Politique

La future Assemblée sera le meilleur cadre de dialogue

Presque 3 ans après la signature d’un accord de gouvernement avec le parti au pouvoir, l’Union des forces de changement (UFC), la principale formation de l’opposition dirigée par le charismatique Gilchrist Olympio, n’y voit que des avantages. Et en premier lieu le retour à la stabilité qui a permis la mise en chantier de nombreuses réformes et le retour des investisseurs internationaux.

Si Jean-Claude Homawoo (photo), l’un des dirigeants de l’UFC, se félicite du travail accompli grâce à l’accord, il confie que son parti fera cavalier seul lors des législatives de juillet. Pas d’alliance électorale avec le parti au pouvoir.

Contrairement à certains opposants regroupés au sein du CST et d’Arc en ciel, M. Homawoo se dit hostile à un dialogue sur les réformes avant l’élection. 

« Il n’y a pas meilleur cadre de dialogue que celui offert par une Assemblée parlementaire », explique celui qui est également vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Republicoftogo.com : A quelques jours du 3e anniversaire de l’accord RPT-UFC. Quel bilan dressez-vous ?

Jean-Claude Homawoo : Cet accord, dont nous sommes très fiers, a eu des effets largement positifs sur la vie politique au Togo. Pendant des années, la vive tension entre l’UFC et le pouvoir avait créé d’importantes difficultés. Mais aujourd’hui, les rencontres fréquentes entre le président Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio permettent de tout mettre à plat, de tout se dire, sans tabous, sans animosité dans un esprit de collaboration pro-actif.

Les investisseurs ont horreur de l’instabilité. Aussi, le climat de paix retrouvé grâce à cet accord est une avancée majeure pour notre pays. Personne ne peut le nier.

L’accord politique a favorisé la mise en œuvre d’un programme de développement. Je veux parler des infrastructures, de la modernisation des secteurs de l’éducation, de la santé, de l’agriculture. Bien sûr, les Togolais ne voient pas encore forcément d’amélioration au niveau de leur porte monnaie ou de l’emploi, mais cela va venir.

Republicoftogo.com : Quid des réformes élaborées par le Comité de suivi présidé par Gilchrist Olympio ?

Jean-Claude Homawoo : Tous les problèmes ont à l’époque été évoqués. Cependant, le dialogue national, proposé par le chef de l’Etat, a été refusé par certains partis de l’opposition. Ce défaut de consensus n’a pas permis d’achever le travail.

L’UFC estime qu’à l’orée des élections législatives, il n’y a pas meilleur cadre de dialogue que celui offert par une Assemblée parlementaire.

Gilchrist Olympio et l’UFC considèrent que lorsque cette Assemblée sera constituée, il reviendra aux députés de discuter des réformes institutionnelles et constitutionnelles dont le Togo a besoin.

Je dois toutefois ajouter que le Cadre de dialogue rénové a déjà bien avancé sur des questions importantes comme la durée du mandat présidentiel ou l’ élection à un ou deux tours. Un accord a été trouvé. Le mandat sera de 5 ans renouvelable une seule fois.

Republicoftogo.com : Vos adversaires accusent l’UFC d’être une coquille vide

Jean-Claude Homawoo : Ca fait sourire. Si être à l’Assemblée, être au gouvernement, être dans les institutions de la République, c’est être une coquille vide, alors dans cette hypothèse, il s’agit d’une coquille bourrée de ressources.

Republicoftogo.com : Comment appréhendez-vous le processus électoral qui a démarré avec le récent recensement ?

Jean-Claude Homawoo : Nous sommes globalement satisfaits. Aujourd’hui avec ce recensement tout a été mis à plat, le fichier a été vidé de ses anomalies et de ses erreurs. 93% de la population s’est fait enrôlée.

Republicoftogo.com : Etes-vous satisfait du nouveau découpage électoral ? 

Jean-Claude Homawoo : Le problème du découpage électoral est un problème administratif. Il ne faut pas se leurrer. Le parti au pouvoir, comme en France d’ailleurs, cherche à ce qu’il lui soit favorable. Mais, néanmoins, le découpage a fait l’objet d’un large débat. En tout cas, en ce qui concerne l’UFC ce découpage ne pose pas de problème.

Republicoftogo.com : Envisagez-vous un accord électoral avec la formation présidentielle ?

Jean-Claude Homawoo : Des arrangements politiques de ce type en soi ne sont pas répréhensibles. Cependant l’UFC n’aura pas recours à ce type d’accord pour les législatives. Nous irons aux élections en couvrant la totalité du territoire. Au terme du scrutin et au vu des résultats si des partis souhaitent faire alliance avec l’UFC à l’Assemblée, pourquoi pas, tout reste ouvert.

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