Santé

Facteurs de risque

Le ministre de la Santé, Komlan Mally (photo), participe depuis lundi à Genève à la 64e Assemblée mondiale de la Santé en présence de délégués des 193 États membres de l'OMS et de Bill Gates, co-président de la Fondation Bill & Melinda Gates.
À l'ordre du jour figurent les thèmes de santé liés aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) tels que la santé de l'enfant ou la santé maternelle mais aussi la lutte contre les maladies chroniques ou le paludisme. L'Assemblée abordera également les questions financières et administratives de l'organisation.
M. Mally est intervenu dans la matinée en séance plénière pour évoquer la situation des maladies non transmissibles au Togo où un accent particulier est mis sur les progrès réalisés. Il a entrepris un plaidoyer pour la mobilisation des ressources en vue de lutter efficacement contre les ces maladies non transmissibles au Togo.
« Aujourd’hui, les principaux facteurs de risque et les moyens de prévention des maladies non transmissibles sont bien connus. En effet, si les facteurs de risque tels que : l'usage du tabac, un régime alimentaire peu sain, la sédentarité et l'abus de l'alcool étaient éliminés, au moins 80 % de toutes les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète de type 2 seraient évités ; de même plus de 40 % des cas de cancer seraient également prévenus », indiqué Komlan Mally soulignant toutefois que dans la région africaine de l'OMS, les maladies non transmissibles n'avaient pas reçu une attention suffisante dans les politiques et programmes de santé publique.
Voici le discours prononcé par le ministre togolais de la Santé
Monsieur le Président,
Permettez-moi de saisir cette opportunité pour vous féliciter de votre élection à la tête de la 64ème session de l’Assemblée Mondiale de la Santé.
La Région africaine de l'OMS, à l'instar des autres régions du monde et surtout des pays en développement, connait une augmentation constante des maladies non transmissibles (MNT), accompagnée d'une hausse généralisée du recours aux services de santé pour ces maladies.
Aujourd’hui, les principaux facteurs de risque et les moyens de prévention des maladies non transmissibles sont bien connus. En effet, si les facteurs de risque tels que : l'usage du tabac, un régime alimentaire peu sain, la sédentarité et l'abus de l'alcool étaient éliminés, au moins 80 % de toutes les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète de type 2 seraient évités ; de même plus de 40 % des cas de cancer seraient également prévenus.
Malheureusement, dans la Région africaine de l'OMS, les Maladies Non Transmissibles n'ont pas reçu une attention suffisante dans les politiques et programmes de santé publique.
Au Togo, pendant longtemps, nos politiques de santé s’étaient beaucoup plus orientées dans la lutte contre les maladies infectieuses et celles évitables par la vaccination ; nos regards étant beaucoup plus tournés vers l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
 Mon pays n’a donc pas échappé au phénomène de la transition épidémiologique marquée par l’émergence des maladies non transmissibles. Les récentes données hospitalières sur les décès prématurés dus aux maladies non transmissibles spécialement les maladies cardiovasculaires, le diabète, les cancers, les accidents de la voie publique, la drépanocytose, sont très alarmantes.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Le Togo a pris conscience de cet enjeu et de la nécessité de cerner l’ampleur des maladies non transmissibles. C’est ainsi que depuis 2008, les maladies non transmissibles sont inscrites comme une priorité de santé publique dans le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS 2009-2013).
L’analyse de la situation inclusive du secteur de la santé qui vient d’être menée au Togo a mis en exergue les faiblesses du système de santé en matière de prévention, de prise en charge et de plaidoyer en faveur des maladies non transmissibles.
En effet, après l’adhésion du Togo au Partenariat International pour la Santé et initiatives apparentées (IHP+), le département de la santé avec toutes les parties prenantes et groupes d’intérêt a fait l’analyse sectorielle pour déboucher sur l’élaboration d’une nouvelle politique et la révision du Plan National de Développement Sanitaire. 
Sur le plan institutionnel, un accent particulier a été mis sur la relance des activités de coordination et de recherche du service des maladies  non transmissibles du Ministère de la santé, à travers un renforcement des capacités du personnel. Ce qui a permis au Togo de réaliser en décembre 2010,  la collecte des données de la première enquête STEPS sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles dont les résultats sont attendus dans les prochaines semaines. 
Par ailleurs, le Togo a fait un grand pas législatif en faisant adopter par l’Assemblée nationale en décembre 2010, une loi anti-tabac dans le cadre de la Convention Cadre de la Lutte Anti-tabac.
Le Togo adhère à la Déclaration de Brazzaville sur la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles dans la région africaine de l’OMS et à celle de Moscou sur l’adoption des modes de vie sains pour la prévention des maladies non transmissibles.
De plus, le Togo se prépare à lancer dans les prochains jours, la Décennie d’Action pour la Sécurité Routière 2011-2020.
 Pour ce faire, le Chef de l’Etat, Son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE, dans sa vision de mettre la santé au cœur du développement du pays a ordonné l’exécution d’ un projet de grande envergure de dotation des infrastructures hospitalières en équipements et matériels médico-techniques lourds en vue de favoriser un diagnostic de qualité pour une meilleure prise en charge des maladies.
Un accent particulier a aussi été mis sur l’approche préventive dans le cadre de la lutte contre ces maladies à travers un vaste programme de sensibilisation de la population.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Mon pays s’engage : 
•    à continuer le renforcement du Service des maladies non transmissibles en ressources humaines, matérielles et financières ;
•    à développer et à mettre en œuvre son Premier Plan stratégique de lutte contre les maladies non transmissibles .
Il plaide pour une action concertée et le partage des expériences de réussite à travers le renforcement des réseaux nationaux, régionaux et internationaux de lutte contre les maladies non transmissibles.
Monsieur le Président,
Le chantier de la lutte contre les maladies non transmissibles est grand et le principal défi du Togo reste la mobilisation de ressources financières pour l’accompagnement et la mise en œuvre du Plan Stratégique Intégré de lutte contre les maladies non transmissibles 2011-2016.
Le Togo profite de cette occasion pour remercier ses partenaires au développement et veut toujours compter sur ces derniers pour relever les différents défis.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Quatre années seulement nous séparent de l’horizon 2015 pour la réalisation des OMD ; année butoir où les pays sont censés avoir matérialisé l’engagement pris il y a une dizaine d’années, d’améliorer considérablement les conditions de vie des populations.
Seulement, la progression sensible des maladies non transmissibles dans nos pays en voie de développement compromet notre marche déjà lente vers l’atteinte de ces OMD. 
Cependant, les espoirs sont permis et ce défi peut être relevé avec les résultats tant attendus du Sommet de haut niveau des Nations Unies sur les maladies non transmissibles qui se tiendra à New York, aux Etats Unis en septembre 2011.
Monsieur le Président,
Je ne saurai terminer mon propos sans rendre un hommage mérité à Madame le Directeur Général de l’OMS, Docteur Margaret CHAM pour le leadership et l’efficacité avec lesquels elle gère les différents problèmes sanitaires auxquels le monde est confronté.
Le Togo souhaite la poursuite des efforts entrepris  afin de préserver les pays à faible revenu du fardeau des Maladies Non Transmissibles.

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