Politique

Une énigmatique élection présidentielle

« L'élection présidentielle de 2010 au Togo s'inscrira indubitablement  dans la continuité de la dynamique d'évolution et de progrès de la démocratie constatée ces dernières années, selon des observateurs locaux de l'histoire politique du pays », écrit jeudi le correspondant de l'agence Xinhua au Togo, Li Benzhong dans une analyse du prochain scrutin.

Ils perçoivent ce scrutin comme un autre tournant critique mais qui se démarquera peu des autres présidentielles organisées jusque- là au Togo depuis les années 1990 », ajoute le chef de l'agence Chine Nouvelle.Les observateurs indiquent qu'un scrutin présidentiel "zéro violence" en 2010 est le plus grand défi que la classe politique togolaise dans son ensemble se devra de relever aux yeux de la communauté nationale elle-même qu'internationale.

Au terme de son congrès ordinaire, l'Union des forces de changement (UFC), le principal parti de l'opposition à l'issue des législatives d'octobre 2007, a annoncé déjà son président national Gilchrist Olympio comme candidat à cette échéance électorale. Ce parti appelle à un rassemblement des autres formations politiques de l'opposition au tour d'un candidat, présentant 2010 à la fois comme le cap du "changement et de l'alternance".

Selon l'état-major de l'UFC, Gilchrist entamera à cet effet des discussions avec Yawovi Agboyibo, le leader du Comité d'Action pour le Renouveau (CAR) qui vient en second pour l'opposition au parlement, et également avec d'autres partis de l'opposition absents à l'Assemblée nationale. Le premier vice-président de l'UFC, Lawson Patrick, explique en outre que, dans cette perspective, il sera capital, le moment venu, pour les partis de l'opposition présents dans l'actuel gouvernement de Komlan Mallly de "préciser leur position".

L'idée d'un rassemblement autour d'un candidat de l'opposition togolaise a toujours été évoquée mais a également eu à poser des problèmes et laisse susciter à présent encore des interrogations sur la personne qui portera ce flambeau ou s'il s'agira d'un ralliement des partis au tour du candidat déjà déclaré de l'UFC.  Dans une émission sur une radio locale, le secrétaire général de l'UFC, Jean Pierre Fabre, s'est montré plus que précis en indiquant à ce sujet qu'au fait la question du candidat est "déjà réglée et qu'aujourd'hui le choix est clair".

Le choix d'un candidat unique de l'opposition est un véritable casse-tête pour l'opposition, qui se positionnait en rang dispersé aux élections présidentielles tenues au Togo notamment celles de 1993, 1998, 2003 et 2005, ont fait remarquer des observateurs locaux.

Déjà à près de deux ans du scrutin, deux candidats sont enregistrés au niveau de l'opposition, précisément Gilchrist Olympio et Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre, ancien président de l'Assemblée nationale et dissident du Rassemblement du peuple togolais (RPT, parti au pouvoir) depuis 2002. Il vient de créer son propre parti Organisation pour Bâtir dans l'Union un Togo Solidaire (OBUTS), après avoir formé le parti Alliance avec son ami et camarade dissident du RPT, Dahuku Pere.

A ce jour, le parti au pouvoir reste muet sur ce scrutin de taille, pendant que cette formation subit des courants de pensée divergents qui, visiblement, font croire à un éclatement prochain. Des analystes s'accordent sur l'existence d'une discordance au sein de ce parti qui se trouve fragilisé au point de présenter deux candidats en 2010. D'autres par contre restent prudents sur ce sujet et se fondent sur l'expérience de cette vieille formation politique qui a toujours plusieurs tours à jouer et qui saura sauver l'essentiel in extrémis, en sacrifiant les intérêts personnels pour présenter en toute surprise un seul candidat.

Ils estiment que les partis de l'opposition traditionnelle, notamment la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), le Parti pour la démocratie et le renouveau (PDR) et la Convergence patriotique panafricaine (CPP) qui, bien n'ayant eu aucun député au terme des législatives, constituent une marge disposant de voix avec lesquelles tout calcul politique doit tenir compte. Déjà six autres partis de moindre envergure que les trois évoqués ont constitué, avec le Parti Démocratique panafricain (PDP) de Bassabi Kagbara, le Conseil de l'Opposition démocratique extraparlementaire(CODEP). Ce qui laisse transparaître des dimensions et paramètres possibles du climat socio-politique en 2010, rendant énigmatique ce scrutin très attendu.

© Xinhua

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