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Semer pour récolter

Pour son dernier numéro de l’année, L’Union dresse un bilan des réformes engagées par le Togo en 2009. Le climat politique s’est décrispé, des progrès ont été faits dans les secteurs de la santé et de l’éducation et sur le front de l’emploi, la vague de recrutements dans l’administration a donné un peu d’oxygène. Toutefois, note le journal, « le panier du Togolais lambda n’a rien ressenti durant les 365 jours ». Normal, estime L’Union, « car le focus a été d’assainir l’environnement Economie et Gouvernance dont l’effet n’est point immédiat ».
Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Bilan 2009
Le Togo des réformes économiques a davantage bougé
C’est le constat fait en cette fin d’année par notre bihebdomadaire L’Union dans une série de rétrospectives entamée dès ce numéro. Si le monde politique est fait de décrispation née des dernières législatives et de discussions sans rompre, si le social a connu du soulagement avec la vague de recrutements, tout semble dire que le panier du Togolais lambda n’a rien ressenti durant les 365 jours. Normal, car le focus a été d’assainir l’environnement Economie et Gouvernance dont l’effet n’est point immédiat. En réalité, il faut bien semer pour récolter la bonne graine. Avec la clémence des conditions exogènes qui s’entendent ici la communauté financière internationale. Les ressources propres n’ayant jamais suffi sous aucun ciel.

Nettoyer l’écurie des entreprises publiques

L’attraction a été pour le département d’Adji Ayassor, ministre de l’Economie et des Finances, de revisiter les structures qui encaissent l’argent public. Leur gestion ayant calamiteuse depuis plusieurs années. Pour le moment, il s’est agi de toiletter le cadre législatif et réglementaire, administratif et mental. C’est le sens des formations pour inculquer aux commis de l’administration financière les nouvelles règles, dans le cadre de redynamisation des entreprises publiques et organismes de l’Etat, avec pour principal objectif l’amélioration des performances des sociétés du portefeuille de l’Etat. En début d’année, le gouvernement lance une consultation par appel d’offres auprès des professionnels agréés pour le renouvellement des commissaires aux comptes et à la nomination de commissaires aux comptes suppléants. Et ce après l’opération d’homologation du barème de rémunération des experts comptables et comptables agréés et la création de la Commission d’agrément des auditeurs et commissaires aux comptes habilités à opérer sur les comptes des entreprises publiques, des Fonds et organismes autonomes bénéficiant des subventions de l’Etat. Courant mars, le Comité pour le suivi des politiques de reformes et des programmes financiers procède à la répartition par société des commissaires aux comptes. Résultat : 1 soumissionnaire a obtenu trois entreprises, 10 ont obtenu chacun 2 entreprises et 7 ont obtenu chacun une (1) entreprise. Sur la table, les entreprises ARSE, NSCT, ONAF, PAL, CAPER, SALT, FR, SNPT, ANSAT, ARTP, LONATO, CEET, TOGOCEL, CNSS, EDITOGO, BIA-TOGO, UTB, TOGOTELECOM, SPT, TdE, BTCI, CAGIA, FNAFPP, CNCT, ODEF, SAZOF, ICAT, LNBTP, SLM et BTD.
Pour la période 2009-2011, 14 nouvelles entreprises publiques ont connu fin 2009 leurs commissaires aux comptes : CHU de Kara, Université de Kara, CHR d’Atakpamé, CHP d’Aného, CCIT, Hôpital de Bè, CAMEG, CHP de Kpalimé, Commune de Lomé, CHU de Lomé Campus, CHU de Lomé Tokoin, CHR de Kara Tomdè, ITRA, CNLS. Avec aujourd’hui une liste d’attente que composent le CNTS, CHR-Dapaong, CHR-Sokodé, CHR-Lomé Commune, CHR-Tsévié, INFA de Tové, CNAO, CRAC et Institut National d’Hygiène.
Faire passer la loupe
Au bilan, cela peut être considéré comme la seconde étape de l’assainissement. Des audits publics sont déjà ouverts pour comprendre ce qui s’est réellement passé. En 2009, le bal est ouvert avec 18 cabinets retenus pour inciter à retrouver l’orthodoxie financière. Entre autres Eurafrique, AAC, Experts Associés, KEKAR, ACR, CAFEC-HA, CKA, A2C, EFOGERC, KPMG, FICAO, FIOA, SAFECO, Tate & Associés et AEC. Successivement, le FER connu pour sa mauvaise gestion patente pendant les onze années d’existence est passé à audit financier et comptable pour la période allant de 2005 à 2008. L’Etat ayant toujours injecté 8 milliards de francs par an, en plus des frais des péages. Fin octobre, le dossier de la Caisse de Retraites du Togo (CRT) est aussi ouvert pour un audit financier et organisationnel. Courant décembre, une étude actuarielle devra au bout revisiter la législation du régime des pensions de la CRT, définir les conditions d’adaptation des prestations au coût de la vie, analyser les conditions d’extension du régime à de nouvelles catégories d’agents de la Fonction publique et analyser la structure des cotisants.

Pour la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), une mission d’audit financier et organisationnel est ouverte. Le travail consiste en un examen critique des états financiers de la CNSS sur les trois derniers exercices 2006, 2007 et 2008, à émettre une opinion sur la qualité du système de comptabilité analytique, évaluer le niveau des diverses réserves constituées au titre des différentes branches, évaluer les dettes de l’Etat envers la CNSS et proposer des options de traitement ou de restructuration, effectuer un diagnostic organisationnel plus large en privilégiant les aspects les plus déterminants pour une meilleure performance financière de la CNSS.
Apaiser les aigris des marchés publics
On peut dire que c’est le champ politique des hommes d’affaires. De par les grincements de dents. Mais l’effort semble satisfaire désormais les acteurs, surtout avec la publication mensuelle et régulière des contrats signés et des appels d’offres. Le nouveau seuil d’appel d’offres national s’applique à 25 millions de francs Cfa. Ainsi, lorsque le montant du marché est supérieur à quinze millions de francs CFA et inférieur à vingt cinq millions de francs, le marché est passé après consultation restreinte de fournisseurs ou entrepreneurs qualifiés. Le marché ne peut être attribué qu’après réception et comparaison d’au moins trois offres. Et lorsque le montant du marché est supérieur ou égal à vingt cinq millions, le marché est passé par appel d’offres ouvert. En rappel, lors de la mission de la revue des dépenses publiques et de la gestion financière (PEMFAR) effectuée au Togo par la Banque mondiale en juin 2008, la composante «Système de passation des marchés publics» a été analysée et fait l’objet d’une série de recommandations qui visent, à terme, à la révision du code des marchés publics et de ses textes subséquents afin de répondre aux exigences d’un environnement socioéconomique en pleine mutation. Le projet de loi relatif aux marchés publics et délégations de service public est validé. Et le nouveau code des marchés publics est annoncé pour 2010.
Désormais, les entreprises publiques sont ramenées au code des marchés ; il est mis fin au double rôle de contrôleur et de régulateur que joue actuellement la Commission nationale des marchés. Aujourd’hui, il est séparé les phases de passation de marché, de contrôle et de régulation par la création de trois structures distinctes que sont l’organe de passation (responsable du processus de passation et de gestion des marchés publics et délégations de service public), l’organe de contrôle des marchés publics et délégations de service public (responsable du contrôle de la régularité des procédures de passation et d’exécution des marchés et délégations de service public) et l’autorité de régulation des marchés publics qui doit fixer les politiques de marchés publics et de délégations de service public.
Le jeu s’éclaircit peu à peu et les cœurs aigris s’en contentent.
Et revoici le creuset financier !
Délaissé jusqu’en 2006 au profit d’autres circuits non recommandés, le Trésor public est réhabilité. De quoi garantir la traçabilité des fonds publics. Le tout couronné par une cérémonie publique de prestation de serment de 22 trésoriers, de 5 Trésoriers principaux et de leurs 5 Fondés de pouvoirs, de 15 payeurs, de 16 Agents Comptables ainsi que des Trésoriers début septembre 2009. Après le serment des comptables Centraux, du payeur Général. Il s’agit pour le nouveau pouvoir de Lomé de rompre avec le passé sombre en renflouant le Trésor public et en y redéployant un personnel adéquat. Transparence dans les sorties et les entrées des fonds publics oblige.
Déjà en 2008, plus d’une dizaine de décrets ont été signés par le président Faure Gnassingbé pour créer, au sein de la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique, l’Agence comptable centrale du trésor (ACCT) assurant la gestion des deniers publics, l’exécution des opérations de trésorerie ainsi que la centralisation finale de la comptabilité générale de l’Etat et l’édition des états y afférents. La Paierie générale du trésor assure l’exécution des dépenses du budget de l’Etat, ainsi que l’administration et la tutelle fonctionnelle des régies d’avances de l’Etat, le paiement des dépenses du budget de l’Etat, la gestion des comptes d’affectation spéciale et des budgets annexes, ...
Pour sa part, la Recette générale du trésor est responsable du recouvrement des ressources du budget de l’Etat et assure l’administration et la supervision de toutes autres structures comptables de recouvrement de recettes publiques (animation et contrôle du recouvrement, administration et supervision des recettes des administrations financières, tutelle fonctionnelle des régies de recettes, etc.). Il est aussi créé, au titre des structures déconcentrées, des Trésoreries Principales à Aného, à Kpalimé, dans la préfecture du Golfe et dans la Commune de Lomé. Un décret portant régime indemnitaire applicable aux comptables publics et aux agents du Trésor public détermine, lui, la nature des indemnités servies aux comptables publics en raison de leur fonction : Indemnité de logement et Indemnité de responsabilité financière.
Parallèlement, avec la première loi introduite au parlement le 26 mars 2009, la Cour des comptes du Togo (27 membres) est finalement opérationnelle le 24 septembre avec six mois de retard. Le champ de compétence de la Cour des comptes ne se limite pas aux fonctions régaliennes des administrations centrales, mais englobe les collectivités territoriales, les entreprises publiques, les organismes de protection sociale, et tous ceux qui bénéficient d’une subvention de l’Etat en faisant appel à la générosité publique. L’effectivité de la Cour succède à la mise en place de l’Inspection Générale des Finances, la réforme de la Direction Générale du trésor et de la comptabilité publique et la mise en place d’un système intégré de gestion des finances publiques.
Dans la foulée, le Togo veut s’imposer des notes pour la bonne gouvernance pour être éligible aux emprunts. Ce qui doit plus rassurer les partenaires financiers bilatéraux et multilatéraux qui opèrent le grand retour, avec le chapelet d’annulation de dette, d’accord de financement, de subvention, d’assistance technique, de décaissements, etc. La récente manifestation étant le déménagement de la délégation du Fonds monétaire international (FMI) pour le Bénin et le Togo, de Cotonou vers Lomé. Après la rupture de la coopération en 1993, l’institution avait fait le chemin inverse en quittant le Togo du «déficit démocratique». Depuis quelques temps, les irrégularités de gestion des autorités béninoises créent la brouille avec le FMI. Le Togo redevient le bon élève à soutenir.
Point n’est besoin d’attendre
Il faut ici et maintenant donner son avis sur ce qui se fait depuis 2005, les «réformes douloureuses», selon l’expression d’un officiel togolais dans les couloirs de la Banque mondiale. Ainsi une lecture est faite du dernier geste du FMI décidant d’adopter le programme du Togo le 18 novembre 2009 sans tenir la réunion des administrateurs : les finances publiques du Togo sont bien gérées dans le cadre de la bonne gouvernance, les marchés financiers régionaux et internationaux peuvent faire confiance au Togo et travailler avec les dirigeants sans crainte, le Gouvernement est dans la bonne direction en matière des réformes macroéconomiques et des finances publiques, les réformes doivent se poursuivre malgré les échéances électorales, le Gouvernement ne doit pas baisser la garde mais poursuivre résolument ses réformes afin de consolider les acquis en vue de l’atteinte du point d’achèvement en 2010.
Et pour cause, les mesures spécifiques au Programme d’Appui aux Réformes et à la Gouvernance (PARG) prévues pour 2009 sont à plus de 75% déjà réalisées. Plus est, des efforts importants sont notés en vue de la réalisation de certaines mesures programmées initialement pour 2010, efforts particulièrement concentrés sur les mesures permettant au Togo de remplir les conditions d’accès au point d’achèvement de l’Initiative Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE). Dans ce cadre, à titre d’exemples, la mise à jour du Code des impôts est en cours de finalisation par le cabinet Afrique Audit & Consulting recruté à cet effet, le projet de loi portant révision du Code des douanes est élaboré et est transmis au Secrétariat du Gouvernement en vue de sa soumission en Conseil des Ministres pour approbation, l’Inspection Générale des Finances (IGF) dispose des moyens de fonctionnement avec un budget adéquat, ce qui lui a permis de démarrer son programme de travail qui est exécuté à plus de 30% au 1er semestre 2009, la loi de règlement pour l’exercice budgétaire 2007 est finalisé, un avant-projet de Code des investissements a été élaboré et est en discussion dans le cadre d’un comité interministériel, etc.
Reste le taux de croissance
Il est l’indicateur économique utilisé pour mesurer la croissance de l'économie d'un pays d'une année sur l'autre. Le souci au Togo est d’arriver à le maîtriser, voire le faire monter sensiblement. Pour l’année 2009, le FMI tablait sur une croissance de 1,7%, vu la performance satisfaisante dans le cadre du programme soutenu par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC). Contre 1,1% de croissance en 2008. Selon les décomptes, le taux de croissance réel s’est amélioré en 2009 et serait de 2,5%. La projection pour 2010 est de 2,6%, soit un accroissement de 0,1 point. En 2008, la croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est dégradée, en passant de 2,1% en 2007 à 1,8%, soit une décélération de 0,3 point. Le taux d’inflation mesuré par le déflateur du PIB serait de 2,3% en 2010. De son côté, le taux d’inflation mesuré par la variation de l’indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) s’est dégradé en 2008 en passant de 0,9% en 2007 à 8,4%. Il se serait amélioré en 2009 avec une projection de 2,2%.
En attendant d’y arriver, le Togo plafonne son endettement public à 144 milliards de francs Cfa dans sa stratégie pour l’année 2010. L’idée étant de compter en priorité sur ses ressources propres.

Privatisation des banques publiques
Le processus de cession des parts
de l’Etat repoussé en mars

Dans le cadre de la restructuration des banques publiques (BTCI, UTB, BTD et BIA TOGO), il était décidé dans une note au Fonds monétaire international (Fmi), le 30 octobre dernier, qu’un appel à manifestations d’intérêt pour la cession des parts de l’État dans les banques publiques devrait être publié au plus tard au mois de février 2010. Une note officielle vient d’en apporter un correctif. A cet effet, la République togolaise lancera, au mois de mars 2010, des avis de pré-qualification destinés aux investisseurs privés pouvant être intéressés (les «Soumissionnaires») pour leur participation au processus de pré-qualification de soumissionnaires dans le cadre de la privatisation de chacune de ses banques.
La sélection des soumissionnaires s’effectuera en deux temps par le biais d’un processus d’appel d’offres pour chaque banque. Les soumissionnaires seront invités, en premier lieu, à se pré-qualifier afin de participer au processus d’appel d’offres final. Seuls les soumissionnaires pré-qualifiés pourront participer à la deuxième étape. Les investisseurs seront informés des modalités de pré-qualification pour chaque banque lors de la publication des avis de pré-qualification. En dehors du lancement d’avis à manifestation d’intérêt pour la recherche des investisseurs stratégiques, le gouvernement entend publier un appel d’offre final au plus tard en septembre 2010.
Au finish, il s’agira, pour l’Etat togolais, de céder la majorité de ses participations et/ou d’ouvrir la majorité du capital des banques BIA-TOGO, BTCI, BTD et UTB à des investisseurs stratégiques disposant de solides compétences bancaires et financières permettant à ces banques de réaliser leur plein potentiel et de continuer leur développement actuel. Un processus de recrutement de conseillers en privatisation financé par la Banque mondiale a été lancé en février dernier. Il s’est achevé en novembre et a permis de retenir la Compagnie Financière CADMOS sise à Bruxelles (Belgique) pour la BTCI et la BTD, et Africa Capital à Cotonou (Bénin) pour la BIA TOGO et l’UTB. Le projet est piloté par un comité du ministère de l’Economie et des finances.
Dans l’intervalle, en accord avec les autorités de surveillance, le gouvernement s’engage à maintenir un contrôle rigoureux de la gestion de ces banques jusqu’au terme du processus de privatisation. Il s’engage également à mettre sur pied le mécanisme et son support opérationnel chargés de la gestion et du recouvrement des créances en souffrance des banques publiques avant la fin du mois de décembre 2010

Pour davantage de besoins et d’engagements en 2010
La municipalité de Lomé prévoit
des investissements en hausse

Pour se conformer aux exigences de la modernité, l’essentiel des investissements de la municipalité de Lomé a consisté en l’acquisition de matériel informatique et bureautique, de matériel et mobilier de bureau, à laquelle se sont ajoutés des travaux de réparation localisée de la voirie urbaine. Ainsi que la réhabilitation et l’installation de feux tricolores et l’extension du réseau d’éclairage public. 2010 sera marquée par des travaux d’aménagement de la voirie et de construction de bâtiment pour abriter les services. Ce qui justifie l’approbation, la semaine dernière, d’une hausse de 22,2% du budget d’investissement par rapport à 2009, qui passe à 920,537 millions de francs Cfa.
Il s’agira notamment de rénover le réseau viaire, de réparer des caniveaux, de réhabiliter et d’étendre le réseau d’éclairage public. L’exercice 2010 sera également marqué par le renouvellement du parc automobile de l’Hôtel de Ville et de la Direction des services techniques par l’acquisition d’une niveleuse, d’un camion benne et d’un chargeur. Pour faciliter leur travail, le budget prévoit par ailleurs de doter les agents collecteurs et les agents distributeurs des avis de taxes de moyens de déplacement. Mais se pose alors la question de tenir tous ces projets dans une enveloppe de moins d’un milliard de francs Cfa.
A la délégation spéciale de Lomé, en dehors des recettes de la taxe de péage aux cordons douaniers – destinée à financer l’investissement –, on projette à ce sujet d’opérer jusqu’à 10,4% d’excédent sur les recettes de fonctionnement estimées à 3,7 milliards de francs. En addition à ces ressources, la Ville de Lomé continuera de bénéficier de l’appui technique et financier de partenaires au développement, notamment dans le cadre de la « Composante C » du « Projet Environnement Urbain à Lomé » de l’Agence française de développement (Afd) et de l’informatisation par l’Association internationale des maires francophones (AIMF) des états civls de Lomé et des services financiers.. En appui, la Cities Alliance prévoit, en 2010, des études sur la Stratégie de développement du Grand Lomé.
Il faut rappeler que le budget de fonctionnement de la Mairie de Lomé est essentiellement tiré, entre autres, des impôts locaux (taxe d’habitation, taxe de péage, taxe spéciale sur la fabrication et la commercialisation des boissons…) et des recettes non fiscales (droits de stationnement, concessions dans les cimetières, location propriétés de la collectivité, droits expédition actes administratifs et d’état civil…).

Education
2,5 milliards pour l’école gratuite en 2009
L’initiative avait soulevé des tollés à son annonce à la rentrée scolaire 2008. Chemin faisant, acteurs du milieu et autorités semblent s’adapter à la chose. Et pour cause. En 2009, les dépenses effectuées au titre de la gratuité de l’école se sont élevées à 2,557 milliards de francs Cfa. Contre 2 milliards seulement prévus en début d’année, le complément provenant de la déconsignation du reliquat des crédits alloués en 2008.
De ce collectif, le fonctionnement des écoles a occupé 484,338 millions de francs, les donations aux inspections 116,210 millions de francs, les dotations aux directions régionales de l’éducation 37,400 millions de francs. La prise en charge des enseignants volontaires, la fourniture pédagogique et le déplacement des directeurs ont nécessité des décaissements respectifs de 487 millions, 936,487 millions et 209,430 millions de francs Cfa. La boucle a été bouclée par la formation des élèves-maîtres de l’ENI (270 millions de francs) et le contrôle suivi-évaluation du mécanisme à 6,531 millions de francs Cfa.
Il n’y a pas de doute que le budget augmente en 2010, en tenant compte du nouvel effectif du préscolaire et du primaire publics. Les autorités peuvent estimer avoir relevé un défi. Reste le cas des EDIL (Ecole d’initiative locale) – complètement à la charge des localités. A quand des mesures concrètes pour soulager ces braves paysans, s’interrogent les députés. Réponse de l’autorité : des réflexions sont en cours dans ce sens. Au préalable, on pense à l’établissement de la carte scolaire nationale, après quoi «des solutions idoines seront trouvées pour faire au cas de ces EDILs».

Panier de la ménagère à Lomé
La viande de bœuf à un prix stable en glissement annuel
Malgré l’approche des fêtes de fin d’année, la viande de bœuf fraîche est restée à un prix stable depuis août dernier, vendu au prix de 1844 francs le kilogramme sur le marché de Lomé en novembre. Mieux, ce prix n’a pas changé par rapport à la même période de novembre 2008 (en glissement annuel). Ce qui n’est pas le cas d’autres produits essentiels sur le marché de Lomé. Le haricot rouge (371 francs le kilo), le chinchard (akpala congelé, 1033 francs), le mil (306 francs) et l’huile végétale locale industrielle (635 francs le litre) tendent également à se stabiliser depuis trois mois, d’après la Direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale. Sauf pour le charbon de bois, qui marque une hausse de 8 francs, à 100 francs le kilo, et la tomate fraîche locale vendue à 398 francs, quoique en-deçà des 576 francs le kilo d’août dernier.
L’huile rouge de palme (zomi) a amorcé une subite hausse, passant à 863 francs le litre, alors qu’elle était restée 21 francs de moins pendant trois mois, tout comme en novembre de l’année dernière. Le riz importé en vrac, lui, fluctue entre 524 francs le kilo en août et 477 francs en novembre.
Rappelons qu’en novembre 2009, le niveau général des prix à la consommation s’est caractérisé au Togo par une variation pratiquement nulle (0,02%) contre une hausse de 1,6% le mois précédent. La baisse de 0,6% des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées a un peu compensé la hausse observée au niveau des fonctions de consommation «Boisson alcoolisées, tabacs et stupéfiants» et «Logement, eau électricité et gaz et autres combustibles» qui ont enregistré respectivement une augmentation de 2,1% et 1,6%.

Mieux occuper le territoire juridictionnel et corriger les doublons
21 charges d’huissiers désormais créées
Nous annoncions courant septembre (L’Union n°221) le contrôle des charges d’huissier enclenché par le gouvernement. Un contrôle de routine, selon le ministre Kokou Tozoun de la Justice contacté alors par notre rédaction, pour une meilleure lisibilité des charges déjà existantes au moment où il urge de signer plus d’une centaine de nouvelles charges. Et autoriser la prise de fonction de nouveaux huissiers. Aujourd’hui, le point de la démarche est fait lors du conseil des ministres de ce 30 décembre 2009. Ainsi le double recensement de juin et septembre ressort que seules 16 juridictions sur les 30 que compte le Togo sont pourvues d’huissiers de justice.
Alors que Lomé seule compte à ce jour 81 huissiers de justice. Plus est, 143 charges d’huissiers ont été créées, seuls 125 huissiers exercent effectivement. Du coup, 18 charges sont vacantes dont 13 dans le ressort du tribunal de Lomé. «Par ailleurs, il faut relever que les décrets de nomination de certains huissiers portent les mêmes numéros et constituent donc des doublons. C’est le cas de 12 huissiers à Lomé qui se partagent les mêmes numéros de charges et 1 huissier transféré de Tabligbo à Lomé mais ne possédant pas de numéro de charge à Lomé», note le ministère.
Par le nouveau décret, le gouvernement, en accord avec la Chambre nationale des huissiers de justice du Togo, régularise ainsi la situation et rétablit la pleine couverture du territoire. Sont désormais pourvus d’huissiers de justice les tribunaux de première instance de 3è classe d’Agou, Bassar, Blitta, Danyi Apéyémé, Elavagnon, Guérin-Kouka, Kanté, Mandouri, Mango, Niamtougou, Pagouda, Tandjouaré, Tchamba et Tohoun. Les 7 charges attribuées au tribunal de première instance de 1ère classe de Lomé viennent corriger les doublons.
Généralement, la tendance chez ces auxiliaires de justice est d’obtenir une charge à Lomé et ouvrir son cabinet dans la capitale réputée «haut lieu des meilleurs business». Contrairement à l’hinterland où n’abondent nullement les conflits fonciers, les litiges nés du commerce, la gestion des immeubles d’autrui, etc.

Programme de réduction de la pauvreté
Des microprojets réalisés dans l’Avé et dans le Zio
Par nécessité de réduire la pauvreté, le gouvernement togolais avec l’appui des partenaires au developpement a mis en exécution des programmes ou des projets d’urgence sur toute l’étendue du territoire national.
Le 29 décembre 2009, la préfecture de l’Avé vient de se doter d’une radio. Premier relais d’informations dans cette préfecture, cette station est née après moult remous. Elle vient mettre fin aux deux années de traversée du désert de radio Lumière.
En effet, l’attribution d’une fréquence dans la région maritime est difficile à cause de la saturation. Avec l’implication des hautes autorités, en occurrence le président Faure Gnassingbé, ce projet d’implantation d’une radio dans l’Avé est devenu une réalité. «Le projet d’implantation d’une radio dans l’Avé s’inscrit dans le cadre de la politique des priorités du chef de l’état», a déclaré le ministre de la communication et de la culture, Oulégoh Kéyéwa.
À Kévé, ce sont des populations qui ont acceulli dans une fièvre de joie leur créneau de communication. Pour rappeler aux populations les objectifs de cette fréquence, le ministre de la coopération, du développement et de l’aménagement du territoire, Gilbert Bawara a souligné que loin d’être un facteur de division, la radio doit plutôt servir à enrichir leur culture et leur patrimoine.
D’un coût de réalisation de 16.163.133Fcfa et financée à 86% par l’Agence d’Appui aux Initiatives de Base (AGAIB) et le reste par les bénéficiaires, Radio Kékéli porte à 73 le nombre des radios rurales au Togo et émet sur 90.5fm avec possibilité de réception à Lomé et dans la préfecture de Kloto.
En plus d’une radio rurale, l’Avé est bénéficiaire de deux pistes rurales : Kévé-Avévoin (13,10 km) et Zogbépimé-Avédomé (2,17 km). Ces deux ouvrages sont payés par AGAIB et valent respectivement 98.713.957Fcfa et 32.000.797Fcfa. Les populations pensent que ces pistes leur facilitent le transport surtout les jours de marché. En effet, à cause de l’état défectueux de ces tronçons, les véhicules ou les motos accèdent difficilement aux villages. Le jour du marché, les paysans sont parfois obligés de transporter eux-mêmes les sacs de maïs. Dans certains cas, des malades sont décédés par manque de moyens de transport pour être soignés à temps au centre hospitalier régional. «Je peux venir à Kévé sans trop me soucier du moyen par lequel je vais rentrer. Maintenant même à zéro heure les zémidjan me transportent», dit Fiati Dado, une habitante du village d’Avédomé.
Après l’Avé la délégation minstérielle s’est rendue dans le Zio pour la réception et le suivi de certains travaux.
Un pont de 19.5m (68.186.575 Fcfa) est construit à Ayakopé (36km de Tsévié) pour pallier au débordement des eaux et à l’éternel problème d’enclavement de certaines localités en période de pluie. «Cet ouvrage traduit une fois encore la volonté du chef de l’Etat à mieux faire pour que vivent mieux les populations togolaises», a affirmé Gilbert Bawara. Le developpement d’une nation passe par l’éducation, dit-on souvent. Dans cette optique, le canton de Gamé et le village d’Ayakopé se sont équipés de nouveaux bâtiments scolaires pour pallier au nombre pléthorique d’apprenants par salle de classe : deux bâtriments de trois classes à l’école primaire publique d’Ayakopé et un du même type au CEG Gamé.

Bilan littéraire
Quatre romans togolais pour l’année 2009
Que peut-on dire de l’année 2009 sur le plan littéraire au Togo ? Bilan positif ou négatif, c’est selon. Le Togo ne compte pas beaucoup d’écrivains, et la renaissance littéraire a commencé il y à peine 20 ans. Difficile d’en demander plus aux littérateurs nombreuse mais elle est fameuse et même retentissante. En la matière, difficile de parler du drapeau, mais on ne peut s’empêcher de montrer la fierté d’être togolais quand le nom du pays résonne un peu partout sur le globe, notamment dans la Francophonie. Une fois n’est pas coutume, et quand ça arrive une seule fois, il ne faut surtout pas gâter son plaisir en allant lire les romans togolais de l’année.
A tout seigneur tout honneur : l’honneur revient une fois encore à Kossi Efoui, auteur d’un troisième roman Le solo d’un revenant (Seuil 2009). Solo d’un revenant raconte l’histoire d’un immigré africain qui retourne dans son pays après dix années de massacres, en quête d’un passé qui ne passe pas. L’écrivain togolais a remporté plusieurs prix avec ce roman, dont les plus récents sont le Prix des Tropiques de l’Agence française de développement et le Prix des Cinq continents de la Francophonie. Ce roman est donc favorablement accueilli par la critique internationale, mais on attend de voir la réaction du public, car le problème de cet écrivain c’est la réception populaire.
La seconde production romanesque est de Kangni Alem, l’un des rares écrivains togolais ayant quitté le pays sous la pression des événements, à entreprendre le retour. Aujourd’hui enseignant de lettres à l’Université de Lomé, il a fait paraître aux éditions JC-Lattès en mai 2009, son troisième roman, Esclaves. En réalité, plus que le Solo d’un revenant, cette parution peut être considérée quand même comme l’événement littéraire de l’année au Togo. Tout en parlant d’un phénomène, l’esclavage, qui a trait à l’histoire de l’Afrique pendant au moins cinq siècles, mais aussi des Amériques et de l’Europe, l’écrivain a touché du doigt un problème non moins très togolais qui est la présence des Afro-Brésiliens sur la côte.
Récente histoire que celle de l’esclavage sur la côte qui a impliqué de nombreuses familles togolaises tant au Sud, sur la côte en pays guin, qu’au nord, par l’entremise des cavaliers Semassi. C’est bien la première fois depuis l’indépendance, qu’un roman fait une aussi grave investigation dans notre passé pas très glorieux. Esclaves fera sans doute débat cette année 2010. De Cola cola jazz en passant par Canailles et Charlatans, Esclaves émeut par sa qualité romanesque. Loin des romans expérimentaux que construisent la plupart des écrivains africains de la diaspora, Kangni Alem renoue avec une tradition romanesque qui donne au roman la qualité pour laquelle on aime lire. A noter également, la parution de l’essai, Dans les arènes littéraires du même auteur chez l’éditeur camerounais Ifriqiya.
On ne peut faire un bilan littéraire 2009 sans parler des Pieds sales (Seuil 2009) du jeune écrivain Edem Awumey, son deuxième après Port-Melo, présent dans la présélection pour le Goncourt 2009. Moins fort que son premier, ce qui n’explique pas du tout sa présence dans la présélection pour le Goncourt, ce roman témoigne quand même du talent d’Edem Awumey. Son roman parle des problèmes relationnels des immigrés d’une manière générale, que ce soit en Europe ou ailleurs dans le monde.
Enfin, sur le territoire même on peut saluer l’entrée dans le cercle très fermé des romanciers de l’universitaire et critique littéraire, Daniel Lawson-Body, auteur du roman La déméninge, paru aux Editions Graines de Pensée. On laisse les critiques et la postérité se pencher sur le cas de ce roman dont l’auteur n’aime pas qu’on dise du mal. On en dira pas plus. Toujours est-il que les lecteurs doivent s’intéresser à un roman qui se destine au lectorat populaire et, qui, juste pour ça, doit bien mériter notre attention.

© L’Union du 31 décembre 2009

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