Région & Afrique

Afrique du Sud : décès de la 'mère de la nation'

Winnie Mandela

Winnie Mandela, l'ex-épouse du premier président sud-africain noir Nelson Mandela, est décédée lundi à l'âge de 81 ans des suites "d'une longue maladie", suscitant une pluie d'hommages pour la "mère de la nation" au parcours toutefois controversé.

Le Congrès national africain (ANC, au pouvoir), fer de lance de la lutte contre le régime ségrégationniste, a salué, par la voix de l'un de ses responsables Mbalula Fikile, une femme qui "symbolisait la force, la résistance et une âme éternelle de la liberté". 

"Elle s'est battue sans relâche pour que nous ayons une société juste et égalitaire. Elle a consacré sa vie au service du peuple africain", a-t-il insisté.

Le prix Nobel de la paix Desmond Tutu a salué un "symbole majeur" de la lutte anti-apartheid.

C'est en 1958 que celle que l'on surnomme affectueusement "Winnie", une flamboyante jeune femme au caractère trempé, épouse Nelson Mandela. 

Mais très vite le couple est séparé par les activités politiques croissantes de Nelson Mandela, qui est condamné en 1964 à la prison à perpétuité.

Pendant les 27 années d'emprisonnement de Nelson Mandela, libéré en 1990, "Winnie" résiste aux persécutions du régime raciste et devient l'égérie de la lutte anti-apartheid. Elle ne plie pas devant les astreintes à domicile, les attaques à la bombe, les pressions incessantes.

A la sortie de prison de Nelson Mandela en 1990, la "mère de la nation" marche main dans la main aux côtés de son époux. Le couple est accueilli en héros par des dizaines de milliers de ses partisans, l'image fait le tour du monde.

Les lois d'apartheid sont ensuite abolies et, en 1994, Nelson Mandela devient le premier président noir d'Afrique du Sud, au cours des premières élections démocratiques dans ce pays, son épouse entre dans le gouvernement.

Mais les années de détention ont porté un coup fatal à leur relation. Pendant les années de détention de son mari, Winnie est devenue la pasionaria des townships. Elle encourage la violence pour lutter contre le régime ségrégationniste.

Winnie Mandela est reconnue coupable de complicité dans l'enlèvement d'un adolescent, soupçonné d'être un agent du régime blanc et tué par ses gardes du corps.

Les frasques de cette femme de caractère, son discours violent et des accusations de meurtre portées contre ses gardes du corps l'éloignent de son époux. Le couple se déchire et le divorce est prononcé en 1996.

A sa mort en 2013, Nelson Mandela qui s'était entre temps remarié avec Graça Machel ne lui a rien légué. Winnie est amère. Elle saisit la justice, en vain.

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