Les troubles qui ont émaillé les manifestations de mardi et de mercredi à Lomé sont imputables au gouvernement qui a infiltré le cortège avec de jeunes casseurs. C’est l’explication saugrenue fournie mercredi par le collectif d’opposition «Sauvons le Togo», organisateur des marches.
«On a donné de l’argent aux gens pour nous infiltrer. Nous ne sommes pas responsables. C’est le pouvoir qui est responsable d’avoir payé des gens qui ont orchestré des dégâts», a très sérieusement expliqué Zeus, Ajavon, le porte-parole de ce collectif, sans convaincre grand monde.
Dans la même veine, M. Ajavon a donné le bilan - invérifiable- des blessés côté manifestants : 54 blessés, dont 24 graves pour la journée de mardi et 65 blessés, dont 32 graves pour mercredi.
Malgré la présence de dangereux « infiltrés », une nouvelle manifestation est prévue mardi prochain au carrefour Décon, ainsi qu'une journée « Togo mort » vendredi. Et ce n’est pas fini, « Sauvons le Togo » entend imposer un rythme quotidien au mouvement de protestation.
Ce rassemblement de partis politiques et d’organisation de la société civile hostiles au pouvoir a décidé de jouer la rue plutôt que le dialogue avec le gouvernement, à quelques mois des élections législatives, prévues en octobre prochain.
Une stratégie mûrement réfléchie, préparée et déjà éprouvée dans le passé. Contrairement à ce que tente d’accréditer M. Ajavon et ses amis , il ne s’agit pas d’un mouvement spontané des Togolais.