Politique

Toujours mobilisé pour améliorer le cadre électoral

Dans un communiqué conjoint publié jeudi, les ambassadeurs de France, d’Allemagne, des Etats-Unis et de l’Union européenne au Togo, ainsi que la représentante du Système des Nations Unies font part de leur point de vue concernant la tenue des prochaines élections législatives et locales. Ils regrettent l’absence de consensus sur les lois électorales tout en se félicitant de la prise en compte de certaines des recommandations formulées par les missions d’observation de l’Union européenne.

Pascal Bodjona (photo), le ministre de l’Administration territoriale, a lu ce communiqué. Globalement, les positions exprimées sont celles du gouvernement togolais. 

« Cette réaction va dans la droite ligne du vœu constamment exprimé par le chef de l'Etat et l'ensemble du gouvernement », déclare M. Bodjona dans un entretien à Republicoftogo.com

Republicoftogo.com : Vous avez pris connaissance du communiqué. Quelle est votre réaction ?

Pascal Bodjona : Nous nous réjouissons de ce que nos partenaires exhortent les autorités togolaises et les principaux acteurs politiques à redoubler d'efforts de communication, d'apaisement et de dialogue afin de favoriser un débat démocratique, ouvert et constructif dans l'intérêt du peuple togolais. 

Cette réaction va dans la droite ligne du vœu constamment exprimé par le chef de l'Etat et l'ensemble du gouvernement. 

Nous voulons des élections démocratiques, apaisées et surtout transparentes. Cela demande le concours des uns et des autres, cela demande surtout la bonne volonté et la bonne foi des acteurs politiques. 

Le gouvernement est entièrement ouvert et reste disposé à recueillir les contributions objectives des acteurs politiques pour améliorer le cadre électoral. 

Mais comme le regrette le communiqué, le gouvernement déplore aussi l'échec des différentes tentatives de dialogue politique qui n'ont pas permis d'aboutir à un large accord sur les réformes relatives aux différentes élections. C'est vrai que le Cadre permanent a donné des avis qui ont été pris en compte dans les nouveaux textes qui ont été adoptés, mais notre satisfaction aurait été comlète si nous avions obtenu un consensus total.

Republicoftogo.com : Le communiqué souligne également l’inquiétude des partenaires du Togo quant au retard pris dans l’organisation des scrutins

Pascal Bodjona : Nous sommes conscient du retard et nous souhaitons accélérer les choses, sans toutefois tomber dans la précipitation qui finirait par bâcler ce processus. L'ambition du gouvernement est de faire mieux que ce que nous avons connu en 2007 et 2010. C'est-ailleurs pour cela que nous avons pris soin d'intégrer les recommandations formulées par les différentes missions d'observation électorale au nouveau code.

Republicoftogo.com: Justement à propos de ces recommandations, les ambassadeurs notent que certaines n'ont pas été prises en compte où l'ont été de façon partielle.

Pascal Bodjona : Le gouvernement a intégré parfaitement les recommandations qu'il a jugé applicables dans le contexte actuel au Togo. 

Mais il faut relativiser. Les recommandations qui ont été intégrées partiellement ont été minutieusement étudiées et nous les avons adapté à notre contexte et au contexte de la sous région. 

Je prends par exemple le vote par anticipation des forces armées togolaises. Les missions préconisaient son abrogation, mais le gouvernement a estimé que le vote par procuration n'était pas le problème majeur, mais c'est son encadrement qui était nécessaire. 

Nous avons donc introduit des dispositions qui encadrent ce vote par anticipation. C'est un vote qui est d'application dans plusieurs pays y compris les pays à grande tradition démocratique. 

Certains avaient aussi souhaité la suppression des votes par procuration. Nous pensons que ce vote est un droit qu'on ne peut pas supprimer. Le citoyen a le droit de donner mandat à un autre citoyen pour voter en son nom. Plutôt que de supprimer ce droit, nous avons mis des garde-fous pour encadrer ce processus. 

Désormais personne ne peut voter par procuration s'il n'est pas sur la même liste que son mandant et s'il ne dispose pas de la carte d'électeur de son mandant. Personne non plus ne peut être détenteur de plus d'une procuration. Voilà comment nous avons réaménagé ce vote pour que le recours à la procuration n'entraîne pas d’abus et de fraudes. 

Republicoftogo.com : Les législatives et les locales pourront-elles vraiment se tenir au 3e trimestre ?

Pascal Bodjona : Pour reporter une élection, il faut des motifs justes et valables. Jusqu'à preuve du contraire, personne à ma connaissance ne propose quelque chose de concret qui pourrait justifier ce report. 

Il est essentiel de nous conformer aux dispositions des textes actuels concernant le renouvellement des députés. 

Toutefois, nous pouvons toujours nous entendre sur une autre formule et régler tous les problèmes à la condition que les acteurs politiques manifestent une bonne foi et une bonne volonté de part et d'autre. 

Nous n'avons pas forcément besoin d'un mois pour dialoguer. Il faut également éviter la caricature qui consiste à laisser croire que la bonne foi est dans un seul camp. 

Il est impératif que nous puissions conjuguer nos efforts pour que les élections ne soient pas des occasions qui remettent en cause la cohésion nationale.

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