Les forces de sécurité reprenaient vendredi peu à peu le contrôle de la mégapole tentaculaire de Lagos, où l'on pouvait entendre encore des coups de feu sporadiques, après trois jours de violences et de contestation populaire dans le sud du Nigeria.
"Des officiers de police patrouillent dans les quartiers de la ville pour assurer la sécurité de ses habitants. Vous êtes priés de rester chez vous", tweetait dans la nuit la police, quelques heures après le discours du président Muhammadu Buhari, prévenant qu'il n'autoriserait personne à "mettre en péril la paix et la sécurité de l'Etat".
Amnesty International, qui a recensé 56 morts dans l'ensemble du pays en deux semaines de manifestations, a demandé vendredi "l'ouverture immédiate d'une enquête indépendante", notamment sur la tuerie du péage de Lekki, qui a fait au moins 10 morts selon l'ONG mardi soir et ému le pays et le monde entier.
Muhammadu Buhari, ancien général putschiste dans les années 1980, puis élu démocratiquement en 2015 puis 2019, n'a fait aucune mention de cette répression sanglante dans son allocution télévisée jeudi soir, et a invité la communauté internationale, qui a condamné en masse les violences "à attendre d'avoir tous les éléments entre les mains avant de juger".