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Le FMI recommande des réformes, Lomé répond présent

Les participants au séminaire © DR

Le Togo organisait jeudi un séminaire consacré à la présentation du rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur les Perspectives Économiques Régionales pour l’Afrique subsaharienne. Le rapport a été publié par l’institution au mois d’avril.

Après plusieurs années de turbulences, l’Afrique subsaharienne affiche une résilience certaine : la croissance est passée de 3,6 % en 2023 à 4 % en 2024, l’inflation médiane est tombée à 4,5 % début 2025, et le taux d’endettement médian est resté sous les 60 % du PIB.

Toutefois, la dynamique positive pourrait s’essouffler, avertit le rapport, avec des prévisions de croissance en baisse : 3,8 % en 2025 et 4,2 % en 2026.

Malgré une meilleure accessibilité aux marchés en 2024, les pays de la région restent confrontés à une pénurie de financements, à des coûts d’emprunt élevés et à une mobilisation limitée des ressources publiques.

En 2024, les intérêts de la dette ont représenté 12 % des recettes publiques hors dons – un chiffre préoccupant.

La raréfaction de l’aide publique au développement, aggravée par la réduction du soutien américain, accentue les tensions financières dans la région.

Trois priorités pour faire face à l’incertitude

Le rapport du FMI recommande trois axes d’action urgents :

  1. Réduction des vulnérabilités macroéconomiques tout en poursuivant les efforts de développement.
  2. Ajustement des politiques économiques en fonction de l’ampleur des déséquilibres.
  3. Mobilisation accrue des ressources nationales et meilleure efficacité des dépenses publiques.

Il insiste également sur l’importance d’un accès équitable et prévisible aux marchés internationaux pour les pays africains.

Stéphane Tchasso Kpowbie Akaya, le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, a souligné l’adhésion totale du Togo aux recommandations du FMI. 

Sous l’impulsion du président du Conseil, Faure Gnassingbé, une stratégie ambitieuse de réduction du déficit budgétaire a été lancée. 

De 6,3 % du PIB en 2023, le déficit est passé à 5,6 % en 2024 avec pour objectif d’atteindre 4 % en 2025, puis 3 % à partir de 2026.

Le Togo bénéficie actuellement d’un programme avec le FMI dans le cadre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC), dont la deuxième revue s’est tenue à Lomé en mars dernier. Le Conseil d’administration du FMI devrait examiner et valider ces progrès fin juin.

Les autorités togolaises ont mené d'importantes réformes sectorielles avec un taux d’exécution de près de 74 % en 2024, couvrant des domaines comme la gouvernance économique, l’agriculture, la santé, l’éducation ou encore la digitalisation.

Parallèlement, la politique monétaire a été ajustée avec une réduction des taux directeurs de 25 points de base par la Banque Centrale, dans un environnement marqué par une inflation maîtrisée et des perspectives stables.

Le gouvernement togolais a également réaffirmé son engagement pour la paix et la stabilité, conditions indispensables au développement. Des mesures sécuritaires ont été prises, notamment dans le nord du pays, pour faire face aux menaces terroristes.

En clôture, les autorités togolaises ont exprimé leur reconnaissance au FMI et aux partenaires techniques et financiers pour leur soutien continu, tout en appelant à une solidarité accrue pour accompagner les pays africains dans leurs efforts de transformation économique.

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