
La dernière sortie de la Conférence des évêques du Togo (CET), lundi, a suscité de nombreuses interrogations quant à la place et au rôle de l’Église dans la vie publique.
La dernière sortie de la Conférence des évêques du Togo (CET), lundi, a suscité de nombreuses interrogations quant à la place et au rôle de l’Église dans la vie publique.
S’exprimant une nouvelle fois sur la situation politique du pays, les prélats ont critiqué la réforme constitutionnelle et la gouvernance actuelle, s’éloignant de plus en plus de leur vocation première : guider les fidèles sur le chemin de la foi.
Depuis plusieurs mois, la CET semble s’être muée en acteur politique de premier plan, prenant régulièrement position sur les grandes décisions du gouvernement. Ce faisant, elle dépasse largement le cadre spirituel et pastoral qui est censé être le sien. À force de prises de position critiques et souvent partiales, les évêques risquent d’alimenter la division nationale qu’ils prétendent pourtant combattre.
Leur dernière déclaration en est une parfaite illustration. Présentée comme une mise en garde contre les « dangers » de la nouvelle Constitution, elle se transforme rapidement en réquisitoire contre les institutions de la République. Est-ce vraiment le rôle des évêques que de juger du calendrier parlementaire ou de la légitimité d’un texte adopté dans le respect des procédures légales ? Certainement pas.
Le message, au lieu d’unir ou d’apaiser, accentue les clivages. En appelant à un « dialogue sincère », tout en accusant le pouvoir de mépriser le peuple, la CET emprunte un ton politique, voire militant. Cette posture nourrit un soupçon de confusion entre foi et idéologie.
L’Église a évidemment son mot à dire sur les grandes valeurs humaines – justice, solidarité, paix – mais elle doit s’exprimer avec neutralité et sagesse. Les accusations à peine voilées, les menaces à demi-mot sur « l’explosion » possible des frustrations populaires, relèvent davantage d’un discours politique que d’un appel spirituel.
Le Togo a besoin d’institutions religieuses fortes, mais ancrées dans leur mission : accompagner, éduquer à la paix, soutenir les plus vulnérables. En s’érigeant en contre-pouvoir, la CET prend le risque de perdre sa crédibilité auprès de nombreux fidèles, qui attendent d’elle des paroles de réconciliation, pas de confrontation.
Il est temps que l’Église se recentre sur l’essentiel et laisse la politique aux politiques. La foi n’a rien à gagner dans les querelles partisanes.
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