Médias

Pas de report de la présidentielle

Certains tablent sur un report de l'élection présidentielle de février prochain en raison du retard pris dans le processus de révision des listes électorales. Pour L'Union paru vendredi, cette possibilité n'existe pas car la date butoir est le 28 février. Le journal rappelle que selon les articles 61 et 64 de la Constitution du 14 octobre 1992 et l'article 98 du Code électoral, l'élection présidentielle doit se dérouler soixante quinze jours au plus tôt et soixante jours au plus tard avant la fin du mandat présidentiel en cours. Donc il ne peut y avoir de report de quelques semaines du scrutin.

##S_B##Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Verbatim

Mes devoirs de journaliste

La liberté d'expression est désormais une réalité vivante dans notre petit lopin de terre. Tout le monde arrive à dire haut ce qu'il pense bas avec le risque zéro de se retrouver au gnouf pour sa parole. Contrairement à la pratique d'il y a quelques années. La volonté des autorités à remettre le Togo dans le concert des nations "civilisées" y a énormément contribué. Il en est de même pour la liberté de presse. Vraisemblablement, la presse togolaise est réellement libre, totalement très libre et dangereusement trop libre. Ne m'en voulez pas si vous considérez que je soutiens des propos insipides envers la presse de mon pays pour laquelle je devrais avoir beaucoup de respect.

Malheureusement, je déteste l'hypocrisie. Et donc, je ne peux m'abstenir de faire l'amer constat qu'il y a des énormités dans la presse togolaise. Trêve de commentaires !

A un moment où le pouvoir législatif a tenté d'imposer une loi organique pour renforcer les pouvoirs de la Haute Autorité de l'Audiovisuelle et de la Communication (Haac) -laquelle loi repasse ce jour en plénière à l'Assemblée Nationale suite à la mobilisation de l'ensemble de la corporation-  qu'on me permette de dire au moins que les journalistes togolais croient qu'ils n'ont que des droits dans la société. Rendons ici un hommage mérité au Chef de l'Etat Faure Gnassingbé qui, au lieu de promulguer cette loi votée par les députés de la sensibilité présidentielle, a préféré la voie de la raison en la retournant à l'hémicycle afin que les gens de la presse puissent aussi dire leur mot. Cette attitude n'est pas de nature à conforter les droits des journalistes ou à humilier les membres de la Haac ou les députés comme on peut l'entendre dire, mais plutôt à nous interpeler sur nos bévues. Pourquoi les initiateurs de ce projet en sont-ils arrivés à vouloir retoucher les meilleurs textes de la presse de la sous-région ? Comment ont-ils pensé qu'il faut un gendarme derrière l'une des presses les plus libres de l'Afrique et qui fait la fierté de tous les Togolais?

Dans chaque société civilisée, tous les corps disposent des règles qui régissent leur fonctionnement interne comme externe. Ce sont des dispositions qui prescrivent les droits des individus et proscrivent en même temps les comportements délictueux avec des mesures répréhensibles appropriées, et accommodent les devoirs de chacun. En ce qui concerne le journaliste, les devoirs sont en fait quelques petites recommandations indispensables pour exercer ce noble métier et être à l'abri de tout ennui.

A l'essentiel le journaliste se doit de respecter la vérité qu'il doit transmettre à l'opinion, quelles qu'en soient les conséquences; il ne peut que publier les informations dont l'origine est connue ; il doit respecter la vie privée des personnes; il doit s'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d'une information ; il doit refuser toute pression et n'accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction ; il doit défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique ; il ne doit jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; il ne peut accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ; il doit garder, même au prix de sa vie, le secret professionnel et ne peut dévoiler la source des informations obtenues confidentiellement ; il doit impérativement rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte et ne doit pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents. Ce ne sont là que mes devoirs de journaliste qui me permettent de réclamer mes droits de journaliste. 

 

 

 

Processus électoral

Plus un problème technique à régler pour la CENI

Visiblement la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne veut pas confirmer la date du 18 décembre 2009 annoncée par le site gouvernemental pour le début des opérations de révision des listes électorales. «Le début des opérations de révision des listes électorales dans la zone 1 est reporté à une date qui sera précisée dans les prochains jours», précise un communiqué de l'institution chargée de l'organisation et de la supervision du scrutin présidentiel en date du 16 novembre.

Et de faire le constat que la plupart des listes des membres des comités de listes et cartes (CLC) ne sont pas encore parvenus à la CENI et que l'audit du fichier électoral de 2007, indispensable au déclenchement du processus de révision des listes n'a commencé que le 16 novembre. Un audit prévu pour durer quinze (15) jours.

Pendant que les partis concernés commencent à déposer les noms de leurs délégués pour les CLC, le retard observé dans le déroulement du chronogramme de la CENI est plus lié à un problème technique, selon une confidence. Ce qui a dû retarder la publication de la liste des opérateurs de saisie déjà recrutés, ainsi que leur affectation.

Une hypothèse que confirme la CENI : «la mise à disposition de la CENI des kits de révision des listes électorales a eu lieu le 11 novembre 2009, alors que plusieurs opérations préalables sont nécessaires pour rendre ces kits fonctionnels ; les tests et le reconditionnement des équipements de révision des listes électorales par les sociétés prestataires de service ne sont pas encore achevés ; les différents documents ainsi que les supports de sensibilisation devant servir à la révision des listes sont en cours de finalisation».

Aujourd'hui, dit-on, l'on s'acharne à accélérer l'opération de conditionnement des kits pour rattraper le temps. De l'autre côté, les membres de la CENI sont bloqués depuis mercredi au siège de l'institution pour multiplier les séances de travail et agir sur les délais compressibles du chronogramme. Sous la supervision des experts présents dans le cadre du programme d'appui au processus électoral. Le gouvernement, lui, s'agite à faire respecter son engagement d'une élection propre.

Le début de la révision devait démarrer le 19 novembre selon les premiers calculs de la CENI.

 

 

 

Un report légalement interdit au-delà de 5 jours

Dans le doute né du retard dans l'exécution du chronogramme définitif de la CENI, d'aucuns envisagent déjà la certitude d'un report de l'élection présidentielle initialement prévue le 28 février 2010. Sans toutefois avancer des dates probables sur la base de calcul. Mais à y voir de près, la date de la CENI reste une date limite si l'on se réfère au calcul du juge constitutionnel.

«La Cour constitutionnelle rappelle que la question de la date de l'élection présidentielle est réglée par les articles 61 et 64 de la Constitution du 14 octobre 1992 et l'article 98 du Code électoral. Aux termes desdites dispositions, l'élection présidentielle doit se dérouler soixante quinze (75) jours au plus tôt et soixante (60) jours au plus tard avant la fin du mandat présidentiel en cours. Le mandat du président ayant débuté le 4 mai 2005, date de prestation de serment, il est donc aisé de déterminer la date de l'élection présidentielle de 2010 au regard de l'article 98 du Code électoral. Ainsi la date probable de l'élection présidentielle de 2010 se situe dans la période du 18 février au 5 mars 2010», précisait-il dans un communiqué du 13 mai 2009.

A l'époque, la sortie médiatique du président Aboudou Assouma et les siens visait à marteler qu'on est lié par les textes.

Autrement, aucune date ne peut être retenue au-delà du 28 février sans déboucher sur une situation non prévue par la loi fondamentale.

Le jour du dimanche étant consacré par le code électoral pour tenir les scrutins (article 98 de la loi électorale). L'autre possibilité légale reste à organiser l'élection un jour ouvrable. Du coup, la CENI et le gouvernement ne jurent que par la date déjà retenue de façon consensuelle. Il ne reste qu'à accélérer pour clouer le bec aux pessimistes.

Au-delà, un accord hautement politique pourra renverser toutes les hypothèses.

 

 

 

Ce qui l'emporte sur les modes de scrutin

L'effectivité de la démocratie est-elle liée aux modes de scrutin appliqués ? Le sujet a l'intérêt de diviser la doctrine, voire la jurisprudence. Et pour cause, il recherche le nombre d'électeurs qui valide le choix du président de la République. Autrement sa popularité dans la population. Parmi les systèmes électoraux, le scrutin uninominal majoritaire à un tour (Constitution toilettée de 2002) est le vote le plus simple que l'on puisse rencontrer. L'électeur doit choisir un candidat parmi plusieurs. On compte alors le nombre de voix obtenues par chaque candidat. Celui qui recueille le plus de voix (majorité relative) remporte les élections.

Ce système de vote est utilisé pour l'élection du président de la République dans certains pays (Mexique, Kenya, Philippines, Zambie, Corée du Sud, Malawi, Islande, Zimbabwe, Togo, États-Unis). On le retrouve aussi lors d'élections parlementaires ou législatives dans le vote par circonscriptions comme au Royaume-Uni et au Canada.

L'extrême simplicité de ce vote permet une mise en place économique. Cependant, elle permet l'élection d'un représentant qui peut se révéler minoritaire (une majorité d'électeurs ayant voté "contre" lui, ou n'ayant pas voté pour lui). Exemple : Lors d'une élection, le candidat A recueille 25% des voix, le candidat B 20 % des voix, le candidat C 19 % des voix, le candidat D 18 % des voix et le candidat E 18 % des voix. Le candidat A est élu avec 75% des électeurs dans l'opposition. C'est la raison pour laquelle on préfère souvent un scrutin uninominal majoritaire à deux tours, ou un autre système de vote pondéré.

Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours (Constitution originelle de 1992) est un vote simple sans pondération. L'électeur doit choisir un candidat parmi plusieurs. On compte alors le nombre de voix obtenues par chaque candidat. Si un candidat recueille la majorité absolue (plus de 50% des suffrages exprimés), il est élu. Sinon, on organise une seconde élection plus tard pouvant comporter un nombre plus réduit de candidats, et à l'issue de laquelle est élu celui qui recueille le plus de voix (majorité relative) parmi les suffrages exprimés. La présence d'un second tour permet un report des voix pouvant amener à un consensus. Il favorise aussi une division bipartiste du monde politique. En contrepartie, il surreprésente la majorité parlementaire et sanctionne les minorités. Par ailleurs, le risque existe de voir la mobilisation du corps électoral s'effriter entre le premier et le deuxième tour surtout qu'aucune disposition ne prévoit l'obligation de vote ou la nullité si moins de 50 % des électeurs se sont exprimés.

En somme, tout est lié à la forte implication des citoyens et à la volonté politique d'en-haut. On peut être aussi mal élu dans l'un que dans l'autre cas. L'essentiel est donc de se mobiliser autour du recensement électoral et du scrutin pour faire taire le mode choisi. Et surtout produire un processus accessible à tous.

Pour l'heure, le Togo applique le mode à un tour aussi critiquable que le mode à deux tours. Les opposants lient vite le premier mode à un plan de fraudes. Après le toilettage, en 1993 et 1998, ils ont aussi crié à la fraude malgré la plénitude des deux tours. Finalement, qu'exigent-ils pour leur survie ?

 

 

 

Ce qui a changé après la seconde lecture

La HAAC à moitié désarmée au profit du juge

 

«La Haute autorité saisit les juridictions compétentes…». C'est la formule toute plantée par les membres de la Commission spéciale, les commissaires du gouvernement et les représentants des associations de journalistes pour désarmer la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (HAAC). L'institution s'est vu doter de forts pouvoirs par le vote du parlement le 30 octobre dernier avec la possibilité de décréter une suspension allant jusqu'à six mois ou de retirer l'autorisation et saisir l'antenne. Par la demande du président Faure Gnassingbé de passer à une seconde lecture, cela devra être du passé avec l'adoption en plénière de la nouvelle loi ce mardi.

Selon les nouvelles dispositions, la Haute autorité adresse aux sociétés de radiodiffusion sonore et de télévision privées bénéficiant d'une autorisation d'installation une mise en demeure pour toute violation de ses obligations. «En cas de récidive, l'autorisation est retirée par décision du juge des référés territorialement compétent sur requête de la Haute autorité» (article 44). Avant, elle lui retirait directement l'autorisation. Les sociétés de production audiovisuelle et les agences de publicité, elles, gagnent deux ans. Désormais, la durée de leur autorisation d'installation et d'exploitation est passée à cinq ans, contre trois dans la première version de la loi. La télévision, la radiodiffusion et les vidéoclubs gardent respectivement les dix ans, cinq ans et deux ans. Le refus de renouvellement de l'autorisation doit être motivé et notifié au demandeur qui dispose d'un délai de quinze jours pour se pourvoir en annulation devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Aucun délai n'était fixé. La Chambre statue dans un délai de deux mois.

Selon l'article 58, l'autorisation ou le récépissé peut être retiré «sur ordonnance contradictoire rendue par le président du tribunal territorialement compétent selon la procédure d'urgence sur requête du président de la Haute autorité dans les cas suivants : modification substantielle des données au vu desquelles l'autorisation ou le récépissé avait été délivré, notamment des changements intervenus dans le capital social, dans les modalités de financement, dans la typologie de la radio ou de la télévision ou de tout autre moyen de communication audiovisuelle ; faux et usage de faux constatés par l'autorité judiciaire dans la constitution du dossier de demande d'autorisation ou de déclaration de parution, refus délibéré de respecter la déontologie et l'éthique professionnelle». Et en cas d'atteinte à l'ordre public, d'inobservation des recommandations, décisions et mises en demeure par les titulaires des autorisations d'installation et d'exploitation des sociétés de radiodiffusion sonore et de télévision privées, la HAAC saisit les juridictions compétentes qui prononcent l'une des sanctions suivantes sans préjudice des dispositions prévues par le code de la presse et de la communication : pénalité financière fixée sur la base d'un barème établi par la HAAC en fonction de la taille du média concerné et dont le montant ne doit excéder 5% du chiffre d'affaires ; suspension provisoire pour un mois au plus ou la suspension définitive d'un programme ou d'une partie du programme ; suspension de l'autorisation pour un mois au plus ; réduction de la durée de l'autorisation dans la limite d'une année ; retrait de l'autorisation ou retrait de l'autorisation et la saisie de l'antenne (article 60).

La même procédure de recourir au juge frappe les cas d'inobservation des recommandations, décisions et mises en demeure par les directeurs, promoteurs des agences de production, de publicité ou fondateurs des vidéoclubs. Ici aussi, les peines prévues n'ont pas été retouchées. S'il s'agit des publications nationales, la Haute autorité passe par le juge pour voir s'appliquer la suspension de parution pour quinze jours, un mois, trois mois avec retrait de la carte de presse ou six mois avec retrait de la carte de presse. En cas d'extrême gravité et de récidives répétées, le président de la HAAC adresse une requête au président «de la juridiction territorialement compétente» qui prononce l'interdiction définitive de parution de toute publication avec retrait du récépissé de déclaration de parution (article 63).

Au finish, la loi réaffirme que la HAAC «agit comme un organe de régulation» en matière de presse et de communication audiovisuelle (article 67 nouveau), au lieu de statuer «comme conseil de discipline» (article 67 ancien). La HAAC continue de garantir les conditions d'éligibilité à l'aide de l'Etat à la presse privée.

Visiblement, il revient à la Haute autorité de constater les fautes et manquements. Et de prendre l'initiative des sanctions à prononcer. Quitte à la juridiction compétente d'étudier les cas pour trancher, en toute objectivité. Et c'est ici qu'il faut éviter, dans la pratique, une complicité abusive entre les juges et les neuf membres de la HAAC dans la manipulation de la loi. De quoi ne pas jouer un tour de passe-passe. Il en va de la crédibilité de l'autorité exécutive, pendant qu'elle s'acharne à dépoussiérer l'appareil judiciaire.

 

 

 

 

Edem Kodjo constate

"Les revendications politiques sont toujours les mêmes depuis 1991"

Depuis qu'il a quitté la Primature à la veille des élections législatives d'octobre 2007, l'ancien Premier Ministre, Edouard Edem Kodjo, s'est effacé de la scène politique togolaise. Au dernier congrès de son parti la Convergence patriotiques panafricaines (CPP), il a même laissé la direction des affaires à un comité directoire sous l'administration de Cornelus Aïdam. Pourtant, ce grand incompris de la politique togolaise, à cause de ses positions modérées vis-à-vis du pouvoir Rpt, est sollicité au vu de ses compétences et carrure politiques au-delà de nos frontières pour des interventions fructueuses. Cela ne l'a pas empêché de nous faire part de ses préoccupations pour le scrutin présidentiel de février 2010 auquel il ne sera pas candidat.

Pour monsieur Kodjo, il faut que les Togolais changent de mentalité et grandissent en pensée positive pour éviter au pays les dérapages électoraux. "Ce que je peux souhaiter, c'est qu'on n'ait plus à revoir ce qu'on a vu dans le passé. Il faut qu'on fasse preuve de maturité. Que, quel que soit le bord auquel on appartient, qu'on fasse preuve de maturité et de minimum de sagesse. Je ne souhaite plus pour le pays ces affrontements sanglants, cette explosion de haine. Je sais que les Togolais sont têtus, et que beaucoup vous disent des choses intéressantes. Mais c'est à la superficie. Au fond, des gens ont souvent tendance à garder par devers eux une attitude de revanchisme, une attitude de règlement de compte. Il faut qu'on surmonte tout ça", conseille-t-il.

Malheureusement, il n'a pas le sentiment que ses pairs politiques soient sur le même diapason que lui. "J'observe, je regarde, et je me rends compte que c'est la même chanson, c'est toujours les mêmes choses, c'est toujours les mêmes revendications. Elles datent de 1991, au temps des revendications du COD2, et on a le sentiment que ce pays tourne toujours en rond", s'étonne-t-il. Avant de recommander : "il est temps qu'on cesse de tourner en rond, vraiment que l'on ait un peu pitié du Togolais moyen et des gens de la base, ceux qui sont dans les champs, dans les villages et dans les campagnes. Et qu'on montre qu'on est capable d'organiser quelque chose qui satisfait tout le monde. Et que la volonté du peuple soit respectée. C'est tout ce que moi je souhaite".

Pour y arriver, le retraité politique suggère à ses compatriotes, pour surmonter les attitudes malveillantes successibles, de mettre en péril les efforts de paix : "C'est pour ça qu'il faut souhaiter bon vent et bonne chance à la Commission Justice-Vérité-Réconciliation. C'est très important, parce que je pense que quelque part des gens ont des choses qu'ils veulent faire remonter à la surface. Il faut leur donner l'occasion de le faire, souvent le fait même de parler est déjà beaucoup. Ensuite, il faut que dans chacune des décisions qui sont relatives aux échéances qui viennent, il y ait la justice, il y ait le sentiment que c'est fait de manière juste, que personne n'ait le sentiment que c'est fait contre lui, pour l'empêcher d'aller de l'avant. De la même manière, pour ce qui concerne les revendications, il faut apprendre à les formuler de manière définitive, on ne peut pas passer notre temps et notre vie dans des revendications. Et puis, au fond, je souhaite aussi que très rapidement, le Togo s'extrait de cette affaire de médiation, parce qu'il faut que nous apprenions, les grands gaillards que nous sommes, à nous diriger nous-mêmes et essayer de régler nos problèmes nous-mêmes.".

En ce qui le concerne, il se dit disposé à apporter sa contribution : «Et c'est dans cette direction que moi, si je suis sollicité, je mettrai mes efforts», rappelle-t-il. Alors qu'il ne dévoile pas le candidat de son choix : «C'est une question à laquelle je ne répondrai pas, je répondrai à cette question dans l'urne», conclut-il.

 

 

 

 

Par adjudications régionales hebdomadaires

Le Togo injecte 7,2 milliards Cfa sur le marché de l'Uemoa

 

Sur un total de 150 milliards de francs Cfa de liquidités, valeur 23 novembre 2009, injectés sur le marché de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), les établissements de crédit togolais ont soumissionnés à hauteur de 7,2 milliards de francs Cfa. L'appel d'offres de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao) a enregistré des soumissions de seize établissements de crédit provenant de sept places de l'Union monétaire ouest africaine (UMOA), indique un communiqué de la Banque. Le taux marginal et le taux moyen pondéré issus de l'adjudication se sont établis respectivement à 3,2500% et 3,2968%. Cette opération arrive à échéance le 29 novembre 2009.

La place togolaise arrive en 5è position derrière le Bénin (88,5 milliards de francs), le Sénégal (25,6 milliards), le Burkina Faso (20 milliards) et la Côte d'Ivoire (17,396 milliards). Elle devance la Guinée-Bissau (2,745 milliards) et le Mali qui n'a pas soumissionné.

Tenant compte de l'évolution prévisible de la liquidité bancaire, la Banque Centrale décide de lancer une nouvelle opération d'injection de liquidités à taux variable sur le guichet des appels d'offres à une semaine, avec comme date de valeur le 30 novembre 2009 et pour un montant maximum maintenu à 150.000 millions. Cette opération est assortie d'un taux minimum de souscription de 3,2500%.

 

 

 

Culture

Musique

Le show Thierry Nkely Faha

Thierry Nkely Faha, le plus hongkongais des musiciens togolais, a fait un concert live le vendredi 20 novembre dernier au Goethe Institut de Lomé. C'est la première fois que l'artiste se produit au centre culturel allemand et le public ne fut pas déçu, vu la qualité de la prestation scénique.  Thierry Nkely Faha c'est d'abord comme un saltimbanque de cirque  sur une scène, qui de sa svelte et frêle corpulence n'a cesse de bouger comme poussé par des vents inexistants. De sa voix cassée, il chante une musique world carrefour de plusieurs influences mais avec une forte connotation africaine, symbolisée par la prégnance de la percussion. Chez lui c'est le début qui est important où il commence sur un rythme d'un genre musical et d'un musicien connu avant de dériver sur quelque chose qui lui est propre. Les influences rythmiques sont nombreuses : reggae, funk, jazz, soul, afro beat. Tout cela donne une espèce d'afro groove à la limite du beat de Fela. Sa musique se joue bien des frontières, toujours entre modernité et tradition.

Le public debout a dû se régaler des nombreux morceaux de l'artiste, notamment ceux de son dernier album « Akpe ».

 

 

 

La finale du Prix Découvertes RFI  ce mercredi à l'hôtel Sarakawa

La finale du Prix Découvertes RFI aura lieu ce mercredi à l'Hôtel Mercure Sarakawa à 19 heures. Sont en lice, après une demi-finale des plus sélectes, au cours de laquelle fut rapidement éjectée la togolaise Vanessa Worou, les artistes Naby du Sénégal, Bakhan de la Mauritanie, et Kareyce Fotso du Cameroun. En une nuit Lomé sera la capitale africaine de la musique africaine. Les concurrents en course produisent des musiques variées et de qualité.

Avec une voix puissante, le Mauritanien Bakhan est présenté comme un artiste libertaire sans respect pour les frontières, embrassant toutes les cultures, toujours imbriqué dans son refus d'opposer tradition et modernité, mélangeant toujours les deux. C'est le musicien qui exprime le plus le métissage culturel.

Naby, lui, est plutôt adepte du droit du sol et à s'intégrer à la culture qui l'accepte. Natif de Dakar d'un père guinéen instituteur  qui ne croyait pas en lui et d'une malienne directrice d'école, Naby Ibrahima Condé, de son vrai nom, se présente comme « une enfant du Sénégal ». Il a toujours baigné dans une atmosphère musicale allant de Tracy Chapman à Omar Pène.

Kareyce Fotso est le porte-flambeau des femmes. La Camerounaise est la seule femme du trio concurrent. Elle fut médaillée d'argent des sixièmes jeux de la Francophonie en octobre dernier pour sa prestation sur la scène du casino. L'histoire dit que cette musicienne de talent a failli faire des études de biochimie.

Marquée par les berceuses fredonnées par sa mère, pleureuse bamileke, elle revendique aussi l'influence d'Anne-Marie Nzié. "Une des meilleures voix du monde", souligne-t-elle. "Elle m'apprit à chanter tous les jours. Pas de personne à personne, mais en l'écoutant tout le temps. " Elle cite aussi Miriam Makeba, BB King Ella Fitzgerald ou encore Erykah Badu. Sans oublier les artistes africains : Ismaël Lo, Cesaria Evora, Richard Bona…

RFI produit depuis lundi, avant la finale d'autres émissions à l'Hôtel Sarakawa : «Appels sur l'actualité » de Juan Gomez et « Médias d'Afrique » d'Alain Foka.

 

 

© L'Union du 24 novembre 2009

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