Sport

Christian Dervieux : " La Boucle Africaine sera un grand succès "

Christian Dervieux est un passionné de rallye et… de  l'Afrique. Le chef de l'expédition rallye Côte Côte Historique prépare actuellement La  Boucle Africaine ; ce rallye nouvelle formule qui partira du Togo le 10 novembre pour y retourner le 21 novembre. Christian Dervieux revient sur les raisons qui ont motivé le report de l'épreuve préalablement prévue entre Lomé et St Tropez  du 9 au 21 février dernier et les contours de la  nouvelle expédition typiquement africaine qui relève son souci de pomouvoir l'Afrique et ses richesses.

" Je  ne fais pas le rallye pour les retombées financières que je pourrais y gagner. Je le fais pour la passion et pour l'amour  que j'ai pour l'Afrique : il s'agit pour moi de présenter l'Afrique sous un  autre aspect ; celui qu'on ne présente pas souvent ", martelait-il. Pourquoi avoir reporté le rallye Côte Côte sur le mois de novembre prochain ?

Christian Dervieux:

Je l'ai reporté pour une raison très simple qui était une raison de sécurité des concurrents et de toute l'équipe d'organisation. Il se trouve que malheureusement fin décembre dernier,  il s'est produit des événements en Mauritanie qui ont fait qu'il y a eu de réelles inquiétudes sur l'organisation des épreuves sportives dans ce pays et que l'un des rôles  d'organisateur  d'une épreuve sportive c'est de garantir la sécurité des concurrents. Donc j'ai décidé  d'annuler  ce rallye qui, malheureusement ne pouvait passer qu'en Mauritanie dans son édition de février et cela m'a donné l'opportunité de rebondir sur un événement qui me tenait à cŒur depuis un temps que j'appelle le Côte Côte, La Boucle Africaine.

Pourquoi La Boucle Africaine?

Le rallye c'est une boucle qui part de Lomé et revient  à Lomé. D'ailleurs quand vous regardez la  carte du parcours, ça ressemble à une petite carte d'Afrique. C'est assez amusant mais cela correspond vraiment à ce que nous souhaitons, au message que je désire véhiculer : dire au monde entier qu'en Afrique, il y a beaucoup de pays qu' on peut prendre plaisir à visiter avec des populations très accueillantes.

Une annulation à moins de deux semaines du départ, c'est un coup dur pour tout le  monde. Cela ne risque-t-il d'entamer la motivation des concurrents? Pensez-vous qu'ils auront la force nécessaire d'être sur la ligne de départ au mois de novembre ?

Contrairement à ce qu'on peut penser, ils ne sont pas démobilisés d'autant plus qu'ils ont compris les motivations qui étaient les nôtres et que le nouveau tracé que nous leur proposons rencontre un écho très favorable.

En effet, La Boucle Africaine, est un concept qui permet de rester plus longtemps dans les pays africains très accueillants. L'un des reproches qu'on nous a fait lors de la première édition, c'est de passer vite dans des pays comme le Togo par exemple et de ne pas rester longtemps. Le nouveau tracé nous permet d'avoir un rallye beaucoup plus dense, beaucoup plus concentré. Et nous croyons que les concurrents vont y trouver  certainement beaucoup plus de plaisir.

L'autre aspect c'est que ça permet aux concurrents résidant dans la région de pouvoir y participer à moindre coût. Je pense que  cette édition va rencontrer un grand succès.

Une boucle Togo-Burkina-Mali-Bénin-Togo, qu'est ce qui vous a guidé dans ce tracé ?

Le Togo c'est un peu le choix du cŒur. L'histoire du rallye Côte Côte, c'est un rallye qui partait de la Côte d'Ivoire pour l'Europe et lorsque j'ai décidé de relancer l'épreuve à partir de la Côte d'Ivoire, ce n'était pas malheureusement possible à cause de la situation politique. Et le pays qui pouvait reprendre le flambeau c'est le Togo. Donc  j'ai décidé de faire  de Lomé un lieu de départ et, depuis, entre le Togo et l'organisation, les liens qui se sont tissés sont très forts. C'est en restant sur cette ligne droite que j'ai décidé d'organiser cette épreuve qui part du Togo et qui y revient.

Pour les autres pays, c'est un choix naturel. On a cherché des pays calmes, très accueillants, dans lesquels il n'y a pas de problèmes. A partir de là, la boucle s'est faite d'elle-même. Nous resterons bien évidemment beaucoup plus longtemps au Togo, au Burkina où nous longerons avec le Mali, descendront au Bénin du Nord au Sud puis retourneront à Lomé.

Tel que décrit, on peut dire que le rallye s'est complètement africanisé. Vous faites certainement des mécontents en France.

J'étais à St Tropez la semaine dernière et j'ai trouvé avec eux un accord. La Commune  de St Tropez sera bien présente à Lomé au départ et à l'arrivée de l'épreuve. Par sa présence, elle montrera l'affection qu'elle a pour notre épreuve. Par la suite, nous avons décidé d'organiser une cérémonie à St Tropez en 2009 au cours de laquelle il y aura une remise de prix sur place. En résumé, les liens avec cette commune ne seront pas perdus du tout.

Quelles peuvent être les retombées économiques pour les pays traversés par l'épreuve ?

Elles sont d'ordre direct et indirect. Les retombées directes, c'est la présence de plus de deux cents personnes dans le pays. Cela veut dire des gens qui sont logés dans les hôtels, qui vont aux restaurants, utilisent des taxis, achètent de petits souvenirs… bref des gens qui dépensent dans les pays dans lesquels ils passent. Au Togo par exemple, entre l'aller et le retour, les concurrents feront au moins une semaine. Les retombées directes sont alors importantes en termes de chiffres par rapport aussi à l'entretien des voitures : essence, pièces détachées etc.

Il y a aussi des retombées indirectes en termes d'images, de visibilité pour montrer au monde entier que les pays traversés sont très accueillants, le Togo, par exemple, qui méritent d'être visités pour sa grande richesse en matière de tourisme. L'épreuve traverse des pays sûrs où la sécurité règne, où les sites touristiques abondent.

En termes de sponsoring, auriez-vous les mêmes atouts qu'une épreuve qui part du Togo et qui a comme point de chute la France ?

Pour les sponsors internationaux, c'est un tout petit peu difficile. Par contre, on rencontre un grand intérêt auprès des sponsors locaux. Ils ont un intérêt direct à participer  à ce rallye qui, je le rappelle, est la première épreuve qui est organisée au Togo mais aussi la première épreuve internationale qui part et revient au Togo. Donc il y a vraiment un impact très fort

Il y a quelques jours, une mission de reconnaissance du parcours est partie sur le terrain. Comment cela se passe ?

Plutôt bien. Je suis tout temps en contact avec cette mission qui est constituée de trois voitures. Tout se passe très bien. Leur retour est prévu entre le 8 et le 12 mars prochain à Lomé.

Beaucoup de concurrents africains sur l'épreuve plus qu'à l'édition passée ?

Le fait même que le rallye pour cette édition s'est africanisé motive beaucoup les concurrents africains qui dépenseront peu pour boucler l'épreuve. En dehors des Togolais comme Mathieu Aquereburu qui était déjà au départ de la première édition et qui s'est classé 7e au classement général, il y a plusieurs équipages surtout en moto qui sont en train de se préparer. J'étais à Ouaga il y a quelques jours, j'ai vu des équipages burkinabè qui se préparent, plutôt en moto qu'en voiture. Cela est dû à des raisons économiques. J'ai aussi des contacts avec des équipages béninois, nigériens … Je crois que nous aurons beaucoup de concurrents africains.

Comparativement à un rallye Lomé-St Tropez qui nécessite beaucoup de moyens, la Boucle Afrique, naturellement mobilisera très peu de moyens.

Notre épreuve est inscrite au calendrier international, ce qui nous impose des prestations en termes d'obligations. Il y aura 50 personnes sur le volet sportif : un directeur de course, un chronométreur, des gens qui donnent le départ etc. Donc cela fait une logistique lourde. Et puis, on a décidé d'améliorer le rallye cette année, c'est-à-dire tous les bivouacs seront pris en charge  par l'organisation, ce qui n'était pas le cas en 2007. Je pense au contraire que l'organisation sera renforcée. Aussi faut-il le noter, il y a une chaîne de solidarité qui se crée au tour de l'épreuve : une voiture à disposition par-ci, un avion par-là. On aura une logistique très bonne.

En photo : Christian Dervieux sur les routes togolaises en 2007

© L'Union du 29 février 2008

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.