Joël Egah : « Tous les togolais ont intérêt à s’offrir un scrutin exemplaire »
L’association des journalistes pour l’observation électorale (JOBE) va déployer 35 observateurs lors de la présidentielle. C’est ce qu’a indiqué lundi Joël Egah, le président de l’ONG qui dirige également l’hebdomadaire « Info Sud ».
Republicoftogo.com : Votre association est-elle officiellement accréditée pour suivre le scrutin ?
Joël Egah : Oui, nous avons été l’une des premières à obtenir le quitus de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Dès le OK reçu, nous avons procédé au recrutement de 35 journalistes qui seront chargés d’observer le scrutin ; ils seront déployés un peu partout au Togo.
Republicoftogo.com : Quel est le regard que vous portez sur l’évolution du processus électoral ?
Joël Egah : J’observe que les discussions se poursuivent sur les conditions de transparence du scrutin. C’est une bonne chose. Le président de la Céni a affirmé que le processus poursuivait son cours normal ; les listes électorales devront être affichées très bientôt, la FOSEP (Force de sécurité élection présidentielle, ndlr) a été mise en place et est bien équipée ; des campagnes de sensibilisation sont organisées par les organisations de défense des droits de l’hommes sur le concept de la non violence. Tout ça est très bien.
Je note aussi que l’opposition parlementaire est en train de relever un certain nombre d’éléments qui ne sont pas négligeables. Mais je pense qu’il est nécessaire que l’ensemble des acteurs observent le sens des responsabilités pour que le processus soit un succès.
Republicoftogo.com : L’UFC et le CAR ont suspendu leur participation aux travaux de la Céni. C’est pour vous une source d’inquiétude ?
Joël Egah : Heureusement qu’il se retirent à cette étape. Si ils l’avaient fait plus tôt, cel à aurait eu des conséquences fâcheuses, mais l’essentiel du travail technique a déjà été fait par la Céni. Les étapes majeures du processus ont été franchies. Il ne reste plus qu’à afficher les listes électorales et à déployer le matériel dans les centres et bureaux de vote.
On doit regretter ce retrait que j’espère provisoire.
Tous les togolais ont aujourd’hui intérêt à s’offrir un scrutin exemplaire qui leur permette d’espérer avancer sur la voie de la démocratie, des droits humains et surtout du développement.
Republicoftogo.com : Le report de 4 jours de la date de l’élection peut-il suffire à corriger les imperfections ?
Joël Egah : Sans doute pas. Même un an ne suffirait pas à organiser un scrutin exempt de critiques. Il y aura toujours des gens pour se plaindre et crier à la fraude. C’est dans la nature humaine.
Tout le monde doit donc faire preuve de responsabilité et agir dans l’intérêt du pays.
C’est à partir de l’affichage des listes électorales dans les centres de vote que l’on pourrait objectivement juger des manquements du fichier et d’en mesurer leur ampleur.