La prévalence de la justice populaire dit quelque chose du système judiciaire au Togo.
Elle dit quelque chose de la perception ou du peu de confiance que les citoyens ont à l’égard de la justice.
Un voleur en fuite ou un présumé violeur peut être lynché par la population sans autre forme de procès.
Ces incidents sont fréquents et peuvent être mortels. Les juges de rue estiment qu’il s’agit d’un acte légitime de défense.
Pour la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) cette vindicte populaire est insupportable.
‘Nous n’avons pas assez expliqué aux uns et aux autres que nul n'a le droit de se faire justice. C'est une responsabilité partagée', a déclaré Nakpa Polo, la présidente de la CNDH.
Elle réagissait au lynchage de plusieurs Nigérians dans un quartier de Lomé, accusés par les habitants d’avoir violé une jeune fille. Sérieusement tabassés, les six individus ont eu la vie sauve grâce à l’intervention rapide de la police.
Ces faits divers ne sont malheureusement pas isolés.