Diplomatie

La pacification s'impose à tous

Le président togolais, Faure Gnassingbé, a reçu mardi les vŒux du corps diplomatique. A cette occasion, il s'est dit inquiet par les conflits qui affectent le continent africain, notamment au Darfour et au Kenya.

« Le Togo entend contribuer au processus de pacification du Darfour avec le déploiement d'un contingent militaire », a indiqué M. Gnassingbé tout en saluant l'arrivée des premiers contingents de la force hybride Onu/UA dans cette région du Soudan.« Comment ne pas parler du Kenya qui suscitait l'admiration en raison de ses performances et de sa stabilité pendant plusieurs années et sur plusieurs plans ?

Comment ne pas en parler quand on voit qu'il bascule à son tour rapidement dans une violente crise politique qui a entraîné déjà des centaines de morts et de milliers de réfugiés ? », s'est-il également interrogé avec l'espoir que la maturité politique des frères kenyans et la détermination des différents médiateurs fera sauter les verrous de la division entre deux ethnies sŒurs.

Pour Faure Gnassingbé, l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire, en Sierra Leone, au Liberia, au Niger et au Mali doit inciter à l'optimisme.

Pour le président du Togo, face aux menaces d'insécurité galopante en Afrique et ailleurs dans le monde, la pacification s'impose à tous.

« Le combat contre les nouvelles menaces à la sécurité et à la stabilité du monde doit s'intensifier. Nous pensons au terrorisme que rien ne peut justifier, à la prolifération des armes de destruction massive lourdes de danger ainsi qu'au trafic illicite des armes légères et de petits calibres qui exacerbent les conflits en Afrique et dans le reste du monde, poussant des milliers de femmes et d'hommes à délaisser leur foyer, leur pays », a encore déclaré  Faure Gnassingbé.

A ces fléaux s'ajoutent le défi majeur des changements climatiques, a noté le chef de l'Etat. Des évolutions désastreuses dont l'homme est responsable l'homme et qui sont à l'origine de nombreuses catastrophes naturelles (ouragan, cyclone, inondation, sécheresse).

 

Extraits du discours du président Faure Gnassingbé lors de la présentation des vŒux du corps diplomatique

Je salue le travail patient et efficace que vous effectuez chaque jour au service de la fraternité, de l'amitié et de la coopération entre vos Etats et organisations respectifs et le Togo.

L'année 2007 a tenu beaucoup de ses promesses. L'Afrique, en dépit des situations de crises et de conflits qui la secouent, a poursuivi ses efforts de modernisation politique et d'intégration régionale. L'esprit de mobilisation et de solidarité interafricaine a considérablement progressé.

Pour le Togo et en dépit de quelques événements douloureux qui l'ont affecté, l'année écoulée a été marquée par le succès dans la mise en Œuvre de l'Accord politique global et l'aboutissement heureux du processus électoral. Il convient de rappeler que, dès avril 2005, nous avions pris le ferme engagement d'Œuvrer pour le rétablissement de la paix et d'agir de manière à bannir la violence des consultations électorales. Le succès obtenu à l'issue de ce processus électoral est dû à la volonté politique de tous les acteurs togolais et à la mobilisation généreuse et spontanée de la communauté internationale pour accompagner le Togo dans ses efforts de sortie de crise et dans sa détermination à instaurer un conflit de concorde et de réconciliation nationale.

Le peuple togolais a ainsi clairement signifié sa volonté de sursaut et de confiance dans la démocratie, l'Etat de droit et le respect des libertés publiques et des règles de bonne gouvernance. Les appréciations positives et encourageantes des observateurs nationaux et internationaux honorent notre pays et témoignent de la maturité politique des Togolais et de leur volonté de se rassembler dans la paix et l'union retrouvées ce que nous avons de plus cher en partage : notre patrie.

J'ai toujours cru à cette heureuse issue et je suis certain que le Togo va persévérer avec foi et détermination dans cette voie exigeante qui seule peut nous garantir un avenir de stabilité et de progrès. C'est le lieu de renouveler notre félicitation à son Excellence Blaise Compaoré, facilitateur du dialogue intertogolais. Sous sa houlette le Comité de suivi s'est régulièrement réuni pour aplanir les divergences. Nous n'oublions pas les pays amis notamment la France, la Chine, l'Allemagne, les USA et la RDC ainsi que les partenaires multilatéraux que sont l'UE, l'UA, la CEDEAO et l'OIF pour l'assistance multiforme dans l'organisation de cette élection.

L'autre événement qui réconforte les Togolais est la reprise pleine et entière de la coopération avec l'UE. Cette reprise offre au pays des perspectives nouvelles porteuses d'espoir sur le plan économique et social. Nous sommes heureux et fiers que ces perspectives soient également confortées par le retour de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux notamment le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement dont je salue la mission conjointe effectuée à Lomé du 27 novembre au 11 décembre 2007.

Le Togo croit qu'un monde plus juste, plus sûr et plus prospère est possible.

Comment ne pas penser aux millions de personnes, spécialement aux femmes et aux enfants, qui manquent d'eau, de nourriture, de soins de santé primaires ; bref de tout le standard de la faim qui tend malheureusement à s'aggraver. Cette situation est inacceptable dans un monde qui pourtant dispose de ressources et de connaissances inestimables. Elle nous rappelle l'urgence de trouver les moyens appropriés pour éliminer les causes structurelles de dysfonctionnement de l'économie mondiale. J'invite donc à nouveau les dirigeants des nations les plus développées à faire en sorte que les pays moins développés puissent tirer meilleur parti des ressources naturelles dont ils regorgent. A cet égard, il conviendrait que soient reprises les négociations commerciales du cycle de Dohar de l'OMC et que se poursuive et s'accélère le processus d'annulation et de réduction de la dette des pays les plus pauvres. Il est vivement souhaitable que ce processus lié à l'annulation de la dette ne soit pas conditionné par certaines mesures d'ajustement structurel dont les conséquences se sont révélées particulièrement néfastes aux populations les plus vulnérables. Nous nous réjouissons de ce que la communauté internationale n'épargne aucun effort pour soutenir les programmes de développement des pays du Sud. Ce soutien contribuera à accélérer le processus de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

C'est pourquoi je voudrais saluer la tenue les 8 et 9 décembre derniers à Lisbonne du 2è sommet Europe-Afrique ainsi que le sommet Chine-Afrique de novembre 2006 à Beijing. Nous souhaitons ardemment que les conclusions de ces conférences ainsi que celles qui découleront des prochains sommets Japon-Afrique et Inde-Afrique aboutissent à un partenariat mutuellement bénéfique. L'Afrique croit à ce partenariat gagnant/gagnant et demeure qu'il fera accélérer l'avènement d'un nouvel ordre mondial plus juste et plus solidaire apte à mieux placer la mondialisation au service de l'homme et de l'environnement. Nous en appelons donc à un monde plus solidaire et plus respectueux de la diversité des peuples, des cultures et de l'environnement.

Mais comment le monde peut-il prospérer s'il n'est pas pacifié ? Le combat contre les nouvelles menaces à la sécurité et à la stabilité du monde doit s'intensifier. Nous pensons au terrorisme que rien ne peut justifier, à la prolifération des armes de destruction massive lourdes de danger ainsi qu'au trafic illicite des armes légères et de petits calibres qui exacerbent les conflits en Afrique et dans le reste du monde, poussant des milliers de femmes et d'hommes à délaisser leur foyer, leur pays. A ces fléaux, malheureusement s'ajoute le défi majeur des changements climatiques qui résultent souvent du fait de l'homme et qui sont à l'origine de nombreuses catastrophes naturelles : ouragan, cyclone, inondation, sécheresse. Et la crise énergétique dont les conséquences matérielles, humaines et économiques sont énormes.

En dépit des efforts, la situation sécuritaire reste préoccupante sur notre continent et ailleurs dans le monde.

Si en Afrique, l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire, en Sierra Leone, au Liberia, au Niger et au Mali incite à l'optimisme, celle qui prévaut ailleurs ne peut que nous interpeller. Le drame du Darfour se poursuit et s'étend aux régions frontalières du Tchad et de la Centrafrique. La communauté internationale semble impuissante malgré les multiples initiatives destinées à soulager les populations en détresse et à apporter une solution politique appropriée. Nous estimons qu'une collaboration active entre les Nations unies, l'UA, les gouvernements concernés et les protagonistes est indispensable pour pacifier cette région. A cet égard, le Togo salue les premières arrivées de la force hybride ONU-UA et espère que d'autres suivront rapidement afin de renforcer le processus de pacification du Darfour.

Le Togo entend y contribuer avec le déploiement d'un contingent.

Comment ne pas parler du Kenya qui suscitait l'admiration en raison de ses performances et de sa stabilité pendant plusieurs années et sur plusieurs plans ? Comment ne pas en parler quand on voit qu'il bascule à son tour rapidement dans une violente crise politique qui a entraîné déjà des centaines de morts et de milliers de réfugiés ? Nous espérons qu'avec la maturité politique des frères et sŒurs kenyans et la détermination des différents médiateurs, ce pays retrouvera rapidement la paix et la stabilité.

Nous comptons sur l'engagement continu et du soutien accru de vos pays et de vos organisations pour accompagner le Togo sur la voie irréversible de la consolidation de l'Etat de droit et de démocratie, du renforcement des droits de l'homme et de la relance de l'économie nationale.

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