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Les belles chinoises vieillissent trop vite

« Si la Chine n’existait pas, on l’inventerait. Et maintenant qu’elle existe et montre en force, les Africains peuvent croiser les doigts : ils peuvent maintenant se payer tous les appareils électroménagers et des motos à des prix défiants toute concurrence », écrit vendredi L’Union qui consacre un dossier au déferlement des biens de consommation chinois sur le marché togolais.
Mais le journal n’est pas si naïf. Certes, le prix des motos est très bas « Mais au fil du temps les propriétaires s’aperçoivent que l'espérance de vie des +sanili+ ou +jingan+ dépasse rarement deux ans ».

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
La paix des braves

« Je prends cet engagement historique devant le peuple togolais après avoir longuement réfléchi sur les causes réelles de la crise profonde qui mine notre pays depuis des décennies, et apprécié à leur juste valeur les résultats obtenus après un si long combat mené ensemble au prix de tant de sacrifices... ». C’est en ces termes que le leader charismatique de l’Union des Forces de Changement (Ufc) Gilchrist Olympio s’est adressé à ses compatriotes pour annoncer l’entrée au gouvernement de son parti politique. Cela fait suite à de longues discussions menées depuis plus de deux semaines entre le parti au pouvoir le Rassemblement du Peuple Togolais (Rpt) et l’Ufc.
Cette déclaration a tout d’historique, d’autant plus que l’Ufc, créée depuis 1991, n’a jamais participé à la gestion des affaires du Togo. Elle a toujours été à l’avant-garde de toutes les contestations dans son rôle de première force politique d’opposition. Elle a participé à trois élections présidentielles avant celle du 04 mars dernier qui se sont toutes soldées par la victoire proclamée du Rpt. Et à chaque fois, elle a toujours revendiqué sa « prétendue » victoire sans jamais avoir gain de cause. Le scénario qui s’en suit est la trilogie Election-Violence-Dialogue. Malheureusement, aucun dialogue n’a permis de mettre totalement en confiance les acteurs politiques. Sauf peut-être l’Accord Politique Global (Apg) signé en août 2006 entre les acteurs politiques sous l’égide du facilitateur Blaise Compaoré qui aura le mérite de rapprocher davantage les acteurs et de contribuer à l’apaisement observé depuis-là.
Dans un communiqué publié par le gouvernement hier, il a été relevé les propos du Président réélu Faure Gnassingbé qui ne sont que des promesses de campagne en ces termes : « Conformément à sa politique de réconciliation nationale et d’ouverture, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, a, dans son message à la Nation prononcé à l’occasion du 27 avril 2010, lancé un appel à toutes les filles et fils du pays, quelles que soient leurs opinions et leurs divergences, à se mettre ensemble pour reconstruire notre pays et répondre aux grands défis qui l’attendent ». Cet engagement du Chef de l’Etat se traduit aujourd’hui dans les faits par l’entrée au gouvernement de l’Ufc. Cela ne s’est pas fait sans des concessions de tous les côtés.
Le Rpt a accepté céder sept postes ministériels dont un ministère d’Etat à son opposition. Il a, par ailleurs, conclu un accord de partage du pouvoir avec à la clé la formation des cabinets ministériels, la désignation consensuelle des responsables pour les administrations centrales, les sociétés d'État, les préfectures, les mairies, les ambassades... Pour ce faire, il a été mis sur pied, en vue de garantir le sérieux et l'efficacité de cet accord politique, un comité de suivi dont le Président national de l’Ufc assure la présidence.
Comme on peut le constater, il s’agit d’un accord de braves qui va sortir définitivement le Togo de sa longue et interminable crise sociopolitique, et relancer le pays sur la voie du développement. Vivement que cet accord soit respecté à la lettre sans trop travestir les soubassements !

Le Haut Commissariat des Réfugiés confirme
Plus de 3 000 Ghanéens réfugiés au nord-Togo

Exactement 3.247 Ghanéens se sont réfugiés depuis le 21 avril dans la préfecture voisine de Tandjoaré, au nord du Togo, fuyant les conflits interethniques qui ont fait des morts et des dégâts matériels importants du côté ouest de la frontière. La précision est donnée par le représentant au Togo du Haut commissariat des réfugiés (HCR), Traoré Ibrahim. Il a fait le déplacement sur le terrain, ensemble avec le ministre de la Sécurité, le colonel Atcha Titikpina. Chiffre que ce dernier a vaguement arrondi à 3.500, provoquant l’ire du pouvoir central d’Accra sur une erreur à 200 personnes près. Le ministre ghanéen de l’Information, John Tia, rétorque en affirmant que la communauté concernée par les tensions ne contient que 2.000 personnes.Ridicule, disent les humanitaires qui étaient sur les lieux ; le Togo n’a aucun intérêt à gonfler les chiffres de personnes dont on peut encore vérifier la présence sur son territoire. Mais, passons ! Plutôt que de s’accrocher aux chiffres, il y a problème au nord du Ghana que les autorités de ce pays doivent s’empresser de résoudre. Les réfugiés, dont plus de 51% de femmes et d’enfants de 0 à 17 ans, affirment que le conflit foncier qui les désunit dure depuis trois ans. Ils n’ont jamais vu la solution venir des autorités d’Accra.
Corps mutilés et maisons brûlées
En fait, ce sont trois communautés qui se sont retrouvées en deux camps. Des armes à feu et armes blanches ont été mises à contribution dans la bataille. Des réfugiés affirment avoir vu des corps dépourvus du cœur ou des parties génitales. Lorsque les autorités togolaises et les humanitaires des Nations Unies se sont rendus sur les lieux, ils ont vu des maisons brûlées de l’autre côté de la frontière. «Nous avons tout perdu», affirment les réfugiés. Sauf à se sauver. Dans la masse, il y a un chef canton.
Et même un représentant local du pouvoir d’Accra. La solution qui s’offrait à eux était de traverser la frontière la plus proche.
Tout n’est pas rose au Ghana comme on a tendance à le faire croire. Le nord du pays est une zone endémique en matière de conflits interethniques. En mars déjà, environ 300 Ghanéens de la même zone se sont déplacés à Tandjoaré pour les mêmes raisons. Croyant le problème réglé, ils sont retournés au pays. Erreur. Cette fois, ils sont revenus plus de dix fois ce nombre. Et tout laisse croire que le retour au pays ne sera pas pour demain.
A court et moyen termes
Toute considération politique écartée, les autorités togolaises ont été de bonne foi, jouant tout simplement sur un tableau humanitaire. Dépêchés sur le terrain, les départements de Titikpina et de Méimounatou ont apporté des vivres et des non vivres aux frères ghanéens. Et le pouvoir d’Accra est régulièrement tenu informé de ce qui se fait à Tandjoaré. Le ministre Titikpina y a même effectué une visite pour s’entretenir avec son homologue.
C’est la case d’à-côté qui brûle. Plus délicat, les réfugiés sont des deux camps, et risque d’exporter le conflit au nord du Togo. Ce qui a poussé les autorités à les caser dans quatre villages différents selon le camp, explique-t-on au HCR. Pour faire dans les normes, deux sites de déplacés sont en préparation pour recaser les deux camps. Ça, ce n’est pas politique, c’est humanitaire.
A Accra, on s’empresse de déclarer que tout va rentrer bientôt dans l’ordre. Au HCR, au contraire, on réfléchit déjà sur un budget d’assistance de l’ordre de six mois. L’ampleur des dégâts tels que racontés par les victimes fait logiquement penser qu’ils ne sont pas pour un retour demain. Encore faut-il qu’ils retrouvent leurs habitations. Et que Accra tranche le différend. Sans cela, on ne force pas un déplacé ou un réfugié à rentrer chez lui, nous a-t-on répété au HCR.

Exécution des travaux urbains
AGETUR brandit des sanctions contre les retards de livraison

Le chantier de la rue Amémaka Libla – qui traverse le quartier Bè du marché d’Amoutivé jusqu’au château du chef Aklassou – traîne. La lenteur de l’exécution de ses travaux va jusqu’à irriter les responsables de l’Agence d’exécution des travaux urbains au Togo (AGETUR-Togo), maître d’ouvrage du chantier. Sur un financement de la Banque ouest africaine de développement (BOAD), la rue d’à peine un kilomètre et demi devait être pavée dans un délai de huit mois. Et être réceptionnée en février 2010. En pratiquement fin mai, on en est encore à l’entassement du sol.
Les entreprises IG-Togo et OST, adjudicataires de ce marché, ne sont qu’un exemple. Mais elles vont réellement servir d’exemple. A AGETUR, on indique qu’elles sont sanctionnées sur le retard accusé. Encore qu’on ne sait pas quand elles vont entamer la pose des pavés. En référence au contrat, la sanction se traduit par une retenue sur le financement. Là, la direction générale de l’AGETUR a vraiment pris ses responsabilités. «Tout retard imputable à une entreprise dans l’exécution d’un marché dépassant 50% du délai contractuel entraîne, pour cette dernière, une suspension de toute attribution de marchés à l’AGETUR-Togo, pendant toute la période du retard, et 6 mois à partir de la date de la réception provisoire de l’ouvrage», annonce la direction.
En outre, «la mise en règle entraînera pour l’entreprise concernée une suspension de toute attribution de marchés à l’AGETUR-Togo pendant la régie, et pour une période de 12 mois à partir de la date de la réception provisoire de l’ouvrage». Enfin, avertit AGETUR, «la résiliation de marché entraînera pour l’entreprise concernée une suspension de toute attribution de marchés à l’AGETUR pour une période de 24 mois à partir de la date de la résiliation». La décision s’applique à toutes les entreprises et individuellement aux membres des groupements d’entreprises, consultants, bureaux de contrôle et bureaux d’études titulaires de contrats à l’AGETUR. Fin de la récréation ! «Nous, on travaille avec des bailleurs et on ne peut pas se permettre ces manquements», commente un responsable de projet dans la boîte.
On note que certains adjudicataires ne rassemblent pas le matériel de travail à temps comme stipulé dans les contrats. D’autres sont soupçonnés d’opérer sur plusieurs chantiers à la fois, ce qui crée un vide là où AGETUR les attend, ou manquent tout simplement de matériel.
Le principe de la délégation de maîtrise d’ouvrage a été instauré au Togo avec la création de l’AGETUR-Togo à haute intensité de main-d’œuvre en avril 1994. Entre autres objectifs, l’avènement de l’Agence de maîtrise d’ouvrage délégué visait la rapidité dans l’exécution des projets d’infrastructures, l’amélioration du taux de consommation des dons ou crédits, la promotion des Petites et moyennes entreprises (PME), la protection de l’environnement, etc.
A la lumière des expériences acquises depuis lors, et de la satisfaction exprimée par les différents clients (Maîtres d’ouvrage, bailleurs de fonds, usagers, etc.), il ressort que ces objectifs ont été globalement atteints. «Cependant, il a été constaté une tendance des entreprises à livrer les travaux avec un retard de plus en plus important par rapport au délai contractuel. Cette situation, souvent déplorée par les Maîtres d’ouvrage, les bailleurs de fonds, les usagers des ouvrages concernés et l’AGETUR elle-même, induit des préjudices fâcheux pour tous», constate l’Agence.

Pour contenir le trafic automobile
Jonction boulevard de l’Oti-Route de l’aéroport

L’artère d’environ 300 mètres qui relie le Boulevard de l’Oti au rond point de Bè-Kpota Gakpoto et la route de l’Aéroport au niveau de l’entreprise Mèches Amina a de plus en plus du mal à contenir le trafic automobile. La raison toute trouvée est que les deux routes qu’elle relie sont toutes à deux voies dans les deux sens. Elles déversent donc un nombre plus élevé de véhicules. Aux heures de pointe, ou au moindre accident ou panne de véhicule, le passage est bouclé, renvoyant les usagers dans les ruelles impraticables du quartier attenant au rail du train. Il était devenu nécessaire d’élargir cette voie en raison du flot de trafics qui l’étouffent souvent.
Un projet est mijoté depuis quelque moment dans le but de rendre cette brettelle plus accessible aux usagers. L’avis de contrôle est déjà lancé pour les soumissionnaires qui s’y intéressent, affirme l’AGETUR-Togo. Pendant ce temps, le dossier de construction, dont le coût reste encore à déterminer, est transmis à la Banque mondiale pour son avis. Et l’on n’attend que l’accord de ce fidèle bailleur du Togo en matière de réalisation d’infrastructures routières.
Sur le papier, il est prévu la construction de deux voies de 9 mètres dans chaque sens, séparées d’un terre-plein central de 2 mètres planté de fleurs. Les deux voies sont bordées de deux trottoirs de 2 mètres à paver. Bien évidemment, l’espace ne se prête guère à la réalisation d’un ouvrage de près de 24 mètres de largeur. Ainsi, beaucoup de scénarii ont été envisagés dont l’un, apparemment plus facile, consisterait à repousser la clôture de la pointe de décollage de l’aéroport. Mais il a été abandonné au profit de la réalisation d’un pont sur le grand canal qui recueille et draine les eaux de ruissellement vers la lagune de Bè.
Ce trou béant creusé à quelque dix mètres seulement de la clôture de l’aéroport se justifiait par le fait qu’il y avait peu de trafic. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et doit céder le reste de l’espace pour l’envergure de la nouvelle bretelle. Un travail de génie à réaliser.

Délaissés malgré les bonnes récoltes
Les agents de l’ICAT ne jurent que par Faure pour les arriérés
A la fin de la dernière campagne agricole, le Togo a annoncé un excédent céréalier de 90.000 tonnes. Une prouesse aussi due aux conseils de l’Institut de conseil et d’appui technique (ICAT). Des démarches officielles sont menées avec le Programme alimentaire mondial (PAM) pour écouler une partie du surplus vers le Niger soumis à une crise alimentaire. C’est dans ce schéma qui n’appelle pas a priori des grincements de dents que les agents de l’ICAT ont encore remis leur sit-in ce 25 mai 2010, soit cinq mois après la dernière manifestation de colère. Et ils ne comprennent pas la raison de ne pas pouvoir jouir autant que les paysans des prouesses chantées. « L’excédent est l’œuvre du conseiller agricole, du technicien de terrain. Et nous sommes plus sinistrés que les sinistrés de l’eau », lance le Syndicat national des encadreurs ruraux du Togo (SYNERTO). Avec des membres qui décèdent sans avoir le sourire.
En réclamations des droits les plus légitimes de plus de 500 agents sur l’ensemble du territoire national, outre les 13 mois d’arriérés de salaire, les 7 mois d’arriérés de solde, les grévistes veulent leurs avancements. Onze ans sans ancienneté ni avancement à l’ICAT. Aujourd’hui, avec le ping-pong entre la direction et le Conseil d’administration de l’Institut, les agents délaissés ne veulent jurer que par le président Faure Gnassingbé. « Le chef de l’Etat a promis de régler les 13 mois d’arriérés et les 7 mois de solde. Nous l’attendons patiemment. Nous savons que, quand il donne sa parole, il ne la retire pas », avance Kpedja Komi Noamessi, porte-parole des grévistes. Dans un air de désespoir et d’ultime recours.
Tenue le mardi dernier, la réunion du Conseil d’administration de l’ICAT n’a rien donné. Une autre réunion est prévue dans deux semaines. Et, au sein de l’organe, on veut croire que ce temps permettra d’obtenir la rallonge budgétaire sollicitée auprès du ministère de tutelle pour aborder le cas des grévistes. Car, pour l’heure, le budget de l’Etat n’a rien prévu au moment de son adoption, contrairement à ce que croient savoir les grévistes en annonçant une somme de 200 millions de francs Cfa additionnels au budget de l’ICAT…pour solutionner entre autres leurs avancements. D’où l’appel à l’humanisme des hautes autorités pour que les agents de l’ICAT donnent le meilleur d’eux-mêmes dans la dynamique de relance de l’agriculture. Surtout que, pour l’essentiel, leur travail se fait hors des bureaux climatisés.
Plutôt dans la brousse, avec des diagnostics au sein des groupements agricoles et des solutions.
Qu’à cela ne tienne, les grévistes brandissent l’information publiée à l’époque par L’Union, relayant l’approche du ministre Messan Ewovor. Début décembre 2009, plus serein que les grévistes, le commis de l’Exécutif expliquait que l’ICAT tourne essentiellement grâce à l’appui des partenaires étrangers. Un appui qui a manqué au cours de la longue période de suspension de la coopération internationale avec le Togo, d’où l’accumulation des arriérés de salaires. Plus est, le ministre Ewovor affirmait que la réponse à la situation des agents de l’ICAT a été finalement prévue avec le budget 2010, notamment le règlement des salaires qui ont été pris en compte de manière régulière, ainsi que la prévision d’achat d’engins.
Il ne reste que la piste de Faure Gnassingbé pour la question des 13 mois d’arriérés qui, visiblement, étaient déjà retenus fin décembre comme une dette de l’Etat. La situation des arriérés s’est observée pour la première fois en 1999. La cause en est qu’on payait deux mois de salaires en trois mois. Et la somme des retards a donné 13.

Processus Vérité, Justice et Réconciliation
Le début des dépositions annoncé pour juillet
De sources proches de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), la phase des dépositions devra démarrer en juillet prochain sur toute l’étendue du territoire national. Elle sera exécutée par au moins 80 personnes dont le processus de recrutement est en cours. Auparavant, ce personnel temporaire devra être formé pendant une semaine pour acquérir les outils de collecte des auditions. Cette phase de la mission de la Commission marquera l’étape pratique d’un processus Vérité, Justice et Réconciliation finalement lent à décoller.
C’est ici que l’équipe de Mgr Nicodème Barrigah évoque des difficultés de l’heure. Entre autres le manque de moyens financiers, le scepticisme même des populations concernées, voire des victimes, le risque de politisation de la Commission par les acteurs politiques (chacun voulant attirer vers son idéologie le travail objectif qui devra se faire), le recrutement du personnel d’appui qui traîne parce qu’il faut aussi se plier aux exigences des partenaires financiers du processus.
En rappel, la phase pratique du processus a dû se mettre entre parenthèses pour la cause du dernier scrutin présidentiel. Le but étant de ne pas prêter le flanc à une confusion, donnant l’impression à une période aussi sensible que la préparation de la présidentielle de 2010 que les auditions doivent s’assimiler à un réquisitoire électoraliste contre telle ou telle personne, tel ou tel parti, tel ou tel régime. Le temps mort a été mis à profit pour des séances de sensibilisation et de mobilisation sociale à l’endroit des institutions de la République (HAAC, CNDH, préfets, chefs traditionnels, chefs cantons, journalistes, etc.
Installée le 29 mai 2009 par le chef de l’Etat, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation est composée de onze membres dont des religieux, des chefs traditionnels, des universitaires et d’autres membres de la société civile. Elle a pour mission, notamment, d’établir un rapport circonstancié sur la nature, l’étendue et les causes des actes de violence à caractère politique commis de 1958 à 2005 au Togo et de reconstituer le contexte dans lequel ces violences se sont produites. Elle doit également proposer au gouvernement, des mesures à prendre pour les réparations ainsi que les diverses formes de réparation des préjudices subis par les victimes, selon les conclusions des consultations nationales pilotées par le Haut commissariat aux droits de l’Homme au Togo. Sa durée de vie, suivant le décret de création, est de 18 mois avec une prorogation éventuelle de 6 mois.
Un délai qui suscite des inquiétudes au regard du long temps préparatoire déjà brûlé. Mais, au sein de la Commission, on veut s’interroger si cette durée de vie inclut la phase préparatoire. Seul l’Exécutif avisera au moment de constater le travail réalisé et l’expiration du délai.

Engagement historique entre le RPT et l’UFC
De l’utilité d’apprendre et l’obligation de loyauté
Visiblement, les Togolais peuvent désormais juger du saut opéré ce 26 mai 2010 par l’éternel opposant au régime en place. Après des décennies de combat, simplifié des fois à un duel entre deux familles, l’Union des forces de changement (UFC) fait son entrée dans un gouvernement dominé par le Rassemblement du peuple togolais (RPT). Elle a dure, la lutte de conquête de pouvoir. Au point de se transformer en adversité, avec des attentats et des atteintes à l’intégrité physique de l’adversaire. L’époque du général Eyadéma aura nourri toutes les facettes de ce duel à l’allure de vengeance. Et l’on s’interroge sur l’utilité et la forme du combat depuis la disparition de Gnassingbé Eyadéma.
Celui-ci aura été combattu durant 38 ans. La chose politique a fini par user son acteur principal survivant.
Avec Faure Gnassingbé, l’idée d’un gouvernement d’ouverture a pris forme. Contre les conseils de partage de pouvoir, Gilchrist Olympio s’en est opposé. En politique, il faut apprendre à dire « oui ». Finalement, le « oui » est donné. Gilchrist s’est dépassé. Après le CAR, la CDPA. Et avant eux, la CPP, le PDR.
Au-delà de tout, c’est le contexte politique qui change. Cette acceptation de l’UFC est accompagnée d’un contrat entre les deux partis. Gilchrist devra conduire le comité d’éveil de l’application des réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles. Quatre autres personnes (à raison de deux par parti) vont le soutenir.
Au finish, sept (7) portefeuilles reviennent à l’UFC. Avec un ministère d’Etat. Loin des affabulations, il s’agira pour ceux-ci de se mettre à l’école de la gouvernance publique, de la gestion des affaires de tout un Etat à travers un département ministériel. Dans la pratique, ce n’est souvent la même chose qu’on voit quand on est dehors, dans la rue. La réalité est autre. Et il faut avoir l’honnêteté de se laisser enseigner. La façon de concevoir les choses est d’abord l’apanage d’un personnel qui a passé des décennies à pratiquer la matière. La participation à la formation des cabinets ministériels ne doit pas signifier qu’il faut forcément, et ici et maintenant, chasser des gens sur des préjugés. Le néophyte, quoique diplômé des grands universités, doit se laisser mouvoir par le titulaire du BAC qui a l’expérience de la pratique. C’est aussi la règle de l’administration. On peut comprendre aussi qu’on doit vite placer ses hommes de main.
A la fin, comme ceux qui ont déjà fait l’expérience, l’utilité sera d’avoir appris quelque chose plus que les autres.
De l’autre côté, il revient au RPT de ne pas désirer le pour et le contre. Les hommes de confiance du vieux parti, qui dominent l’administration, doivent se mettre dans la dynamique du chef du parti. Il n’est pas dit qu’on doit avoir les mêmes idées, mais il faut savoir faire le dosage pour ne pas laisser traîner un goût amer. Il faut rester loyal dans le jeu.

Musique
Fati Koli en tournée en Allemagne
L’artiste de la musique traditionnelle tem kétékpé, Fati Koli, fera des spectacles en Allemagne pendant la première quinzaine de juin. Arrivée deuxième lors du festival FESTEKPE à Sokodé, Fati Koli entamera une tournée promo en Allemagne, une espèce de consécration pour une artiste doué d’un génie créateur certain.
Elle est invitée simultanément par la Mairie de Schwerin, capitale de l’État de Mecklenburg – Vorpomern, qui célèbre en effet 850 ans de sa création et parallèlement par l’organisation caritative AWO, qui développe des projets sociaux et scolaires en Afrique et notamment au Togo, plus précisément à Koumondé. Les uns et les autres veulent apporter d'authentiques sons tropicaux à leurs festivités et le choix est tombé sur la Togolaise.
Elle donnera également des spectacles «pour agrémenter les soirées initiées par l’AWO, une organisation caritative, animer des ateliers pour amener des Allemands à jouer au Kétékpé et au tam-tam. » Elle se produira également dans les écoles et les jardins d’enfants.

Agboti Yawo a chante Ablodé à la plage
L’artiste de la chanson togolaise Agboti Yawo Mawuena a fait un concert dimanche dernier dans le cadre d’une tournée nationale organisée par la Brasserie du Bénin. Le public nombreux à la plage avait beaucoup dansé sur les airs de cet artiste des années 1980 et du début des années 1990. Il a notamment apprécié son morceau « Ablodé Gbadja » (liberté totale), chanson un peu rebelle, chanté au début du processus démocratique.
Ce concert illustre le retour d’Agboti Yawo Mawuena sur la scène musicale nationale, après plus de 15 ans d’absence. Véritable bête de scène, Agboti Yawo Mawuéna conquis le public qui a envahi la scène. Agboti Yawo était auteur au début du processus démocratique de l’album intitulé Ablodé Gbadja (Liberté totale), aurait valu à son auteur les intimidations et menaces. Après vingt ans d’exil au Ghana, en Allemagne et aux Etats-Unis, Agboti Yawo a regagné le bercail il y a quelques semaines en vue d’un concert entrant dans le cadre du cinquantième anniversaire. En symbiose avec le public qui a repris en chœur toutes ses chansons, Agboti Yawo a revisité son riche répertoire musical constitué de plusieurs albums dont les titres phares sont : Denyigba, La paix, Libérez Mandela, Xohayato, Ablodé Gbadja.
Pour permettre à ses mélomanes de vivre encore de ces moments, l’artiste promet un autre concert dans les tout prochains jours.

Transports :
Merci Pékin pour les belles chinoises

Si la Chine n’existait pas, on l’inventerait. Et maintenant qu’elle existe et monte en force, les Africains peuvent croiser les doigts : ils peuvent maintenant se payer tous les appareils électroménagers et de transports à un prix défiant toute concurrence.
L’arrivée des motos fabriquées en Chine permet aux plus modestes de réaliser leur rêve d’avoir un moyen de déplacement à partir de 250. 000 FCFA. A peine quelques années elles ont pris la place des motos des prestigieuses marques Yamaha, Honda ou Mate qu’il fallait débourser au minimum 500000fcfa pour la Mate et plus du million pour Yamaha et Honda.
Les concessionnaires revendant ces engins d’origine asiatique ont fait fortune ces dernières années et on assiste à l’ouverture de gros magasins dans toutes les villes du Togo. Mais au fil du temps les propriétaires de ces motos s’aperçoivent que l'espérance de vie d'une moto «sanili» ou «jingan» dépasse rarement deux ans. «Les premières motos sanili étaient bien solides. Celles qui arrivent maintenant sur le marché sont de piètres qualité parfois les frais de réparation dépassent largement le coût d’achat. Ça nous embête surtout nous les zémidjans», déplore Kouma, zémidjan à Lomé.
En effet, le marché des taxis motos est au centre d'un gigantesque commerce de carburants, de motos et de pièces de rechange dont les ramifications s'étendent du Nigeria et les pays asiatiques plus précisément la Chine.
En plus de leur prix abordable, ces motos roulent à grande vitesse d’où elles sont en grande partie responsable des accidents de circulation, le permis pour les deux roues vient d’être imposé par le gouvernement togolais il y a quelques semaines, c'est l'anarchie permanente. Du coup, il est souvent fatal pour un piéton de traverser les grandes routes. Le nombre d'accidents mortels impliquant les motos augmente chaque année et, en s'asseyant patiemment près d'un carrefour fréquenté on peut admirer au moins un accident grave par jour. C'est cependant surprenant d'en voir si peu quand on réalise le nombre de motocyclistes qui freinent avec leur pieds et n'ont ni casque ni rétroviseur. Des voies réservées aux deux-roues ont été créées dans certains axes de la capitale.
Ils sont partout, vous conduisent à la destination de votre choix. Mieux : au seuil de votre porte et à un prix relativement bas. Les togolais ont quasiment succombé à ce mode de transport pratique et pas cher. Un engouement qui ne va pourtant pas sans risque.
Selon de nombreux concessionnaires, « si les motos se fatiguent au bout de deux ans de vie, c’est qu’elles ne sont pas utilisées à bon escient ». Est en cause l’utilisation de ces motos comme taxi, d’où leur expérience de vie d’un an et demi ou deux. « Ceux qui l’utilisent à d’autres fins, ne s’en plaignent », a affirmé un concessionnaire. Ce qui est exact.
Seulement, la technologie chinoise est sur la sellette dans de nombreux pays, notamment en Occident et en Corée. En France, par exemple, on ne comprend pas pourquoi des gens qui sont capables du meilleur font tant de mauvais produits. Et il semble que cette technologie kitsch soit destinée spécialement aux pays africains.
La Chine est aussi accusée de tuer l’industrie africaine en y exportant des produits qu’elle-même peut fabriquer.

© L’Union du 28 mai 2010

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