Eco & Finance

Faure tient Le Cap

Plus de 1000 personnalités du monde des affaires et de la politique participent depuis jeudi au Cap au 23e World Economic Forum on Africa, l’édition africaine du fameux Forum de Davos.

Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement sont présents dont le président du Togo Faure Gnassingbé et ses homologues d’Afrique du Sud, du Kenya, du Bénin, du Malawi, du Nigeria, de Tanzanie et des Seychelles.

Thème des débats : la diversification économique et le développement des infrastructures stratégiques pour lutter contre la pauvreté et assurer le développement.

Les économies africaines sont toujours en pleine croissance, mais la persistance de lacunes importantes, notamment en matière d'éducation, mettent en question la viabilité de cette croissance, a mis en garde le Forum.
 
Si vous considérez l'Afrique, vous verrez vraiment une histoire de lacunes, en quelque sorte, a relevé Jennifer Blanke, économiste en chef du Forum.
 
Elle a cité des domaines essentiels tels que l'éducation, l'accès aux technologies, les infrastructures et la gouvernance. 
 
Des propos confirmés par une récente enquête du cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers qui montre que 82% des chefs d'entreprise africains - notamment dans les secteurs des mines, de l'énergie, de l'ingénierie et des BTP - craignent que le manque de personnel qualifié n'entrave leur croissance.
 
Près de la moitié des Africains ne dépassent pas l'école primaire, et moins de 10% d'entre eux bénéficient d'une éducation supérieure, contre près de 40% en Asie et en Amérique latine, selon les économistes du Forum. Et même pour ceux qui vont à l'école, avoir un diplôme n'est pas forcément un gage de succès, puisqu'il suffit par exemple de 6/20 dans trois matières et 8/20 dans trois autres pour décrocher le baccalauréat sud-africain.

S'exprimant lors de la présentation d'un rapport sur la compétitivité sur le continent, Mme Blanke a estimé que ces difficultés persistantes assombrissaient les perspectives à long terme de l'Afrique après des années de croissance rapide.
 
Beaucoup de choses sont en train de changer, les choses commencent à aller mieux, il y a des améliorations, a-t-elle confié à des journalistes. Mais le fait que ces lacunes demeurent nous oblige à poser la question de savoir si les améliorations que nous avons vues, l'incroyable croissance que nous avons vue au cours des dix à quinze dernières années, sera durable pour la prochaine décennie.
 
L'Afrique n'est en outre pas assez compétitive, a-t-elle jugé. Si vous regardez notre classement de 144 économies, vous verrez que parmi les 20 dernières, 14 sont des économies africaines, a souligné Jennifer Blanke.
 
Les exportations africaines représentent de 2 à 3% du commerce mondial et seulement 12% de ces marchandises restent sur le continent. Contre un taux de commerce interne à la région de 25% en Asie du Sud-Est, 49% en Amérique du Nord et 65% dans l'Union européenne.
 
Les tracasseries aux frontières et un manque d'infrastructures sont également en cause.
 
Il est grand temps de prendre les mesures nécessaires, a jugé l'économiste, appelant à une intégration plus ordonnée. 
 
L'Afrique est à la croisée des chemins, et les décisions et les politiques d'aujourd'hui seront décisives pour le développement futur de la région et permettront de voir si l'optimisme actuel est justifié, a-t-elle ajouté.
 
Le rapport est publié par la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale (BM) et le Forum économique mondial.

Information additionnelle

AFRICA REPORT 2013.pdf

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