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Sylvanus Olympio doit se retourner dans sa tombe

« Sylvanus Olympio serait en train de tourner en rond dans sa tombe. Lui qui, le 27 avril 1960 en proclamant l’indépendance du Togo, voyait déjà un pays prospère où tous les fils et filles, dans leurs diversités, travaillent pour le développement harmonieux de leur société. Il s’en est allé, le cœur lourd, dans des circonstances tragiques. Et cinquante après, il ne pouvait aucunement imaginer que la division, la haine et le mépris allaient conquérir ses concitoyens », écrit mardi l’Union pour décrire le chaos qui règne au sein de l’UFC, le principal parti d’opposition du Togo.
Voici une sélection d’articles publiés par L’Union

Verbatim
Le FRAC pour tout fracasser
Sylvanus Olympio serait en train de tourner en rond dans sa tombe. Lui qui, le 27 avril 1960 en proclamant l’indépendance du Togo, voyait déjà un pays prospère où tous les fils et filles, dans leurs diversités, travaillent pour le développement harmonieux de leur société. Il s’en est allé, le cœur lourd, dans des circonstances tragiques. Et cinquante après, il ne pouvait aucunement imaginer que la division, la haine et le mépris allaient conquérir ses concitoyens.
Si pendant longtemps, la violence politique était attribuée, à tort, aux tenants du régime Rpt, aujourd’hui, c’est le camp de ceux qui prétendent être ses descendants directs qui est atteint du syndrome de l’intolérance et de la sauvagerie politiques. Et pour cause.
Depuis l’arrivée du Président Faure Gnassingbé au pouvoir en 2005, l’on a noté une ouverture politique réelle au point où plusieurs concessions ont été faites pour permettre à tous les fils et filles de ce pays de se retrouver pour gérer ensemble les affaires de la cité. Cela a permis de repousser les vieux démons de la violence politique et d’asseoir une démocratie apaisée dans le pays. Le corollaire est évidemment l’organisation d’élections libres, transparentes et paisibles.
Malgré ces avancées palpables, appréciées par tous, certains dirigeants de l’Union des Forces du Changement (Ufc), animés d’un esprit de division qui leur profite toujours, continuent par semer la zizanie dans le pays. Pour arriver à leurs fins, ils pensent s’accaparer de leur formation politique en écartant le Président National Gilchrist Olympio. Conscients de la difficulté de leur entreprise par la voie légale, du fait du mythe du fils du Premier Président de la République Togolaise, ils essaient de procéder par le mensonge, la conspiration et la violence sous toutes ses formes.
Après le scrutin présidentiel du 04 mars dernier, ces messieurs de l’Ufc s’accoquinent avec des dirigeants de certaines formations politiques et associations qui ne représentent rien sur l’échiquier politique national, pour revendiquer une prétendue victoire dont les preuves se trouvent dans leur tête. Le leader charismatique de l’Ufc, voulant jouer à l’apaisement, ne cautionne pas le Front (Frac) ainsi formé. Il est alors rentré dans le collimateur de ces petits gens qui formatent des ignominies sur sa personne et ses fidèles. Il ne se passe plus de jour où une fausse information ne sorte sur lui dans le but de le dénigrer et surtout de dresser les populations contre sa personne.
C’est ainsi que le samedi 17 avril dernier, il a été chassé à coup de pierres, de projectiles et de sable par des militants du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) à son arrivée à leur meeting samedi à la plage de Lomé. Cet accueil réservé à M. Gilchrist, trente années de lutte, vingt années de direction d’un parti à l’avant-garde de tout le combat démocratique au Togo, était malheureusement prémédité. Tous les responsables du Frac avaient, comme par hasard, cautionné l’acte barbare de leurs militants, et ce, en des termes clairs et identiques. Pour Kofi Yamgnane: « Monsieur Olympio est arrivé ici à la plage, accompagné de la police. Les jeunes militants qui font la garde à l’entrée n’ont pas souhaité qu’il entre et cet incident montre parfaitement que l’UFC est aujourd’hui un parti mature et qui a pris son autonomie par rapport à son fondateur parce qu’il me semble, et il semble aussi aux militants qu’il n’a pas joué un jeu très clair pendant tout ce temps de la campagne de 2010. » Et son acolyte Agbéyomé Kodjo d’expliquer : « Je pense que Gilchrist Olympio n’a pas suffisamment pris la mesure de la mutation qui s’opère au Togo. Bon, le fait de se faire accompagner par autant d’éléments de forces de l’ordre quand on sait que ce sont ces éléments là qui ont violé son siège, je crois que ça pose un problème. »
Visiblement, les membres du Frac sont fiers d’avoir réussi leur plan en humiliant M. Gilchrist Olympio. Cela montre à suffisance la méthode utilisée pour provoquer les forces de l’ordre au cours des manifestations politiques et semer les troubles dans le pays. Et l’on comprend aisément que le principal objectif du Frac est le chaos.

Après le choix du cabinet d’audit
Le patrimoine immobilier de l’Etat éclairci fin mai
Commencée depuis le mois de février, la mission d’audit des loyers et des baux de l'Etat togolais et recensement des bâtiments administratifs autres que les bâtiments d'écoles et les logements des garnisons militaires devra s’achever en mai prochain, soit trois mois d’étude. Mais les perturbations de la période de l’élection présidentielle du 4 mars peuvent justifier un bien léger retard dans le dépôt du bilan.
Déjà, plusieurs préfectures ont été sillonnées par le personnel du cabinet AGECET-BTP, attributaire dudit marché. Pour des raisons de transparence et de maîtrise de la masse financière mensuelle supportée par l’Etat, en termes de patrimoine immobilier, il s’agit d’harmoniser la gestion des loyers et baux. Et de rendre utile ce patrimoine.
Surtout que, dans les faits, l’Etat dispose de bâtiments propres dans certaines localités mais, parallèlement, des commis de l’Administration préfèrent se mettre en hôtel aux frais du contribuable durant les missions alors même que lesdits bâtiments ne sont nullement occupés.
Spécifiquement, la démarche de l’Autorité vise à connaître l’ensemble des loyers et des contrats de bail en cours avec l’Etat togolais et leurs montants, connaître l’ensemble des bâtiments administratifs et logements de l’Etat autres que les bâtiments d’écoles et les logements des garnisons militaires et leur état actuel, proposer une harmonisation des contrats et un mécanisme de suivi de leur gestion, proposer des contrats types et négocier, avec l’appui de la Direction du Matériel, les loyers, produire des informations permettant à la Direction du Matériel de négocier les prix des locations futures d’immeubles.
Et produire des informations permettant la localisation géographique des immeubles et faire signer les contrats par les propriétaires, une fois les montants convenus, puis par le ministère de l’Economie et des Finances ou de son représentant formellement désigné. C’est là une pile de précautions pour corriger des situations actuelles : des intermédiaires ont négocié des contrats dont les propriétaires immobiliers ignorent les vrais contours, l’Etat paie sans savoir pour quel service ou il paie des locations qui ne lui sont plus opposables, des baux fictifs supportés par le contribuable, il y a une inflation volontaire et complice des prix de loyer de la part des propriétaires immobiliers au motif que l’Etat est un mauvais payeur qui honore péniblement ses engagements, etc. Il faut répondre aux questions : qui a loué le bâtiment au nom de l’Etat ? Qui l’occupe ? A quelle fin ? Quel est le prix réel du bail et quel est le prix payé ?
En rappel, le gouvernement a ouvert ce processus, sur ses ressources internes, par l’appel à propositions courant août 2009 en vue de la sélection du consultant. Cinq offres avaient été reçues à la fin de l’appel. Au finish, celle du cabinet AGECET-BTP a été jugée recevable, surtout pour être la moins disante au plan financier (42.300.000 francs Cfa hors taxes) suivant la règle principale de passation des marchés publics.

Face au déficit de ressources humaines
Des ministères font appel à des experts extérieurs
L’Administration togolaise souffre de compétences requises dans certains domaines. C’est un constat incontestable depuis que les effets de la crise socio-économique sont patents. De sources informées, un processus de recrutement d’experts au profit de quelques ministères est actuellement en finalisation. Il est financé par la Banque africaine de développement (BAD) dont on attend aujourd’hui l’avis après la phase des offres. Une commission ayant déjà procédé à l’appel à candidature et à la sélection des candidats.
La mission principale des sélectionnés sera d’assister les ministères qui ont fait la demande dans des domaines précis où le besoin s’est fait sentir. Au total, une dizaine de consultants doivent être recrutés et mis à la disposition des ministères de l’Agriculture, des Travaux publics, du ministère délégué chargé du Développement à la base et du Secrétariat d’Etat chargé de la Jeunesse et de l’emploi des jeunes.

Après la Matrice Unifiée
Les points focaux sur les réformes entrent en danse
Suivant une note du Secrétariat permanent pour le suivi des politiques des réformes et des programmes financiers (SP-PRPF), appuyé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), les points focaux des départements ministériels se mettent en formation à partir du 22 avril prochain. Pour un meilleur suivi de la mise en œuvre de la Matrice unifiée des réformes, adoptée le 25 mars 2010. Il s’agira, après ce renforcement des capacités, d’élaborer des indicateurs de suivi des réformes des différents départements ministériels, d’adopter la méthodologie unifiée pour la rédaction des rapports de mise en œuvre des réformes et de concevoir des annexes explicatives des documents.
La première session de la formation va du 22 au 24 avril, et la deuxième du 28 au 30 avril 2010. Et les points focaux doivent produire des rapports mensuels de leur mission. Un arrêté du ministre de l’Economie et des Finances a créé 28 points focaux répartis entre les départements de l’Exécutif togolais.
Mais avant, il faut que les ministères produisent leurs indicateurs de réformes. Ce qui n’est pas encore acquis : 15 départements ministériels ont effectivement versé leurs indicateurs à la Matrice unifiée. Les points focaux représentent l’image transversale de l’applicabilité des réformes conformément à l’orientation générale de l’Exécutif.

Pour n’avoir pas adopté le texte
L’inaction du parlement fait les premières victimes de la cigarette
«Ce projet de loi a été adopté en conseil des ministres le 16 avril 2008 et se trouve depuis deux ans en souffrance à l’Assemblée nationale. Nous sommes profondément déçus par la lenteur extrême dans le processus d’adoption et nous en appelons à la responsabilité de tous les parlementaires». C’est le coup de gueule de Fabrice Ebeh Kodjo, directeur de l’Alliance nationale des consommateurs et de l’environnement (ANCE). En symbolique, une gerbe de fleurs est déposée au nom des victimes de la cigarette depuis ce temps. Et voilà qui repose le problème du déficit d’initiative des députés de la Nation depuis la rentrée solennelle de 2007. Mis à part les ratifications de traités et conventions internationaux et la validation des projets de loi. Dans une précédente parution (L’Union 281 du 9 avril), nous évoquions la propension à l’absentéisme de nos élus fortement soutenus par le contribuable togolais (le revenu mensuel, les heures supplémentaires, la prime de réception, le carburant, etc.). Le texte est de nouveau en priorité par le gouvernement pour la troisième fois consécutive.
On apprendra que le trafic illite de cigarettes a fait perdre à l’Etat togolais environ 5,277 milliards de francs Cfa entre 2003 et 2007. «Le Togo doit voter le projet de loi portant règlement de la production et commercialisation du tabac au Togo», lancent les responsables de l’ANCE. Suivant un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2008, le tabac tue 5 millions de personnes chaque année et plus de 3/4 de ces décès sont enregistrés dans les pays à revenu faible. Au Togo, dans les collèges de Lomé en 1989, 25,3% des 2.688 élèves enquêtés sont des fumeurs et l’âge de la première expérience se situe entre 11 ans chez les filles et 14 ans chez les garçons. Et l’enquête de prévalence du tabagisme menée chez les jeunes de 10 à 25 ans en milieu urbain dans le district 2 a révélé que, sur 1.650 enquêtés, 419 sont des fumeurs et environ 2,2% avaient fait leur première expérience dès l’âge de 9 ans. En général, le taux de prévalence du tabagisme au Togo est de 31,3%.
Aux termes du texte adopté par l’Exécutif, il est interdit de fumer dans les locaux et véhicules à usage collectif suivants : établissements scolaires ; établissements hospitaliers ; salles de spectacles, de cinémas, de théâtres, de concerts ; salles de sports ; bibliothèques ; ascenseurs ; services publics ; véhicules de transports en commun et bâtiments gouvernementaux. Plus est, une liste limitative des espaces à usage collectif autorisant des places ou espaces aménagés aux fumeurs est établie : transports par mer, chemin de fer ou air ; gares routières, fluviales, maritimes, de chemins de fer, halls d’aéroports et autres transports en commun ; hôtels et restaurants. Il est interdit à tout fabricant, importateur, fournisseur, distributeur ou vendeur de cigarettes et autres produits de tabac de réaliser une publicité représentant une personne jeune (personne âgée de moins de 21 ans) ou une célébrité. Aucune publicité ne peut être faite sur les articles principalement vendus aux jeunes ou majoritairement utilisés par eux ou les sachets plastiques. En cas d’activités promotionnelles sur les cigarettes, seules les personnes adultes y sont autorisées. Aucun parrainage au nom d’une marque de cigarettes ou d’un produit du tabac ne doit être apporté à un événement sauf si tous les participants sont des adultes. Il est interdit à tout jeune (moins de 21 ans) de vendre ou de distribuer des cigarettes.
Au plan des pénalités, toute personne qui vend, offre à la vente ou autorise la vente de cigarettes et autres produits du tabac à un jeune est passible d’une amende de cinquante mille (50.000) à un million (1.000.000) francs CFA. La même sanction frappe celui qui produit, importe, fournit ou distribue les mêmes produits sans s’assurer que les emballages, boîtes, étuis ou paquets (portant la mention «Vente au Togo») mis à la consommation du public comportent l’avertissement sanitaire «Le tabac nuit gravement à la santé». Les infractions portées aux activités promotionnelles seront punies d’une amende –doublée en cas de récidive– de cinq mille (5.000) à vingt mille (20.000) francs CFA. Dans d’autres cas, des peines vont de cinq cent mille (500.000) à cinq millions (5.000.000) francs CFA. Rien que des projections que la Commission des lois du parlement pourra accentuer dans ses études de fond. Au finish, un délai d’un (01) an sera accordé pour s’y conformer, à compter de la date de promulgation de la loi.
Autres précisions de taille. De source gouvernementale, la prochaine loi restrictive comporte des définitions qui doivent être connues de tous. Car, au moment de son application, nul ne sera censé ignorer la loi. Les feuilles de la plante de tabac ou Nicotiana tabacum constituent le tabac. La cigarette, elle, est le petit rouleau de tabac haché et enveloppé dans un papier fin tandis que les autres produits du tabac sont tout produit contenant du tabac, notamment, les cigares, les cigarillos, le tabac à pipe, les papiers à tabac et les rouleaux ou tubes de tabac préfabriqués. Le distributeur est toute personne physique ou morale exerçant habituellement ou occasionnellement la vente de cigarettes ou autres produits du tabac en gros ou en détail. La publicité s’entend tout moyen de communication, utilisé par ou au nom d’un fabricant ou distributeur de cigarettes ou autres produits du tabac, qui vise à encourager les consommateurs à choisir une marque de cigarettes plutôt qu’une autre. Le parrainage, c’est la contribution publique ou privée apportée à un tiers en relation avec un événement, une équipe ou une activité dont le but est la promotion d’une marque de cigarettes, tout en sachant que cet événement, cette équipe ou cette activité continuerait d’être sans cette contribution.

Des miliciens de Fabre chassent Olympio à coups de projectiles
L’affront d’un protégé

Il y est presque parvenu, Jean-Pierre Fabre, à se faire leader par la force, l’arrogance et la violence. Comme à son habitude, il ne s’en émeut guère, après avoir assisté de visu aux prouesses de ses miliciens couvrant de sable l’homme et son véhicule et chassant à coups de projectiles Gilchrist Olympio, le président national. Et pourtant, ce dernier venait d’arriver samedi, en début d’après-midi, à un meeting de protestation et de contestation de la réélection de Faure Gnassingbé organisé par son parti, l’Union des forces de changement (Ufc). Il était à mille lieux de s’attendre à un tel affront, le vieux président charismatique du plus radical des partis de l’opposition.
Tout avait bien commencé lorsqu’un véhicule 4X4, escorté par deux autres de la gendarmerie, s’introduit dans la foule sur la plage de l’hôtel Palm Beach. Puis, comme convenu avec leurs commanditaires, tous s’accordent à couvrir le premier responsable du parti de l’opprobre. Gilchrist Olympio n’a dû son salut qu’à la rapidité de son escorte qui rebrousse chemin, sous la huée et la poursuite de militants. Ses propres militants qui ne juraient que par lui. «Il paraît que quelque chose s’est produit tout à l’heure. Lorsqu’on aura fini le meeting, on ira voir le président national pour comprendre ce qui s’est passé», commente ironiquement le candidat malheureux Jean-Pierre Fabre monté au podium quelques instants après. Et le meeting s’est naturellement poursuivi. Histoire de permettre au candidat Fabre de mesurer sa popularité par le nombre de militants restés sur place
En allant à un meeting organisé par son candidat de recours, M. Olympio devait, comme il l’avait cru, se sentir chez lui. Qui plus est, il a fait et fabriqué Jean-Pierre Fabre, l’a gardé et maintenu Secrétaire général et deuxième responsable de sa formation. Il avait sans doute tort. Tort d’avoir sous-estimé l’appétit et le goût subit du pouvoir de son secrétaire général fait candidat du parti par la faute d’un mal de dos du seul leader du parti.
Des explications
On annonce déjà de sérieuses et houleuses explications au cours d’une réunion du comité politique de l’Ufc. A moins que les lieutenants maison de l’opposant n’envisagent la création de leur propre formation, le leader historique promet vengeance. Du moins des explications, du moment où il demeure encore le président national du parti. L’homme n’a pas digéré de se faire remplacer au pied levé à la veille de la clôture des candidatures pour la présidentielle du 4 mars. Il l’a montré par son silence en restant en retrait des activités du parti Il a à plusieurs reprises défié les décisions du reliquat de bureau national. Il était annoncé pour venir balayer la maison et remettre de l’ordre dans la hiérarchie du parti. A-t-il dit son dernier mot ?
«On dit qu’un homme politique n’est jamais mort tant que sa tête n’est pas séparée de son corps. Donc il a la possibilité, la capacité de rebondir. C’est à lui seul de choisir ce qu’il a envie de faire», dit de lui Kofi Yamgnane, porte-parole du FRAC. Il est vrai que Gilchrist n’a pas apporté le soutien attendu de lui à sa formation lors du scrutin.
Cela aurait sûrement contribué à donner davantage de voix au candidat du parti. Son mutisme a plutôt semé le doute au sein des militants, et conduit à des abstentions. Ce que Jean-Pierre Fabre et compagnie ne voudront jamais lui pardonner. Eux qui s’attendaient à jouir de sa popularité. Le FRAC est en difficulté aujourd’hui parce qu’il lui a manqué la preuve par la popularité de sa supposée victoire sur le pouvoir. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut livrer un dirigeant à des militants. Un précédent auquel les successeurs de Gilchrist Olympio ne pourront échapper.

Constat d’une mission du FMI au Togo
La récession mondiale fait creuser le déficit

«La récession mondiale a eu des retombées négatives sur l’économie togolaise en 2009, et a ralenti la reprise économique engagée par le pays au sortir d’une longue crise intérieure. Malgré la politique budgétaire contracyclique menée par les autorités, la croissance du PIB réel n’a atteint que 3.1% en 2009, chiffre inférieur au niveau potentiel estimé de 4 %».
C’est le constat établi, jeudi, au bout de deux semaines d’une mission des services du Fonds monétaire international (Fmi) au Togo. Elle venait d’achever des discussions, avec les autorités locales, relatives à la quatrième revue du programme mis en œuvre par le Togo dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC), la nouvelle dénomination de l’appui concessionnel du Fonds monétaire International aux pays à faibles revenus qui était autrefois connu sous la dénomination de Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC). La précédente avait eu lieu en novembre 2009.
D’après Marshall Mills, chef de la mission, le déficit budgétaire global s’est creusé quelque peu pour atteindre 3%, principalement en raison de l’augmentation des investissements publics destinés à amortir l’impact de la récession mondiale et de plusieurs années de sous-investissement. Le déficit courant s’est creusé à 7% du PIB, la récession mondiale ayant freiné la croissance des exportations et pesé lourdement sur les envois de fonds des travailleurs expatriés, tandis que les investissements publics ont alimenté la demande d’importations. Mieux, a averti M. Mills «en 2010, les effets persistants de la récession mondiale continueront de freiner la croissance économique, dont le taux devrait se situer à 3.3 %. Au vu de cela, la mission s’associe à l’intention des autorités de maintenir une orientation budgétaire contracyclique en 2010, pour autant que les financements soient disponibles et pas onéreux. L’inflation et le déficit courant devraient rester stables».
La recommandation est alors faite aux gouvernants d’engager une solide mobilisation des recettes, un respect rigoureux des plafonds de dépenses, et un complément d’aide financière de la part des partenaires extérieurs. Pour renforcer la viabilité de la dette à moyen terme, les autorités doivent opérer un rééquilibrage progressif des finances publiques à partir de 2011, à mesure que l’économie mondiale poursuivra son redressement.
Dans ce tableau, il est tout de même noté la contribution de la production alimentaire a en particulier à la croissance, grâce à des conditions climatiques favorables et aux subventions sur les engrais. L’inflation a chuté à une moyenne de 2% en 2009, contre 9% en 2008, sous l’effet du repli des prix des produits alimentaires et énergétiques. La situation monétaire a évolué favorablement dans un contexte de poursuite de la restructuration du secteur bancaire, avec une saine croissance des dépôts et du crédit à l’économie.
Dans une conjoncture économique mondiale difficile, fait remarquer Marshall Mills, la mise en œuvre du programme économique et financier du gouvernement appuyé par la FEC a été globalement satisfaisante, encore que l’on ait relevé quelques écarts modestes par rapport à certains grands objectifs budgétaires. La progression des réformes structurelles a été globalement conforme aux objectifs du programme, mais avec des retards dans certains cas. En plus d’avoir bien avancé dans l’apurement d’un stock important d’arriérés intérieurs, les autorités s’apprêtent à privatiser les banques publiques d’ici la fin de l’année et elles ont d’ores et déjà adopté une stratégie pour la réforme de la filière des phosphates.
La mission s’est entendue avec les autorités à titre préliminaire sur un programme économique et financier pour le reste de 2010 et 2011. Au vu de cela, le Conseil d’administration du FMI devrait être saisi en juin 2010 d’un rapport sur les résultats de la quatrième revue du programme appuyé par la FEC et d’une demande des autorités pour un accès à niveau supérieur aux ressources du FMI.

Modernisation du Port d’Abidjan
La BOAD garantit partiellement l’emprunt obligataire de 25 milliards de Cfa du Port Autonome d’Abidjan

La Banque ouest africaine de développement (BOAD) et le Port autonome d’Abidjan (PAA) ont signé vendredi à Lomé une convention de garantie de l’emprunt obligataire d’un coût total de 25 milliards de francs Cfa que le port d’Abidjan s’apprête à lancer le 21 avril. La garantie partielle de la Banque à hauteur de15 milliards de francs Cfa, soit 60% de l’emprunt obligation, est destiné au financement de sept projets dont la construction d’une usine de traitement des déchets liquides, l’acquisition de matériel de dragage et d’une barge pour le soutage, la construction d’entrepôts frigorifiques et la réhabilitation du wharf pétrolier. Il est également prévu la construction d’un centre de dépotage, l’acquisition et la mise en location de wagons à la SITRAPAL ; et l’acquisition et la mise en location d’un système de tracking des camions et conteneurs.
Le nouveau programme a pour objectif d’accroître la capacité de traitement des marchandises du Port Autonome d’Abidjan en la faisant passer de 23.750.000 tonnes à fin 2009 à 30.619.000 tonnes à fin 2017, permettre l’accueil de navires à fort tirant d’eau et offrir des services diversifiés, dans des conditions optimales de sécurité, à un rapport optimum prix/qualité.
Après la signature de la convention, il sera procédé le 21 avril à Abidjan au lancement de l’emprunt obligataire proprement dit. A partir de cette date jusqu’au 21 mai 2010, les souscriptions peuvent être recueillies par les établissements mandatés à ce sujet. «D’ores et déjà, la confiance que vous placez en nous nous oblige à revenir vers vous pour rendre compte de cette opération», a indiqué Marcel Gossio, directeur général de Port Autonome d’Abidjan.
Le Port Autonome d’Abidjan est la principale plate-forme portuaire de la Côte d’Ivoire dont il assure près de 90% des échanges extérieurs. Il abrite 60% des entreprises industrielles les plus importantes du pays. Le trafic de marchandises du Port contribue pour 85% aux recettes douanières et à 60% aux revenus de l’Etat de Côte d’Ivoire. Il a fortement contribué à maintenir débout l’économie ivoirienne au moment les plus difficiles de l’histoire de ce pays, selon M. Abdoulaye Bio-Tchané, président de la BOAD.

Les hallucinations des télénovelas

Rires, cris et suspens… Tous les soirs les télénovelas sud-américaines font vibrer le cœur des togolaises. Diffusées par quatre chaînes de télévision, elles envahissent les écrans et font le bonheur des annonceurs. Au grand dam des productions locales et parfois des valeurs traditionnelles.

Dès 19h30, toute la famille, excepté le père, s’agglutine au salon devant le poste de télévision. Tous attendent impatiemment La fille du jardinier ou Au cœur du péché, des télénovelas qui passent respectivement sur la TV7 une chaîne privée de la place et la TVT, la chaîne publique. Trente minutes plus tard, juste après le générique de fin, une des jeunes filles se précipite sur la télécommande pour changer de chaîne. Une autre série, Marina, vient juste de commencer sur la Radio Télévision Delta Santé. 
Toute la soirée, les membres de la famille A passeront ainsi d’une chaîne à l’autre pour voir le plus de séries possible. «Ces films, j’en raffole. Tout m’y plaît : les personnages, les intrigues admirablement interprétées et les garçons y sont très beaux», dit Chantal A l’aînée.
Depuis près de deux décennies, les Togolais ont découvert ces télénovelas d'abord sur la télévision publique, avec «Dona Beija», « Femmes de Sable », et depuis 10 ans sur les trois chaînes privées. Aujourd'hui, plus d'une dizaine de ces séries venues du Brésil, d'Argentine, du Mexique, de Colombie, de l’Inde et du Pérou inondent l’espace audiovisuel togolais.
Achetés très cher par les télévisions pour tous les épisodes, ces téléfilms sud-américains occupent une place de choix dans leurs grilles de programmes.
C’est ainsi que du lundi au vendredi, sans compter les rediffusions les après-midi, au moins trois télénovelas passent sur chaque chaîne. Toutes sont diffusées aux heures de grande audience, entre 19 et 21 heures, juste avant ou après les journaux télévisés. Des millions de téléspectateurs les suivent, surtout les femmes. Pour faire venir les annonceurs, c’est à qui en programmera le plus grand nombre. D'autres chaînes les passent en boucle l'après-midi. La concurrence entre elles est devenue redoutable. 
Ces histoires émouvantes d’amour, de loyauté, de fidélité ou de trahison font vibrer les cœurs. «Ces films sont très intéressants. Ils parlent d’amour ce qui nous concerne en premier chef, nous, les filles», résume Chérita, étudiante à l’université de Lomé. Marilyne, une lycéenne de 18 ans, avoue, elle, que ce sont les vêtements des actrices qui l’intéressent le plus et, ajoute-t-elle, «le décor qu’on nous offre est magnifique».
D'ailleurs, depuis quelque temps, certaines demoiselles de la capitale se mettent à s’habiller et à se coiffer comme Marina, l’héroïne principale de la télénovela du même nom. L'actrice apparaît souvent en robe courte à fleurettes multicolores avec une coiffure en queue de cheval. Certaines filles sont tellement attachées à ces téléfilms qu’elles se mettent parfois à pleurer ou ressentent de la colère en regardant des scènes tristes, oubliant du coup le caractère imaginaire de l'histoire. «Je sais que c’est de la fiction, mais je ne peux m’empêcher d’exprimer mon émotion», reconnaît Marilyne. 
Pour Mme Amadou, la quarantaine, ménagère, regarder ces séries lui permet de s’évader un peu et d’évacuer le stress. Mais elle se dit parfois choquée par les scènes obscènes et les nombreuses embrassades. Pour elle, «Les télénovelas tuent les valeurs culturelles africaines».
Jugés peu éducatifs, ils sont critiqués par les intellectuels et les personnes âgées qui y voient une incitation à la débauche. Le faible niveau de la production locale, la crise économique et celle des valeurs culturelles expliquent leur succès.
Une chose est sûre, ces séries relèguent au second plan la production locale, totalement inexistante. De quoi pousser les cinéastes togolais à réclamer une plus grande implication des télévisions nationales dans la coproduction. Selon les observateurs, les chaînes togolaises investissent beaucoup pour diffuser ces télénovelas, alors que cet argent aurait pu servir à la production nationale.

© L’Union du 20 avril 2010

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