Idées

Quand Paris dénonce l’Afrique mais réprime chez elle

Le 18 septembre dernier ne restera pas comme un simple jour de manifestations en France. Il s’impose déjà comme un symbole inquiétant : celui d’un pays qui se présente depuis des décennies comme le gardien des libertés publiques et qui, ce jour-là, a choisi la force brute.

Échauffourées jeudi dans les rues de Paris © Reuters/Benoit Tessier

Le 18 septembre dernier ne restera pas comme un simple jour de manifestations en France. Il s’impose déjà comme un symbole inquiétant : celui d’un pays qui se présente depuis des décennies comme le gardien des libertés publiques et qui, ce jour-là, a choisi la force brute.

Dans les rues de Paris et d’autres grandes villes, les blindés Centaure ont remplacé les cortèges citoyens. 

Des manifestants ont été matraqués, des journalistes violentés. La scène n’a rien d’anecdotique. Elle surprend d’autant plus qu’elle se déroule dans une démocratie qui aime à donner des leçons au reste du monde.

Comment la France peut-elle encore prétendre dénoncer les dérives policières ailleurs, quand ses propres forces de l’ordre se transforment en instruments de brutalité ? Comment croire à la sincérité de ses discours officiels quand l’ordre public devient le prétexte à l’étouffement de la contestation ?

Ce paradoxe, déjà ancien, s’est transformé hier en une faute morale. Une démocratie ne se juge pas à la beauté de ses déclarations mais à sa capacité à tolérer la critique, à protéger ceux qui informent, à garantir que la parole ne soit pas remplacée par la matraque.

Un miroir brisé

Le 18 septembre 2025 restera comme une date sombre, un miroir brisé. La France y a reflété l’image d’un État qui sermonne l’Afrique pour ses dérives, qui fustige d’autres régimes pour leurs atteintes à la liberté, mais qui n’a pas su protéger sa propre promesse démocratique.

En choisissant la répression, c’est son crédit moral que la France a ébranlé. 

Et si la démocratie est fragile partout, alors ce n’est pas à coups de blindés qu’elle se défend, mais en acceptant que ses citoyens fassent entendre leur voix.

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