Les habitants de Lomé commencent à en avoir assez des manifestations, meetings et autres Sit-in organisés par les opposants du collectif « Sauvons le Togo ». Ce ras-le-bol est d’abord perceptible dans la presse qui reflète la tendance générale de l’opinion et, bien sûr, dans la rue où les commerçants redoutent d’être les victimes collatérales d’un conflit qui n’est pas le leur.
« Ce que fait ce collectif, n’a ni queue, ni tête, c’est du grand n’importe quoi, de l’agitation purement stérile. Pourquoi ne pas discuter avec le gouvernement et tenter de régler les problèmes. Tous ces responsables qui demandent de sortir pour manifester vont-ils assurer le chiffre d’affaires de nos commerces et nourrir nos familles en fin de mois ? », se demande Josph Lawson, un importateur de produits cosmétiques installé au marché d'Adawlato.
"Le collectif se livre à de la provocation pure et simple, il n’y aucune revendication sérieuse", estime Georges Akouété, fonctionnaire au ministère de l'Economie et des Finances, qui exprime le point de vue d’une grande majorité d’agents de la fonction publique.
L’inquiétude est perceptible également chez les employés et plus généralement chez tous ceux qui craignent pour leur job. Tout pays qui donne des signes d’agitation politique suscite la méfiance du secteur privé et des investisseurs.
Le collectif s’est sans doute fourvoyé dans la méthode. Composé de responsables intelligents, il devrait rapidement changer de braquet pour éviter de se mettre à dos tous les Togolais.