Le port de Lomé a accueilli la semaine dernière un visiteur assez inhabituel. Un hors-bord géant ; 100 mètres de long, au profil futuriste. A mi-chemin entre un catamaran et un ferry. Il s'agit d'un bâtiment de la marine américaine appelée HSV2 Swift. Sur le pont, pas de mitrailleuses, ni de lance missile. Etrange engin destiné à assurer une mission à la fois militaire et humanitaire.
Sécurité des côtes du Golfe de Guinée, de l'Afrique de l'Ouest à l'Afrique centrale et soutien aux populations locales.Le navire fait partie d'un projet global baptisé « Africa Partnership Station » (APS) qui englobe le concept de sécurité et de développement.
Au cours des trois jours passées à Lomé, l'équipage du HSV2 n'a pas chômé : exercice avec la marine togolaise et opérations humanitaires en faveur des populations.
Charles Rock est le commandant du HSV2. Joint par téléphone satellite au large des côtes africaines, il tire un premier bilan de son séjour au Togo.
Charles W. Rock :
Je tiens à remercier très sincèrement le gouvernement togolais, le port de Lomé et la marine togolaise et tous les gens vraiment merveilleux que nous avons rencontré à Lomé pendant ces trois jours de visite. Je dois vous rappeler qu'est c'est le premier navire de la marine américaine à venir au Togo depuis 15 ans. C'est un grand honneur de représenter les Etats-Unis après une absence aussi longue.
Mes hommes et moi-même ne sont pas prêts d'oublier l'accueil si chaleureux que nous avons reçu au Togo.
« Swift/ Africa Partneship station » est une mission internationale dont le but est d'assister les pays d'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale dans une contribution pour davantage de sécurité et de prospérité.
Il s'agit d'un projet international qui, outre les Etats-Unis, comprend la France, l'Allemagne et le Portugal
Le Togo a été notre première étape dans un périple africaine qui va durer 4 mois au total.
Au Togo précisément, nous avons mené différentes actions à caractère communautaire.
Nous avons eu deux jours d'activité à l'hôpital de Bé. Nous avons procédé au nettoyage du bâtiment, à un peu de travaux de peinture et à la réparation des climatiseurs. Je sais que c'est une toute petite aide, mais nous l'avons assuré avec plaisir.
Nous avons également donné des médicaments et de la nourriture à l'Unicef pour une distribution au Togo et notamment au nord du pays qui a été victime de graves inondations l'année dernière.
Cette aide d'un montant de 130.000 euros n'a pas été offerte par l'US Navy mais par des citoyens américains.
Avez-vous eu des discussions avec vos homologues de la marine togolaise ?
Charles W. Rock :
Nous avons été très impressionné par la marine togolaise. Elle est très professionnelle. Nous avons eu la chance de pouvoir naviguer avec elle. En arrivant au port de Lomé, nous avons été escorté par les vedettes Kara et Mono, deux beaux bateaux. Et les marins togolais nous ont fourni de l'assistance technique pendant notre séjour au port.
Nous avons fait quelques exercices avec eux et on ne peut que saluer leur expertise.
C'est certainement le début d'une longue amitié entre l'US Navy et la marine togolaise.
Tout le monde à Lomé est tombé sous le charme de votre navire, le HSV2 qui pourrait figurer dans un film de James Bond. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce bâtiment assez peu conventionnel ?
Charles W. Rock :
Effectivement, ce n'est certainement pas un bateau conventionnel. La marine américaine le loue à une société australienne. Il n'a pas les allures d'un bateau de guerre car ce n'est pas sa mission. Sa vocation première est de mener des opérations humanitaires en Afrique.
Autre particularité, le HSV2 n'a pas un grand tirant d'eau. Il peut donc accoster dans n'importe quel port, y compris ceux qui ne sont pas profonds.
Ce bateau est aussi très rapide. Il peut atteindre une vitesse de 45 miles.
Envisagez-vous de revenir au Togo pendant votre mission de quatre mois dans le Golfe de Guinée ?
Charles W. Rock :
Le programme Swift ne prévoit pas une nouvelle escale à Lomé pendant cette période, mais il est possible que ce soit le cas l'année prochaine.
Vous ne reverrez donc pas le HSV2 à Lomé, mais je suis sûr qu'un autre bâtiment de la marine américaine viendra bientôt au Togo.
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