cfa, vient d’être approuvé à ce sujet par le Conseil d’administration de l’Agence française de développement (AFD). Le projet permettra de soutenir la gestion et le développement des ressources humaines des secteurs santé/pharmacie et de renforcer les services du ministère de la Santé.
Pour autant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Au cours de son mandat (2005-2010) Faure Gnassingbé, aidé de ses différentes équipes, a fait du mieux qu’il pouvait. Le taux de prévalence VIH Sida est ramené de 6% à 3,2%, et les ARV sont devenus gratuits pour plus de 16 000 malades atteints du Sida, avec renforcement du dépistage. Soit l’un des meilleurs résultats sur le continent. La lutte contre la mortalité maternelle et infantile est devenue un défi à relever. Il a été construit et équipé plus de 50 dispensaires, 30 maternités, 10 centres médico-sociaux, 10 blocs chirurgicaux et 10 polycliniques, une salle de réanimation polyvalente, 2 locaux pour scanners, un laboratoire, 2 centres de radiologie. Trois Centres hospitaliers universitaires, des Centres hospitaliers régionaux ainsi que des hôpitaux sont en construction, réhabilités et équipés. Il est organisé tous les ans des campagnes de vaccination et de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées et de produits contre le paludisme. L’Etat vient de créer deux nouvelles écoles de formation de paramédicaux (ENAM et ENSF) à Kara.
Ce n’est pas insuffisant pour un pays dont le revenu par habitant est estimé à 380 dollars américains, autour de 171.000 francs Cfa.

Téléphonie mobile
Le gouvernement recherche un troisième opérateur
Pour les besoins d’une source importante de revenu, l’idée d’octroyer une troisième licence d’opérateur de téléphonie mobile continue de tarauder le gouvernement. Le choix hélas un peu précipité et peu respectueux des règles en la matière d’Orange en France – et vite réfuté par la Banque mondiale – n’est que partie remise. Aux dernières nouvelles, le gouvernement a tout récemment confié à la Banque ouest africaine de développement (BOAD) le soin de rechercher un opérateur viable qui pourrait acquérir cette troisième licence.
A l’exécution du budget 2009, l’Etat s’attendait à toucher 40 milliards de francs Cfa pour le renouvellement des licences des deux opérateurs Togocel et Moov. Les conditions posées par Moov à ce sujet ont été rejetées par le gouvernement et s’en est suivi la suspension de la licence de cet opérateur privé. Quand à Togocel, elle n’a pu avancer que 5,25 milliards de francs. Avec la promesse de verser le solde à la fin 2009. Encore faut-il que l’opération d’emprunt lancée auprès des partenaires soit une réussite.
Fort heureusement, l’opérateur privé Moov est revenu à une meilleure compréhension des termes de son contrat, en versant 11,750 milliards de francs aux autorités. Ce qui devait gonfler les recettes attendues dans cette rubrique. Tout en arrangeant les recettes de l’Etat, l’arrivée d’un troisième opérateur de téléphonie mobile ne fera que doper la concurrence au profit des consommateurs. Les pays voisins en sont à quatre, cinq ou six opérateurs.

Panier de la ménagère au Togo
Le niveau des prix en hausse de 0,5% en décembre
En décembre 2009, le niveau général des prix à la consommation a enregistré une hausse de 0,5% contre une stabilisation le mois de novembre. Cette hausse provient de l’augmentation de prix des fonctions de consommation, « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » et « Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles » qui ont enregistré respectivement une augmentation de 1,3% et 0,6%, a indiqué à L’Union la Direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale. Au niveau des produits alimentaires, précise cette direction, la hausse enregistrée provient des prix des postes « Céréales non transformées », « Poissons et autres produit de la pêche séchés ou fumés, conserves de poissons », « Légumes frais », « Sel, épices, sauces et produits alimentaires n.c.a », qui ont enregistré respectivement une hausse de 4,0% ; 4,9% ; 1,8% et 2,9%.
En revanche, le poste « Pomme de terre, manioc et autres tubercules » a connu une chute importante de 6,3%.
En ce qui concerne la fonction de consommation « Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles », la hausse enregistrée provient de l’augmentation de prix du poste « autres combustibles » dont le charbon de bois qui enregistre une variation de 2,2%. L’ensemble constitue une hausse de 0,6% par rapport à novembre 2009.
A l’opposé, les fonctions « Communications », « Loisirs et culture », « Enseignement », « Transports », « Santé », « Biens et services divers »… se sont stabilisées et ont connu une variation nulle. Calculé hors produits alimentaires, le niveau général des prix a enregistré une légère hausse de 0,04%. L’inflation sous–jacente (variation mensuelle de l’indice hors énergie, Hors "produits frais") quant à elle, a connu une baisse de 0,3%.
L’analyse suivant la nomenclature des secteurs révèle que la hausse du niveau général des prix au cours du mois de décembre est à attribuer aux produits non durables qui ont enregistré une augmentation de 0,8%. Le niveau des prix du mois de décembre 2009 comparé à celui de septembre 2009 (évolution trimestrielle), est en hausse de 2,1%, tandis que, par rapport à décembre 2008 (glissement annuel), il a enregistré une baisse 2,4%.
Le taux d’inflation calculé sur la base de l’indice moyen des 12 derniers mois poursuit sa baisse depuis le mois d’avril 2009 et s’établit à 1,9% en décembre 2009 contre 3,0% le mois précédent. En novembre 2009, il est de 1,9% dans la zone UEMOA, précise la direction de la Statistique.

Faure Gnassingbé face aux paysans
«… c’est près de 50 milliards qui seront consacrés à notre agriculture en 2010»
Le chef de l'Etat togolais Faure Gnassingbé a honoré le monde paysan en élevant les producteurs agricoles à la distinction des officiers de mérites agricoles pour leur labeur en faveur de l'agriculture lors de la cérémonie de clôture du deuxième Forum national du paysan qui s'est déroulé à Kpalimé du 14 au 16 janvier.
Des prix ont également été décernés aux meilleurs producteurs et groupements oeuvrant dans l'agriculture, l'élevage et la pêche.
S'adressant aux paysans le chef de l'Etat leur a exprimé toute sa gratitude au vu des résultats de la campagne agricole 2009-2010. «C’est un sentiment de satisfaction qui m’anime au vu des résultats auxquels vous êtes parvenus à l’issue de la première édition. La plupart des objectifs ont été atteints et même dépassé», a déclaré Faure Gnassingbé
Il a salué la forte mobilisation du monde paysan autour de l’évènement en disant que c'est grâce à eux que le Togo a pu éviter la famine même après les inondations et il pense qu'il est de son devoir de les soutenir et de les encourager à mieux produire.
Ainsi, pour faciliter l’acquisition des intrants à chaque agriculteur le prix du sac d’engrais est ramené à 10000Fcfa contre 12000Fcfa. Concernant la gestion l’engrais qui fait souvent objet de détournement, le président togolais a demandé aux paysans de s’autodiscipliner avnt de les rassurer que «des dispositions seront prises pour châtier sévèrement tous ceux qui seront rendus coupables de tels actes». Et, poursuit-il, «l’engrais est destiné aux paysans et non aux intermédiaires et aux commerçants qui veulent en faire un produit commercial».
L’épineux problème de la transhumance a été évoqué par le chef de l’Etat.
Pour lui il faut lutter de façon humaine contre la transhumance non maîtrisée, pour éviter les bains de sang. «Ce problème peut être résolu par une meilleure prévention, une meilleure écoute des forces de l’ordre et une meilleure communication entre ceux qui cultivent et les éléveurs qui viennent », a-t-il ajouté.
L’objectif du forum national des paysans est d'échanger avec les paysans sur la meilleure manière de conduire les actions pour le developpement de l’agriculture togolaise. Comme l’an dernier, les paysans ses sont fixés des objectifs pour la campagne agricole 2010-2011.
Ainsi se sont-ils engagés à œuvrer pour la relance effective des cultures de rente (coton, cacao et café) et à accroitre les productions animales et halieutiques.
Ils ont par ailleurs sollicité l'appui technique, la mise en place d’un cadre juridique pouvant faciliter l’accès à la terre à tous surtout aux femmes, d’un système adéquat de financement de l’agriculture au Togo et des actions en faveur de la maîtrise de l’eau

Textile
Les commerçantes digèrent mal la concurrence chinoise

Comme d'autres pays d'Afrique, le Togo fait face depuis plusieurs années à l'arrivée massive sur son marché de produits "Made in China". Pour les commerçantes de tissus-pagnes, la situation est difficile à affronter mais pour les consommateurs, c'est une autre histoire.
L'œil mauvais, Diane regarde les allers-retours des revendeuses de tissus de fabrication asiatique. Cette commerçante de Wax Hollandais, commence à trouver la présence chinoise et les produits "made in China" envahissants. "Les Chinois copient tout et mettent de la contrefaçon sur le marché impunément, ça nous pourrit l'existence", crie-t-elle. «D'ici peu, Lomé sera entièrement aux mains des Chinois, et bientôt le Togo tout entier!», s'emporte cette marchande de tissus-pagnes néerlandais importés au marché d’Adawlato.
«C'est le prix à payer pour le nouveau palais de la présidence, la construction du stade de Kégué, le pont d’Amakpapé et autres édifices», déclare résigner Ahoéfa, une autre commerçante.
Les deux dames affirment que l'Etat accorde aux Chinois un régime préférentiel: visas faciles, formalités allégées pour monter des entreprises, etc...
En effet, avec la politique axée sur l'appel aux investisseurs, que le gouvernement togolais a mis en place après la grève illimitée de 1992, pour relancer l’économie les conditions d'accès au Togo à tout investisseur sérieux ont été allégées.
Juliette Egah, a dû mettre la clé sous la porte: «je ne pouvais pas continuer à accumuler les pertes. Je vendais du tissu anglais sur le marché et je me suis retrouvée avec des voisins qui vendaient des tissus avec les mêmes motifs, sauf qu'ils étaient importés de Chine et vendus trois fois moins chers, c'est à dire encore moins cher que le prix coûtant auquel j'achète ma marchandise sortie d'usine», explique-t-elle.
Mais si de nombreux commerçants pestent contre ces concurrents asiatiques que beaucoup jugent déloyaux, les consommateurs eux les voient d'un autre oeil: ils peuvent enfin acheter, à condition de ne pas être trop exigeants sur la qualité.
«Maintenant, nous pouvons tous acheter à bas prix des tissus ou de la porcelaine. Avant c'était impossible», affirme jovialement Christiane, assise devant son étalage de pagnes.
«Avant, j'étais à la maison. Avec 50000Fcfa, j'ai pu commencer il y a sept mois un commerce de pagnes made in China et aujourd'hui j'ai une étalage qui vaut au minimum 500000», dit-elle avec un brin de fierté.
«Dans ce pays, nous sommes relativement bien accueillis, de plus nos marchandises ont la cote grâce à leur prix. Bon, c'est vrai que nous avons de plus en plus souvent des frictions avec des commerçants locaux qui estiment que nous leur prenons une bonne part du marché, mais cela finit toujours par se régler», assure Lee Wong, un marchand chinois de porcelaine au grand marché.

© L’Union du 19 janvier 2010

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